J’ai eu la chance inouïe de participer à une série de dégustations absolument uniques la semaine passée. Je ne résiste pas à la tentation d’en relater les grandes lignes…
Dimanche soir, dîner avec quelques amis et relations. L’ambiance était au partage et à la découverte aussi n’ai-je pas pris de notes.
Meursault Clos de la Barre Comtes Lafon 2003
Bu légèrement trop frais. Très élégant, sans excès, très bon.
Meursault Les Narvaux 1999 Domaine d’Auvenay
Plus expressif, du gras, une certaine noblesse et beaucoup de plaisir.
Puligny-Montrachet En le Richarde 1999 Domaine d’Auvenay
Des aromes de noisette grillée qui laissent rapidement place a une expression particulièrement minérale et tendue. De haut niveau.
Clos de Vougeot 1990 Domaine Leroy
J’ai bien aime ce vin généreux et profond mais j’étais un peu perdu dans les aromes. L’impression d’être passe un peu a cote.
Clos Saint-Denis 2002 Domaine Dujac
La j’ai repris le contrôle… Mon grand favori de la soirée avec une grande pureté aromatique, un style tout en élégance, un nez magnifique et envoûtant, le vin n’est pas pour autant en demi corps (loin de la)
Château Pichon-Longueville Baron 2001
Pas mal du tout ! Mais il depassait un peu dans la degustation...
Château Pichon-Longueville Comtesse 1982
Parfait. Grande puissance, complexité, sans que rien ne dévie, mon autre coup de cœur de la soirée.
Pétrus 1988
Mon premier Pétrus… alors j’ai fait un gros effort de concentration malgré ce qui précédait… n’empêche… je l’ai trouve bon mais un peu en demi-teinte, en dessous du précédent, sans qu’il faille en déduire quoi que ce soit étant donne les circonstances, la différence de millésimes, etc.
Lundi midi, déjeuner aupres d’un assortiment de rouges du Domaine de la Romanee Conti :
DRC, Romanée Saint Vivant 1988
DRC, Richebourg 1988
DRC, La Tache 1988
DRC, Romanée Conti 1988
Mes commentaires sont
ici
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Lundi soir, horizontale (sauf Latour) des 1er CC de 1855/1973 a la gloire du millesime 1988
Château Lafite Rothschild 1988
Robe très sombre, peu évoluée.
Nez intense de griotte et chocolat, touches légères de poivron
Bouche très ronde et moelleuse, les tannins sont très doux. Une grande longueur.
Plus tard le nez évolue sur des notes de graphite, de fumée, de cèdre.
La palme de la noblesse.
Château Haut-Brion 1988
Robe encore plus jeune que le Lafite.
Aromes de cuir, de fumée et de réglisse.
La bouche est très pleine, remarquablement équilibrée.
Le nez évolue doucement vers le moka.
Un petit quelque chose de réussite en plus du Lafite. La palme de la réussite!
Château Mouton-Rothschild 1988
La robe est encore plus jeune que les 2 précédents, et surtout semble plus trouble.
Le nez est beaucoup plus expressif, sur un registre semblable mais avec un caractère légèrement viandé.
La bouche est belle mais un peu courte.
L’ensemble semble un peu moins dégrossi, tout en demeurant fort correct.
Château Margaux 1988
Robe jeune…
Nez de fraise, menthe, réglisse, presque exotique, légèrement vanille. Très beau et complexe !
Bouche veloutée, extrêmement plaisante.
Un peu plus tard on retrouve des aromes de moka.
La palme du plaisir !
Le millésime me parait encore relativement jeune (robes sombres, peu évoluée, puissance) mais dorénavant très agréable a boire , alors que j’ai lu que les vins étaient très durs dans leur jeunesse.
Enfin, mardi, dégustation de grand Bordeaux murs :
Château La Mission Haut-Brion 1964
La robe est brillante et relativement évolue, pas très profonde. Le nez très expressif de tabac et vieux cuir est particulièrement avenant, et la bouche encore joliment tannique quoique douce et gouleyante rend ce vin très agréable. Plus tard, le vin évolue sur des aromes plus minéraux. Franchement joli.
Château Latour 1953
De couleur plus profonde et néanmoins évolue. Le nez offre un mélange de caractères un peu herbacés, à la manière de foin brûlé, avec des aromes de fumée. La bouche se montre légèrement plate quoique plaisante. Les aromes évoluent vers plus de viande et d’iode avec un cote saumoné.
Château Margaux 1959
Le nez est particulièrement épicé : réglisse, laurier, menthe, tout cela est serre et « saute » au nez sans pour autant être explosif, le vin a de la retenue. J’imagine qu’a l’aveugle j’aurais plus pense a un vieil hermitage. La bouche est plus explosive que le nez ne l’annonce. Une bouche de fer dans un nez de velour… A l’aération, cela s’assagit alors que la réglisse prend le dessus ainsi qu’un cote mur qui rappelle le porto.
Ce vin est magnifique sur un registre « brahmsien », c'est-à-dire qu’on sent une certaine exaltation qui demeure contenue.
Château Mouton Rothschild 1959
Stupeur. A l’aveugle, il me semble que j’aurais annonce une syrah australienne ! Manifestement la première impression est légèrement décalée de la réalité !! Le nez est particulièrement frappant avec des notes d’Eucalyptus qui m’ont trompe. La bouche est très ronde, complète, parfaite. Le vin est particulièrement persistant tout en restant élégant et frais.
Château Haut-Brion 1961
Un nez magnifique de moka et de boite a crayons. La bouche pleine tapisse merveilleusement le palais, le vin est très long, extraordinairement buvable, maagnifique !
Château Haut-Brion 1937
La robe de ce septuagénaire est étonnement profonde, elle donne l’impression d’etre trouble. Les aromes de tabacs froids, de café, se mêlent avec une impression un peu rustique que j’ai du mal a définir, une sorte de très légère oxydation qui peut rappeler un vieux comte, mais cela reste très léger. Plus tard on sent le goudron. La bouche est particulièrement tannique (le plus tannique de cette dégustation), insondable, avec une amertume importante. Pas mal !
Je choisis Margaux 59 pour le classicisme, Haut-Brion 61 sur un nuage, seul le Latour 53 est légèrement en dessous, tous les autres font preuve d’un équilibre remarquable et d’une grande longueur.
Tant de grands vins en si peu de temps, c'est presque dommage. Ce n'est pas mon habitude
Je ne regrette rien...
-D