Prélude à la soirée, un joli champagne rosé de Raymond Boulard, composé de pinots noir et meunier. Bulles assez fines, c'est au nez et en bouche que ce vin marque : on sent bien le pinot noir, par des notes de petits fruits rouges. Lors d'une soirée « champagnes » précédente, une bouteille de ce vin s'était montré défectueuse, ici réparation est faite. Remercions au passage le geste très élégant de Francis Boulard qui nous a offert cette bouteille après avoir su la déconvenue. Merci !
En entrée :
Pouilly-Fumé Pur Sang 2002 de Didier Dagueneau :
Robe pâle. Premier nez marqué par le bourgeon de cassis, le genêt : on reconnaît bien le sauvignon, mais évite la lourdeur. A l'aération, belles notes d'agrumes, gagne en complexité. Bouche dominée par l'acidité, notes citronnées que l'on retrouve un peu partout en Loire sur 2002. Longueur, au début moyenne, gagne au fil de l'aération. La structure se met en place progressivement. Une future très jolie bouteille. J'aime beaucoup.
Pessac-Léognan Fieuzal 95 :
Robe plus profonde que le précédent. Nez plus puissant, pas très net à l'ouverture, peut-être réduit, voire avec un peu de volatile. S'améliore à l'aération, évoluant vers le pamplemousse, les fruits secs. Bouche grasse, opulente, avec une pointe oxydée. Très bon vin.
Sur le saumon :
Riesling cuvée Théo Domaine Weinbach 2000 :
Joli nez, épicé, notes terpéniques fines, m'évoquant les graines de sésame. Equilibre convaincant, acidité et matière résonnant harmonieusement. Notes de citron, plus austère que les précédents.
Chablis gc Valmur 1991 de Raveneau :
Permier nez sur le miel, les champignons, qui ne fait pas l'unanimité. Plus évolué que les autres. Mais à l'aération, ce vin fait la différence, évoluant vers de subtiles et pénétrantes notes de menthe fraîche et d'amande. Bouche puissante, assez grasse, malheureusement pas au niveau du splendide nez.
Sur le poulet crémé aux morilles :
CNDP Rayas 1989 :
Robe plus évoluée. Nez puissant, un peu lourd, sur le safran, la figue et les épices. Belle longueur. Très accessible, réalisant un bon accord avec le poulet aux morilles. N'a pas la pureté et la complexité du suivant, à mon goût, mais c'est très bon (à un autre niveau que le 98 goûté en janvier).
Savennières Coulée de Serrant 1989 :
Robe dorée. Vin ouvert 2h avant, carafé peu avant dégustation. C'est trop court, il gagne vraiment à l'aération, mais c'est passionnant de suivre son évolution. Nez sur les pommes cuites, les épices, évoluant vers de fines notes miellées, de fruits exotiques, de fumé. Impression minérale au nez comme en bouche, complexe, parfaitement équilibrée. Une grande Coulée, Peut-être un peu moins profonde que la Coulée 96 dégustée récemment.
Château-Chalon 1989 de Jean Macle :
Nez puissant, chaleureux, avec de la volatile. M'évoque un fromage. D'ailleurs, l'accord avec le Comté est excellent : un classique indémodable, une valeur sûre. Mais cette « rolls » du vin jaune manque étonnament de complexité et de finesse. Peut-être est-elle simplement trop jeune ou qu'il aurait fallu la carafer. Grosse acidité en bouche, qui ne sera domptée qu'avec le comté. Ce soir là , ce vin est too much à mon goût.
Sélection de fromages :
Bâtard-Montrachet 1989 Dupard Aîné (Chartron & Trébuchet) :
Robe dorée. Nez sur la réglisse, beurré, évitant la lourdeur. Complexe.
Bouche équilibrée, puissante, offrant une très jolie longueur et un bon accord avec l'époisse. A maturité. Certains adorent, moi je préfère encore la pureté et la complexité de la Coulée 89 avec les chèvres. Question de goût (je suis un incorrigible cheninoPhil ;-)
Coteaux du Languedoc Mas Jullien 2000 :
Robe jaune brillante avec des reflets verts. Premier nez grillé, assez puissant, on sent l'élevage, joli d'ailleurs. A l'aération, le vin gagne en précision et en fraîcheur. Belle matière, ce vin est charmeur, assez facile d'accès, manque évidemment de classe et de profondeur par rapport au Bâtard-Montrachet 89, mais est aussi trop jeune. Devrait donner une très jolie bouteille dans quelques années. L'un des meilleurs blancs du Languedoc dégustés pour le moment.
On termine, une fois n'est pas coutume, non pas par un susucre mais par un rouge :
Le K, VdP de Vienne (2002 ?) de F. Brochet :
Robe profonde, nez explosif, sur les fruits rouges un peu compotés et sur le poivron du cabernet, assez variétal. En bouche, grosse matière, grande extraction aussi, un peu trop poussée à mon goût, finale asséchante. Bon cabernet, sans plus.
Phil