C'est vrai, c'est un peu tard.
Je pense qu'on me pardonnera. La faute à une année 2011 pas forcément facile.
Mais lorsqu'on a des amis de la trempe de ceux du "canal historique", fidèles au poste, présents dans les coups de mou comme dans les grands moments, on se doit de leur rendre un peu de ce qu'ils nous offrent.

J'ai voulu cette dégustation comme une parenthèse dans nos rencontres, un voyage dans le passé pour faire le point sur mon année de naissance.

D'autres l'ont fait avant moi et ont ouvert de beaux flacons. De mon côté, j'ai également essayé de proposer quelques pépites. je pense y être arrivé...

Conditions de dégustation :
- Les bouteilles ont été choisies pour leur étiquette, pour la plaisanterie, pour essayer, pour voir...
- A l'exception d'une bouteille achetée fort cher au domaine, tous les flacons ont été acquis sur Le Bon Coin, Ebay, Idealwine.
- Apport des bouteilles au restaurant la veille.
- Niveaux : de base goulot à mi épaule pour les bordeaux, 3 à 5 cm pour les alsace et l'Allemand, 2 à 5 cm pour les châteauneufs et les bourgognes.
- débouchage le matin même, à partir de 9 h 30 et jusqu'à... 11 h 30. Les vins sont humés et éliminés si un défaut se présente. Figeac 71 et Gloria 71 ne seront pas servis. Aïe...
- Panique, sueurs froides, jurons, désespoir et, finalement, retour au calme à partir de la 12e bouteille.
- les blancs sont mis au frigo, les liquoreux placés au frais et dégustés, selon mon estimation, entre 12 et 14°.
- le champagne est carafé. Ce sera le seul vin carafé de la série.
- Tous les vins sont dégustés à l'aveugle, mais le millésime est connu et, lorsqu'un vin n'est pas de 1971, je l'indique sans donner le millésime.
- Aucun vin n'a été goûté avant le service. Totale aveugle donc.

Apéritif :
- Champagne BSA brut "Réserve" Michel DOURLAND à Vassy.
- 1/ Riesling Auslese 1971 Dalsheimer Bürgel, Rheinhesen, domaine Schales à Daslheim. Médaillé d'Argent au concours des vin du Rhin en 1972.

Un beau champagne, bien fait, avec une bulle rendue fine par le carafage.
Le riesling est servi en gourmandise pour profiter de sa complexité. Très beau vin.

Entrée : poisson sauce riesling sur printanière de légumes.
Je propose une belle trilogie alsacienne :
- 2/ Riesling Grand cru Zotzenberg 1985, Emile Seltz à Mittelbergheim,
- 3/ Gewurztraminer Schlossberg, René Sick et fils à Kaysersberg,
- 4/ Tokay d'Alsace, coopérative vinicole d'Eguisheim (désormais Wolfberger), médaille d'or au concours général agricole de Paris en 1972 (quand je vous dis que ne me moque pas de mes invités !).

Le riesling pétrole et est acide, le gewurtz est surprenant de jeunesse, le tokay me fait penser à un vieux Savennières et propose de belles choses. Seul le riesling déplaît à l'assemblée.

Plat : filet de boeuf sauce grand veneur, gratin dauphinois.
- 5 et 6 : Pavie - La Louvière : Avantage Pavie, mais La Louvière se rend en ayant combattu jusqu'au dernier moment.
- 7 et 8 : Haut Bailly - Pape Clément : gros match, impossible de départager ces deux bouteilles splendides.
- 9, 10, 11 : Brane Cantenac - Lacombes - Du Tertre : DuTertre est oxydé. Le nez est mort mais, bizarrement, la bouche n'est pas tout-à-fait achevée. Non notable. Les deux autres vins se livrent un âpre duel dont Lascombes sort vainqueur pour de nombreux convives. Brane Cantenac magnifique, très complexe, mais un cran en dessous de Lascombes.
- 12 et 13 : Ducru Beaucaillou - Talbot - Gloria : Gloria est oxydé, mais pourrait peut-être revenir à la vie. Il ne sera pas servi. Ducru est splendide, Talbot plus rustique, mais possède un véritable charme. Ducru vainqueur. Très belle bouteille.
- 14 et 15 : Montrose - Pichon Comtesse : Le paysan contre la noblesse, la terre contre la soie. Grande comtesse face à un grand Montrose. Deux styles différents difficiles à partager.

Interlude : Châteauneuf du Pape
- 16 et 17 : Château Cabrières - Château Fortia tête de cru : Cabrières finement acidulé, fort et corpulent, clair et précis. Fortia plus brouillon.

Fromages :
- 18, 19 et 20 : servis avec un Langres et un Epoisses : Volnay Santenots Drouhin - Corton Clos du roi Moillard - Clos de Vougeot Domaine Ropiteau : Le Volnay est un peu brouillon, le Corton est très beau et le Clos de Vougeot n'est qu'un tout petit cran en dessous. Le Corton et le Clos sont très beaux.

- 21, servi avec un comté : Côtes du Jura Jean Bourdy : un vin qui réussit le tour de force à être de style oxydatif... Sans le caractère oxydatif ! Une jeunesse incroyable.

- 22, 23 et 24 : Côteaux du Layon - Rayne-Vigneau - Rieussec : Le coteaux du Layon est bâti sur l'acidité. Bien moelleux, il est très agréable et surprend son monde. Le Rayne-Vigneau ne fait pas son âge, c'est un festival de fruits exotiques. Rieussec propose un gros volume avec le caractère majestueux des sauternes arrivés à maturité. Grand.

Dessert : charlotte au chocolat et crème anglaise :
25 : Bodega Toro Albala, Don Pedro Ximenez en magnum : couleur noire, café, chocolat, balsamique. C'est un vin hors normes, bâti pour affronter le temps. J'adore et je ne suis pas le seul.

Nous avons tous noté les vins sur 20. Je ferai la moyenne de nos notes pour déterminer un classement représentant notre ressenti sur cette dégustation. Cela vaudra ce que cela vaudra, mais je pense que ce sera intéressant. Ce classement sera posté dans le courant de la semaine. Je posterai également un CR plus précis sur chaque vin en même temps.

Bilan :
- 28 bouteilles proposées à la dégustation,
- Figeac 71 et Gloria 71 éliminées avant la dégustation. Je ne me faisais pas d'illusion sur Figeac ; le vin étant trouble à l'intérieur de la bouteille. Déçu pour Gloria qui se présentait pourtant bien. Bu en fin d'après-midi, le nez avait conservé une note oxydée, mais la bouche était - relativement - correcte.
- Du Terte légèrement oxydé au moment de la dégustation alors que ce caractère n'était pas présent à l'ouverture.
- Pas de vin bouchonné. Pas de vin clairement fatigué, complètement usé, définitivement à bout de souffle.
- De très, très belles bouteilles. Un niveau général très bon, voire - sur 5 ou 6 bouteilles - excellent.

CR plus précis à venir dans les prochains jours.

Encore bon anniversaire mon Vinvin ! Merci pour cette belle journée, très instructive. Reste comme tu es, on t'aime
J'y reviendrai plus tard, mais globalement, moi qui n'ai pas l'habitude de boire des vins de cet âge respectable, j'ai trouvé pour beaucoup une grande jeunesse. Plusieurs fois avec les collègues de goulot, on s'est regardés en se demandant s'il n'y avait pas erreur de casting.

Bravo Vince, encore un bel anniversaire !!

Super semi marathon ou course de fond!
Joyeux anniversaire.
28 bouteilles et combien d'invités?

Cordialement,

Un bien beau dimanche, mon Vougeot...les vieux de 40 ans dans le verre comme dans la vie, c'est d'une "jeunesse insolente" :)o

Merci à toi!

le champagne est carafé. Ce sera le seul vin carafé de la série.

Une question me taraude: Pourquoi avoir carafé un BSA?

Bravo!

Manu

tarkan écrivait:

---

" Une question me taraude: Pourquoi avoir carafé un BSA ?".

Cela ne se fait pas ?
Ah zut. J'aurais dû te demander conseil. Nul doute que la dégustation n'en n'aurait été que plus réussie.

Ben non Vincent, c'est pas une question de demander conseil ou pas, ni même de réussite de dégustation, juste une question innocente sur ce qui t'as amené à carafer ce champagne.

J'avoue ne pas comprendre ta réaction:S

Même question que Benoît, pourquoi avoir carafé le Champagne ?
Pour lui faire perdre de la bulle ?

Julien

Je pense qu'à la lecture du cr, on, comprend aisément que c'est c'est justement comme l'indique Vincent pour trouver une bulle fine que le champagne a été carafé.

Bon anniversaire,

Alfonso

Alfonso : +1

Vincent,
A la lecture de ton CR, s'il n'y a qu'une seule question, sur le carafage de ton Champagne, c'est que ton CR est déjà parfait

Moi j'en ai une autre..Autant de bordeaux..vous êtes malade? :D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D

Non mais je veux bien, je salue le coté rédactionnel et la qualité des vins (joyeux anniversaire au passage:))

Veuillez excuser ma stupidité, mais les seules fois ou j'ai carafé un champagne (un Selosse, tout le monde dit qu'il faut carafer...) ça n'a pas rendu la bulle plus fine, ça non, mais la raréfier ça oui...

D'accord on chipote, mais bon pas la peine de prendre la mouche comme çà...

Moi qui n'ai pas trouvé le moyen d'ouvrir une seule bouteilles de 71 pour mes 40 ans, je reste béa devant celles que tu as rassemblées !

Bravo et bon anniversaire donc.

Benoït, je ne peux pas te dire si cela a affiné la bulle ou si elle a été seulement raréfiée, je suis arrivé pas mal en retard, et le champagne était dans mon verre depuis un certain temps, donc.
Il restait bien suffisamment de bulles pour moi qui n'en suis pas un fervent amateur.
Ensuite, le pourquoi du comment, je ne sais pas (peut-être était-elle beaucoup trop intense au départ?)

Le CR arrive.

Cordialement,
Pierre

Pierre, merci pour ce retour déjà plus cordial

Si ce n'était pour ne pas compliquer le service je caraferais plus souvent les BSA jeunes et vifs !

RaymondM écrivait:

---

> Si ce n'était pour ne pas compliquer le service je
> caraferais plus souvent les BSA jeunes et vifs
> !

Raymond, si tu les choisis jeunes et vifs, tu vas aller en prison!

Ouf ! C'est fait.
Il m'a fallu un peu de temps pour rédiger un descriptif plus précis de cette dégustation qui restera, en ce qui me concerne, un moment à la fois émouvant, rare et privilégié.


0/ mise en bouche, non notée : Champagne BSA "Réserve" de Michel DOURLAND à Vassy.
Hommage à celle qui partage les nectars et les daubes avec moi depuis plus de 20 ans, géniale inventeur - au sens archéologique du terme - de cette bouteille. Un joli champagne à la belle couleur jaune paille, bien vineux, brioché, beurré, porté par une belle acidité et une bulle rendue plus fine par le carafage. Merci Chérie, des champ’ de cette qualité à ce tarif (12.90€), tu peux en rentrer tous les jours.

1 : Weingut Schales Dalsheim
Rheinhessen Qualitätswein mit Prädikat
Dalsheimer Bürgel
Auslese
Silberne Preismünze der Landwirtschaftskammer Rheinland-Pfalz 1972 :
Première rencontre, très réussie, avec un Auslese aussi âgé. Couleur caramel, le verre annonce une bouteille peu répandue en nos contrées. Mais cela, les dégustateurs ne le savent pas car nous dégustons à l’aveugle. Probable signe de modernité pour l’époque, la collerette est en plastique avec une languette intégrée destinée à ôter la capsule.
Le vin se présente dans une fantastique couleur rousse. Au nez, c’est un festival d’arômes où prédomine la mangue. On y note également du caramel au beurre, un léger coco, de l’ananas, du litchi et une très légère note pétrolée. La bouche est volumineuse, mais semble avoir perdu une grosse partie de l’acidité qui équilibre ces vins. En dépit de ce déficit d’acidité, le vin reste étonnamment frais, bien que finissant un peu court. Très beau. Cadeau d'un LPVien Normand.

Le 24 janvier, le vin propose une essence de litchi et de mangue de laquelle émerge toujours une pointe de coco. Il se fait un peu plus acide, mais également un peu moins long. La finale est à l'unisson de l'olfaction.

2 : Riesling Grand cru Zotzenberg Emile Seltz à Mittelbergheim 1985 :
Bon. Je ne vais pas tergiverser, c’est l’erreur de casting de cette dégustation. Ce vin s’est fait massacrer par tout le monde. La couleur est jaune paille soutenu. Le nez présente de fortes notes d’hydrocarbures, de citron et de pierre à fusil. La bouche est à l’identique, mais portée par l’acidité. En ce qui me concerne, j’ai aimé, en dépit d’une finale assez courte. Etant le seul à avoir apprécié cette bouteille, je me demande si l’effet « cadeau-offert-par-le-viticulteur-qui-est-presque-un-copain » n’a pas joué.
Cadeau du Viticulteur.

3 : Gewurztraminer Schlossberg René Sick et fils à Kaysersberg :
Très jolie couleur jaune doré, pas du tout fatiguée ! Le nez est délicat, présentant des notes d’orange, de citron, de menthol, de caillou chauffé. La bouche est belle, très agréable, ayant gardé de la vivacité. La finale est longue, sur une note fumée. Très bien. Jamais ne n’aurais parié sur un gewurz de 40 ans. Coup de chance ou travail admirable du viticulteur ? Il m’en reste deux, je vous en reparlerai. Acquis sur Le Bon Coin.

Le 24 janvier, le vin est toujours vivant. Il n'a quasiment rien perdu et propose une incroyable note tourbée !

4 : Tokay d'Alsace, cave des producteurs d’Eguisheim, désormais Wolfberger :
Des recherches sur internet m’indiquent que Wolfberger vend encore ce vin en 2011. Pour l’expérience, j’en achète deux. Les deux flacons reçus présentent un niveau parfait pour leur âge. Néanmoins, le rusé commerçant a glissé un petit mot dans le colis m'indiquant qu'il n'assure pas la qualité du contenu !
A l’ouverture le vin se livre dans une très belle couleur dorée. L’olfaction nous invite à un voyage dans le temps, avec des notes de vieux meuble patiné à la cire, de miel et d’hydrocarbures. Bien qu’un peu molle et monolithique, la bouche est assez dense, dans un style me rappelant certains Savennières. Ce n’est pas un grand vin, mais il se défend néanmoins très bien pour un simple pinot gris.

Le 24 janvier, le nez est resté le même, mais la bouche développe désormais une évidente note d'écorce d'orange.


En fin de service, les lies étant remises en suspension, la turbidité des vins rend hasardeuse toute tentative de description des robes. Néanmoins, ayant versé chaque vin dans mon verre pour m’assurer de sa buvabilité, j’ai eu la chance d’observer des robes globalement fraîches et limpides. Pas de rubis flamboyant, bien sûr, uniquement du grenat avec quelques reflets marrons. (Ce qui change des "Très belle robe grenat à reflets mauves" de Jean-Luc Pouteau ).

5 : Pavie :
Pavie se livre dans une très belle robe grenat à reflets marron. Au nez, des notes de moka de havane, de fumée apparaissent portée par une trame encore sanguine, viandée. Je note également une petite odeur de croûte de pain brûlé. En bouche, les tanins sont parfaitement fondus. Le vin est rond, très équilibré et s’achève sur une finale nette, bien qu’un peu courte. Joli vin. Acquis sur Idealwine.

Le 23, le vin est un peu fatigué, mais reste buvable.

6 : La Louvière :
La Louvière remplace Figeac au pied levé, cette bouteille ayant plus l’odeur d’un Xerès que d’un Saint Emilion. Le Pessac présente un joli nez, quoiqu’un peu timide. Le fruit est encore présent sous forme de prune, avec une note fumée. La bouche est plus dure que celle de Pavie, avec des tanins plus secs. Bien qu’un peu courte, la finale est jolie, portée par de nobles amers. La Louvière est une très jolie bouteille qui s’efface néanmoins devant Pavie sur ce non-match (deux styles et deux appellations différentes). Acquis sur Le Bon Coin.

Le 23, les tanins sont un peu moins secs, mais la palette aromatique s'est réduite. Le vin est encore vivant.

7 : Haut Bailly :
Un flacon glané pour moi sur Ebay par LE Superfred !
Occupé par l’organisation, je n’ai pas beaucoup pris de notes : Très belle couleur, très beau nez complexe, rond, suave, fumé, bouche encore acide, longue. J’ai beaucoup aimé.

Fond de bouteille offert.

8 : Pape Clément :
Un autre flacon arraché par le Frédo aux griffes des Ebayeurs.
Structuré, vivant, précis, lisible... Beau !

Fond de bouteille offert.

9 : Brane Cantenac :
J’ai toujours considéré Brane comme un vin d’esthète, tout en délicatesse, presque féminin. J’adore ce château qui ne m’a jamais déçu et je garde un souvenir ému du très beau 88. Je m’attendais donc à un vin conçu tout en douceur après avoir découvert un très beau nez complexe à souhait et, finalement c’est une bouteille très animale, puissante, corpulente qui me fait chavirer. Un quadra dans la force de l’âge qui joue encore au top niveau. Acquis sur Idealwine.

Bouteille terminée le 22.

10 : Lascombes :
Lascombes est clairement au dessus de ses concurrents présentant une rare complexité. Tout est réuni dans ce vin pour en faire un archétype du grand Bordeaux arrivé à maturité : une corbeille de mûre, de prune, un côté animal, foxé, une touche de lard fumé, des tanins extrêmement civilisés, présents mais sans aspérité. C’est une douce puissance, une fine corpulence, une évidente complexité. Bienheureux celui qui possède encore un tel nectar. Acquis sur Idealwine.

Le 23, le fond de bouteilles est moins brillant, mais le vin reste émouvant.

11 : Du Tertre :
Du Tertre est malheureusement touché par une légère oxydation non détectée à l’ouverture et qui le rend non notable. C’est dommage, car le vin est encore vivant, avec une bouche intéressante. Bouteille acquise sur le Bon Coin.

Le 23 janvier, le vin a repris des couleurs. Le caractère oxydé s’est largement estompé, restant néanmoins présent et la bouche, bien qu’ayant un peu perdu, reste tout à fait digne. Ce « retour à la vie » est curieux, mais bien réel.

- 12 : Ducru Beaucaillou :
Mâtin, quel château ! Récupéré pour moi sur Ebay, lui aussi, par Fred ! (Un fameux chasseur, ce Fred, croyez-moi !)
Très beau nez, animal en diable, avec un fruité suave, délicat, rond et charmeur. C’est tout aussi complexe que Brane et Lascombes, avec d’évidentes notes de foin, de tabac blond. La bouche présente un beau volume, avec beaucoup de matière. C’est souple, c’est fondu, c’est puissant et, pour un vin de cet âge, c’est impressionnant de jeunesse et de justesse.

Le 23 janvier, le vin a perdu de sa superbe, mais reste encore présent. A sa décharge, il ne restait qu'un maigre fond de bouteille.

13 : Talbot :
Face à une telle bouteille, comment soutenir la comparaison ? Talbot s’annonce par un nez plus brutal, duquel ressort une note acide mais aussi – et c’est ce qu’il faut retenir – de nobles notes de tabac blond et de foin. Il reste un peu de fruit en bouche, ainsi que ces notes herbacées, mais le vin présente moins de volume. Un vin plus fin, moins classieux, mais avec une finale délicate et assez longue. Pas mal. Acquis sur Idealwine.

Le 23 janvier, Talbot s'est légèrement civilisé. Il a gagné en rondeur ce qu'il a perdu en arômes.

14 : Montrose :
Montrose a longtemps joué au jeu du chat et de la souris avant de se dévoiler. Au versement, il révèle du fruit et un côté minéral qui disparaissent assez vite, rendant le verre muet. A l’oxygénation, les parfums reviennent et disparaissent de nouveau. Le vin joue clairement dans un registre terrien. C’est un hobereau. La terre lui colle aux bottes. Rude et puissant, il ne fait pas dans la dentelle. Je l’adore pour ça mais, moins complet, il ne pourra que s’incliner devant le vin suivant. Une jolie bouteille achetée une misère à FGSuperfred. Je ne pouvais pas ne pas la boire avec lui.

Le 23, Montrose reste puissant, bien que sa palette aromatique se soit restreinte.

15 : Pichon Comtesse :
E-NOR-ME. La classe, comme une évidence. La dentelle, la soie, le velours et le taffetas. Un formidable fruit (mûre, myrtille, prune) combiné à une légère pointe de terre humide. Foin, tabac blond et cèdre se livrent un duel à fleuret moucheté dont personne en sort vainqueur. Revenant sur un fruit noble, mûre notamment, la finale est très longue et d’une jeunesse stupéfiante. Un des plus beaux vins que j’aie dégusté. Bouteille d’exportation acquise sur Le Bon Coin auprès d’un LPVien parisien (ça, je ne l’ai su qu’en faisant la transaction:)) qui m’a réservé le flacon présentant le niveau le plus haut.

Fond de bouteille offert.

- 16 : Château Cabrières :
Bouteille acheté au Domaine suite à une belle critique lue dans la RVF.
Le vin présente une très belle couleur limpide, délicate, presque timide. Le nez est très complexe, présentant des notes de café, d’orgeat, de fraise des bois, de céleri. C’est très, très fin, dans le bon sens du terme. La structure de la bouche est portée par une belle acidité qui rend le vin vivant et long. Ce Châteauneuf du pape joue des épaules. Il est corpulent, clair et précis. Jolie bouteille qui a encore des choses à dire.

Le 23 janvier, Cabrières est encore en forme. Un peu essoufflé, un peu fatigué. Dans le Gruppetto pour ceux qui connaissent le cyclisme.

17 : Château Fortia Tête de cru :
Fortia s'annonce par une couleur moins limpide que Cabrières. Il s'en démarque également par un nez un peu plus brouillon, développant des notes de pruneau, de cacao et de grillé. Il n'a pas la classe de Cabrières et commence sa phase de déclin. Acheté sur Le Bon Coin.

Le 24 janvier, Fortia est encore vivant, sauvé par sa lie.


Difficile de trouver de beaux bourgogne dans ce millésime. Ou plutôt : « Difficile de trouver de beaux bourgogne à prix raisonnable dans ce millésime ». Tout s'est arraché à prix d'or, hormis ces quelques bouteilles sur lesquelles j'ai réussi à mettre le grappin. Il faut dire qu'à l'exception de Drouhin, les autres noms ne font pas dans le prestige...

8 : Volnay Santenots Drouhin :
Le nez de ce Volnay, AOC souvent considérée comme la plus féminine de la côte de Beaune, est sauvagement animal, marqué par la réduction. C'est puissant, mais une note de choux le rend un peu brouillon. La bouche est portée par l'acidité qui signe également la finale à la longueur moyenne. Le vin est en phase descendante, mais possède encore un certain charme. Acquis sur Idealwine

Le 23, il s'est à peine accroupi, mais les notes de réduction sont toujours présentes.

19 : Corton Clos du roi Moillard :
Une maison qui ne fait pas rêver le quidam. Pourtant, à en juger par ce que nous avons eu sur la table, elle a connu de belles années. Ce Corton Clos du Roi présente un très beau nez, complexe, marqué par des notes de café, de cerise et de cassis cuit. Le vin propose un bel équilibre. C'est long, fin et délicat. Un beau vin. Acquis sur Idealwine.

Le 23, il reste dans son jus, n'ayant quasiment pas bougé. Presque intemporel.

20 : Clos de Vougeot Domaine Ropiteau :
Ropiteau non plus ne semble pas inspirer l'amour. Et pourtant ! Ce Clos se livre dans une très belle robe cerise, peu évoluée. Le nez propose des notes de café et de venaison. En bouche, elle se combinent à une essence de fraise des bois et de subtiles touches de bois précieux. Ce n'est pas grand, mais c'est tout de même un joli vin, néanmoins un bémol sous le Corton. Acquis sur Idealwine.

Le 23, le vin a décliné, mais reste buvable.


21 : Côtes du Jura Jean Bourdy :
Se présente dans une très belle couleur jaune, bien dorée. Il est bâti sur un parfait équilibre, avec une fine acidité qui le rend vivant. Comme un jeune puceau, il hésite ! "Suis-je oxydatif ou ne le suis-je pas" ? Je me pose encore la question ! Remarquable de jeunesse, cette superbe bouteille m'a été offerte par quelques amis lors d'un mémorable anniversaire:D.

Le 24, Les notes oxydatives sont un peu plus prononcées. L'acidité également. Le vin ne fait toujours pas ses 40 ans.



22 : Côteaux du Layon Leduc Frouin :
En Bretagne, quand je ne bois pas de muscadet ou de cidre, je cours les caves. C'est ainsi que j'ai acquis cette bouteille dans une grande surface vantée par la RVF pour être « la plus belle foire aux vins de France ».
Ce flacon se pare d'une livrée vieil or. Très légèrement oxydé, sans que cela ne soit gênant, le nez dévoile de fines notes de miel et de pâte de coing. La bouche est en pleine forme, combinant parfaitement le sucre et l'acidité. C'est un vrai moelleux, encore en forme. Bien !

Fond de bouteille offert.


23 : Rayne-Vigneau :
Encore une acquisition du Superfred pour mon compte ! Je crois que cette dégustation lui tenait à coeur...
Couleur presque jaune citron, sans signe notable de vieillesse, superbe nez - allez ! je le dis - « d'une jeunesse insolente » offrant des arômes de coco, de barbe à papa, d'ananas, de vanille. L'équilibre est parfait. Su-perbe !

Fond de bouteille offert.

24 : Rieussec :
Rieussec est génial. Tout, dans ce vin, inspire le respect et la méditation : magnifique couleur rousse, nez confit et safrané de vieux sauternes, équilibre millimétré, longueur mémorable sur le safran et les épices, portés par un beau rôti. Coup de coeur. Acquis sur Idealwine.

Fond de bouteille offert.


25 : Bodega Toro Albala, Don Pedro Ximenez en magnum :
Ce grand vin, découvert grâce à l'ami Gildas, est entré en cave grâce à l'ami... Gildas qui m'appela un jour depuis la Bodega Toro Albala pour me signifier qu'un magnum était encore disponible. Loué soit-il, parce qu'une nouvelle fois, ce vin a produit son effet sur ceux qui ne le connaissaient pas. Couleur marron insondable, effluves de café, de cacao, de noix, équilibre entre le sucre et l'acidité, notes d'amande, de très vieux kirsch, grande longueur. Les OVNIS existent ! La preuve, nous les buvons.

Désolé d'avoir été un peu long, mais des moments comme ceux-là, je n'en vis pas tous les jours.

Amitiés au(x) fidèle(s) lecteur(s).

Comme pourraient dire certaines "tu peux être aussi long que tu veux"
C'est frais et ça se lit parfaitement, bravo

Bravo pour le CR et je constate qu'il y a de quoi se réconcilier avec Ebay (en restant vigilant sur les vendeurs) dans ces moments là !

Pour ma part beaucoup de bonnes surprises sur des "vieux" millésimes par ce biais...

Cordialement

Bonjour Amélie.
Pour Ebay, j'avoue avoir largement bénéficié de l'expertise de Frédéric. Je ne suis pas inscrit sur ce site que je ne fréquente quasiment pas.
Je lui ai demandé de repérer pour moi les beaux flacons mis en vente, ce qu'il a fait avec plaisir et avec un certain flair.

Sur le Bon Coin, c'est une chasse quotidienne également. A l'exception de Gloria, acheté sur Idealwine, je n'ai eu qu'une mauvaise surprise : Figeac, ultime bouteille achetée pour compléter le tableau. Je n'ai perdu "que" 45 € mais je suis fautif car j'ai acheté la bouteille sur un coup de tête.

Pas de problème sur les autres flacons acquis sur Idealwine (je m'aperçois que Brane Cantenac en fait partie).

Acheté au Château, Cabrières avait un bouchon très usé, presque suintant. Je pensais que le château aurait changé les bouchons, il n'en n'a rien été. Je trouve que le domaine est un peu "limite" sur ce coup-là...

Quoiqu'il en soit, j'ai toujours gardé à l'esprit que je participais à une vaste loterie. Je me suis fait une raison et j'étais prêt à assumer les risques. J'ai beaucoup misé, mais le plaisir pris et l'étonnement des dégustateurs lorsque les bouteilles ont été dévoilées valaient bien cette prise de risque. Ceci dit, s'il n'y avait eu que 4 ou 5 bouteilles correctes, je crois que j'aurais été inconsolable...

Amicalement,

j'ai bien aimé le Jura ! Aleluya.

j'y vais de mon pti CR (prenez un RC quand même )

40 ans ça se fête !

il est clair que quand on arrive à l'âge mûr, on se doit de marquer le coup et comme vincent n'est pas homme à oublier, il s'y tient et de quelle manière !

alors je vois d'ici les médisants "à 40 ans c'est le déclin" "y'a pu rien dans le poireau" ou encore "bientot le déambulateur", comme j'en suis encore relativement loin je rigole !

bref tout ça pour dire que le vinvin nous avait concocté une journée de rêve... et j'avoue que j'avais un à priori assez négatif avant de venir, à part sur les liquoreux dont je savais que le millésime était très grand...

comme quoi la vérité est TOUJOURS dans le verre surtout relatant de millésimes dits au moins à maturité

1971 est une année qui, à bordeaux était censée avoir évolué rapidement et pour ma part je connais bien mieux 70, 75 ou 78 que 71, celui qui a écrit cela a écrit une connerie, c'était très net !

alors pas de premiers, pas de léoville, pas de grands rive droites non plus (je pense aux pomerols) et pourtant le niveau a été très élevé, bien plus que dans mes meilleurs rêves et c'est tant mieux !
les vins ont tous été goutés à l'aveugle, je précise pour les mauvaises langues

champagne michel Dourland brut réserve

voici donc le flacon servi pour se faire le palais

nez très agréable, brioché et sur les fruits blancs, remarquable fraicheur, assez profond et petite note de caramùel mou

la bouche se présente vineuse (le vin a été carafé) et finement oxydative, assez belle longueur

bien



weingut schales dalsheim auslese rheinhessen 1971

nza puissant sur les fruits exotiques, l'amande avec un arôme dominant de mangue, de coing, léger pétrolé, mandarine impériazale et orange amère

la bouche est absolument magnifique d'équilibre, de persistance et de plaisir, grossse gourmandise, assez profond mais manque juste un poil d'amers et d'acidité pour que ce vin, qui ne fait absolument pas son âge, soit mémorable

bonne longueur sans plus

bien+



Emile seltz 1985 gewurztraminer

il fallait un vilain petit canard lor's de cette mémorable journée...

nez partagé entre le cap d'antifer et le naufrage de l'érika de type marée noire... pomme blette, notes de soufre

la bouche pique... affreusement, acidité à déchausser les dents

je pensais que vincent nous voulait du bien...

affreux !



domaine rené Sick et fils 1971 schlossberg

on ne boxe clairement pas dans la même catégorie

très beau nez sur le fruit de la passion avec une élégante pointe mentholée lui amenant fraicheur , très plaisant même s'il manque idéalement de profondeur et reste assez simple

la bouche présente une bonne attaque assez franche avec ensuite un bon équilibre, mais ça se gâte un peu en seconde partie de bouche car le vin semble se ramollir et parait pas loin d'être mou (reste des SR ???)

il n'en reste pas moins délicat, élégant et plaisait mais un chouïa de vivacité lui aurait sied cfomme un gant

bien



tokay pinot gris 1971

j'ai très peu noté sur ce vin que j'ai collé dans le bénitier euh.... le crachoir !

nez sur les fruits exotiques

bouche très fatiguée et qui pique en fin de bouche

BOF



les rouges !

chateau Pavie 1971 saint-émilion 1er grand cru classé B

en voila un domaine que j'adorais avant qu'il ne soit racheté par gérard perse pour faire, disons un style quelque peu différent...

le nez est fin, avec des notes usées de fraise des bois, mais aussi tertiaires d'humus et de sous-bois, d'intensité moyenne qu'il faut aller chercher ainsi qu'une note fugace de cassis. assez étriqué et d'un petite profondeur et complexité

la bouche par contre elle se dévoile bien mieux avec de très juteuses notes cassisées, un équilibre entre la matière encore présente, la trame alcoolique (l'aurait pas fallu qu'il soit servi plus chaud) et une belle acidité donnant de la structure et de la précision au vin

le vin est complexe en bouche, riche et profond mais par contre la finale est moyenne

probablement sur la fin de son plateau de maturité mais je pense que l'ouverture a tué le nez pour favoriser la bouche ce qui est très bien !

bien+/très bien-



chateau la louvière 1971 graves

le nez est sur le pruneau, le caramel et semble très mûr, pas complexe mais démonstratif, avec en prime des notes de sous-bois et de léger fumé

la bouche m'a moins plu qu'à mes compères... je m'explique je l'ai trouvé compacte avec des tanins durs et légèrement séchants, l'impression de tanins extraits et surtout pas mûrs, pas astringents ceci dit.

pour sa défense il a un côté légèrement juteux mais qui s'estompe rapidement et la seconde partie de bouche me déçoit fortement car elle tombe d'une manière qui m'a semblé très nette (pas de finale) et des notes de feuilles en décomposition

un vin à boire d'urgence sur le déclin mais qui se tient encore mais sur lequel je n'aurais pas misé un kopek, comme quoi les à priori...

assez bien



chateau Haut-Bailly 1971 graves grand cru classé

il y a des chateaux bordelais qui sonnent comme une évidence, millésime après millésime.

ce sont ceux-là que je mets en cave, haut-bailly en fait partie

ce nez est une splendeur de... jeunesse ! avec des notes de fruits rouges écrasés, liant finesse et puissance des senteurs, profondeur et complexité (changeant à chaque coup de tarin), les notes fumées et de terre sont là, ça a été mon second choix quand j'ai ouvert le four pour essayer de trouver de quoi il s'agissait (le premier fût la mission...)

la bouche est une splendeur d'équilibre sur le jus de viande et une belle trame acide (ligne directrice de cette dégustation)

le milieu est assez ample mais pas tant que celà par contre la précision est diabolique, la complexité se retrouve encore en bouche et une belle profondeur ausssi

très belle finale traçante grâce à une note aacide présente à ce moment là

très beau flacon

très bien+/excellent-



chateau Pape Clément 1971 graves grand cru classé

très beau nez élégant, sur les notes tertiaires, le sous bois et les fruits plutot rouges que noirs, belle profondeur et complexité

la bouche me cause moyennement au départ, je la trouve compacte et tannique, mais au fur et à mesure elle semble s'équilibrer pour donner un très beau jus de viande, une très belle richesse, mais elle reste assez compacte et manque à mon sens d'un poil de finesse et semble plus jeune que le haut-bailly, l'équilibre est moins bon mais on aa une merveille de ce côté là en face !

bonne longueur

en pleine forme

très bien



chateau Brane-Cantenac 1971 margaux 2nd cru classé

un chateau ou tout ce que je goute est souvent bon, mais rarement renversant, ce flacon ne fera pas d'ombre à ce tableau mais est d'une superbe tenue pour son âge

nez splendide comme ssouvent sur margaux avec des notes clairement tertiaires mais très complexe entre la feuille en décomposition, l'humus, le sous-bois, le champignon de paris, le tout réhaussé par une note de poivron rouge grillée et de poivre blanc, évolué mais magnifique !

la bouche ssuit et ne démérite pas elle est acidulée un poil trop et la matière se tient encore même si je trouve qu'elle est à la limite de la rupture et du déclin (voire en cours de déclin) mais elle offre encore du plaisir et encore plus avec le plat

la seconde partie de bouche donne un milieu de bouche pas trop dense voire légèrement creux mais sans démériter au vu de son âge, finale marquée par une trame acide et alcoolique qui me disent de boire ce vin rapidement

bon vin mais qui semble plus faire son âge que les précédentes

bien+



chateau lascombes 1971 margaux 2nd cru classé

et voila la surprise de cette journée !

nez superbe alliant finesse et puissance, complexité et extrême profondeur, des notes de cassis et de tabac qui m'ont fait aller tout droit dans le pauillacais... sur une map monde c'est pas loin, mais à pied la ballade est sérieuse quand même... des notes de beau champignon, de terre, de sous-bois viennent ccompléter ce tableau d'un nez somptueux !

la bouche n'est pas moins qu'une merveille d'équilibre, d'ampleur, d'une finesse superbe, le vin est aérien et ssoutenu par une acidité qui tend le vin à mort, le jus reprenant à chaque fois le dessus jusque... la fin du verre (y'avait un trou vinguieu ?)

je connaissais la grandeur des vieux lascombes ayant bu de superbes 66 et 70, mais ce 71 était passé à la trappe, mal m'en a pris !

laa bouche n'en finit plus de se dévoiler entre puissance aérienne et corpûlence fine, des tanins précis, une finale superbe en queue de paon, le genre typique de vins qu'il m'a été donné de boire voici quelques années et dont j'aavais presque oublié le gout, je jouis de la bouche, plus que le sourire, c'est la banane qui me caractérise en ce moment, ça déchire grave, quel flacon !

excellent !



chateau du Tertre 1971 margaux 5e cru classé

alors ce vin a vécu, pour le moins

nez sur............. le néant à part une note fugace de vieux bois et d'humus

la bouche est marquée par une acidité malfaisante sans rien avec, un vin mort ou plutot une bouteille

DCD paix à son âme !



chateau ducru-Beaucaillou 1971 saint-julien 2nd cru classé

ducru sonne comme une évidence, année après année.

les tarifs récents font qu'il restera ces années-là hors de ma cave, mais les années plus anciennes dont j'ai déja bu un bel échantillon sont plus abordables et surtout à point...

ce nez est d'une finesse confondante à la fois très élégant et riche, fruité et évolué à la fois, avec une très jolie note cassissée et de poivron rouge, note florale, très aérien et complexe et profond, superbe !

la bouche est comme d'habitude un modèle absolu en matière d'équilibre

le vin présente des tanins fondus et superbement fins et délicats, la matière est là et le peps est partagé entre l'acidité qui tend le vin encore un ptieu plus mais cette matière somptueuse, d'école devrais-je dire...

laa complexité est là, laa richesse ausssi mais le tour de force de ce vin tient du fait qu'il est aérien tout en étant très riche

très belle longueur finement acidulée en queue de paon

excellent



chateau talbot 1971 saint-julien 4e cru classé

après ducru, c'était dur de passer, mais il n'a pas démérité, après une période d'adaptation !

le peremier nez me gêne car il me ssemble madérisé.

après discusssion avec mes petits camarades de jeu, je recolle l'orifice nasal dans le verre et finit par y touver des notes de pruneau, de poivron pas trop mûr, mais aussi de sous-bois et d'orange amère (ou écorce d'orange) simple et pas profond pour 2 sous

la bouche au départ parait tannique et astringente et semble déclinante, or regouté quelques minutes après plus vers le fond de la bouteille, le vin a pris du volume en milieu de bouche, les tanins sont toujours amers mais beaucoup moins, la finale est toujours fuyante ceci dit avec une légère astringence

on ne peut pas dire que ce vin est superbe, mais il vit encore ce qui n'est déja pas mal, et associé à un plat je l'aurais peut-être trouvé meilleur

assez bien+/bien



chateau Montrose 1971 saint-estèphe 2nd cru classé

le premier nez est plus qu'étrange sur le sparadrap et semble totalement dilué, mais il finit par se développer dans le verre, ouf !

des belles notes de fruits rouges acidulés viennent plaire à mes naseaux qui n'en demandaient pas tant, des notes de feuilles, de sous-bois et d'oragne maère d'une belle profondeur mais d'une complexité limitée viennent compléter le tableau

la bouche présente un bel équilibre et le vin se veut plutot corpulent et masssif, typique des montrose ancien style.

le jus de viande se fond à l'acidité pour en faire un vin tendu, avec une belle matière des tanins poivrés plus que réellement "secs" mais qui manque idéalement à mon sens de finesse

la finale est très belle sur l'orange amère

complexité moyenne

très bien !



chateau pichon Comtesse 1971 pauillac 2nd cru classé

il est très souvent difficile de jauger les comtesse en millésime jeune, surtout quand on voit ce qu'ils peuvent devenir avec l'âge

ce millésime est une très grande réussite et aa été pour moi le vin rouge de la dégust

le nez est superbement aérien et floral alliant aussi de superbes senteurs de cassis et de tabac, de somptueuses notes de roses rouges donnent une finesse un peu bourguignonne du plus bel effet.

la profondeur de ce vin est transcendante et le bouquet change presque à chaque coup de nez, sa complexité m'enivre et me transporte, l'envie de me mettre à courir en hurlant me brûle le slip et une émotion me parcourt l'échine, ce vin me touche énormément !

la bouche présente une attaque sur le cassis, elle est juteuse à souhaits avec une trame acide et aussi une légère note fugace poivronnée typique de la comtesse (1988 et 2004 l'ont aussi pour les millésimes que j'ai goutés récemment) le milieu de bouche est très riche mais aérienne à la fois et m'a entrainé hors de pauillac, d'une finesse quasi-parfaite

la fin de bouche mêle le cassis et l'écidité et donne un ensemble diabolique de précision, tranchant tel un rasoir, bref une superbe bouteille qui m'a fait retendre le verre et je ne suis pas le seul !

superbe bouteille

excellent+/grand-



chateau cabrières 1971 chateauneuf-du-pape

un flacon acheté au domaine à prix d'or...

le nez est sur les fruits kirchés, légèrement cuits avec des notes florales (pivoine) d'une superbe finesse et d'une grosse fraicheur, petite note d'orange sanguine, belle profondeur et complexité idéale.

la bouche est splendide car laa matière est encore dense et équilibrée, finement acidulée qui donne l'impresssion d'une précision digne de l'horlogerie suisse !

les amers sont absolument maagnifiques (écorce d'orange) et le vin est très riche tout en restant aérien

très belle longueur

j'étais parti en côte de beaune (pensé à volnay pour l'extrême élégance de la texture) mais le côté fruits cuits aurait pu mettre la puce à l'oreille, mais je n'ai pas assez d'expérience sur les vins du rhône pour ça, et de loin !

excellent !



chateau fortia 1971 chateauneuf du pape tête de cuvée

ce vin est passé après un monstre, mais pourtant je l'ai bien aimé

il faut dire que j'ai bu pas mal de milléésimes récents car il est laaaaaaaaaargement distribué en foires aux vins et chez ME leclerc

le nez est légèrement confituré sur les notes de prune, il est ample et démonstratif et assez puissant de fait, pas très profond ni complexe mais le fait qu'il existe encore est déja surprenant...

la bouche n'est pas mauvaise, mais elle manque de précision... ceci dit la matière est encore là, le côté juteux aussi et ça m'impressionne si bien que j'ai généreusement apprécié ce vin car sa longueur est certes correcte mais le vin semble avoir amorcé son déclin de manière assez nette car le milieu de bouche s'effritte vite et tombe ensuite pour donner une finale étriquée

il eut fallu le boire probablement 5/10 ans avant, mais il se présente encore très bien

très bien-



Drouhin 1971 volnay 1er cru "santenots"

le nez est d'une très belle finesse déployant des arômes de fraise acidulée et de rose, petite profondeur, complexité limitée

la bouche par contre elle se présente avec une belle densité, un très bel équilibre, on sent la maatière sous-jascente et qqui s'exprime de fort belle manière mais ce vin a été éclipsé par le suivant, il est assez complexe et profond en bouche

belle longueur

ce vin n'a rien de fatigué et est vraiment très bon, il demanderait à être regouté seul

bien+/très bien-



Moillard 1971 corton grand cru "clo du roi"

ce négociant n'est pas spécialement réputé actuellement pour être un foudre de guerre niveau qualité : de toute évidence il en a été autrement de par le passé !

le nez est très beau sur une finesse remarquable avec des notes de rose et de fraise, amples et profond à la fois, j'adore, manque peut-être un chouïa de complexité

la bouche est quasiment parfaite et ne fait pas son âge, loin s'en faut !

l'attaque se fait franche et juteuse, d'une pureté qui fait taire la tablée (on aurait entendu une mouche péter)

la structure du milieu de bouche est absolument splendide : la colonne vertébrale alliée au jus donne un ensemble regorgeant de finesse et de puissance parfaitement maitrisées, la matière est dense et concentrée et donne une impression de jeunesse malgré ses 40 printemps bien tapés

l'équilibre est l'absolue perfection de ce que j'aime et que dire de cette complexité et de cette profondeur qui me suçure à l'oreille de retendre le verre même si je suis obligé de recracher, malheureusement, j'aurais bien échangé morphée contre cette bouteille le temps d'un soir !

cette longueur est magnifique portée par le jus et l'acidité qui semble l'étirer encore et encore

quel flacon !

excellent+ !



Ropiteau-Mignon 1971 clos de vougeot grand cru

comment fêter un anniversaire de quelqu'un ayant pris pour pseuddo "vougeot" sans un clos ? imposssible !

le nez est quelque peu discret avec des notes fugaces de rose et pis pas grand chose d'autre venant à mon pif

la bouche par contre a pas mal de choses à dire car l'attaque est juteuse à souhaits avec une belle maatière bien équilibrée même si l'acidité ressentie me semble plus basse que celle des 2 précédentes ce qui donne l'impression d'avoir moins de tension, mais par contre les arômes sont précis, la matière ample jouaant plus sur la largeur que la longueur d'ailleurs.

une note de moka en rétro-olfaction revient en finale qui est assez courte d'ailleurs

une belle bouteille mais qui me semble plus faire son âage que les 2 précédentes

très bien !



les blancs...

jean Bourdy 1971 côtes du jura

je ne suis pas fan de ce type de vin, ce n'est un secret pour personne

les oxydatifs ou considérés comme tels ne me plaisent que très rarement et à chaque fois avec des fromages à pâte dure sinon... j'évite

là on est sur un nez étonnant de pâte à crêpe et de crême brûlée, finement oxydatif avec une légère note de noix et de noisette ancienne

la bouche démontre clairement qu'elle ne joue pas sur la puissance avec ceci dit une très grosse acidité, excessive pour moi, de beaux amers, avec des aromes finement oxydatifs uniquement sur la fin de bouche

bonne finale sans plus

je ne suis pas fan et j'ai l'impression d'avoir surnoté ce vin par rapport à ce que je l'ai aimé...

bien



domaine brouin 1971 coteaux du layon

il est clair et avéré que les liquoreux sont les moins fragiles des vins et que leur durée dans le temps est proverbiale.

alors le vincent décide de nous coller devant lee nez 3 petits susucres, pour notre plus grand plaisir !

nez très marqué par des notes de coing, très rôti, assez peu complexe mais qui donne une étonnante impression de jeunesse

la bouche présente un joli sucre encore bien présent, il donne de l'ampleur et un côté sphérique au vin et cette liqueur est très belle et pas sirupeuse pour 2 sous

le manque de complexité est assez net pour moi et aussi un petit manque de gnac et de peps qui auraient élevé le vin au niveau des 2 sauternes à suivre

très bonne longueur

je sais qu'il t'en reste vincent, n'hésite pas à te l'ouvrir pour tes 50 balais

bien+/très bien-



chateau de Rayne Vigneau 1971 sauternes 1er cru classé

en voici un domaine que j'adore dans ces vieux millésimes ou il révèle toute sa classe : ma première grosse claaque de ce domaine a été avec un 1976 absolument somptueux qui avait cloué le bec à la tablée pourtant expérimentée...

ce nez est absolument fabuleux loin des effluves monolitiques qu'on rencontre souvent avec une note safranée trop présente (due à quoi ? je ne saurais dire)

le rôti est super-ample, des notes d'orange amère, d'écorce d'orange, très aérien et complexe, d'une profondeur abyssale, un des plus beaux nez que j'aie vu de ma jeune vie ! grande finesse !

je met le nez dedans bien avant de devoir mettre ce qui s'avèrera un nectar en bouche, si bien que mes voisins ont fini bien avant que je ne daigne commencer, des notes de tabac blond, de mandarine acidulée, de crême brûlée (omelette norvéégienne) mais toujours avec une fraicheur incroyable, grand nez ! loin des notes d'abricot souvent décrites comme une qualité alors que je n'aime pas ça !

la bouche présente une attaque très pure et directe sur l'orange amère

le milieu de bouche est absolument monumental de finesse, de structure et de puissance aérienne, l'équilibre est fantastique et ce vin sonne comme une évidence apparemment pour tout le monde, grande sensation de jeunesse aussi !

en bouche ce vin explose totalement en me fait jouir de la bouche, partant dans tous les senss d'une complexité folle et d'une profondeur fraiche, grande émotion pour ma pomme, ah ça fait du bien par là qu'ça fait du bien !

la matière est dense et les sucres presque totalement fondus mais pas totalement et d'un très grand raffinement et la longueur me reste un temps infini en bouche, dire que je suis conquis est peu dire !

grand vin, vraiment !



chateau rieussec 1971 sauternes 1er cru classé

voici une des rares bouteilles que j'ai reconnu, enfin le style surtout !

couleur topaze et caramel, très profonde bien brillante, trahissant nettement son âge et même plus

le nez est absolument typique des très vieux sauternes avec des notes caramélisées, pâte d'amande, grosse note rôtie, tout en puissance avec du safran lui amenant pour le coup de la finesse bienvenue, très mûr... très profond et complexe

la bouche est très terrienne et fait une véritable confrontation de style avec le rayne vigneau, très intéressante au demeurant !

construit sur la puissance, ce vin n'en est pas moins remarquable ! car la matière est dense, le sucre encore présent, plus que sur le vin précédent, la matière semble plus mûre, moins dans le style que j'aaime mais je me relève quand vous voulez pour en boire ! grande complexité et grande profondeur !

l'acidité ressentie est bien présente et évite au vin de tomber dans le lourdingue

très belle longueur terrienne et safranée

très très belle bouteille et quel milléssime !

excellent !



bodegas Toro Albala 1971 pedro ximenez

en voici un vin que je goute depuis pas mal de temps et auquel j'ai du mal à me faire

j"'avoue que c'est intéressant à gouter, mais le côté rassasiant ne me plait qu'à moitié, on est plus sur une liqueur à l'alcool que sur du vin pour moi

le nez est super complexe sur le café, le chocolat fondu, le mokaa et d'une grande puissance

la texture du vin rappelle plus celle de l'huile de moteur de type diesel que celle d'un vin "normal", l'acidité est présente et éévite au vin de tomber dans les excès de la lourdeur, la densité est énorme, ce vin s'auto-suffit clairement mais l'alcool est intégré et ne ressort que lorsque la température augmente de façon assez sensible

énormissime longueur très dense et complexe

bien+ même si je n'aime pas ça plus que cela...

servi en magnum



chateau Figeac 1971 saint-émilion 1er grand cru classé B

cette bouteille a été mise à part car vincent en l'ouvrant l'a vu se réveiller mort

mais j'aime regouter tout, même ce qui est mort car qquelquefois on a de bonnes surprisses

le nez est marqué par une note très lointaine de poivron et de vieux bois, rien d'autre mon capitaine !

la bouche est complètement oxxydée, sans saveur ni acidité, ni structure ni longueur, complètement plate et usée jusqu'à la corde

le vin est DCD complètement, mauvaise pioche sur ce coup là !



chateau Gloria 1971 saint-julien

voici un autre flacon mis de côté par vincent, il n'a pourtant pas démérité...

ah les joies de l'ouverture bien avant !

le nez est sur le vieux cuir, le sous-bois et un peu de fruits rouges, profondeur limitée, belle complexité !

la bouche présente un aspect bien juteux qui me plait bien mais les tanins sont très amers et astringents, impression de pas mûrs

la rusticité de ce vin ne fait aucun doute, mais il n'est pas mort même si le déclin semble assez net et la longueur sur l'amertume pas désagréable

assez bien+ pas si mal pour un quarantenaire !





la table, sobre et discrète, par contre la température de la pièce était un poil chaude...





les entrées



plat de résistance avec une viande à tomber



le maitre de cérémonie, très expressif de ses mains



jugez plutot !



l'époisse servie à la cuiller comme il se doit (ça collait croyez moi !)



le vrai plateau de fromage



charlotte au chocolat



des liens étroits se sont noués, notez que didier se marre comme une baleine et que gildas n'en pense pas moins... (voir ci-dessus)


benoit et olivier en plein exercice de style (image du dessus pour gigi )



une idée de l'ambiance !



le sérieux est pourtant de mise pour ne pas passer à côté de certaines superbees bouteilles, de toute évidence celle-ci a scotché l'assemblée !



les ptis cadeaux



un vougeot blanc pour l'pé vougeot, quoi de plus normal







la p'tite série avec les remplaçants dans la caisse bois à gauche, au cas ou...



ci gît la 71iade, avec une nouvelle fois de grands moments de rigolade et de bien beaux flacons ce qui n'était pas gagné de prime abord

ce genre de réunions est devenu une drogue pour moi, et vous ?

Superbe compte rendu Fred. Vraiment


Julien

+ 1

Bravo!

Amicalement,
Thierry

Fred, ce post, c'est du talent à l'état pur et de l'amour à l'état mûr!

le talent non, mais l'amour si !
merci à vous de m'autoriser à participer à de tels moments
c'est ça le LPV que j'aime !