L'Aiguelière Côte Rousse 95, Coteaux du Languedoc

Ce vin est composé exclusivement du cépage syrah et provient d'une parcelle de plus de 60 ans, située sur un glacis d'éboulis calcaires cryoclastiques gréseux.

Après 30 jours de vinification, le vin a été élevé en fûts de chêne merrains neufs durant 8 mois. Il a été collé au blanc d'Å“uf avant d'être mis en bouteille sans filtration.

La robe est profonde, sombre et dense, encore peu évoluée.

Nez puissant de syrah, un caractère rhodanien vient pimenter la maturité fruitée du Sud. La bouche est puissante, charnue mais encore fraîche, sur le cassis, la violette, les épices, avec des notes chocolatées et un léger caractère animal qui s'atténue à  l'aération.

La qualité du terroir est déjà  perceptible au nez. Ce bouquet de l'Aiguelière est d'une typicité telle qu'on le reconnaîtrait entre mille, même si les vins sont un peu moins exubérants depuis le millésime 1996.

La bouche est d'envergure, racée, onctueuse, avec du velouté, des tannins fins et fermes, légèrement secs. Elle a beaucoup de charme, avec une belle liqueur de fruit, des volutes de cacao, et une jolie complexité aromatique. L'acidité n'a pas renoncé dans ce millésime solaire et vivifie l'opulence du fruit mûr.

L'expression de terroir s'affirme en bouche et donne de la distinction et de la classe au vin. La finale est interminable, vive, pulpeuse, parfumée, princière, sur la liqueur de cassis et des notes réglissées. Un régal !

Je ne suis pas certain que ce vin ait gagné au vieillissement. Le fruit mûr éclatant de la jeunesse a fait place à  une composition plus austère, plus classique aussi. Les tannins sont un peu plus secs que lorsque le vin était plus jeune mais il a actuellement plus de distinction et me paraît moins racoleur.

En conclusion, une très belle bouteille, une superbe expression de la syrah en Languedoc : un vin à  son apogée, qui peut rivaliser avec les plus prestigieuses appellations du Rhône.

Un très très bon moment

Yves Zermatten

Je regroupe les commentaire des vins de ce domaine qui mérite bien sa rubrique.

Auteur: EricD (122.204-200-80.adsl.skynet.be)
Date: 12-12-2002 21:20

Bu ce midi, à  la suite du n°3 de Castelmaure (et oui, c'est bientôt Noà«l et on se lache un peu le midi...). Cette Côte Rousse (AOC Côteaux du Languedoc, terroir de Montpeyroux) est encore jeune, mais sera sublime dans quelques années. La robe est violine, presque noire. Le nez est animal, sur les notes de cuir, de venaison. La bouche est monumentale, mais sans être tapageuse. Le vin tapisse littéralement le verre, puis le palais. Les arômes en bouche sont encore un peu retenus (surtout que la bouteille était remontée de cave à  12° et a mis du temps à  accèder à  une température adéquate) mais sa race est indéniable. Les notes de cassis, de jus de mûre (et un chouia de poivron que l'on trouve chez l'Aiguelière) prédominent avec cette bestialité contrôlée d'une syrah impeccablement vinifiée. C'est grand, tout simplement...
Eric
Eric

A côté de la côte rousse 99, bue deux fois avec grand plaisir cette année, j'ai la cuvée grenat 01.

Je pense que c'est une cuvée de grenache et j'en ai ouvert une bouteille cette semaine en pensant à  Jérôme et à  ses remarques sur les vins de grenache de la région.

Servie à  15-16°, la bouteille était très agréable...Aucune note cuir/animal, mais du fruit...
Belle vinification à  mon avis.

Cordialement
Thierry

J'ai moi été déçu par les 99 qui manquent de matiére en côte rousse et un boisé mal intégré, trop noix de coco, pour le tradition boisé.
En 98 les trois cuvées sont superbes avec un veillissement a mon avis
assuré.
En 2000 le CR est explosif de fruit avec un boisé épicé superbe mais un peu d'amertume en final (maturité ultime atteinte ??-veillissement ?); la cuvée de base non boisé est excellente à  boire sur le fruit avec toujours cet amertume mais la cuvée tradition boisée était déja trés évoluée avec un bord déja un peu brique (défaut de bouteille? j'en regouterait une d'ici peu).
Amicalement

Juste une remarque la côte rousse et la côte dorée ne sont pas tout à  fait des pures Syrah car elle sont ouillées avec la cuvée grenat de pure grenache, cuvée que je n'ai goûté qu'une fois à  la propriété.
Amicalement

Je connais la côte rousse, la côte dorée et la cuvée grenat...

Combien y a-t-il de cuvées au total et qu'elle est leur composition?

Merci pour l'info.
Cordialement
Thierry

6 cuvées, à  ma connaissance:
- Côte Rousse (Syrha + ouillage grenache)
-Côte Doré (Syrha + ......)
-Tradition boisée (??? assemblage avec syrha)
-Tradition non boisée (je ne me souvient plus du nom exact-même vin que le précédent sans élevage en fût de chêne)
-Grenat
- Une cuvée 100% Cabernet Sauvignon produite que certaines années (en 2000 pour la deniére) que je n'ai jamais goûtée et dont j'ai oublié le nom.

Bien sûre il faudrait vérifier au Domaine l'exactitude de tout ceci

Henri

Prince Pégase.

L'as tu déja dégustée ??

Non, mais je crois qu'Averroès le connaît. S'il n'est pas trop débordé, il nous en dira peut-être quelques mots.

Salut,

Je ne connais guère la Cuvée Prince Pégase sur laquelle j'avais déjà  demandé des renseignements sur MV.

Comme cela a été dit, c'est une cuvée issue à  100% (moins les ouillages) de cabernet-sauvignon de vieilles vignes (25 ans).

A ma connaissance, cette cuvée n'a ét produite que dans les millésime 1994 et 2000. J'ai acquis trois bouteilles de 2000 chez mon caviste. Je n'ai pas encore dégusté ce vin, qu'il m'a dit d'attendre encore.

Je me réjouis de voir ce que peut donner le cabernet sauvignon sur des sols de grès...

Enfin, le prix est assez élevé puisque c'est une bouteille qui se vend autour de 35-40 euros. On en trouve à  la couleur du vin, à  Fribourg pour 59 CHF. A ce prix, si ce n'est pas bon, c'est un scandale.

cordialement

Yves Z

J'ai regoûté la cuvée tradition boisée 99 pendant les fêtes. Le boisé s'est intégré et le vin a pris de l'ampleur avec des notes de pruneau et de figues aprés un carafage assez long.
Pa exeptionnel mais trés bon.

J'ai regoûté la cuvée tradition boisée 99 pendant les fêtes. Le boisé s'est intégré et le vin a pris de l'ampleur avec des notes de pruneau et de figues aprés un carafage assez long.
Pas exeptionnel mais trés bon.

Salut Yves,

J'ai l'occasion de déguster le Prince Pégase 2000 à  la Couleur du Vin et j'en suis resté perplexe. Ce carbernet me fait trop penser à  un bordeau sans toutefois une certaine originalité. Je l'ai trouvé trop cher, mais il faudrait pouvoir le regouter après plusieurs années.
C'est un style qui n'a en tout cas rien à  voir avec les côtes rousses et dorées.

A bientôt

Alex

bonsoir... un "ex-MV" qui se permet d'intervenir pour parler de "tradition boisée" bu ce soir (carafage de 8H et grosse différence entre avant et après) un vin qui joue dans la finesse et l'élégance,un très bel équilibre, du velouté de cerise,chocolat et agrumes...plaisir+++ ne manque qu'un peu plus de complexité
il va vraiment falloir gouter prochainement aux "cotes"
souvenir ému du cote rousse 95 bu en 2001 et dorée 93 bu aussi en 2001
vraiment une belle adresse et abordable si achat à  la propriété (les cotes à  16 euros)
prince pégase 2000 bu cet été: matière extraordinaire mais si fermé!
carafez vos languedoc,ils le mèritent!!!
a bientot
gerald , au milieu des costières de nimes!!!

carafage 8 h. un nez intense et crémeux sur la mure. une bouche légèrement agressive encore dominée par le boisé mais quelle matière. un vin qui a enthousiasmé les convives...le plaisir et l'avenir!!!!!!!!!!!
bonne nuit
gerald

Je suis tout a fait d'accord si le besoin absolu d'un carafage long de ces vins alors que je ne suis par un partisant acharné du carafage.

L'Aigulière Cote Rousse 1999

Bouteille ouverte dans le cadre de la dégustation thématique sur les syrah.

La robe est grenat sombre, dense. Nez typique de l'Aigulière, intense, pur, sur les fruits noirs très mûrs, les épices, avec des fragrances qui rappellent un Hermitage.

La bouche est ample, grosse matière, des tannins ronds et fermes, trame fine et serrée, légère astringence. Le fruit me paraît déjà  évolué et, à  l'aveugle, j'aurais donné quelques années de plus à  cette bouteille. La matière est riche, savoureuse et séductrice comme à  l'accoutumée dans cette cuvée et sa qualité fait que l'on ne perçoit presque pas l'élevage neuf. Belle vivacité qui donne du nerf et de la fraîcheur jusqu'en finale. Cette bouteille se donne plus en élégance que les 93, 94 et 95, marqués par des notes de surmaturité. Depuis 96, la propriété semble avoir dépassé la recherche de la pure puissance pour proposer des vins plus élégants, plus frais et plus équilibrés.

Encore une très belle bouteille de l'Aiguelière, un vin qui ne m'a jamais déçu dans les cuvées Côte Rousse et Côte Dorée.

Yves Z

Domaine de l'Aiguellière -Côte Rousse - Coteaux du Languedoc 1998
La robe est d'un beau rubis, brillante et soutenue. Le nez est magnifique, sur les fruits noirs (cassis, sureau), l'humus, les épices (poivre, baies de genévrier), le cuir, des notes fumées et très discrètement vanillées. En bouche, par contre, le vin se montre excessivement tannique, à  la limite de l'astringence, donnant à  la finale un côté un peu asséchant, de mauvaise augure pour l'avenir. A revoir d'ici quelques années, avec inquiétude néanmoins, surtout au vu du prix demandé. (25 Euros - 7,6-7,3/10)

Avez-vous eu la même impression récemment sur cette cuvée ?

Luc

ouvert une bouteille pour noel. Une explosion d'humus qui c'est dissipée
apres un carafage de 3 heures. vin tres tannique, mais sans commune mesure avec le montagne de tannins qu est le bebian 98....

curieusement j'avais ouvert une bouteille l'année passée : pas d'humus
et la finale était moins tannique.

En allant, ce soir, rendre ma visite mensuelle à  mes amis cavistes, les Montagne, j'ai découvert que l'Aiguelière produisait du blanc...

Ils m'ont ouvert une bouteille, et offert une autre, de ces Sarments 2001.

Au nez, c'est la surprise: on pense viognier, on vous répond rolle...
La bouche est ample, grasse et équilibrée.
La finale fait penser à  un Condrieu.

En vin pirate, au milieu des condrieu, il doit en planter plus d'un...
C'est 13 euros.

Qui connait?
Cordialement,
Thierry

"-Côte Dorée (Syrah + ......)" H. Le Mehauté

Il n'y aurait pas du carignan dans cette cuvée?
Goûtée hier, des arômes réglissés et goudronnés dominent à  l'ouverture. Le fruit finit par s'exprimer au milieu d'une grande acidité (trop?) qui s'équilibre à  l'aération prolongée pour révéler une amertume assez marquée.
Nous avons beau être à  Montpeyroux, ça "clape" en fin de bouche, limite astringence.
Mérite très certainement de se fondre mais je ne lui trouve pas autant d'équilibre et d'opulence que dans Aupilhac ou Copa Santa, par exemple.

Olif

J'ai beaucoup apprécié ce week-end la Côte Dorée 1998, dont la robe est d'un beau grenat soutenu, le nez sur les arômes de garrigue et de tabac et la bouche dominée par le thym, le romarin, la tapenade et les fruits noirs. Un vin en pleine forme, peut-être plus facile d'accès (un peu trop flatteur peut-être?) que la Côte Rousse 1998, encore tannique.
Cette expérience m'incite à  me procurer du 2001, qui devrait selon toute probabilité au regard du millésime, être magnifique. Les prix flirtent avec les 25 euros, ce qui est encore malgré tout raisonnable.
Eric

je viens de reboire un tradition "boisé" 2000 et ,carafé plusieurs heures,c'est magnifique de finesse et d'équilibre (pour 9,5 euros)
peut-être le meilleur de ce que j'ai bu à  ce prix
quant-aux cotes ,attendues sereinement,vous les aurez,je pense,à  la propriété à  +ou- 17 euros en 2001

J'ai ouvert, ce soir, une Côte Rousse 1999 l'Aiguelière, (en pensant à  Jérôme qui comprendra pourquoi),
pour dialoguer avec le fond de ma bouteille de Sizeranne 97 d'hier...

J'ai déjà  bu deux fois, avec plaisir, cette bouteille.

Cette fois, c'est la perplexité quand je découvre le vin...

Je me demande, à  l'ouverture, si je ne suis pas face à  une bouteille accidentée.
Parker (ou plus exactement son traducteur) utilise souvent le mot " comprimé". J'ai compris, face à  cette bouteille, son sens.

A l'ouverture, j'ai hésité, j'ai quitté l'INAO pour regoûter dans le Syrah Riedel: allais-je ou pas mettre la bouteille dans l'évier?...
Ca semblait immédiatement imbuvable...

J'ai bien fait de penser que l'aération allait arranger les choses.

La robe est grenat profond.

Le nez est discret pendant plus de deux heures. Il commence ensuite à  s'exprimer.
Il donne, alors, une impression de confiture de fruits noirs, et d'épices.
A l'ouverture le boisé sidère le tout.
Deux heures plus tard, on peut se situer dans le Rhône du Nord.

La bouche est volumineuse et concentrée, les tannins sont mûrs et très présents, les notes de cassis et de mûres se mélangent à  des impressions , végétales, de feuilles de cassis. L'acidité équilibre cette masse tannique...
La finale est longue, en raison de la matière imposante qui persiste en bouche.

Un vin qui a manifestement un bel avenir.

Cordialement,
Thierry

J'ai eu l'occasion d'acquérir des Côte rousse et des dorée en 2000.
Je souhaite savoir si vous avez eu l'occasion d'en goûter. Et ne connaissant pas ces vins, sont-ils à  boire jeune ou dans quelques années ?
Merci.

Jacques

J'ai eu l'occasion d'acquérir des Côte rousse et des dorée en 2000.
Je souhaite savoir si vous avez eu l'occasion d'en goûter. Et ne connaissant pas ces vins, sont-ils à  boire jeune ou dans quelques années ?


Nous les avons goûtées en Mars en même temps que 63 autres vins du Languedoc-Roussillon, Jérôme avait publié ses commentaires, la Côte dorée avait obtenu les notes 15 12 14,5 15 16 15 moyenne 14,6
et la rousse 12 10 11 14 11 14 moyenne 12 (la première note est celle de Jérôme, la quatrième la mienne).
Ainsi la dorée avait été plus appréciée que la rousse, celle-ci étant handicapée par un boisé envahissant, masquant totalement le vin.

Comme nous avions eu 80 échantillons en deux jours (plus ceux avant et après les dégustations) j'ai eu l'occasion de les re-goûter pendant trois semaines....sans aucune altération pour la plupart. Au bout de trois semaines, pas avant, la Côte rousse s'est révélée et est passée largement devant la dorée....

A lire aussi les commentaires de la RVF, mais attention ils portent sur les vins AVANT passage sous bois dont il leur faut longtemps avant de se remettre! Moralité, personnellement, j'attendrai pour boire les bouteilles qui me restent, pourtant j'aime les vins jeunes.

Bu ce week-end cote-dorée 1998.
A l'ouverture c'est comme d'habitude relativement ingrat (nez foxé et forte astingeance en bouche), à près 6 heures en carafe le vin commence à  se livrer. Le vin est d'un grenat intense, le nez présente des aromes de garrigues, de fruits rouges, de tabac, de chocolat. En bouche les tannins sont serrés, bien fondus avec une bonne longueur. Bien que très agréable on sent que le vin n'est pas encore à  son apogée.
Le lendemain, au nez le vin n'a pas bougés par contre les tannins semblent plus soyeux.

AMHA ce vin nécessite IMPERATIVEMENT d'etre carafé plusieurs heures à  l'avance et quelques années supplémentaires ne lui feront pas de mal.

François

Domaine de l'aiguelière commercialise les cuvées suivantes :

Grenat : Grenache essentiellement + Syrah
Tradition : Cinsault, Syrah, Grenache
Tradition boisé : idem
Côte Dorée : Syrah (1991 à  2002)
Côte Rousse : Syrah (1991 à  2002)
Sarment : viognier, sauvignon (1999 à  2002)
Prince Pégase : cabernet Sauvignon (1994,1999,2000)

Pour ma part, je trouve toujours plus suave la côte dorée sur la jeunesse, alors que la côte rousse est faite pour vieillir +-10 ans.
Prince pégase est une cuvée à  oublier certainement plus de 15 ans.
Le tradition ainsi que le boisé s'affine encore pendant une garde de +- 7 ans.
Par contre le sarment se dévole après 3/4 ans, actuellement le 2000 est superbe, riche, onctueux, une belle minéralité.

Est-ce que quelqu'un d'entre vous pourrait-il me dire ce que vaut le millésime 2001, notamment pour les Côtes rousses et dorées? Merci d'avance.