Je suis assez d'accord avec vous 2 lorsque vous soulignez que c'est avec une maturation suffisante que l'on goûte pleinement ses cigares, et qu'ils ont tendance à s'arrondir avec ce processus.
Néanmoins, je trouve assez flagrant que les nouvelles vitoles qui tiennent le haut de l'affiche médiatique en ce moment sont justement des nouveaux modules qui ressemble à des cheminés de paquebot :
. Cohiba Siglo VI,
. Cohiba Sublimo EL2004,
. Partagas P2,
. Short de Hoyo de Monterrey (OK photo un peu grande, mais il suffit de garder en mémoire que c'est plus large qu'un double corona et que l'objectif avoué et officiel est : un maximum de saveurs à fumer rapidement tant la vitole est courte et trapue).
Pour ne citer que ces 4 là qui sont des best sellers souvent en rupture de stock dans les civettes (et je suis certain que vous pouvez en trouver d'autres).
Or, ils proposent des diamètres larges qui visuellement impliquent la puissance.
La fumé délivrée est du même accabit : énorme, et le cigare a tendance à chauffer un peu le palais.
Ce n'est pas moins bon ou meilleur, c'est un état de fait, comme la mode des montres aux cadrans extra-larges.
Dans le même sens je note le retour tant attendu (je ne m'en plains pas) de la vente du Salomon de Partagas.
Au niveau des alcools, il y a une mode actuellement pour des single malt fumés et très iodés. Là encore pas de hiérachie de qualité, juste un marketing et une mode allant vers ces arômes très tranchés, comme avec des vieux cognacs hors de prix et d'âge qui sont très boisés.
Bouhi m'a indiqué (et m'a alléché par la même occasion
) qu'il aimait mélanger un peu d'Elixir à sa Chartreuse Jaune pour la corser un peu. Or, les récentes éditions limitées de Chartreuses sont justement souvent composées de mélanges pour renforcer un peu le côté poivré, épicé.
De même, la nouvellement autorisée Absinthe a tendance à sortir sous des versions titrant un niveau d'alcool "viril"
.
Ce sont des indices pour moi qui justement vous ai souvent répété à quel point j'avais du mal avec les robustos trop fort, les Romeo & Julieta ou les D4 de Partagas par exemple qui sont trop virils pour mon palais. Indices même concordants qui peuvent facilement être démontés par des contre-exemples.
Comme le dit Olivier c'est donc très subjectif et sans le recul nécessaire de l'expérience décénale ni les essais suffisamment larges pour juger objectivement d'une évolution en matière de spiritueux ou des cigares.
Mais c'est tout de même une impression tenace dans mon esprit.
Cordialement,
dfried