Quelques impressions d'une sympatique visite samedi dernier chez les frères Antoine et Christophe Bétrisey, deux jeunes vignerons de St-Léonard.
Tous les vins sont du millésime 2001. Mon classement, en allant crescendo :
Gamay : robe relativement claire, fruité très discret pour ce cépage. A mon avis, ne soutient pas la comparaison avec les Gamay de Fully et de Martigny.
Muscat : m'a paru guère aromatique et manquant de rondeur en bouche. Mais peut-être ai-je été influencé par mon a priori négatif pour ce cépage.
Syrah : passée 10 mois en barrique, je l'aurais appréciée avec plus de richesse, de nerf et de puissance.
Cornalin : également 10 mois de barrique. Le fût est très discret au nez, plus présent en bouche tout en étant déjà bien fondu. Un cornalin classique.
A ses dires, Christophe Bétrisey passe maintenant une grande partie de ses rouges en barrique pour apporter une meilleure oxygénation aux vins et éviter le phénomène de « réduit » qui se produit parfois après quelques mois de bouteille.
Fendant mi-flétri « Douceur capricieuse » : issu pour moitié de vendanges mi-tardives, pour l'autre moitié de vendanges passerillées. Fruité, ample, un peu de gras. Un vin flatteur, mais je lui ai largement préféré la version sèche.
Petite arvine : surprenante car l'une des plus sèche que j'ai jamais bues. C. Bétrisey la vinifie apparemment ainsi sur demande des restaurateurs. Très différente des arvines de Chamoson ou Fully. L'effet terroir ? Commentaires bienvenus.
Fendant de St-Léonard: pétillant, floral, excellent vin d'apéritif. Se décline en bouteilles 3/8 (et même en 25 cl) qui se vendent comme des petits pains dans les bistrots de la région. Les frères Bétrisey sont d'ailleurs à court de fendant. J'imagine que rares sont les encaveurs qui peuvent se targuer d'avoir écoulé sans problème leur production de chasselas… Il ne leur reste que quelques bouteilles de Grand Cru.
Fendant de St-Léonard Grand Cru : superbe vin de terroir, plus capiteux et fruité que le précédent. Riez si vous le voulez, mais il m'a fait penser à certains grands chasselas vaudois (et c'est un valaisan qui parle..). Un vin magnifique qui en réconcilierait plus d'un avec le chasselas ! Mon coup de coeur de la dégustation.
Ermitage sec : nez très typé, racé, viril. Une impression qui se confirme en bouche avec en plus une onctuosité, une ampleur et une longueur magnifiques. J'ai adoré. Un vin d'hommes, si je puis me permettre l'expression. Le stock de bouteilles 7/10 est malheureusement épuisé mais j'ai été heureux d'avoir pu emporter quelques 3/8.
L'ermitage des Bétrisey se décline également en version flétrie. En fait, des vendanges passerillées qui ont sondé, si ma mémoire est bonne, dans les 145 degrés Oe. J'ai beaucoup aimé car le caractère du cépage reste bien présent malgré tant d'ampleur et de complexité. Victime du succès de la version sèche, les Bétrisey pensent toutefois réserver l'entier de leur production à l'ermitage sec et arrêter le flétri.
Petite surprise au moment de se quitter : Christophe Bétrisey nous sort une rèze, rareté de la région de Sierre. Pour mon premier contact avec ce cépage, j'ai été agréablement surpris par son coté vif et rustique. Les frères Bétrisey en sont encore au stade des essais (800m2 seulement ont été plantés il y a 3 (?) ans), mais la réaction de la clientèle est apparemment très positive.
Nous n'avons pas eu le temps de passer en revue toue la carte des vins, mais en résumé, les rouges m'ont paru moyens (reflet du millésime 2001 ?), tandis que les blancs sont impressionnants avec une typicité qui passe au premier plan. Des vignerons à l'écoute du marché, innovateurs (un cépage indigène de la vallée d'Aoste est également à l'étude), une adresse à recommander.
Sam