Nouvelle séance de découverte + dégustation pour mon groupe de dégustation.
Nous partons cette fois à la rencontre des vins sud-africains.

Comme d’habitude, nous commençons par un peu de culture avant de goûter. Les images et les informations sont pour la plupart issues du site internet de Wines of South Africa (WoSA)
www.wosa.co.za, qui met même à disposition un long fichier powerpoint.

Introduction :

En guise d’introduction, commençons par quelques chiffres qui donne une vue globale de la filière du vin en Afrique du sud :

 

Ensuite, regardons la localisation des vignobles ; ils sont situés pour la plupart à l'extrême pointe du pays. Le Cap est la porte d'entrée des vignobles, avec de nombreuses régions à proximité immédiate, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous :

 



Histoire :

L’histoire du vin en Afrique du sud est récente si l’on compare à notre bon vieux continent.

En 1652, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales établit une station de ravitaillement pour les navires en route pour le commerce des épices en Orient.

En 1655, le gouverneur Jan van Riebeeck plante les premières vignes, importées de France, d'Espagne et de Rhénanie, dans les jardins de la Compagnie.

En 1658, Van Riebeeck plante 1 000 pieds de vigne dans sa ferme, Boscheuvel, dans ce qui est aujourd'hui Bishops Court et Wynberg.

En 1659, le premier vin d’Afrique du sud est produit. Grâce à une note du gouverneur, on connait même la date précise : le 2 février 1659

 

Par la suite le vignoble continue à se développer. Le gouverneur Simon van der Stel a planté quelque 10 000 vignes sur les pentes du Constantiaberg en 1685.

Aujourd'hui, les propriétés hollandaises du Cap, vieilles de plusieurs siècles, sont magnifiquement préservés sur de nombreux domaines viticoles célèbres du Cap. En voici quelques exemples :

 

Avec le développement du commerce, la viticulture s'est répandue dans les campagnes. Le vin était transporté des régions périphériques en charrette à bœufs.
Pour alerter les fermiers de l'arrivée des navires dans la baie de la Table, des coups de canons étaient tirés au sommet des collines. Kanonkop, le nom d'un célèbre domaine viticole de Stellenbosch, signifie « Colline au canon".

 

En 1688, fuyant les persécutions religieuses en France, un groupe de 150 huguenots arrive et s'installe dans la vallée du Drakenstein, qui sera ensuite connue sous le nom de Fransche Hoek (plus tard Franschhoek).

Au XVIIIe siècle, les vins de Constantia ont été exportés en Europe et ont été très appréciés pour leur caractère doux et succulent. Baudelaire et Jane Austen ont tous deux mentionné les vins de Constantia dans leurs écrits.

En 1886, le phylloxéra est découvert pour la première fois sur des vignes sur les rives de la rivière Liesbeek à Mowbray. La maladie se propage rapidement et entraîne l'arrachage et la destruction de millions de vignes dans tout le Cap.

En 1918, la Ko-operatiewe Wijnbouwers Vereeniging van Zuid-Afrika Beperkt (KWV), regroupant 95 % des producteurs, est créée. La KWV fixe les rendements à l'hectare et le prix du vin dès 1924 : des rendements particulièrement peu coercitifs (jusqu’à 350 hl/ha durant l'Apartheid ).
Durant l'Apartheid et le boycott international des produits sud-africains, la viticulture s'enlise.

1990, Nelson Mandela est libéré, ce qui ouvre la voie à une meilleure acceptation du vin sud-africain à l'étranger.
1994 : l'Afrique du Sud devient une démocratie et l'industrie du vin est également libérée. Les exportations de vin commencent à décoller, les négociants et les marchés du vin sont exposés aux tendances et au savoir-faire internationaux, et les agriculteurs commencent à replanter.


L’environnement naturel :

Les sols varient considérablement, parfois même au sein d'un même hectare. Les trois groupes de sols les plus importants sont dérivés du schiste, du granit et du grès.

Pour le climat, les conditions sont idéales dans la province du Western Cape, qui produit près de 80 % des vins sud-africains en appellation (WO : Wine of Origin):

•  un climat méditerranéen dû à une double influence maritime, l’océan atlantique à l’ouest, l’océan indien à l’est ;
•  une pluviométrie presque idéale ;
•  des étés de novembre à mai, chauds, un peu plus chaud qu’à Bordeaux mais adoucis par un vent frais formé à partir du Benguela, courant venu de l’Antarctique, le fameux Cape Doctor. Il remonte les vallées, assainit le vignoble (d’où son nom) et le protège du mildiou.

Dans les autres provinces, la sécheresse est forte et récurrente.

La topographie joue un rôle important. Les vignobles du Cap sont traversés par des chaînes de montagnes abruptes. Les vallées et coteaux qu’elles engendrent peuvent considérablement modifier le climat sur quelques centaines de mètres, en bloquant le vent ou les précipitations, ou en favorisant l’ensoleillement par exemple. Il en résulte de nombreux micro-climats.

 


Les cépages:

Une grande variété de variétés de cépages rouges est plantée en Afrique du sud. Les plus répandus sont le Cabernet Sauvignon (11% du vignoble), le Shiraz (10%) et le pinotage (7%) :

 


Une grande variété de variétés de cépages blancs est également plantée. Les plus importants sont le Chenin Blanc (19% ), le colombard (11%), le Sauvignon Blanc (11%) et le Chardonnay (7%) :

 

Parmi les faits marquants sur les cépages, on peut souligner deux choses :

• L'Afrique du Sud est le pays où est planté le plus de chenin blanc au monde. 16 827 ha en 2021.
• Le cépage Pinotage ; il est unique à l'Afrique du Sud. Il a été développé en 1925 par le professeur Perold à l'université de Stellenbosch, et est un croisement entre le Pinot Noir et l'Hermitage (Cinsaut). Le vin de pinotage a été commercialisé pour la première fois en 1961.

Dernier point sur les cépages : la restructuration du vignoble. Les cépages blancs, anciennement ultra-majoritaire, sont remplacés progressivement par des cépages rouges pour mieux s'adapter à la demande du marché international. On le voit clairement sur le tableau suivant, qui montre l’évolution entre 1992 et 2021. Les cépages rouges sont passés de18% à 45%.

 


La viticulture:

Le vignoble Sud-Africain est conduit selon deux modes de conduite :

• Le bush vine, équivalent du gobelet, est le mode de plantation traditionnel. Il concerne les vieilles vignes, ou parfois celles à haute valeur ajoutée. Ce mode de plantation représente 15% du vignoble sud-africain.
• Système de conduite palissé. C’est le système majoritaire, qui permet d’augmenter les rendements, les vendanges y sont mécaniques (60% de vendanges mécaniques en Afrique du Sud).

La production se découpe en fonction de la couleur du vin. Les vignobles côtiers produisent majoritairement des vins blancs, sur des vignes jeunes, palissées et de grandes propriétés. Les vins rouges sont plutôt produits au Nord, dans les terres et dans des systèmes de bush vine.

Une des spécificités de la viticulture sud-africaine est le problème de l’eau.
Pour la viticulture on distingue deux zones :

• La région côtière, peu irriguée ou les pluies étaient suffisantes (1000 mm/an). Depuis 2016, on constate une diminution considérable de la pluviométrie, ce qui entraine des problème pour l’agriculture étant donné que très peu d’infrastructures existent dans la région
•  Les terres ou la pluviométrie est faible (200 à 300 mm/an), les températures élévées et une très forte évapotranspiration (2000-2500 mm/an dans la région de Robertson). Ces régions sont bien équipées en systèmes d’irrigation, indispensables à la culture de la vigne.

Avec les sécheresses de plus en plus fréquentes, les producteur sont dû s’adapter:

• Installer l’irrigation
• Cépages résistants espagnols ou italiens
•  Recycler l’eau
• Se diversifier (pomme, poire, agrumes, moins risqués)

Avec la sécheresse, le vignoble s’affaiblit et la production chute.
Les districts comme Cap Town, Hermanus et les autres zones côtières voient leur production chuter en l’absence d’irrigation. Dans les terres, l’irrigation permet de maintenir de forts rendements, comme le montre ce tableau suivant:

 

Le plus gros problème sanitaire du vignoble est le virus de l’enroulement. Il touche massivement et gravement les régions viticoles traditionnelles.

 

Depuis 10 ans, la filière s’investit pour fournir du matériel végétal de qualité et limiter la propagation des maladies au vignoble.
Les vignes sont également touchées par les maladies crytogamiques comme le mildiou, l’oïdium ou le botrytis mais la pression est faible.
Dans la région du Cap, le vent assainit le vignoble, les vignerons l’appellent le «cape doctor». Très peu d’insecticides sont utilisés.
Les maladies du bois frappent aussi le vignoble mais, sans être négligeable, leur incidence est faible comparée à l’enroulement.

Pour finir avec la viticulture, il reste à parler de l’organisation de la production.
La filière sud-africaine repose sur de grandes exploitations. La taille moyenne des exploitations progresse, seulement 37% des producteurs possèdent moins de 7,5 ha.
Quatre grands groupes assurent la majorité de la production, principalement en achetant les raisins.

 

Ces producteurs sont extrêmement compétitifs à l’export grâce notamment à une main d’œuvre très bon marché. Le coût horaire pour un salarié permanent varie de 1,5 à 4 €, et le coût horaire pour un salarié temporaire est de 1,2€.


La démarche qualité:

Plusieurs éléments entre dans la démarche qualité. Le premier est le système d’appellation d’origine établi pat le SAWSB.

Le South African Wine and Spirit Board, nommé par le ministre de l'agriculture, gère la production de vin dans le cadre du système extrêmement rigoureux de certification des vins d'origine c’est l’équivalent de l’ INAO en France

Le Wine and Spirit Board délimite les zones d'origine, et les frontières sont définies par la loi. Pour qu'un vin puisse revendiquer une origine, 100 % des raisins doivent provenir de cette zone.

Les zones délimitées ont différents niveaux de granularité: régions, districts, wards (=quartiers), estates (=domaine) et single vineyard (=parcelle).

À l'exception des vignobles situés le long de la Orange River (Northern Cape) et de quelques hectares dans le KwaZulu-Natal, tous les vignobles sud-africains se trouvent dans le Cap occidental, relativement proche du Cap.

On dénombre 5 régions d’origine, toutes situées dans le western Cape: Breede River Valley, Cape South Coast, Coastal Region, Klein Karoo, Olifants River.

Chaque région à normalement ses districts (30).

Un district à éventuellement des wards (98).

Chaque ward à ses Estates.

Eventuellement, un estate peut revendiquer un Single vineyard.

La carte ci-dessous représente les appellations dans le Western Cape, à l’échelle des Regions & Districts, avec aussi les wards les plus importants et les wards sans région

 

Et maintenant un zoom sur les zones phares :

 

Le deuxième élément de la démarche qualité repose sur les certifications.

La première d’entre elles, la certification SWSA concerne les pratique durables. Sustainable Wine South Africa est administré par le Wine and Spirit Board et dirige l'initiative d'agriculture durable, la production intégrée de vin (IPW). Il emploie des auditeurs indépendants pour vérifier le statut IPW des viticulteurs. L'IPW est un programme qui définit des pratiques, des règles et des réglementations durables sur le plan environnemental. Ce programme a été introduit dans l'industrie en 1998. Les directives couvrent le soin de l'impact environnemental, le contrôle de l'utilisation de l'eau, la santé et la sécurité, et la protection de la biodiversité.

 

Depuis 2010, les producteurs certifiés durables par Sustainable Wine South Africa peuvent utiliser le sceau de certification du Wine and Spirit Board qui souligne leur engagement en faveur d'une production de vin écologiquement durable.
L’étiquette certifie que 100% du raisin provient de la région d’appellation, que 85% des raisins sont issus du même millésime et du même cépage et que les vins sont mis en bouteille en Afrique du sud.
94% des entreprises viticoles Sud-africaines sont labellisées SWSA.

La deuxième certification concerne les pratiques éthiques. Il s’agit de la certification WIETA (Wine Industry Ethical Trade Initiative).
La WIETA est une organisation indépendante, à but non lucratif et à actionnaires multiples, établie en 2002. Elle délivre une certification sur le contrôle les conditions de vie et de travail des employés du secteur vitivinicole.
En 2012, la WIETA a introduit un sceau éthique qui témoigne de conditions de travail raisonnables.

 

70% des entreprises sont à ce jour certifiées.

Sans entrer dans les détails, on peut également citer la citation Fairtrade (commerce équitable). En 2021, 80 % des vins du commerce équitable vendus dans le monde provenaient d'Afrique du Sud.

Et pour finir, la certification Black-owned brand. Ce label met en avant les entreprises gérées par des noirs. On compte 57 dirigeants noirs qui achètent du vin et ont créé leur propre gamme et marque de vin. Seulement 2% des exploitations viticoles d’Afrique du sud appartiennent à des noirs.


Economie:

Pour clore cette partie culturelle, regardons quelques données économiques.

La production de vin en 2021 a été de 10,6 millions d’hectolitres.
La moitié de la production est destinée à l’export et l’autre moitié au marché local.

La répartition de de la production par type de vin est la suivante :

• Blanc 51%
• Rouge 36%
• Rosé 12%
• Mousseux 1%

19 millions de verres de vin sud-africain sont consommés chaque jour dans le monde.

La moitié de la production est destinée au marché locale, pourtant les sud-africains sont peu consommateurs de vin. Ils lui préfère de loin la bière :

 

La consommation locale se fait majoritairement sur les vins d’entrée de gamme de moins de 50 rands.

Le marché de l’export se fait pour plus de sa moitié sur du vin en vrac.
Les cépages les plus exportés sont le sauvignon blanc, le chenin et le chardonnay.
Les premières destinations sont le Royaume Uni, bon premier, loin devant l’Allemagne, qui importe elle-même le double des Pays bas qui occupent la 3e place.

Les volumes à l’export ont décollé avec la fin de l’apartheid et du boycott qui en résultait. On le voit très bien sur le graphique ci-dessous qui représente le volume exporté en litres :

 

Voilà, c’est fini pour la partie culturelle.
La dégustation sera à suivre dans le prochain épisode…

Bibi

Après la partie culturelle, on passe à la pratique .

Nous allons goûter un mousseux, un blanc sec, six rouges et le célèbre vin de Constance en liquoreux pour finir :

 



Rappel sur mes notations :
0 = raté 1 = médiocre 2 = correct 3 = bon 4 = très bon 5 = excellent
avec des demi points, des + et des – qui permettent d’affiner le jugement et de classer les vins entre eux


Nous commençons avec un vin qui a la particularité d’être produit à partir de 2 parcelles distinctes, l’une dans le district de Darling dans la Coastal Region, et l’autre dans le district de Robertson dans la région de la Breede River Valley.


Graham Beck, cuvée Clive 2015

 

Robe jaune pâle à reflets verdâtres. Bulle fine.
Nez ouvert, sur l’anis, la pomme verte, la brioche et le citron.
Attaque sur une bulle fine et souple, assez abondante. Belle fraicheur, petite amertume qui sied bien au côté anisé. Retro conforme au nez, avec en plus de la poire et une touche de miel en finale.
Belle longueur.
Bilan : mousseux très agréable, frais et élégant, qui a de la gnaque et une belle bulle. 3,5/5.
J’ai bien aimé mais la majorité des participants ont trouvé ce vin moyen, pas à la hauteur d’un champagne.

Voyons si le vin blanc plaira plus. Il s’agit d’un vin de Ken Forrester, le pape du chenin sud-africain. Nous avions très bien goûté cette cuvée FMC sur le millésime 2015, lors d’un match France-Afrique du sud sur le thème du chenin, dont le résultat avait calmé tout élan patriotique….

Ce vin vient du district de Stellenbosch, qui est le centre du commerce du vin en Afrique du sud et aussi une ville universitaire.

 


Stellenbosch, Ken Forrester FMC 2018

 

Robe jaune doré assez intense.
Nez ouvert, d’abord sur une petite réduction, puis riche, sur du grillé, pierre à fusil, citron, coing, pêche, fleurs blanches et vanille.
Attaque ample et ronde. Belle matière, ample, ronde, suave, bien équilibrée. Des SR se font sentir. Retro sur le grillé, le citron confit, le beurre, l’aubépine, la pâte de coing, et la pierre à fusil.
Belle longueur.
Bilan : bien fait, gourmand, dans un style rond bien élevé. 3,5/5.
Cependant à des lieues du 2015 bu il y a années lors du match chenin France-Afsud.

On passe maintenant aux vins rouges, en commençant par un vin du district de Wellington. Il provient de la plus vieille parcelle de cépage rouge en Afrique du Sud, plantée en 1900 en cinsault.


Wellington, Leeu Passant Old Vines Basson Cinsault 2017

 

Robe pourpre d’assez faible intensité.
Nez ouvert, fruité et floral à la fois, sur la ronce, l’écorce d’agrumes, du fumé, des fruits rouges.
Attaque souple et fraiche. Bouche très élégante, aérienne, avec des tanins très fins. Superbe texture, avec une belle fraicheur.
Retro sur les fruits noirs bien mûrs (mûre, cassis, myrtille), l’orange, la pivoine, des notes cendrées et du café, puis du poivron et des épices. C’est complexe à souhait, avec un trait végétal sur la ronce qui contribue à la fraicheur.
Finale fraiche, tout en élégance.
Très belle longueur.
Bilan : très beau vin, élégant, expressif et complexe. Enormément de plaisir avec ce vin loin du cliché « puissant et lourdaud » de certains vins du nouveau monde. 4,5/5.

Ca démarre fort avec les rouges ! Pourvu que ca dure !
On passe maintenant à une série de 3 syrah, parmi les plus réputées du pays.
La première bouteille est un millésime 2014. Sera-t-elle à point ?


Stellenbosch, Keermont topside Syrah 2014

 

Robe pourpre-brun, intense.
Nez assez ouvert sur les fruits confiturés, le fumé et le poivre.
Attaque ample et fraiche. Belle matière, énergique, ample, avec des tanins policés. Retro sur un fin lardé/cendré, le poivre, la violette, les fruits noirs confiturés et le graphite.
Finale sur les fruits cuits, le cuir et une touche d’encens, avec un côté alcooleux.
Très grosse longueur.
Bilan : une belle syrah, charnue, au caractère sombre, façon Cornas. 4/5. Ce vin est encore très jeune, et a probablement un gros potentiel d’amélioration avec de longues années de cave.

Le vin suivant est issu du très beau millésime 2017.


Stellenbosch, Reyneke Reserve red syrah 2017

 

Robe bordeaux-poupre, profonde.
Nez assez ouvert, sur les fruits noirs, un boisé agréable (tabac, fumé). Presque médocain.
Attaque ample et fraiche. Bouche puissante, tannique, plutôt virile. Ça se calme ensuite, pour livrer des beaux arômes de fruits rouges et noirs, finement poivrés et mentholés, avec aussi une touche plus froide (cendres, graphite).
Très long en bouche.
Bilan : très bon, dans un style puissant. Ca envoie !. Trop jeune et probable gros potentiel. 4/5.

La 3e syrah est également issue du millésime 2017 et provient du district du Swartland. Et si l’on en croit la description du site où je l’ai achetée, on va gouter la quintessence de ce qui existe en syrah : « La puissance tellurique d'un grand Cornas, la complexité d'un grand Hermitage et l'intensité d'une grande Côte Rôtie. »


Swartland, Porseleinberg syrah 2017

 

Robe bordeaux-pourpre, profonde.
Nez ouvert, puissant, élégant, complexe sur les fruits noirs confiturés (cassis, mûre), le zan, le poivre, le café et une note camphrée.
Attaque ample et fraiche. Belle matière, ample, ronde, bien équilibrée, avec des tanins fins. Retro sur le cassis, le café, le fumé et les fruits noirs. La finale est plus portée sur le chocolat, la réglisse et les épices.
Très très long en bouche.
Bilan : très joli vin, bu dans l’enfance. 4+/5. Enorme potentiel. A revoir dans 10 ans minimum.

On quitte maintenant les syrah pour s’attaquer à un grand classique, le pinotage. Sur une bouteille qu’on espère à maturité, de l’excellent domaine Kanonkop.

Pour le premier groupe de dégustation, il s’agit du 2010. Pour le deuxième, ce sera le 2009 car il n’y avait plus qu’un exemplaire de 2010 à la vente.


Stellenbosch, Kanonkop Pinotage 2010

 

Robe pourpre-noire profonde.
Nez ouvert, sur les fruits cuits, le graphite, le tabac ; très bordelais.
Attaque souple et fraiche. Superbe bouche, expressive, aérienne, fondue, fraiche. Retro complexe sur les fruits cuits, les épices, le papier d’Arménie, le cuir, le graphite et un peu de pimenton en finale.
Très très long en bouche.
Bilan : juste superbe, à point. Grand vin. 5/5

Ce vin a fait l’unanimité, il a provoqué de belles émotions chez tout le monde. Et pour moi c’est le plus beau vin de 2023 à date…

La barre est haute pour le millésime 2009 servi la semaine suivante avec le deuxième groupe…


Stellenbosch, Kanonkop Pinotage 2009

Nez ouvert, sur le fumé, le pruneau et le poivron rouge.
Attaque souple et fraiche. Belle matière, ample et fraiche, avec des tanins fondus. Retro sur le pruneau, l’humus, les fruits cuits, le fumé, avec une touche herbacée fraiche en finale.
Assez long en bouche.
Bilan : très bon, complexe, avec de belles notes tertiaires. 4-/5.
Mais il n’a clairement pas la magie du 2010

Pour finir la série des vins rouges, nous goûtons un vin que j’ai bien aimé sur des millésime antérieurs, à base de cabernet sauvignon, et qui présente souvent une note herbacée fraiche, qui a donné son nom à la cuvée : « The Mint » (la menthe).


Stellenbosch, Thelema The Mint 2014

 

Robe pourpre assez intense.
Nez ouvert, sur l’eucalyptus, le café et les fruits noirs.
Attaque souple et fraiche. Superbe bouche, souple et fraiche, élégante, avec des tanins fins. Retro sur les fruits noirs, l’eucalyptus, le menthol, le graphite, les épices douces et le poivron rouge.
Belle longueur.
Bilan : très bon à excellent, fin, expressif, élégant. Avec cette belle note herbacée et fraiche qui lui a donné son nom. 4,5-/5

Pour finir en beauté, nous goûtons le vin le plus célèbre d’Afrique du sud, le Vin de Constance, dans un millésime de prime jeunesse, le 2018.
Le ward de Constantia se trouve dans le district du Cape Peninsula, sur les pentes du Constantiaberg, une extension sud de la Montagne de la Table, et n'est qu'à 20 minutes du Cap.

 


Constantia, Klein Constantia, Vin de constance 2018

 

Robe jaune vieil or assez intense.
Nez ouvert, qui me fait immédiatement penser au biscuit Chamonix (gâteau à l’orange), puis viennent ensuite la rose, le litchi, le beurre, la mangue, l’abricot.
L’attaque est souple et ronde. La bouche est très fine, très élégante, avec une belle liqueur qui reste digeste (même si à mon goût un peu plus d’acidité serait bienvenu). On ne devine pas les 172 g/L de SR. Retro très complexe, sur la rose, l’orangette, le litchi, la mangue, la vanille.
Très belle longueur.
Bilan : très joli, unique dans son style, complexe, avec une énorme palette aromatique. 4,5/5. Gagnera évidemment en complexité avec l’âge.


Ce fut une bien belle séance (enfin, deux pour moi qui animait pour 2 groupes distincts à deux dates différentes ).
Le niveau de qualité des vins était élevé. Ces cuvées haut de gamme ont fait honneur à leur réputation.
La plupart des vins étaient encore trop jeunes, mais on peut quand même tirer quelques conclusions :

• Le supposé meilleur mousseux du pays ne fait pas d’ombre aux champagnes
• Les syrah, très bonnes et trop jeunes, ne sont pas les vins qui apportent le plus d’émotions.
• Les émotions ont été trouvées dans le cinsault issu de vignes centenaires, dans le pinotage, avec un 2010 magique, et dans le cabernet sauvignon de la cuvée The Mint, qui est frais et racé avec sa trame d’eucalyptus.
• Le vin de Constance est bien un des plus beaux liquoreux du monde, avec un style unique, complexe, et digeste.

Pour finir la séance, j’ai demandé à chacun des participants de me donner ses 2 vins préférés. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :

 

Lors de la première séance, le Kanonkop pinotage 2010 a survolé les débats, avec 12 voix, devant le vin de Constance avec 5 voix.
Lors de la deuxième séance, il fait aussi partie des 2 vins préférés, avec 6 voix, a égalité avec le Cinsault.
Tous les vins ont eu au moins un adepte, ce qui montre le niveau homogène et élevé de la dégustation. A l’exception du mousseux, qui a fait un zéro pointé dans les deux séances.


On se quitte sur la classique photo de famille :

 

Bibi

Merci Olivier pour ce superbe compte-rendu !
Les rouges sont d’un haut niveau et tes commentaires me permettront de fixer les valeurs.
C'est sympa d’avoir inclus le tableau synthétique avec, notamment, les prix des bouteilles.
Concernant le Pinotage 2010 de Stellenbosch, Kanonkop, le prix correspond à la bouteille achetée récemment ?

Olivier

Merci et bravo pour ces remarquables reportages !

Pierre

Fantastique travail !
Merci Oli !

Toujours fantastique travail et exhaustif de surcroît. Je note que le niveau d'appréciation de ces bouteilles a été particulièrement élevé, et qu'à prix équivalent sur les vignobles européens prestigieux, je ne suis pas certain que le résultat soit identique.

La cuvée de pinotage est ajoutée à mon radar, mes premières expériences ayant été mitigée avec ce cépage au contraire du cinsault sud-africain qui m'ont souvent plu.

Olivier Mottard écrit:

Merci Olivier pour ce superbe compte-rendu !
Les rouges sont d’un haut niveau et tes commentaires me permettront de fixer les valeurs.
C'est sympa d’avoir inclus le tableau synthétique avec, notamment, les prix des bouteilles.
Concernant le Pinotage 2010 de Stellenbosch, Kanonkop, le prix correspond à la bouteille achetée récemment ?

Olivier

Oui, la bouteille a été achetée en novembre dernier. Malheureusement, c'est en rupture de stock, et un tour rapide sur la toile ne m'a pas fourni d'alternatives pour ce 2010
Les millésimes récents, pour ce simple pinotage (je dis simple car la cuvée haut de gamme du domaine en pinotage est le Black Label), sont bien moins chers.

Super boulot Bibi.


Pour ce qui est de la bulle, il y a bien meilleur mais c’est moins cher chez Colmant ou Charles Fox (suivis par un certain Nicolas Follet œuvrant en France pour un domaine éponyme et cher à Vinozzy).

Une mise en perspective supplémentaire avec les tarifs retrouvés rapidement sur des sites sud-africains :
Graham Beck Clive 2017 950ZAR 45€
Ken Forrester FMC 2022 775ZAR 37€
Leeu Passant Wellington Old Vines Basson Cinsault 2020 600ZAR 28€
Keermont topside Syrah 560ZAR 27€
Reyneke Reserve red syrah 2020 770ZAR 37€
Porseleinberg 2020 650ZAR 31€ (faute d’orthographe dans ton CR)
Kanonkop Pinotage 2020 525ZAR 25€.

 

J'ai profité de mes vacances en Afrique du sud pour goûter un maximum de vins locaux. En voici le compte-rendu.
Même si les vins ont été goûtés dans des conditions et des lieux différents (apéritif, à table, au restaurant au verre ou à la bouteille, à l’appartement, souvent le soir et parfois le midi), je les regroupe par cépage plutôt que par ordre chronologique pour faciliter la lecture.

Rappel sur mes notations :
0 = raté 1 = médiocre 2 = correct 3 = bon 4 = très bon 5 = excellent
avec des demi points, des + et des – qui permettent d’affiner le jugement et de classer les vins entre eux.


LES BLANCS

Les chardonnay :

Waterside Chardonnay unoaked 2023
Très/trop aromatique. Correct mais doit être vite écoeurant.
Conclusion : correct. Note 2/5.

Diemersdal Chardonnay unwooded 2023
Le jumeau du Waterside ci-dessus.
Très/trop aromatique. Correct mais doit être vite écoeurant.
Conclusion : correct. Note 2/5.

Waterside Chardonnay unoaked 2022
C’est mieux, plus fondu, avec une aromatique moins entêtante autour du citron et des fleurs blanches.
Conclusion : simple mais bon. Note 3/5.

 


Les sauvignons :

Stellenbosch, Rustenberg Wines, Sauvignon Blanc 2022
Nez entre citron et noisette, fleurs blanches.
Bouche droite, saline. Rondeur dans un 2e temps avec une très fine amertume.
Finale minérale, avec un côté coquille d’huitre. C’est salin et long. On se croirait à Chablis.
Très belle longueur.
Conclusion : très bon. Note 4/5.

Worcester, Alvi’s Drift Private Cellar, Sauvignon Blanc 2022
Nez variétal, entre citron et buis, avec aussi une pointe d’abricot.
Attaque souple et ronde. Bouche en ½ puissance, ronde, tenue par de fins amers. Retro expressive, dominée citron, avec complément buis, abricot, pomelo.
Belle longueur.
Conclusion : assez simple mais bien fait. Bon. Note : 3+/5

Springfield Estate, Life from Stone, Sauvignon Blanc 2022
Nez et bouche très variétaux.
C’est expressif et frais, voire vif, sur le citron et le buis.
Conclusion : simple et frais. Bon. Note : 3/5

Springfield Estate, Sauvignon cuvée spéciale 2023
Au verre au restaurant.
Nez très (trop) sauvignon, avec beaucoup de buis et de thiols en compagnie du citron.
C’est mieux en bouche, le citron prend le pas sur le buis, mais ca reste variétal. A table ca passe.
Conclusion : assez bien. Note : 2,5+/5

 


Les chenins :

Worcester, Alvi’s Drift Private Cellar, Chenin Blanc 2022
170 ZAR sur table (~9€).
Vin rond, salin, rafraichissant, avec des arômes de citron, ananas, goyave.
Belle longueur.
Conclusion : bon à très bon, super RQP. Note : 3,5/5

Swartland, Badenhorst Family Wines, Secateurs Chenin Blanc 2022
Sans vice ni vertu. Rond et aromatique
Conclusion : assez bien. Note 2,5/5.

Fat Bastard Chenin Blanc 2023
Nez ouvert, sur le raisin, les fleurs blanches et le caillou.
Bouche ronde, un peu glycérinée. On retrouve les arômes de raisin, fleurs blanches, puis une touche fumée et vanille en finale.
Conclusion : bon. Note 3/5.

Swartland, Survivor Chenin Blanc 2022
Nez sur la poire, la vanille, la pierre à fusil.
Vin ample, rond et frais, avec un léger perlant. Retro sur la poire, les fleurs blanches, la pomme et une touche de pêche.
Finale saline et droite, très longue
Conclusion : très bon, dans un style plutôt opulent. Note 4/5.

Cederberg Private Cellar, Pivate cellar range, Chenin 2022
Au verre au restaurant.
Nez assez discret, droit.
Bouche assez tendue, fraiche, avec du fond. Retro citron, fleurs blanches, touche herbacée.
Conclusion : un vin bien fait, pas éxubérant mais efficace, aussi bien à l’apéritif que sur des calamars frits. Bon. Note : 3+/5

Stellenbosch, Ken Forrester Wines, Old Vine Reserve Chenin Blanc 2023
Bouteille achetée au supermarché pour 170 ZAR (~8,50€). Mon premier contact sur place avec un vin du pape du chenin chez qui je ferai une visite dans quelques jours.
Nez ouvert, sur le chewing gum à l’abricot, la cardamone, le citron et la coquille d’huitre.
Bouche ample, très tendue, saline. Ca claque et ca stimule longuement les pailles. Vin net, sans amertume. La retro confirme le nez.
Très belle longueur.
Conclusion : un beau vin à mettre à table. Bon à très bon. Note : 3,5/5

 


La curiosité :

Franschhoek, Haute Cabrière, Chardonnay Pinot Noir 2022
Voici une curiosité achetée chez un caviste pour 119 ZAR (~6€). Le pinot noir (30%) est vinifié en blanc en compagnie du chardonnay (70%). Domaine connu depuis de nombreuses années pour ses chardonnay et pinot noir.
Robe jaune avec un léger reflet rose.
Nez citron et fleurs blanches.
Bouche ronde, confortable, assez légère, avec une petite amertume. Retro sur le citron confit, la poire, le chèvrefeuille, et la pêche. Un etouche fumée apparait dans la finale de longueur moyenne.
Conclusion : un vin simple, facile à boire. RQP irréprochable. Bon. Note : 3/5

 


LES ROUGES

Les shiraz:

Stellenbosch, Muratie Wine Estate, Ronnie Melck Shiraz 2018
385 ZAR sur table (~19€).
Vin facile, gourmand, mûr. C’est rond et puissant, avec deds arômes de fruits noirs un peu compotés, des notes fumées et poivrées. Belle longueur, boisé intégré.
Conclusion : très bon, dans un style mûr sud-africain qui ne se renie pas. Très bon accord avec des côtelettes d’agneau à la sauce au vinaigre balsamique. Note : 4/5

Swartland, Allesverloren Shiraz 2019
Vin plein, rond, avec encore quelques tanins. Fruits noirs confiturés, épices (dont poivre), vanille. Longue finale fumée.
Conclusion : un bon compagnon de table. Bon à très bon. Note : 3,5/5

Western Cape, Saronsberg Cellar, Provenance Shiraz 2021
Nez discret.
Bouche en ½ puissance, fraiche, digeste, sur les fruits noirs confiturés (notamment myrtille), le poivre et une pointe fumée.
Assez belle longueur.
Conclusion : bien fait, pas très complexe mais frais et gourmand. Bon à très bon. Note : 3,5/5

 


Les pinotage:

Stellenbosch, Spier, Pinotage Signature 2021
Vin rond, mûr, épicé en attaque, puis sur des fruits noirs mûrs, de la prune et un côté sombre fumé / graphite.
Assez long en bouche.
Conclusion : bon. Note : 3/5

Western Cape, Barista, Pinotage 2022
Nez ouvert dominé par un fort élevage, entre notes fumées et caoutchouc.
Bouche assez légère, fraiche, aérienne. Très joli côté tactile et bel équilibre qui font que ce vin est plaisant. Les arômes de graphite/fumé, caoutchouc, complétés par des fruits noirs, n’effacent pas ce côté aérien.
Longueur moyenne.
Conclusion : un vin tactile, à l’élevage encore dominant. Bon en l’état. Note : 3+/5

 


Les cabernets sauvignons:

Stellenbosch, Tokara Cabernet Sauvignon 2020
Nez sur les fruits noirs, le graphite, le tabac et le poivron.
Bouche ample, fraiche, tannique, avec des tanins corrects. Retro sur les fruits noirs mûrs, le poivron, et des notes lactées/vanillées. Le lendemain j’y trouverai des notes de pimenton.
Belle longueur.
Conclusion : un joli cabernet sauvignon qui devrait bien vieillir. Pour le moment l’élevage est un peu marqué. A attendre. Très bon. Note : 4/5

Stellenbosch, Rustenberg Wines, Cabernet Sauvignon 2021
Nez classe, entre graphite, poivron et fruits noirs. Ca sent le cabernet à plein nez ! Viennent ensuite des notes fumées et du zan.
Bouche ample, assez puissante mais élégante, avec es tanins fondus et une belle fraicheur. Retro bien équilibrée entre fruits noirs, poivron, graphite, fumé, une touche épicée et un élevage discret avec pointe de vanille et cacao.
Assez long en bouche.
Conclusion : un très beau cabernet sauvignon, classe, élégant, et déjà prêt. Très bon. Note 4+/5.

Stellenbosch, Warwick Wine Estate, The First Lady Cabernet Sauvignon 2021
Un CS sur la fraicheur, à la fois dans l’équilibre et dans les arômes : fruits noirs, poivron rouge, menthe. Tannins corrects.
Belle longueur.
Conclusion : très bon, surtout à table. Un vin avec de l’avenir. Note : 4/5

Stellenbosch, Vergelegen Wines, Cabernet Sauvignon Reserve 2017
Au verre au restaurant Belthazar sur le V&a waterfront au Cap, qui a une des plus belles cartes de vin de la ville.
Nez sombre, sur les fruits noirs, le graphite, le fumé, avec une pointe de jus de viande.
Bouche puissante, ample, structurée. Tanins nombreux mais déjà un peu enrobés. C’est élégant et un peu austère à la fois. Retro avec graphite et fumé dominants, puis mûre, cerise noire. Finale cendrée, un peu terreuse.
Très belle longueur.
Conclusion : un très beau cabernet sauvignon, qui a un côté Pessac Léognan pour moi. Encore jeune, à attendre sereinement. Très bon. Note 4/5. Très bon accord avec la pièce de springbok sauce au vin.

 


Le pinot noir:

The Fledge & Co, Katvis Pinot Noir 2021
Bouteille achetée chez un caviste pour 235 ZAR (~11€) sur sa recommandation.
Robe bordeaux violacée d’assez faible intensité.
Nez sur la cerise, la vanille et une note herbacée fraiche. Ca pinote.
Attaque souple et fraiche. C’est un vinassez léger, plutôt élégant et sur les fruits dans un 1er temps. Pis sur la finale le vin prend un côté lacté, vanille, moka qui gâche un peu l’écmat aromatique . on retrouve la trame herbacée sous-jacente.
Longueur moyenne.
Conclusion : c’est un joli pinot noir, frais, agréable, prêt à boire. Et pour le prix, rien à dire. Bon. Note : 3+/5

 


Le cinsault:

Darling Cellars, Cinsault Old Vine 2020
Au verre au restaurant Belthazar sur le V&a waterfront au Cap, qui a une des plus belles cartes de vin de la ville.
Nez un peu alcooleux, entre compote et confiture de fruits noirs, avec une note fumée et vanillée.
Bouche ample et ronde. L’équilibre est bon, sur la rondeur, avec un fond de sucrosité, mais la gamme aromatique est fatiguante : vanille, moka, fruits noirs compotés, fumé.
Belle longueur.
Conclusion : c’est bon mais vite écoeurant. Souffre de la comparaison avec le CS Vergelegen 2017 bu juste avant. Note 3/5.


Voilà pour la sélection au fil de l’eau. L’Afrique du sud est un pays dans lequel on mange très bien et on boit très bon pour moitié moins cher qu’en France en ce moment.
En rouge, j’ai été impressionné par la qualité des cabernets sauvignons. Et en blanc, c’était plus hétérogène, mais on trouve de très beaux sauvignons et chenins à prix imbattable.
Les sud-africians ont compris depuis longtemps l’intérêt d’avoir beaucoup de vins au verre à la carte, dans presque toutes les gammes de prix. C’est malheureusement encore trop rare en France.

La fin du périple a été passée à Stellenbosch pour visiter les domaines Kanonkop et Ken Forrester (compte-rendu à venir).

Merci de m’avoir lu.

Bibi

Petite mise à jour du fil: le compte rendu de la visite chez Ken Forrester est disponible.

Stellenbosch, Thelema estate, Chardonnay 2020
Quelques semaines après mon passage en Afrique du Sud, je bois ce vin acheté au duty free au retour.
J'aime beaucoup les cabernets sauvignon de Thelema, mais c'est la première fois que je goûte le chardonnay.
Le nez est ouvert, avec une petite réduction et beaucoup de fleurs blanches (acacia, aubépine mais surtout chèvrefeuille), des agrumes (citron, pomelo) et une pointe de camphre.
L'attaque est ample et fraiche. Le vin est acidulé et droit, avec une très fine amertume, l'équilibre est superbe; il y a une belle colonne vertébrale minérale qui étire longuement le vin (un peu à la façon d'un Castera Tauzy 2021 ou d'un Camin Larredya Costa Blanca 2021). La retro est expressive, assez proche du bouquet, entre agrumes (citron, et pomelo bien présent) et fleurs blanches. Quelques notes beurrées arrivent en finale, ce qui confère une certaine rondeur. C'est très long en bouche.
J'aime beaucoup, c'est très bon (4/5) et chablisien dans l'esprit.

Pour chipoter, je dirai que ca manque un peu de complexité à ce stade. J'espérais que cette complexité apparaitrait un peu après 24 d'ouverture, mais le lendemain le vin s'est présenté en tous points identique.
Garde: 3 à 5 ans sans problème.

A 11€ domaine, c'est un rapport qualité prix fabuleux. Et même à 18-20€ sur des cavistes en lignes européens, ca reste une très belle affaire eu égard à l'emballement de chardonnay de Bourgogne.

Pour les curieux, qqs infos glanées sur le site du domaine:
pH: 3.25
Sucres résiduels: 2.6 g/L
Acidité totale: 7.2 g/L.

Bibi

 

Bibi