Non il ne s'agit pas de foot, mais la récente discussion intervenue ici m'a amené à me poser une question que je me pose peut-être trop rarement quand je n'ai pas un verre à la main: quel sont les marqueurs olfactifs/gustatifs que j'ai tendance à associer à certains cépages?

Bien entendu il y a autant de nez et de palais que de dégustateurs, et l'idée n'est pas de faire l'apologie d'une approche systématique et simpliste. D'ailleurs cette question a peut être déjà été abordée sur LPV ou n'est même pas très pertinente en soi.
Mais je dois avouer que de voir confronter les points de vue sur les cépages perçus comme amers m'a intéressé, donc pourquoi ne pas élargir le débat sur un fil dédié?
Même si pour certains cépages stars cet exercice est un peu trop rabâché, ces marqueurs peuvent aussi être ceux d’appellations précises, de domaines, voire de millésimes...

Donc quels sont certains de vos principaux réflexes pour reconnaître un vin, notamment à l'aveugle?

Bonjour Mickaël,

En dégustation à l'aveugle autour du pinot noir (avec pirates), mon marqueur numéro 1 a été la cerise griotte. Cependant, ça ne fonctionne pas toujours comme tu peux le voir là :
lapassionduvin.com/p...

Je pense qu'il en sera de même pour les autres cépages. A mon avis, il vaudrait mieux définir des marqueurs par cépage et selon la région de production. Et encore, je suis certain que comme dans la langue de Molière, il y aura des tonnes de contre-exemples "pour confirmer la règle"

J'attends cependant avec impatience la suite des interventions! -

Bien cordialement,

Thibault

Deux cépages auxquels j'associe une complexité au dessus de la moyenne sur des vins jeunes :

Cabernet franc pour les rouges et grenache pour les blancs.

Jmm

Gewürtz: rose, litchi
Muscat: raisin de table
Cabernet Sauvignon: fumé typé cendres, boite à cigare, poivron (qd c pas trop mur)
Syrah: olive, fumé lardé, pneu (je crois que c'est ce que les autres appellent violette.. )
Sauvignon blanc: pamplemousse, buis (qd c'est pas trop mur)
Riesling: citron, citron vert

Voilà un peu mes marqueurs...pour répondre à la question. Ce sont des arômes que j'associe dans ma petite tête aux cépages. Le beurré, c'est un arôme fermentaire qui vient de la cave et pas de la vigne.

Mais c'est bien plus difficile car certains arômes sont là en fonction de la maturité du raisin, d'autre en fonction de l'âge de la bouteille (comme la truffe dans le merlot...)

Et puis c'est tout sauf une science exacte! Tout vieux merlot ne sens pas la truffe. Si je sens le citron je m'oriente vers un riesling mais n'exclue pas tas d'autres cépages possible...il en faut plus, et ca passe également beaucoup par les sensations en bouche, la structure, les tannins etc.

Coing et chenin est un classique.

Jmm

Thomas, je précise bien que le but n'est pas d'élaborer une science exacte (encore heureux ), mais plutôt de partager les points de vue sur nos réflexes de dégustateurs, y compris nos mauvais réflexes.
J'ai retiré l'exemple du Meursault beurré dans mon message qui est en effet trompeur, j'avais juste en tête une dégustation récente d'un vigneron assez fier de présenter un Meursault tendu, preuve justement des limite de ce genre d'exercice d'association rapide.
Merci pour vos contributions.

Personnellement, je trouve qu'un vin, c'est comme un livre, il raconte des choses, une histoire. Il suffit juste de réussir à le lire.
Et pour cela je ne m'aide pas de quelques marqueurs mais de tout ce qu'il propose à mes sens.

Cela débute pour moi par la vue. La profondeur et la couleur du vin est déjà un premier indicateur, pas sur la qualité mais sur son identité, son âge. Par exemple, la syrah, le cabernet franc ont des couleurs souvent profondes, le pinot noir, le nebbiolo plutôt claires.
Cela continue par le nez, avec certains arômes qui caractérisent certains cépages. Globalement, je fais une grosse simplification dans ma tête : fruit frais, fruit mûr ? nez aromatique, neutre ? Mais si j'émets une hypothèse, je dois la confirmer avec le palais.
En bouche, j'utilise les sensations qui sont à ma disposition : alcool / puissance, acidité, tanin, sucre résiduel. Souvent pour déterminer l'origine d'un vin, je reste dans le quantitatif. Mais le qualitatif n'est jamais loin. Et j'utilise aussi l'aromatique.
Je décortique un peu le vin mais une fois que je me suis concentré sur son origine, je prends le temps de le voir dans son ensemble.
Et enfin, je partage ma petite idée.

Et donc, je vais utiliser tous les marqueurs que je peux lire : robe, nez, bouche.
Par exemple, si j'ai un vin avec une couleur claire, rubis, aux nez des arômes de fraise écrasée, épices, fruit mûr. En bouche, de l'alcool, acidité moyenne, tanins moyens avec une aromatique sur les épices, réglisse. Alors je pense que je conclurais sur la Grenache, dans un style peu extrait.
Si un vin possède à peu prés la même aromatique mais en bouche, j'ai de l'alcool, une forte acidité, beaucoup de tanins, j'aurai tendance à partir sur un nebbiolo, sangiovese. Ensuite, il y a des nuances qui font que je partirai sur tel ou tel cépages et/ou régions viticoles.

Mais, c'est juste une manière de déguster lorsqu'on me demande de déterminer l'origine du vin et son âge. Après, le plaisir reste le maître mot.

Cordialement,

Entre autres aromatiques, par exemple: j'associe regulierement le poivre à la syrah (mais ca peut egalement etre le cas pour un gamay ou une mondeuse, par exemple). Pour le citron, je peux facilement partir sur de l'aligoté. Cependant, l'aromatique peut donner une piste, mais il faut la correler a la vue, au nez et aux qualités de bouche, evidemment...

Pour moi quand j'ai violette / zan + acidité je pars direct en syrah...le poivre on le trouve ailleurs je trouve (poivre blanc souvent sur gamay). En parlant de gamay, pour moi la "pivoine" est un marqueur ...elle y est pas toujours mais quand elle y est => gamay direct.

Concernant le Sauvignon, personnellement un marqueur qui me trompe peu c'est le fruit rouge...quand j'ai par exemple la "fraise" nette dans un blanc, c'est souvent un sauvignon.

Le chardo est plus difficile je trouve à "marquer" je trouve qu'il prend des formes très diverses....d'ailleurs je me demande si c'est intrinsèque au cépage ou si c'est parce qu'il est vinifié de plein de manière différente. Si quelqu'un veut / peut m'éclairer ?

whogshrog43 écrivait:

>
> Le chardo est plus difficile je trouve à "marquer"
> je trouve qu'il prend des formes très
> diverses....d'ailleurs je me demande si c'est
> intrinsèque au cépage ou si c'est parce qu'il est
> vinifié de plein de manière différente. Si
> quelqu'un veut / peut m'éclairer ?

T'éclairer je ne sais pas! comme tu le dis tellement de différences, même sur une appellation, alors entre appellations.

Le soleil a un rôle impactant sur la maturité du chardonnay(et bien d'autres cépages) que l'on soit à Chablis ou à Macon, voir Beaujolais (et Beaune entre les 2), je n'imagine même pas dans le sud.

L'image trop souvent répandue comme marqueur pour un chardonnay de Chablis c'est vert et acide, à Meursault c'est gras et beurré , bu avec new LPV Paris un GC Vaudésir 2008 Louis Michel gras et beurré, tout le monde a pensé à un cru de la cote de Beaune, comme quoi les idées!

Autre exemple entre 2 vignerons sur Pouilly (dont j'ai fait le // , un a un style plutôt tendu avec des agrumes frais, l'autre plutôt en rondeur avec des fruits exotiques) pourtant même terroir.

Le vigneron à un rôle trop impactant aussi avec son travail à la vigne et en cave pour en tirer des marqueurs caractéristiques.

Allez un marqueur caractéristique, la croute de fromage, ce n'est pas du chardonnay, ce n'est pas du Chablis, c'est du Dauvissat (pas taper Luc )

Stéphane

Bonsoir à tous,

Je me souviens de mes premiers cours de dégustation, où le maître de cérémonie nous a parlé de marqueur.
Il nous disait que pour reconnaître un vin à l'aveugle, il fallait effectivement essayer d'identifier un arôme qui revient pour chaque cépage.
Voici les marqueurs d'odeurs que je me suis trouvé:

Chardonnay = Pomme
Chenin = Coing
Pinot Noir = Cerise
Cabernet Sauvignon = Poivron vert
Riesling = pétrole
Muscat = raisin frais
Gamay = bonbon anglais

Pour d'autres cépages, je cherche encore.

Mais c'est vrai que c'est une bonne technique pour au moins reconnaître le cépage.

[Mode provoc on]
Pomme blette = vin nature
corbeille de fruit noir frais = carbo
[Off]

Le viognier pour moi c'est abricot, violette avec un coté lacté et des amers marqués.

Bonjour à tous,

Je viens de penser à un autre marqueur. Un bel arôme de mûre pour reconnaître un Cornas.
En y repensant, ça m'avait marqué lors de la dégustation de Cornas que Benoît nous avait organisé.

Il faut quand même bien distinguer plusieurs choses.

Il y a reconnaître un vin et reconnaître un cépage dans un vin et bien sûr, la difficulté de la tâche doit nous inciter à dire : tenter de reconnaître....il n'y a pas des Pierre Citerne à tous les coins de rue.
Il est évident qu'il y a des marqueurs aromatiques mais des fois il y sont et on ne le sent pas, des fois ils y sont et on les sent, des fois ils n'y sont pas et on ne le sent pas, des fois ils n'y sont pas et on les sent et il y a des marqueurs communs à plusieurs cépages......et tout cela peut être brouillé par le vieillissement, bref, la corrélation entre aromes trouvés et cépage(s) ne sera donc qu'un indice parmi d'autres pour tenter .... mais pour ceux qui aiment jouer, cela reste passionnant.

Je pense que pour trouver le cépage, avant d'aller chercher les arômes, il faut essayer de trouver la latitude par l'équilibre du vin.

Jmm

De mon côté, je ne sais pas si j'ai vraiment de marqueurs précis (bien sur que des fruits rouges frais vont plus me faire partir sur du pinot si l'équilibre en bouche correspond) mais je marche plus au feeling et à ma (petite) expérience passée.

Se limiter forcément à des marqueurs réduit à mon sens le spectre des possibilités.

Julien

Cabernet Sauvignon = Poivron vert
Assemblage Grenache Syrah égrappé = Fraise + épice (poivre) voir pruneau séché. Aussi bien au nez qu'en bouche
Assemblage Grenache Syrah vendange entière = nez de lilas, olive. En bouche, c'est plutôt fruits rouge et un peu d'épice type poivre, olive.
Syrah = Fumé, lardé au nez. Finale souvent fraiche type menthe.
Sauvignon = Nez pamplemousse. Bouche idem.
Gewurtzraminer = Lichti aussi bien au nez qu'en bouche
Merlot = Cassis, vanille (au nez)
Chardonnay = ??? (trop complexe), surtout la bouche qui peut aller à des notes d'ananas au fruits blancs.
Cornalin = Raisinet (mot Romand) + vanille. Idem en bouche
Pinot noir = Cerise, raisinet, cassis,…. (trop compliqué). Heuresement qu'il y a la couleur. Pommard, j'y arrive jamais
Montepulciano d'abruzzo = Pruneau séché
Petite arvine = Nez pamplemousse, glycine, bouche volumineuse, pamplemousse.

Ces marqueurs variétaux fonctionnent surtout pour les vins jeunes ; avec un vin un peu évolué, c'est une autre paire de manches !

Michel, je suis d'accord. Ce marqueur de Mûre pour le Cornas, je l'ai surtout ressentit sur les vins les plus jeunes.

La vanille est juste un marqueur d'élevage sous bois, pas de cépage.

De cépage peut-être pas mais on peut en trouver sur des vins qui n'ont vu que de la cuve en blanc.
Après je trouve qu'il y a beaucoup de généralités et beaucoup de curseurs perso sur ce fil, rien ne me semble si simple que certaines descriptions en matière de vin.

Oui, mais c'est un également un marqueur de vin jeune.

Bonjour,

Je suis surpris de lire que certains lient poivrons vert et cabernet. C'est certes un marqueur mais un marqueur de sous-maturité. Le cassis est je trouve plus commun (en jeunesse).

Cordialement,

Thibault.

C'est une question de sensibilité (quel arôme est le plus souvent présent dans les vins issus de tel ou tel cépage ?) et de spécificité (quel arôme, quand il est présent, signe la présence de tel ou tel cépage ?).
Le poivron, c'est tout de même très spécifique de la famille des cabernets (franc ou sauvignon) et c'est d'autant plus sensible qu'on se rapproche de la limite nord de plantation ou qu'on se situe dans un millésime plus frais.
Et donc oui, le poivron, le pipi de chat, le pétrole, sont des notes plutôt spécifiques, fort utiles dans une dégustation aveugle, mais pas forcément signe de grande qualité ou de grande maturité.

Luc

Les marqueurs sont d'autant marqués que les cepages à la limite nord de leur culture, plus c'est au sud et tres mûr et plus cela gomme un peu les caracteristiques variètales, meme si la dessus, il y a tellement de facteurs influants, sol, exposition, travail à la vigne, rendement, vinification, élevage, ....

mauss.th écrivait:

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> La vanille est juste un marqueur d'élevage sous
> bois, pas de cépage.

NOn parce que les cornalins dont je pense ont été vinifié en cuve inox. C'est plutôt un souvenir gustatif genre une tarte au raisinet avec un soupçon de vanille auxquels ça me fait penser

Mercaptan, arômes violent animaux, écurie, brett, avec un soupçon de gaz sur certains vins sans souffre ou dit nature....non je déconne! Parce que quand c'est bon c'est bon mais parfois la loterie quand même.

Gewurst = Litchi, je trouve que c'est vraiment le marqueur le plus flagrant de tous!
Merlot = Cassis
Malbec = choux de bruxelles
Muscat = raisin de table
cabernet Sauvignon = poivron

Malbec = choux de bruxelles

Il faut que je déguste plus de Cahors. Je n'ai jamais senti cette odeur sur un Malbec.

Ah ah! ça doit être une des particularités de mon nez. Mais à chaque fois j'ai l'impression de sentir cette odeur dans les cahors. Problablement la combinaison de plusieurs arômes qui m'y fait penser! Certainement du à un traumatisme de mon enfance...

Le cassis me semble plus un marqueur du Cabernet Sauvignon (ou Franc) mûr que du Merlot (plus mûre/cerise noire, voire framboise).