Nous avons 2178 invités et 18 inscrits en ligne

salon des vins bios

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité

salon des vins bios a été créé par Guest

Comme j'habite près de la Porte de Champerret, je n'ai pas voulu manqué l'occasion d'aller à  ce salon, qui permet de discuter avec les vignerons sereinement : peu de monde en ce beau dimanche matin, malgré le prix très raisonnable de l'entrée, très beau verre Spiegelau Expert compris. Accueil très sympathique et chaleureux de Dominique Hutin (je regrette de ne pas avoir eu le temps d'assister à  l'un de ses ateliers).

Premier stand visité, le domaine Saint-Nicolas (Fiefs Vendéens): je brûle d'impatience de rencontrer le vigneron dont on parle beaucoup en ce moment, à  savoir Thierry Michon. Je pensais qu'il y aurait foule, que nenni !
J'en profite pour lui demander si je peux goûter à  son « ragoûtant » (jadis, les autochtones vendéens appelaient ainsi le vin issu de négrette, merci PhR). Surpris et amusé, T. Michon entame la dégustation par les blancs :
- Les Clous 2001 : Assemblage chenin-chardonnay sur argile et schiste ; vignes âgées de 15/20 ans en moy., élevage en cuve. Nez avec une pointe iodée, atypique. Belle acidité et vivacité en bouche, finale saline.
- Le Haut des Clous 01 : ce qui change c'est la vinif. et l'élevage en fût. Finement boisé, ce vin vient d'être mis en bouteille (3 sem.). Plus de complexité dans cette version.
- Cuvée Maria 98 : chardonnay. Robe dorée, pâte de coing au nez (légèrement oxydatif), vin à  maturité, épanoui. Beau.
- Cuvée Maria 99 : on retrouve le côté oxydatif, me semble plus complexe, avec un plus grand potentiel de garde que le 98. Belle fraîcheur.
- Rosé Reflets01 : pinot noir. Fruité, avec des notes de bonbon acidulé, encore de la fraîcheur. Une belle gourmandise.
Au tour des rouges :
- Reflets 01 : 80% pinot, 20% cabernet franc. Nez sur la cerise, les fruits rouges. Belle fraîcheur encore.
- Cuvée Jacques : la différence avec le précédent tient à  l'élevage en barriquede 400 L. Nez fin et élégant, sur la cerise. Robe plus foncée. Les tanins n sont pas encore fondus, grosse structure du vin avec du potentiel.
- Le Poiré 01 : 100% négrette. Nez de fruits noirs, atypique, légèrement oxydatif encore (genre pneumatiques ou quelque chose comme ça). Finale particulièrement musquée. A regoûter, car je n'aime pas vraiment.
- La Grande Pièce 01 : robe noire, bouche structurée. Bon là , je me tape la honte en proposant un assemblage pinot noir et syrah ! ! ! que nenni encore ! ! ! c'est du 100 % PN… A placer dans une dégustation à  l'aveugle de grands PN !
Au final, belle série de bons vins. Je ne saurais dire si ce sont de grands vins, mais j'en aime la fraîcheur et l'équilibre. Pas un coup de foudre, mais le plaisir d'apprécier le fruit d'un excellent travail. Merci à  Thierry Michon pour son accueil jovial (quel boute en train !). Je regouterai ses vins la semaine prochaine :-)

Au tour de la voisine, madame Plouzeau du domaine de la Garrelière (Touraine, au sud de chinon) :
- chenin 2000, bien réalisé, élevage moitié cuve, moitié barrique.
- Cendrillon 2001 : 90% sauvignon, le reste se partageant entre chenin et chardonnay . joli nez fin marqué par le sauvignon, sur les fruits blancs, bouche équilibrée. Un régal.

Je m'arrête à  un stand vide pour ranger les prospectus quand soudain… surgit Christophe Daviau (dom. de Bablut, Coteaux de l'Aubance) qui m'emmène avec lui déguster un excellent blanc sec angevin, celui du dom. de Passavant (Daniel Lecomte) dans sa version 2001, superbe de finesse et d'élégance, très marqué par les schistes. A point dans 5 ans probablement. Puis discussion passionnante à  trois puis à  quatre avec l'arrivée de Dominique Hutin ; en prime, un cabernet d'Anjou nous fut servi en accompagnement d'un succulent fromage de chèvre.

Petit saut sur le stand voisin, conseillé par dominique et D. Lecomte :
Je passe en alsace, au domaine Ginglinger. Madame Ginglinger fut charmante et répondit à  mes questions avec toujours un large sourire. Ils sont voisins de JP Frick et travaillent souvent en collaboration avec ce vigneron. Ils possèdent 6,5 ha, sur des sols à  dominante calcaire. Leurs vins (tous des 2001) m'ont séduit par leur pureté d'expression et le naturel qu'ils dégageaient : du sylvaner au nez austère mais à  la bouche fruité et parfumée, en passant par un très beau muscat (100% muscat d'Alsace), un Pinot Gris, puissant, sur la réserve à  garder encore et surtout un superbe gewurztraminer au nez fin et pur de rose fanée et de litchi, avec un bon équilibre entre la matière et l'acidité, la pointe de CO2 apportant de la fraîcheur à  l'ensemble. Excellents rapports Q/P . Puis on aborde les cuvées destinées à  la garde :
- Riesling Bihl 01 : « bihl » signifiant pierre ou roche, je crois. Vin pur et gras, avec une très belle note d'abricot en finale. (11€)
- Riesling Lerchenbeg 01 : ce vin possède l'équilibre d'une grande VT. Puissant, avec un grand potentiel de garde (au moins 10 ans).(15€)
- Pinot Gris Steinert 01 : magnifique terroir, ce vin puissant, vinifié en VT est long en bouche. Belle pureté.

Arrêt au stand du domaine de la Mabillière (Vouvray) : Philippe Mabille ne semble pas très au clair concernant ses terroirs (aubuis ou bournais ?), mais c'est pas grave :-) homologué Ecocert en 2000.

- Vouvray silexus 2000 : le nom de cette cuvée n'a rien à  voir avec le silex (perruches), c'est juste pour faire joli (sic) . Nez oxydé, bouteille ouverte depuis un bon moment, amha. Apparemment, je fus le seul à  ressentir cette sensation, donc ce sont peut-être mes sens qui se sont trompés . J'aime pas trop ce style de Vouvray, aux antipodes de la fraîcheur des vins de Pinon ou de Foreau. Mauvais départ, mais à  regoûter pour confirmer ou infirmer mes impressions.
- Demi-sec « les Hautbois » 01 : là , j'aime bien, avec de belles notes de pomme au four, de poire et fleurs blanches. Belle longueur en bouche, notes d'amande en finale. (8,70€)
- Demi-sec « les Hautbois Incompris » 01 : cuvée élevée en demi-muid, refusée à  l'agrément pour diverses raisons. Pour moi, la différence avec le précédent n'est pas flagrante (peut-être moins de fruit), mais bon, je ne devais pas être très en forme :-) (13,20€)
- Moelleux 1999 : issu d'un millésime très difficile, ce vin s'en sort bien. Nez glycériné, avec des notes légèrement oxydées, bel équilibre, mais il lui faut encore du temps pour s'affiner.
Des vouvray atypiques, dont le style ne m'a pas convaincu, mais je comprends que certains aiment ce style.

Direction bordeaux avec le Château le Puy (Côtes de Francs), très ancienne propriété bordelaise, en bio depuis 1935, avec quelques essais en biodynamie :

- Le Puy 2000 : 85% merlot, 14% cabernet sauvignon, 1% carmenère, élevage en fûts de 24 mois. Robe légère, avec quelques traces d'évolution. Vin fin, donnant l'impression de ne pas être très concentré pour le millésime.(10€)
- Le Puy 1999 : robe assez évoluée (presque tuilée), longueur très moyenne, à  boire assez rapidement a priori. Mais quand on voit ce que donne le 84, je me dis qu'il peut encore vivre quelques années ! (8,75€)
- Le Puy 1998 : robe plus concentrée et moins évoluée. Bouquet de fruits rouges, de cerise. Identique à  celui dégusté récemment. Bien.(11€)
- Le Puy 1996 : robe plus évoluée et plus concentrée encore. Belle fraîcheur. A garder encore.
- Le Puy 1989 : pour moi, le plus beau vin de la série. Robe concentrée, évoluée, mais avec quelques traces de jeunesse. Pruneau, réglisse et une grande longueur en bouche rendent ce vin très attachant. (50€)
- Le Puy 1984 : robe tuilée, notes pures de café, moka et d'épices fines. A maturité. Je suis impressionné par ce que peut produire cette propriété en petit millésime. (53€)
On termine par leur grande cuvée Barthélemy 2000 : élevé en fûts neufs, le vin, issu de vignes sélectionnées, est bâtonné selon un calendrier lunaire empirique. Robe noire, nez encore austère, avec des notes de pruneau. Bouche puissante et structurée avec une note de musc en finale. Immense avenir probablement. Attendre une bonne vingtaine d'années ?
J'ai demandé à  M.&Mme Amoreau de m'expliquer pourquoi la robe de leurs vins évolue si rapidement, car j'aurais tendance à  interpréter ceci comme un signe inquiétant d'évolution prématurée du vin. Or, ils recherchent la surmaturité des anthocyanes et assurent qu'ils seront relativement stables dans le temps. L'exemple du 84, totalement épanoui actuellement, abonde dans ce sens.

Je termine par le très sympathique et jovial Christophe Daviau pour déguster ses rouges et moelleux :
Le cabernet franc est planté sur sol argilo-calcaire (marnes ostracées) et le cabernet sauvignon sur schistes.
L'Anjou-village-Brissac 2000 est composé de 70% de cabernet franc et de cabernet sauvignon pour le reste. Vin fruité, avec des notes de poivre et de fumé, liés au CS sur schistes. A boire dans les 2 à  3 ans à  venir. Le 1999 est très soyeux, de plus grand potentiel de garde que le précédent.
Il a aussi en métayage les vignes du château de Brissac : 100% CF sur roche calcaire. Le 2000 est fruité, très avenant. Le 99 est violacé, sur la prunelle, plus animal. Bon potentiel.
- Coteaux de l'Aubance Sélection 1999 (8,70€) : nez légèrement marqué par la mandarine, ce vin offre une très belle minéralité. Un grand moelleux à  prix angélique.
- Coteaux de l'Aubance Grandpierre : grand terroir, cuvée jumelle des Huttières de Montgilet (dixit C. Daviau), ce vin offre des SR très purs, aériens, une merveilleuse finesse et la fraîcheur des grands moelleux angevins. Excellent !
- Coteaux de l'Aubance « Vin Noble » 1999 : nez sur la clémentine, bouche pure avec de belles notes d'abricot confit. Un superbe liquoreux (18,90€).
Merci encore à  C. Daviau pour son enthousiasme et sa passion communicative.

Au final, un superbe salon avec des vignerons accessibles, qui restent à  l'écoute des amateurs. Le côté bio est pour moi secondaire, ce qui compte est la philosophie avec laquelle on aborde la vie et les plaisirs du vin en particulier !
25 Nov 2002 10:26 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: salon des vins bios

Même si c'est "secondaire" il parait dans la logique que des vignerons qui "aiment la vie et les plaisisrs du vin" aient envie un jour ou l'autre de se passer d'une tenue de scaphandrier quand ils traitent leur vignes et accessoirement de ne plus demander aux enfants de ne pas jouer dehors à  ces moments là  !
25 Nov 2002 12:54 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: salon des vins bios

Certes Vincent, mais justement le bio n'est qu'un moyen, un outil pour parvenir à  une vie plus sereine, plus proche de la nature, car quand on aime la vie, on ne peut se permettre d'ignorer l'action que nous avons sur notre environnement.
Je savais que cette phrase pourrait faire réagir : l'AB ou la BD sont secndaire, car seulement des outils. N'oublions pas les raisons premières des démarches choisies par tel ou tel vigneron.

cordialement.
Phil
25 Nov 2002 13:29 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet salon des vins bios

Je ne voudrais pas passer une fois encore pour le pourfendeur du bio, ce qui est faux, mais je note dans les différents comptes-rendus pas mal de vins ayant des notes d'oxydation. Les vins bios sont-ils plus sensibles à  ce phénomène que les autres ? Si oui, est-ce du à  une moindre utilisation du soufre ?

Luc
25 Nov 2002 14:32 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest Auteur du sujet
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: salon des vins bios

C'est ce que je mets toujours en avant, l'implication personnelle, qui ne se fait pas obligatoirement à  travers un label…
25 Nov 2002 20:04 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck