Bonjour,

Je souhaite acquérir quelques bouteilles de vin de Bourgogne rouge largement bonifiées par le temps . Le danger dans ce genre de recherche , c'est que le temps ait trop bien fait son oeuvre et que le quasi néant ait remplacé le divin breuvage .

En bref :

1/ quels bons millésimes compris entre 1970 et 1990 peut on acheter avec de bonnes chances de trouver le vin encore en bonne forme ?

2/ Dans ces millésimes faut il taper obligatoirement au niveau grand cru , ou bien 1er cru ou bien est ce que des villages peuvent également avoir survécu ?

3/ Une bonne source d'approvisionnement pour ce genre de bouteilles est ebay . Mais on y trouve plus de producteurs inconnus que de vedettes . est ce rédhibitoire ? Faut il fuir systématiquement ? Ou bien peut on tenter l'achat avec quelques chances de succès ?

Merci

Concernant les vieux millésimes que j'ai eu l'occasion de boire après un achat aux enchères, sur eBay ou Idealwine, 78 (Santenay village, Gevrey Village), 83 (Enfant Jésus) ou 85 (Bonnes-Mares), se sont révélés être excellents!

Une adresse à  recommander vivement, pour ceux qui seraient de passage à  Dijon, mais aussi sur le web, Au Vieux Millésime, des jeunes cavistes spécialisés dans la vente de vieux flacons récupérés lors de liquidations de caves (pros ou particulières), goûtés et sélectionnés, et vendus souvent à  un prix plus que correct.

Plus d'infos ici

Olif, qui a retiré sa panoplie de Père Fouettard, et totalement sans rancune!

(aaa)

il parait que les vins de 1865 ne font pas leur âge (bbb)

Les bons millésimes de blancs :
45 : grand vin fins et bouquetés
47 : millésime chaud assez proche de 76
53 : souples et élégants, évoluent vite
59 : équilibre magistral
62 : fins souples, bouquetés
64 : puissants, droits
66 : racés, droits, purs
70 : longs, tendus,sèveux
71 : dorés ( botrytis) et puissants
73 : fins, délicats
74 : rares ( gelées ) mais exceptionnels pour ceux qui restent
76 : puissant, frais, tendus
78 : à  éviter en dépit de la réputation du millésime : acides ( comme 88 et 96)
79 : merveilleux millésime d'équilibre, race étincelante
82 : idem 79 mais plus fin
85 : superbe millésime racé
86 : botrytisé souvent avec des notes de tilleuls marquées
88 : acide et vert la plupart du temps mais des surprises
89 : millésime mûr, grande puissance.Longévité exceptionnelle.
90 : vif, racé,parfois un peu vert.
92 : millésime mûr , ouvert, qui évolue assez vite aujourd'hui
93 : de jolies surprises en ce moemnt
95 : mûrs, botrytisés, puissants , couleur jaune prononcée souvent.
96 : droits, purs, mais terriblement acides
97 : agrumes et citrons verts, vifs, fins
98 : gelée et botrytis : mûrs et puissants
99 : grand millésime racé et équilibré. Certains sont dilués ce qui paraît incroyable.
00 : millésime facile et aimable. Bon.
01 : très grand millésime de garde qui dépassera 00 sur la durée.
02 : Proche des 99 et des 79 : superbes !

et les rouges ?? (bbb)

J'en déguste peu ...(bbb)

j'ai oublié les 83 qui sont issus d'une vendange botrytisée et qui peuvent être étonnants et les 61 assez fins mais qui n'ont pas le niveau des 61 bordelais, il s'en faut.

oui mais :
"Je souhaite acquérir quelques bouteilles de vin de Bourgogne rouge"

(jjj) (jjj) (jjj)

Pour ne pas se tromper:
1978, 1985, 1989 et 1990
Il est préférable de miser sur un Grand Cru, ou à  la limite un 1 er Cru, les autres ?????

Bonne pêche

Bonsoir,

Merci pour le début de réponse. L'adresse à  DIJON semble une bonne solution si réellement tout est gouté avant d'etre mis en vente .
Je viens de refaire un passage sur ebay ou l'offre est abondante. Le hic , ce sont les producteurs qui se nomment Maldant-Peuch, camus,picherot, jules Regnier, Moucheron, Charles viennot, Fleurot, Lupe Cholet, Michel Pont, Régis Pavelot, Ligeret, Golmard-sauvageot, P.Bertrand, Ziltener, Clavelier, Boudier, Monceau-Boch, Giroud[. J'avoue n'avoir jamais lu auparavant aucun de ces noms . Il est vrai qu'il n'est pas necessaire d'etre celebre pour faire du bon vin , cependant cet anonymat profond m'inquiète un peu !

Il faudrait, pour ne pas courir un risque trop important , que les enchères restent modestes , mais ca n'est pas le cas . Manifestement il y a des enragés du vieux flacon qui tirent le marché vers le haut . Pas simple !
En tout cas merci et continuez à  alimenter les réponses .

Un merci particulier à  Olif . Ca n'était pas un test , mais la rapidité de sa réponse fait plaisir à  lire au sortir d'un échange ....franc.... et maladroit. Rancune et arrières pensées ne font pas non plus partie de mon vocabulaire !

amicalement

Ziltener est un négociant d'origine suisse établi en Bourgogne. J'ai gouté un Lirac de petit millésime produit par lui...vraiment excellent!
Si la qualité de ses Bourgogne est équivalente, je tenterais le coup.

Bonne chance

(aaa)

Mettre un petit message dans le forum " échanges et ventes "...et demander à  racheter quelques bonnes bouteilles à  des amateurs , car c'est prendre un gros risque sur Ebay pour l'achat de bons vins de Bourgogne. C'est déjà  assez difficile de " dénicher " les meilleurs à  la propriété .....même après 30 ans d'expérience .....
Priorité avec les 90 , certains 85 mais plus de réserve avec les 89 ....et la meilleure solution acheter beaucoup de 2002 et laisser reposer en cave ...

D'accord avec Milleret ,( 90 , 85 , 78) uniquement pour certains domaines.

Régis Pavelot est un très bon vigneron, je boit régulièrement ses vins depuis 1990 mais avant (eee)

cordialement Pierre-Yves

Gouté un Aloxe Corton village de la maison Chanson 1970 : Superbe!!!
Acheté chez "Aux vieux millésimes" à  Dijon 33 € !!!

Dans la liste je connais Camus, du moins j'ai bu des Charmes 76 de chez Camus, absolument splendides.
Ce qui ne veut pas dire que ce soit toujours le cas, sinon ça se saurait d'ailleurs.

Personnellement, en bourgogne je m'attacherais bien plus au producteur qu'au millésime; il y a moult exemples de daubes dans les grandes années citées (78, 85, 90) et tout autant de merveilles dans des petits millésimes; remarque, ça vaut aussi pour les producteurs réputés, donc ...

Si le but est d'y aller au pif, je pense qu'il est impératif de rester sage en prix eu égard au risque ainsi qu'au fait que les prix sur les vieux bourgognes sont les plus capricieux du marché: ça peut rester bas comme faire du x10.

Cela étant je partage la démarche - j'ai la même(bbb) - ce qu'on éprouve quand on tombe sur un bon, ça vaut la peine.

Winer

Bonjour à tous,

Je ne peux que vous suggérer un petit tour "gourmand" ou "curieux" sur le site www.cmbv.net ... vous serez peut-être surpris(es)...

Une seule et unique affirmation peut-être posée à mon sens : tout dépend !
=> le millésime n'est qu'une base (facile ou non et avec toutes ses variantes) !!!

n'oubliez pas :
- le travail du vigneron, que se soit dans la vigne toute l'année, le choix des jours, voir des heures de certaines actions,
- le climat,
- la méthode,...
=> et la conservation... (dans le pire des cas), ou ... le vieillissement... comme se devrait souvent être le cas !

Personnellement, je me régale avec un "simple" bourgogne rouge générique de 1987 !
qui a dit millésime exécrable, mineur, sans avenir ???

il est, bien sûre, évident que l'on ne demandera (exigera) pas la même expression d'un rully 85 et d'un chambertin (GC) 83, d'autre part, les goûts et les couleurs....
bref, d'un millésime à l'autre, d'un vin à l'autre... tout n'est que différences ; les référentiels, après quelques décénies de VIEILLISSEMENT, s'effacent au profit d'un particularisme propre à chaque vin.
A mon sens, avant l'étiquette, il vaut mieux se servir des gens qui connaissent ces vins et qui, en toute honnêteté et avec la passion qui leur est propre (en tout cas pour ma part), vous conseilleront fonction de vos goûts et attentes... y-compris en terme de budget !

j'irai même plus loin : certains vins, afin d'offrir tout leur potentiel, doivent se faire attendre de très, très longues années, décénies...
à titre d'exemple, le millésime 76 a offert l'occasion à des vignerons vraiment passionnés d'exprimer leur réel TALENT : certains crus commencent seulement à s'ouvrir et laissent entrevoir un potentiel faramineux !!!

toutefois, je reviens sur le principe du vieillissement : quel meilleur endroit que la cave même du vigneron ? ...quand on connait la réelle fragilité d'un vin.
je ne discute pas le fait que certaines enchères peuvent être intéressantes, certains passionnés conservateurs possèdent des caves à faire pâlire la plupart d'entre nous, mais, non seulement ils sont rares, mais, le cas de la liquidation personnelle l'est encore plus...
plus généralement,la vie de la bouteille est inconnue et le vin ne me semble pas objet à spéculation (toujours relation à sa fragilité et la destination que vous semblez lui attribuer : le plaisir de le déguster !)...

bref, je ne généraliserai certainement pas en disant que le bourgogne est systématiquement un vin de longue garde, loin de moi cette idée,... mais.... si l'on tient compte du tarif de départ pour une grande mlajorité (et oui, il faut bien en parler quelques fois...), il y a peut-être matière à réflexion quant aux parfums attendus...

smj.

smj,

Merci de nous dire dans quelle mesure vous êtes lié ou non au site commercial dont vous nous vantez les mérites. Cela clarifierait les choses.

Cordialement,

Luc

smj a écrit:

---

> Personnellement, je me régale avec un "simple"
> bourgogne rouge générique de 1987 !
> qui a dit millésime exécrable, mineur, sans avenir
> ???
J'aimerais bien savoir lequel !! des noms !!!

> à titre d'exemple, le millésime 76 a offert
> l'occasion à des vignerons vraiment passionnés
> d'exprimer leur réel TALENT : certains crus
> commencent seulement à s'ouvrir et laissent
> entrevoir un potentiel faramineux !!!

oui, mais combien de vins cuits et fatigués, quand ils ne sont pas morts ?

>
> toutefois, je reviens sur le principe du
> vieillissement : quel meilleur endroit que la cave
> même du vigneron ?

Quel cliché ! j'ai vu nombre de caves de vignerons non-climatisées, non-enterrées et subissant de plein fouet les écarts de température....pas de pire endroit pour faire vieillir un vin.

...quand on connait la réelle
> fragilité d'un vin.>

c'est quoi la fragilité "réelle" d'un vin ?

cordialement

Yves Zermatten

Luc,

smj = Sylvain-Manuel Juillard, signataire de la page de Présentation...

François

François, Luc, Yves,

Je me suis connecté au site cmbv.net

Edifiant ... Le Premier exemple concernant (sic) : " ...les vignerons passionnés qui gardent jalousement ..."

Auxey-Duresses 1er Cru “Le Val” AOC 1986

Née du mono cépage Pinot Noir, sur les coteaux ouest de Meursault, c’est une Appellation d’origine Contrôlée dont la réputation n’est plus à faire. Seulement huit climats sont classés en Premier Cru et gagnent à s’épanouir en bouteille, les plus renommés étant « Le Val » et « Les Duresses ».

Une robe rubis clair, cristalline, nous accueille. Son nez fin et boisé, rappelant la terre sèche, le chêne sec, est frais et légèrement poivré. A l’oxygénation (après quelques temps d’ouverture), il devient très expressif, on perçoit des notes de fraise surmurie, confite. Une nuance animale nous fait même penser à une terrine de gibier... L’imagination vagabonde déjà... au coin du feu, un soir d’hiver, une bougie allumée... et un magret de canard sauce au poivre vert... ou une pintade rôtie en sauce à la crème et aux morilles... Comme disent certains « c’est le petit Jésus en culotte de velours »... Il est rond et garde une fraîcheur toute fidèle à son nez. La première bouche nous dévoile de multiples parfums de fruits très légèrement caramélisés. Son fondu et sa complexité nous enchantent, le fond de palais est extrêmement développé sur des fruits rouges bien mûrs, associant une très légère pointe acidulée et une sensation de velours. Sa dominante cassis nous emporte très, très longtemps dans une amplitude remarquable... pour se finir tout doucement sur des notes plus tanniques, rappelant que c’est encore un grand garçon et qu’il n’a pas épuisé tout son potentiel.

C’est un Grand Bourgogne, on l’ouvrira donc deux heures à l’avance, sans le carafer, en le chambrant légèrement afin de profiter de cette vague de fruits rouges, vers 18°. Il réclamera de grands verres resserrés au col et une viande à sa hauteur.

Bonne dégustation et à très bientôt…S.-M. Juillard

Euh, au fait, c'est qui le vigneron passionné dans cet exemple ?

Cordialement,

Olivier

merci Olivier, je n'avais même pas eu envie de faire une visite sur le site.

...c'est véritablement consternant.

je ne retiendrai qu'une chose : "L’imagination vagabonde déjà..."

amicalement

Yves

Yves,

Ca me fait vraiment penser aux marchands/négociants qui vendent dans les foires de tout poil.

Ici, à Liège, on organise dans le Hall des Foires diverses manifestations commerciales.
Lors de chacune, il y a entre 5 et 10 stands minimum de ces vendeurs de bibines.

Fin des années 90' (1998 ou 1999), en me baladant dans les allées, je me fais acoster par un vendeur : "On peut vous proposer une dégustation de grands vins ?"
Pendant qu'il m'invitait si promptement, je lorgnais vers l'étalage des bouteilles et plus particulièrement vers une bouteille pleine et bien mise en évidence de Chassagne-Montrachet blanc 1977 du nom d'un négociant totalement inconnu ...

Voyant mon air quelque peu étonné , il me regarde : "Ah oui, 1977, grand millésime ..."
Je ne sais plus ce que je lui ai rétorqué mais il a fait demi-tour illico pour rentrer dans ses pénates ...

Olivier