Bonsoir,
Quelques remarques à propos de la dégustation.
1.
16 échantillons, c’est selon moi
une (haute) limite au-delà de laquelle une dégustation entre dans le domaine de la performance, avec toujours le risque de passer à côté d’un beau vin ou pire de dézinguer un vin qui ne demande qu’à s’ouvrir. La dégustation du lendemain révèle souvent d’autres perceptions et l’oxydation prolongée améliore parfois le vin.
2.
Il n’est pas possible de carafer tous les vins. Pour les vins blancs jeunes c’est parfois franchement
dommage, encore d’avantage peut-être pour ceux qui ont été élevés en fûts.
3. Trois vins sur les 11 bourguignons sortent du lot, comme le souligne Philippe, ils sont du Nord et du Sud :
-
Le Chablis de De Moor
- Le chablis de Raveneau dans une certaine mesure et avec la limite exprimée par Philippe
- Le Pouilly-Fuissé de Martine et Daniel Barraud
Notre choix en Nuits et Beaune reste très subjectif…avec les impératifs de budget aussi. Encadré par deux « petits crus », il y avait quand même un Meursault 1er cru genévrières de F. Jobard qui est un grand vigneron au style un peu strict et austère en vin jeune mais (normalement) superbe avec le temps.
Pour le reste comme dit Pupi, il n’y avait pas Leflaive, Auvenay, Laffont ou Coche.
Mais je suis d’accord, rien de représentatif pour tirer des conclusions.
A titre personnel, je n’ai jamais dégusté les vins cités ci-dessus, et une seule fois les vins de Madame Leflaive et aussi ceux de Madame Bize-Leroy, un même jour.
Je n’ai jamais dégusté de Montrachet, Batard ou chevalier, je ne peux m’appuyer sur la moindre expérience comparative en ce domaine.
Disons qu’un Beaune blanc, un 1er cru de Meursault, Charmes, Poruzot ou Genevrières, un Corton voire un vin de NSG sont de belles expressions qui permettent de se faire un franc avis sur l’expression transcendante du cépage Chardonnay en Bourgogne.
Personnellement, je partage l’avis de Philippe, jamais je n’ai (encore) été totalement transporté par un grand vin blanc de Bourgogne même si les vins de
THEVENET, JOBARD, OUDIN, PICQ, DAUVISSAT...m'ont procuré de très belles satisfactions.
Je partage aussi l’avis de Philippe sur le fait que les terroirs de Chablis (bien travaillés) et les vins du Maconnais peuvent être enthousiasmants surtout en regard du rapport qualité/Prix
4. Les vins de Ganevat et le vin d’Overnoy tirent bien leurs épingles du jeu dans cette singulière confrontation.
Grusse en Billat 2009 et Grandes Teppes 2008 notamment à un niveau encore supérieur,
le vin d'Overnoy en 2003 est un des plus grands vins blancs que j’ai dégusté.
Il fallait nous limiter en terme de nombre d’échantillons dégustés. Le choix s’est porté sur le tard (très tard) sur ces vins là, en oubliant au passage un beau vin du domaine La Tournelle 2006 et un vin de Stéphane Tissot.
Il faut dire que les vins de Ganevat et Overnoy sont réputés en vin ouillés et dans un style non oxydatif.
Là encore, le choix reste subjectif.
La question d’Olif reste posée même si elle fait provocante, elle l’est moins qu’il y a une dizaine d’années :
"Pascal Clairet, (Domaine de la Tournelle, Arbois) disait en 98, dans un Hors série de la revue régionale Pays Comtois, un brin provocateur: "Dans 10 ans, nous serons dans les rangs des Bourguignons. Chiche?"
Nous avons un (tout petit) début de réponse.
Personnellement, j’attends beaucoup, énormément, à la folie d’un grand vin Blanc de Bourgogne.
D’abord, parce que c’est un lieu commun de dire que les blancs de Bourgogne sont les plus grands vins blancs du monde, (Il en va de même pour les vins de Champagne).
C’est dit, c’est écrit, c’est su, mais au-delà de l’image et d’une réputation historique avérée, j’aimerai pouvoir le vérifier, plus souvent. Et pas seulement en raison des prix exorbitants, un peu à l’image des grands crus classés de Bordeaux.
Pour moi, il y a un grand écart entre l’attendu, un vin de plaisir, un vin d’émotion, un vin de rêve voire un vin tout simplement très bon et gourmand, typé et avec du caractère et la réalité des nombreuses dégustations de Chardonnay en Bourgogne. Là, plus souvent le moyen submerge le juste bon et rarement le très grand. Pour le grandiose, j’attends toujours.
Mais j’avoue n’avoir encore jamais mis 200 à 350 euros dans une bouteille, (100-150 euros, hélas oui !).
A déguster les vins du Jura, les vins du Nord et du Sud de la Bourgogne, pas sûr que l’envie me vienne, puisque n’étant pas certain que la dépense engendre un plaisir plus grand.
Et c’est pourquoi de manière provocante, j’ai posé la question suivante :
Y a-t-il d’autres terres de prédilection pour le chardonnay? Des terres à découvrir, méconnus ou à plus faible image, là où la Champagne et la Bourgogne s’arrogent le privilège de l’excellence et….du prix qui sied à cette rare qualité ?
Bien sûr, je reviendrai volontiers sur la marque aromatique du cépage Chardonnay et d’un grand vin de Bourgogne, plus tard.
Cheesecake