Superbe soirée passée Vendredi 18 Avril entre 4 passionnés (Benoît, Anthony, Stéphane et moi-même autour de belles bouteilles.

L’occasion était de fêter la naissance du petit garçon d’Anthony , nous allons donc chacun dénicher dans nos caves respectives de beaux flacons pour lui faire honneur.

1er vin, il s’agit d’un Chablis 1er Cru “Montée de Tonnerre” 1999 de Raveneau .



Le vin à été très bien conservé , le niveau, l’état de la bouteille et du bouchon sont impeccables . Nous décidons de le passer en carafe quelques minutes avant de le déguster . La robe est intense, limpide ,le nez tout autant, se développeront des notes de noisettes ,de pêche de vigne, de citrons, de pierres chaudes.

En bouche, nous avons une belle sensation de volume, le vin est dans une grande forme , c’est clair.

C’est équilibré, tendu tout en étant flatteur ; la finale est sur une très légère note d’amers .Très belle entrée en matière !!

Plus j’en goute plus j’aime les vins de ce vigneron !!

Le 2ème , toujours en Bourgogne est un des grands noms du Cru , il s’agit d’un Chevalier Montrachet 2000 du Domaine Leflaive .



La robe est similaire au Chablis, l’intensité du nez supérieure, de même que la puissance et la longueur du vin .

On est en appellation Grand Cru sur un terroir magnifique et on le sens , on le goute , l’équilibre est superbe , la profondeur est là.

Le vin mérite cependant encore de l’attente , nous jugeons tous qu’il gagnera à vieillir et qu’il libèrera plus de complexité, de panel aromatique pour enchanter les sens .

Très beau , très bon mais pas exceptionnel , le vin en a encore sous le pied .

Pour la 3ème bouteille, nous passons au rouge , un Mazis Chambertin 2002 de Dominique Laurent cuvée B .

2 cuvées sont élaborées , la A et la B, la seconde étant considérée comme la meilleure des 2.

Ce vin sur le millésime 1999 avait enchanté 3 des 4 présents il y à 3 ans, c’était l’occasion de tester ce 2002 dans les mêmes conditions.Bien que donnant du plaisir, nous restons un peu sur notre fin .

La robe est d’un grenat clair , légèrement trouble .

Le nez , très plaisant est sur les fruits rouges, quelques épices , il pinote bien .

C’est la bouche qui est en dedans, avec des notes boisées bien trop présentes, et une trame aromatique trop simple.

La finale est elle aussi moyenne .

Le vin manque d’énergie , se pose la question du bois, se fondra-t-il ?.

Le 2ème et dernier rouge , lui ne se pose pas la question de la turpidité du vin .

La couleur est opaque, pas de matière en suspension. Il s’agit de la cuvée parcellaire l’Ermite de Chapoutier sur le millésime 1996 . Le bouchon est en bon état, je vérifie qu’il n’y ait pas de défaut sur le vin, ouf…



Le vin est carafé 1 heure , servi dans les verres il va libérer de superbes arômes de fruits noirs (cassis, mûres) et de framboises mêlés de lard , de fumé , c’est vraiment superbe.

En bouche c’est soyeux, velouté riche et superbement équilibré, l’alcool ne se ressent absolument pas .

Belle persistance en finale sans toutefois atteindre des sommets . Le vin est trsè bon c’est évident mais tout comme pour le Chevalier Montrachet j’en attendais un peu plus , notamment au niveau de l’intensité, de la puissance et de la longueur .

Tout comme je trouvais le Chevalier un peu sur sa réserve encore, là c’est le contraire je trouve l’Ermite un peu trop assagi.Il à perdu de sa fougue.Ces commentaires sont bien sur à relativiser, le vin étant excellent , mais comme l’on touche au sommet de l’appellation (et que c’était ma bouteille) l’exigence se fait plus présente . Au final, grand plaisir tout de même.



Pour terminer, Stéphane qui avait ouvert le Chablis sort du réfrigérateur un Sauterne , Lafaurie Peyraguet 1988 .

Malheureusement, le vin comme nous donne des signes de fatigue…

Quasiment aqueux, il a perdu prématurément ses qualités , mangé son sucre et du coup parait bien fade.

Du coup son frère cadet arrive à la rescousse , millésime 1997 , plus fringant !!

La couleur est évoluée,orangée . Le botrytis est bien là et arrive en fanfare , trop à mon goût surtout qu’il s’accompagne d’un degré d’alcool imposant et d’une acidité quelque peu défaillante. Du coup le vin est lourd, peu digeste. Ma résistance étant prête à céder je ne ferais pas honneur à ce liquoreux , figure de style pour amateur de vins très puissants, à grande sucrosité.


Je remercie tous les participants pour leur amitiés, leur compagnie agréable et leur générosité qui nous permet de gouter tout de même souvent de magnifiques bouteilles.

Amicalement

Pascal
Blog sur le vin : 20divin

Photo Bonus (contre étiquette du Domaine Leflaive expliquant la cristallisation)

La mésaventure du Lafaurie 1988 rapprochée de la fadeur de l'Yquem 1988 récent semble indiquer que 1988 passe en ce moment par une période de basses eaux.
Il vaudrait mieux sans doute garder tous nos sauternes de 1988 pour des jours meilleurs.

Beau compte -rendu.

Dégusté récemment (plusieurs fois) Yquem 88 et Climens 88 somptueux .
Lafaurie Peyraguet 1988 dégusté avant hier vraiment magnifique ; très grande jeunesse , expression du botrytis presque parfaite , fondu , et très grande longueur . Quatre dégustateurs (Nidal , LaurentG, CharlesV, et moi même) et tout le mode du même avis . Un de mes vins préférés du WE (et pourtant il y avait beaucoup de belles bouteilles).

Lafaurie-Peyraguey 1988, bu en ce début d'année, est superbe et promis à un long avenir... A mon avis.
Il m'en reste heureusement 23 bouteilles

Cordialement,
Thierry

J'abonde dans le sens d'Arnaud et Thierry !

Lafaurie-Peyraguey 1988, bu le WE dernier, fut particulièrement loquace.

Dans sa prime jeunesse sur les agrumes, ce vin est actuellement marqué par les épices douces.

Vision renouvelée d'un caravansérail sur le golfe du Morbihan...

Vision renouvelée d'un caravansérail sur le golfe du Morbihan...



A moins que je sois le seul à ne pas comprendre ?

Pour les 1988, je suis aussi de l'avis que c'est une grande année. C'est pour moi la meilleure de la trilogie 88-89-90.
Mais les quatre derniers Yquem 1988 dont surtout le dernier ne m'ont pas plu.

Les épices exhalées par le Lafaurie dans les conditions mises en images par Nidal ICI , enfin, je suppose.

Vision renouvelée d'un caravansérail sur le golfe du Morbihan...

Je pensais au vin lui-même et à cet autre vin bus à Rochevilaine :

Envoyé par: charlesv (Adresse IP journalisée)
Date: vendredi 24 novembre 2006 17:37:50

Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 1992

Il s'effeuilla doucement.

C'est le vin du temps dilaté, d'une atmosphère feutrée, de convives sereins.

Nous avons voyagé sur les rives du Bosphore, un pied dans la culture occidentale (minéral racé), un pied dans la culture orientale (opulence finement épicée).

Il trouve aujourd'hui un équilibre impressionnant, inébranlable à une température de 18° !

L'homme moderne qui court incessamment passera nécessairement à côté et c'est très bien comme cela.

Envoyé par: J Ph Durand (Adresse IP journalisée)
Date: vendredi 24 novembre 2006 18:19:21

Par sa capacité à étendre son parfum dans l'air ambiant, ce Corton-Charlemagne s'impose comme un vin d'atmosphère... celle d'une dégustation sereine, méditative, entre Baudelaire ("Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir") et Lamartine ("Que les parfums légers de ton air embaumé"), entre Debussy et Messiaen.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau

Envoyé par: charlesv (Adresse IP journalisée)
Date: vendredi 24 novembre 2006 20:29:40

"Cette forme de refus ou de soustraction hors de l'Occident n'est ni violente, ni ascétique, ni politique : c'est très exactement une dérive : Aziyadé est le roman de la Dérive." Roland Barthes

Je pensais à cet autre déjeuner automnal à Rochevilaine... www.lapassionduvin.c...

Je pensais au regard tout à la fois ingénu et mélancolique de Nidal.

Je pensais à Laurent et à son amour immodéré de la langue.

Je pensais à La Turque 1990 que nous boirons, entre autres, dans 3 jours dans un autre caranvasérail breton contre tout contre les cités de Surcouf et Roellinger...

Je pensais à une invitation au voyage !