[size=medium]Une bien belle soirée à Bourg sur Gironde en compagnie de Jean-Luc Thunevin avec le groupe LPV33.[/size]
Ce soir,
M. Jean-Luc Thunevin a bien voulu orchestrer une dégustation et présenter quelques uns de ses beaux crus à notre petit groupe... Nous sommes une bonne dizaine autour de la table, Gilles Vives accompagne notre homme et co-orchestre la soirée qui se tiendra au cours d’un repas au Plaisance dans de très bonnes conditions de services. Chaque vin est en effet servis à 16-18°C, sans passage en carafe pour permettre au dégustateur d’apprécier son évolution dans le verre, sans occulter une phase de sa vie...
13 vins nous sont servis étiquette découverte de manière à ouvrir la discussion, le débat même et partager des informations sur les terroirs, les vinifications, les prix etc.
Voici les 13 commentaires
personnels présentant les vins dans l’ordre dégusté.
Deux blancs :
[size=medium]1) Le n°1 de Valandraud millésime 2006[/size]
(le premier millésime commercialisé étant 2003)
- La robe est brillante, cristalline d’un bel éclat, couleur jaune or pâle et d’une viscosité sobre.
- Le nez est d’une belle intensité aromatique, il est riche complexe et élégant, avançant des senteurs citronnées d’agrumes accompagnées de bourgeon de cassis léger, de buis, de noisette grillée et de pierre à fusil. Très joli !
- En bouche le vin présente une bonne attaque offerte par une acidité bien dosée offrant un parfait équilibre sans verdeur ni agressivité, au contraire. Le vin se montre souple mais tendu, il exhibe un joli fruit orné d’un gras généreux bien venu, pour produire un tout qui répond de loin à mes exigences de dégustateur.
Très beau Sauvignon très apprécié malgré sa place délicate de premier...
Noté 17/20
[size=medium]2) le numéro 2 (blanc de Valandraud) 2006[/size]
- La robe est semblable à la précédente.
- Le nez est d’une intensité aromatique très marquée sauvignon, avec une exubérance typique et agréable exposant des parfums plus végétaux. Les arômes floraux de bourgeon de cassis sont ici plus francs, on y retrouve le buis et du citron plus en retrait.
- En bouche, le vin se montre franc et aromatique, l’on perçoit un peu de gras qui offre une certaine souplesse au vin malgré l’acidité certaine. Plus simple que le numéro 1, ce vin apparaît tout de même noble et bien fait.
Noté 16/20
11 rouges :
[size=medium]3) Présidial 2006, Bordeaux[/size]
Majorité Merlot puis Cabernet Franc (70-30)
- La robe est assez sombre, sobre, couleur rubis
- Le nez est sans emphase, assez simple mais agréable et d’une bonne intensité, il présente des fruits rouges bien mûrs sans ornement.
- En bouche, le vin est simple, sans prétention mais là encore bien fait avec un bel équilibre et un fruit presque croquant. La structure tannique est policée, rendant le vin facile à boire ; un vin gouleyant !
Le petit « Bordeaux »
bien fait.
Noté 14/20 mais à considérer dans un autre contexte que celui de l’évaluation « technique »... Un vin de soif, un vin à partager sans complexe.
[size=medium]4) Bad Boy 2005[/size]
- La robe est profonde, elle avance de nombreuses larmes qui viennent se perdre dans un disque rubis.
- Le nez est assez intense, il propose un joli fruit bien mûr auquel se lient des arômes de pain grillé et d’épices.
- En bouche, l’attaque est vive, permise par une acidité importante, la structure tannique est massive, très légèrement astringente, et supporte un vin puissant et concentré mais qui reste cependant « pour la table » et frais grâce à cette superbe acidité étonnante car non introduite par l’analyse du nez qui m’avait laissé attendre un vin plus gras et charnu.
Joli produit
Noté 15/20
[size=medium]5) Bellevue de Tayac, Margaux 2005[/size]
(Merlot, Cabernet Sauvignon, Petit Verdot)
- La robe est profonde, « black », le disque est moyennement épais avec une capillarité marquée.
- Le nez est d’une belle intensité, il développe à la fois des parfums fruités et floraux rappelant la liqueur de fruits rouges et la violette, accompagnés d’une légère vanille et de quelques arômes fins empyreumatiques.
- En bouche, le vin est distingué, il naît doucement pour se dévoiler progressivement en longueur et exprime alors tout son caractère au travers d’un fruit souple et concentré malgré une trame tannique certaine mais ne délaissant pas un toucher de bouche audacieux.
Noté 16/20
[size=medium]6) Clos Badon, St. Emilion Grand Cru 2004[/size]
(Merlot, Cabernet Franc (50-50)
- La robe est profonde, le disque est assez large, la viscosité observable.
- Le nez encore un peu dominé par un élevage certain laisse entrevoir un fruit un peu en retrait.
- La bouche est élégante, elle nous parle du terroir léger de grave et de sable sur lequel est naît le cru, présentant à travers ce dernier une certaine légèreté ou fluidité non dévalorisante et relevée par un choix judicieux d’encépagement au Cabernet Franc qui apporte structure et profondeur. Outre cette structure bien venue, le raisin s’exprime plutôt au travers de fruits rouges, sans côté végétal ni verdeur ; une bonne maturité donc et une expression qui se termine par une assez bonne longueur.
Noté 15,5/20 mais à revoir à la hausse si le nez parvient mieux à se fondre et exprimer tout son fruit.
[size=medium]
7) Virginie De Valandraud 2005, St. Emilion Grand Cru
(Merlot, Cabernet, Malbec)[/size]
- La robe est sombre, rubis avec des larmes généreuses.
- Le nez est élégant, sur les fruits rouges, le graphite, et un café léger.
- La bouche est gracieuse, toute en finesse et élégance, d’un équilibre parfait. Les tannins sont soyeux offrant un toucher de bouche de toute bouté sans la moindre rudesse et où le fruit complexe s’exprime fraîchement à travers des fruits rouges encore. Une gourmandise de dentelle, un réel plaisir et la mise à mort de préjugés bien mal fondés…
Noté 17/20
[size=medium]8) Château de Valandraud 2006, St. Emilion Grand Cru[/size]
- La robe est opaque, au disque fin couleur cerise et à la capillarité certaine.
- Le nez est intense, complexe, s’exprimant via des fruits rouges et noirs, des senteurs d’encre, des notes de torréfaction légères et des épices fines.
- En bouche le nectar est puissant, concentré, il est armée d’une belle acidité et de tannins serrés parvenant cependant à doter le vin d’un touché quasi crémeux. C’est au travers d’un caractère bien mûr sans excès, que le fruit vient apporter une touche d’exotisme et ainsi esquisser un profil enjôleur et charmeur très bien fait, parfaitement bien équilibré.
Rien à dire sinon bravo.
Noté 17,5/20
[size=medium]9) Château de Valandraud 2000, St. Emilion Grand Cru[/size]
- La robe est sombre, riche en dépôt (le vin n’a pas été collé à l’oeuf), le disque est épais, acajou, marqué par l’évolution.
- Le nez est élégant, il s’en émane des parfums tertiaires de fruits cuits, de pruneau, de cacao ainsi qu’une note légère de fumée. Il est ici clairement question de bouquet, bien que le cru ne soit pas si âgé, mais le fruit bien qu’évolué n’apparaît pas comme « passé », bien au contraire.
- En bouche, le caractère évolué du vin est certain, le cru s’est assagi, apaisé mais il « boxe encore », avec douceur et grâce. Le fruit et l’élevage se sont entièrement fondus et sont soutenus par une structure tannique lisse et suave.
Un vin prêt à boire, un beau vin que j’ai apprécié, malgré son côté évolué que je juge un peu précoce… ( ?)
Noté 16,5/20
[size=medium]10) Domaine Calvet-Thunevin, Côtes du Roussillon Village « Les dentelles », 2005.[/size]
- La robe est profonde, couleur encre en son centre, cerise sur le disque.
- Le nez est d’une intensité correcte, il est armé d’un fruité évoquant les fruits rouges à noyaux, la prune fraîche et compotée. Un peu alcooleux également, le nez nous prépare à un cru puissant…
- En bouche, le vin est une bombe de fruit, il est puissant, d’un style quelque peu putassier, Baroque, bref : trop lourd
à mon goût.
Je trouve au vin un léger sucre, mais Jean-Luc Thunevin nous précise alors que les trois vins du Roussillon présentés ce soir, ont moins de 4g/l de sucre ! Les vins sont donc
secs.
Me rappelant les vins Australiens, celui-ci se distingue tout de même par une très belle acidité (heureusement !) et un gras généreux qui mêlé au croquant des fruits peut être la cause de cette sensation sucrée erronée.
Je passe à côté du vin, je le trouve bien peu digeste, cette lourdeur dont il souffre est aussi causée par la place de ce cru en fin de dégustation… Une série difficile (pour moi bien sûr)
Noté 14,5/20 (à revoir)
[size=medium]11) Domaine Calvet-Thunevin, Côtes du Roussillon « Hugo », 2004.[/size]
- La robe est opaque aux reflets couleurs cerise et au disque fin.
- Le nez est d’une bonne intensité, il rappelle le précédent avec un peu plus de puissance il exprime donc les fruits rouges à noyaux, la prune fraîche la cerise noire et les fruits cuits au soleil.
- En bouche, le vin est là encore une bombe de fruit, puissant et putassier, je le condamne comme « les dentelles » à cause de sa trop grande lourdeur…
Je passe là encore à côté du vin, cette lourdeur est reproduite. Une série décidément bien difficile…
Noté 14,5/20 (à revoir... plus frais?)
[size=medium]12) Domaine Calvet-Thunevin, Côtes du Roussillon Village « Les trois Marie », 2004.[/size]
3000 pieds hectare ; 8 hectolitres hectare
- La robe est opaque aux reflets rubis et au disque très fin.
- Le nez est d’une bonne intensité, je le trouve distingué il me parle de liqueur de fruits rouges et noirs, d’herbes sèches aromatiques, et est armée de fraîcheur (ouff).
- En bouche, le vin est là encore une bombe de fruit, mais sans la lourdeur assassine des deux premiers. Le nectar est en effet soutenu par l’association d’une bonne acidité et d’une fraîcheur indispensable, fondamentale pour dresser ce fruit riche, onctueux, gras, croquant, bref, monstrueux.
Une gourmandise presque qui j’en suis sûr aurait été mieux perçu en début de série…
Noté 16,5/20 (17 ?)
[size=medium]13) Domaine Calvet-Thunevin, Maury 2004. (dégusté le 24-06-2008)[/size]
- La robe est opaque le disque très fin.
- Le nez est de bonbon au fruit, il raconte des histoires de tarte aux prunes et de cerise cuite mettant l’eau à la bouche.
- En bouche, le vin présente une belle structure avec quelques tannins sans trop d’astringence. Du sucre vient nous titiller les papilles mais sans une réelle lourdeur cette fois-ci, allez savoir pourquoi celui-ci je l’aime… ( ?).
Un vin de gourmandise, un vin d’apéritif ou de dessert rappelant les Porto Vintage, mais nous français, les connaissons nous vraiment… ? (lol)
Noté 16/20
Une très agréable soirée qui a commencé à l’ombre d’un arbre en terrasse et qui s’est prolongée par de jolis vins, de niveaux et de styles différents mais de qualité!
Une rencontre fort sympathique avec Jean-Luc Thunevin, des discussions sans tabou, libres et enrichissantes, drivées par un homme d’une grande culture, amoureux de son travail et aux qualités humaines à faire pâlir bon nombre de propriétaires...
Tous mes remerciements,
Cordialement,