Quelques impressions succinctes sur les bouteilles ouvertes à l'occasion de l'anniversaire de ma seconde fille ce samedi. Je passe sur un Champagne sans grand intérêt pour retenir la cuvée FRV100 de Jean-Paul Brun, assez riche en sucre, à servir très fraîche, mais pauvre en alcool ce qui permet d'en boire sans modération. C'est toujours d'un fruité remarquable, d'une grande buvabilité, plaisir simple mais ô combien agréable.
Le Riesling Hugel Vendange Tardive 1990 était de belle qualité, avec très peu de sucres résiduels, un nez typique du cépage, de belle maturité, avec également un petit côté encaustique. Très bel équilibre, quasiment sec, soutenu par une belle acidité. Beau vin.
J'ai placé Rayas 2002 comme premier rouge au vu de la faible réputation du millésime, mal m'en a pris, car c'était le meilleur vin de la série... Certes, ce n'est pas très coloré, on pourrait presque le prendre pour un rosé, mais quelle élégance, tant au nez qu'en bouche, quel équilibre, quel plaisir immédiat !
Il a presque mis sous l'éteignoir un pourtant beau Grange des Pères 2002, qui se présentait quelque peu renfrogné, dans une phase un peu austère, mais tout de même lui aussi étonnamment bon pour le millésime et avec encore un beau potentiel.
Musar 1993 a, tout comme Rayas 2002, fait l'unanimité, par son côté flamboyant et ouvert, très complexe au nez, soutenu par un peu de volatile, avec une bouche de très belle longueur et d'un équilibre sans reproche. Très beau.
Petite déception par contre avec le Château de Beaucastel 1988, assez nettement inférieur au 1983 bu il y a quelques mois, qui se présente encore aujourd'hui d'une façon très austère, droit comme un "i", plus mourvèdre que grenache, ce qui n'a pas empêché que la bouteille se vide elle aussi assez rapidement, preuve que soit nous avions très soif, soit sa qualité n'a été qu'amoindrie par la forte concurrence.
Pour finir la soirée, en guise de petite gourmandise, un Pinot Gris Rotenberg SGN 1993 de Zind-Humbrecht, très riche, fortement marqué par le botrytis, et qui aurait été parfait avec un chouia d'acidité supplémentaire. Certains invités ont calé à ce moment-là, ce qui m'a permis de finir la (demi) bouteille tranquillement...

Luc

Ça c'est de la série Luc!

Ce qui est fou avec Rayas, c'est que même dans un millésime "faible" il fait vaciller les autres bouteilles!
c'est toujours le même scénario! et dire que je n'en ai même pas une seule bouteille

Musar, par contre pour moi c'est mon choc culturel de l'année! J'adore ce vin!
Mais, je n'ai que du 1998. (Plus pour longtemps)

Décidemment, tous les prétextes sont bons pour se faire plaisir !
Belle série Luc !
Hum, ça promet pour les CdnP 98 ! ... -

Olivier

je crois savoir d'où viennent ces beaux alsace....
Hugel VT, c'est vraiment bon.

Bonne anniversaire à ta fille, Luc.

Belle dégustation éffectivement, avec Rayas égal à lui même, c'est un vin qui m'impressionne à chaque dégustation.

Olivier,

C'est 1988, le Beaucastel dégusté.

Quelques réponses en vrac avant de partir quelques jours en Alsace :

Effectivement, Rayas reste pour moi au-dessus du lot, je ne me rappelle pas d'avoir été réellement déçu par ce vin, quel que soit le millésime.
Pour Beaucastel, c'est bien le 1988 qui a été dégusté, pas le 1998.
Les 2 vins d'Alsace proviennent bien d'un lot acheté chez un LPVien que je remercie encore, toutes les bouteilles dégustées jusqu'à présent étant parfaitement conservées.

Luc

idem pour moi Luc. qu'il en soit encore remercié ici.

Ce qui est amusant avec les vins d'Hugel, c'est qu'avec le temps, les Vendanges Tardives paraissent presque secs. J'adore ces vins.

J'ai aussi un amour particulier pour Rayas, du fait de son caractère bourguignon pour un CdP.

Très belle série.

Un peu buveur d'étiquettes ????
Pourquoi pas, si c'est bon ?

Ce qui est amusant avec les vins d'Hugel, c'est qu'avec le temps, les Vendanges Tardives paraissent presque secs. J'adore ces vins.

Moi aussi depuis un certain Yquem 1929 chez marc Veyrat avec Jean Philippe

Mais n'est ce pas une constante des vins à SR ?

Francois, as tu eu des expériences avec des liquoreux très vieux qui avaient conservé leur sucre ?

Musar au moins ne me semble pas être un vin de buveur d'étiquette, ni Hugel d'ailleurs.
Hugel VT 88 dégusté il y a peu avait aussi très peu de sucre, un peu à la façon des riesling allemands d'après ce qu'en dit notre spécialiste David.
Les vins des autres régions semblent mettre plus de temps pour perdre leur SR, peut-être est-ce lié à leur taux, les VT alsacienne pouvant finalement avoir peu de SR tout en étant VT.

Raymond,
Le plus grand Yquem de ma vie, Yquem 1861, bouchon d'origine (ce qui est important et bien sûr invraisemblable) n'avait aucune caractéristique de vin ayant perdu son sucre, alors que Filhot 1858 presque contemporain avait toutes les caractéristiques du vin ayant mangé son sucre.
Yquem 1900, 1904, par exemple étaient des vins encore très riches, comme un 1881.

Ce n'est donc pas une règle absolue, même si c'est très fréquent.
Dans le cas de Hugel, cela semble la règle. Et ça leur va magnifiquement bien.
Le Hugel Riesling VT SGN 1915 est un des plus grands vins de ma vie.

Enzo,
Je taquine Luc.

Olivier,

C'est 1988, le Beaucastel dégusté.

Sais même plus lire à présent ...

Olivier

Me voilà de retour après un week-end en famille en Alsace (tout de même pris le temps de passer chez Deiss et chez Jean-Paul Schmitt).
En ce qui concerne ces VT qui si goûtent presque comme des vins secs, on me faisait remarquer au domaine Marcel Deiss qu'à l'époque, beaucoup de VT (surtout en riesling) ne contenaient que très peu de SR au départ, la limité légale pour produire une VT étant à 13° ou 14° potentiels. C'est surtout vrai sur les terroirs de Ribeauvillé et Riquewihr ou les raisins sont gustativement mûrs à 13°, ce qui n'est pas le cas du côté de Bergheim ou produire du vin à base de raisins véritablement mûrs entraîne quasi inévitablement la présence de sucres résiduels. Si la sensation sucrée peut effectivement diminuer, à l'analyse, on m'a confirmé que le sucre était toujours bien là, dans les mêmes quantités.

Luc