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LE FESTIN D'ANNE et BENJI

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LE FESTIN D'ANNE et BENJI a été créé par Loup

Bonjour à tout le monde.

Invitation oh combien aimable de Benji et d’Anne en terre Dordognote, ce samedi de la Saint Alphonse.
L’aventure s’annonçant peu risquée et le climat clément, l’ami Ju, bronzé, grandi et encore mis en valeur au bras de Bénédicte, nous rejoint alors avec Odile mon épouse pour un déplacement d’1H30.
Arrivée à bon port comme prévu sur le coup des 19H, mais la météo locale subitement versatile décourage la jeunesse d’une promenade apéritive. Ce sera donc assis que les sens gustatifs et olfactifs seront initialement sollicités. Ensuite, il vaudra mieux profiter du prie-Dieu mis à disposition.

La Grande Dame 1990 de Veuve Cliquot-Ponsardin:
Un joli cadeau de mariage sacrifié sur l’autel du bon goût. La grande cuvée ne présente aucune exagération de fines bulles en offrant par ailleurs une robe d’un jaune vif et soutenu, point décati. Le nez s’exprime sans ostentation, avec élégance cependant, sur de subreptices notes à peine miellées. C’est en bouche à mon avis que le vin est le plus disert. Sans agressivité, les bulles emplissent avec douceur le palais. Le goût de miel se confirme et fusionne avec la saveur d’agrumes. C’est le terme d’harmonie qui caractérise le mieux ce grand Champagne.

Avec bienveillance nous négligeons la vide bouteille et le plat exempt de gougères pour prendre place à table.

Saint Jacques sur risotto safrané et espuma de truffe.
Abeille de Fieuzal 2005, Corton Charlemagne 2000 de Bonneau du Martray et Hermitage blanc 2001 de Gérard Chave.

- L’abeille ne ressemble à mon avis à rien de ce que je fréquente et apparaît donc mystérieuse sinon exotique. Robe jeune classique mais le nez est déroutant de parfums inhabituels. J’y discerne des notes légèrement cartonnées de papaye, mais d’autres aussi d’ananas, de silex et galets chauffés. La bouche est plaisamment austère et complexe. Cistercien ?
- L’Hermitage 2001 de Chave sans être exubérant témoigne de qualités manifestes. Son origine n’est pas facilement lisible en raison (?) de sa jeunesse mais il est évident de classe. Moelleux et vif à la fois, le vin goûteux ne demande qu’à s’alanguir en bouche. Lorsque ce cru sera plus avancé en âge, il y aura certainement là une bouteille fabuleusement équilibrée et envoûtante.
- Le Corton Charlemagne a hélas été banni pour cause de goût de bouchon.

Tournedos Rossigni, pommes frites et sauce « queue de bœuf » venue en 6 heures de temps.
Trotanoy 1982, Don Melchor (Chili) 2003, Vosne-Romanée Clos des Réas 1999 de Michel Gros.

- Le pomerol de couleur profonde offre un élégant nez mûr, de mures, de café de sous-bois. La bouche est à l’avenant, complexe et équilibrée sur des goûts similaires, de prune aussi. Un excellent vin de plaisir et de charme.
- Don Melchor 2003 fait partie de ces vins qui m’impressionnent positivement. Issu pour une large partie de cabernet sauvignon, celui-ci est extrêmement concentré mais ne perd pas une once d’élégance. Foncé de robe et chargé en tanins à peine perceptibles le vin emplit parfaitement et en douceur le palais. On sent que le cru dispose d’un potentiel énorme. Si jeune, le vin est déjà fameux. J’aimerai le comparer à certains alter ego du même type de la vielle Europe, ces si coûteuses et prestigieuses étiquettes.
- Le Clos des Réas 1999 me réconcilie avec les vins de Bourgogne : coloré, plein et gracieux, de grand charme unique. Autant dire que j’ai été enchanté par la complexité et la distinction de ce pinot noir de Vosne malgré sa proximité avec de sérieux champions. Superbe.

Macarons pamplemousse et Petit gâteau au chocolat ( comme chez Pierre Hermé).
Porto Quinta do Comalça Vintage 2003, Monsant (Espagne) Etim “Surrimi” 2005

- Un petit gâteau au chocolat de folie.
- Le porto s’en accommode parfaitement bien sûr, et nous tous, des deux, et avec un immense plaisir. Un porto plein, fort, dynamique mais si doux et si délicieux, si jeune. On vin dont on ne peut que raffoler. Comment résister ?
- Le vin de Monsant 2005 est issu de grenache surmûri comme cela se fait de temps à autres en terre ibérique. Très étonnant de croiser une Vendange Tardive comme ça et de cette qualité. Il s’agit plus d’une friandise que d’un vin aux caractéristiques notoires mais cette liqueur de vin possède une individualité certaine.

Ecrire que tout fut bon, à l’exception du Corton Charlemagne serait inapproprié. Les crus les mets, l’atmosphère, les convives, tout a contribué a faire de cette nouvelle soirée, des instants amicaux au sens premier, des moments de gentillesse rares et précieux. Merci.
Nous essaierons de faire aussi bien en décembre lors du retour de Hong-Kong d’Anne et de Benjamin (il n’est pas sûr que nous fassions à 1H du matin comme notre hôte, des éclairs au chocolat pour satisfaire 2-3 perpétuels gourmands). J’espère que les fonds de bouteilles seront secs encore.

Salutations à toutes et à tous. Mes hommages à vous cinq !

Loup.

PR
04 Aoû 2008 16:21 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Une bien belle soirée en effet, un grand merci à nos deux hôtes et à l’équipe en place ! Patrick (Loup) a parfaitement résumé la soirée, tant en évoquant la qualité des crus que la fine cuisine d’une passionnée amoureuse du partage. Un réel bonheur !

Les vins furent tous très grands (sauf le Corton C de Bonneau du Martray 2000 qui nous a présenté une senteur bouchonnée d’exception…)

Je vous présente ici pour commencer, les vins qui m’ont le plus séduit : le trio gagnant.

La grande dame 1990 : un nez superbe de notes briochées, de noisettes grillées, accompagnées d’une pointe chocolatée qu’Odile saura nous faire apprécier. La bouche suivant cette introduction sensorielle n’affaiblit en rien la note finale alors juste envisagée, bien au contraire. Le vin se montre d’une finesse et d’une race notable où une bulle élégante vient finement caresser nos gourmandes papilles. Très équilibré et plein de charme, le vin ne souffre aucunement de quelque note évoluée, il reste jeune de par son expression, et réellement distingué. Un grand champagne à parfaite maturité !
Noté 18/20

Hermitage blanc de Chave 2001. Un grand vin blanc qui se trouve selon moi dans un tournant de son évolution. Ni juvénile, fougueux ni évolué, assagi... Cette ambivalence a mis à mal notre analyse...
Le nez est élégant, il déploie des senteurs d’agrumes, tel le pamplemousse, ainsi que de discrètes notes maritimes. En bouche, le vin se montre puissant et racé, il offre un gras généreux qui lui confère un toucher presque visqueux où l’acidité selon moi souffre d’un petit manque. La finale puissante et longue, encore un peu chaleureuse laisse espérer un très grand vin.
Belle cuvée noté 17,5/20

Trotanoy 1982 : un vin abouti, un grand régal.
La robe me marque aussitôt, de par sa pureté et son éclat. Acajou, elle présente un vin évolué mais sans faiblesse.
Le nez d’un intensité et d’une élégance folle exhale des senteurs de terre humide, de truffe et de fruits cuits mais sans emphase. L’annonce olfactive est grande, elle délecte à elle seule, et laisse espérer beaucoup de la dégustation imminente.
En bouche, le vin nous charme tel un doux poème. C’est très grand ! Les tannins sont d’une race emblématique et le vin sait lier grande finesse et intense expression, mariage trop rare et signature de grande qualité.
Emouvant, un montre noté 18,5/20 qui fit l’unanimité (en aveugle bien sûr!), et qui conforte mon intime prise de position à son sujet : certainement le premier Pomerol...

Encore un grand merci, et à très vite !
04 Aoû 2008 19:28 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Beau festin en effet ...

Un petit rebond : www.lapassionduvin.c...

Je retourne à cette quinta fin août ...
05 Aoû 2008 15:13 #3

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Réponse de oliv sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Joli tableau toujours aussi bien raconté!

Est-il possible d'en savoir plus sur "la sauce « queue de bœuf » venue en 6 heures de temps" ?
Cet intitulé interpelle autant mes papilles que mes neurones !(:P)
05 Aoû 2008 18:05 #4

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Réponse de Loup sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Oliv.

Je suis navré de ne pouvoir en dire beaucoup plus. Si Anne et/ou Benji lisent ce post, peut-être apporteront-ils quelque complément d’information (?)

Sans savoir précisément ce qu’a pu représenter ce travail, je devine une indispensable patience pour décortiquer la queue de bœuf. Le souhait d’une cuisson douce et longue aussi. Certainement quelques morceaux de foie gras et des épices « compatibles ».

Et bien sûr, de la passion, de l’amour. Et un résultat fameux.

Loup.

PR
07 Aoû 2008 14:27 #5

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Réponse de Benji sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Cher Loup,

merci pour ce magnifique compte-rendu qui flatte les hotes que nous étions - en particulier la cuisiniere car mon role a été somme toute bien limité - et donne sans doute une dimension supplémentaire a cette soirée.

Sans plus attendre, voici un éclairage sur la sauce. Elle est tirée du recueil de gande cuisine d'Alain Ducasse. La recette est celle des Rossini mais toute une partie consiste a obtenir ce jus de boeuf corse. Il s'agit de rotir la queue de boeuf et le plat de cotes, préalablement dénervés et dégraissés, a la maniere d'un roti (durant 2 heures), puis de mouiller avec du jus de boeuf (normal) et laisser mijoter pendant 4 heures a 100 degrés en tournant de temps en temps. A noter que Ducasse utilise une cote de boeuf mais que Anne a employé du filet, pessentant la délicatesse du Pomerol qui serait servi et dont elle ignorait pourtant le pedigree et l'age.

Pour en revenir aux vins, Trotanoy etait tout a fait magique, avec ce qu'il faut de poétique et de terrien a la fois pour nous rappeler que parfois un breuvage nous fait cottoyer les cieux. Nous avons gardé les pieds sur terre et vidé la carafe prestemment. Le Chave etait bon mais a mon sens il lui manquait une dimension supplémentaire, sans doute faute de l'avoir attendu davantage. Ouvert a 16h30 pour le soir, le fond de carafe était magnifique le lendemain et encore plus beau le surlendemain alors que j'avais negligé de rincer la carafe ;-)

Quant a Etim, je trouve qu'il accompagnait a merveille le dessert, et que, compare au Porto que nous avions gouté seul quelques jours auparavant et qui nous avait charmé, l'espagnol semblait d'un meilleur équilibre a ce stade avec une vraie continuité entre fruit et alcool (16 degrés).

Merci de tout coeur d'avoir été des hotes si parfaits, l'expérience est a renouveler sans aucun doute!

Benji
11 Aoû 2008 01:05 #6

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Réponse de Loup sur le sujet Re: LE FESTIN D'ANNE et BENJI

Salut à toi Benji et merci pour ces recommandations culinaires.

En constatant la météo de la semaine dernière sur Hong-Kong on comprend mieux ce que représente un taux d’humidité élevé. Si tu y rajoutes quelques larmes de tristesse, ça devient carrément invivable. Mais alors, qu’est-ce qu’il se passe ? Allez zou, comme le disent les dragons chez toi, une bonne bouteille et il n’y paraîtra plus (mais dégustes en toutefois autant que nécessaire, c’est un sage conseil).

De l’autre côté du monde, une pause gastronomique s’impose avant de bien possibles agapes en septembre avec quelques dévoyés d’ici. Programme chargé ( Côtes de Bourg, Quinté Sens, et autres badinages dont les coupables ne veulent rien dire, ces scélérats …). Des sacrifices qui font que les kilomètres du lendemain deviennent un peu plus longs, les baskets plus lourdes, les réflexes moindres. On arrive heureusement à concilier le tout !

Pour votre retour (en décembre ?), dégustation de cette bouteille, de ce cru spécial, et de ces autres, curieux, dont certains sont décrits sur LPV. Mais …, scélératisons ! En tous cas, nous sommes d’ores et déjà contents de renouveler l’expérience à domicile. Le crève-cœur sera de ne pouvoir recevoir tous ces gentlemen que tu connais pour ce troisième tiers-temps.

Ceci dit Benjamin bien à toi encore et à Anne évidemment, dont nous gardons tous un adorable souvenir.

Patrick

PR
12 Aoû 2008 09:06 #7

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