Le
Riesling truc machin chose est digne d'une plate-forme pétrolière, tant par ses notes d'hydrocarbure que sa largeur. Un bel équilibre (avec 8% d'alcool) une fois passé le côté pétrolé, mais j'ai de la peine quand ces arômes sont si intenses.
Le
Chablis avait un nez végétal, sur le bouillon, une bouche quelque peu fuyante et un manque certain de nerf et de caractère. Je le reverrai prochainement (cette semaine avec le reste de la bouteille, puis sur une autre bouteille qu'il me reste en cave).
Le
Noëls de Montbenault présentait un nez oscillant entre sec et moelleux, du gras (Yves l'a décrit comme botrytis, à juste titre), avec une touche d'agrumes. La bouche est résolument sèche, peu expressive à ce stade, avec une finale métallique qui nous a interpellé.
Je l'ai regoûté ce soir (sous Wine Preserve depuis samedi), il n'a pas gagné en coffre et en équilibre et semble s'éteindre petit à petit. Pas une super bouteille en ce qui me concerne.
Le
Meursault Perrières était sublime. Un nez envoûtant, déroutant, quelque peu animal, avec une touche de laine et des notes minérales sous-jacentes. D'une complexité folle, il déroule à l'aération ses notes beurrés et noisettées. Grand.
La bouche impressionne par sa largeur et son amplitude. Un vin au superbe équilibre, long, gras sur une finale aux notes de beurre frais. Un grand vin que j'ai adoré.
La
Cuvée Halinard m'a plu par son côté franc et direct, tout en finesse. Un beau nez fruité avec des notes de rose fanée. Une bouche franche, avec de la tension, une acidité porteuse et un équilibre où l'élevage est superbement intégré.
Le
Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes présentait un nez mur, complexe, concentré, sur la rose fanée. Un bouquet remarquable charme et de netteté.
La bouche est superbe, sur les fruits noirs, avec des tannins fins, de la tension et une longueur remarquable. Un grand vin qui se goûte très bien actuellement.
Le
Gevrey-Chambertin Coeur du Roy a été mon préféré de la série. Un nez compact, certes moins ouvert que celui du VV, mais tellement complexe, en couches, avec une profondeur et une largeur plus importantes.
La bouche suit dans le même registre, avec des tannins d'une qualité remarquable, une finesse et un toucher de bouche des plus grands et une complexité naissante. Très, très long en bouche. Un vin à attendre mais si vous l'avez en cave, sachez que vous tenez là une grande bouteille.
Regoûté le dimanche soir, il s'était ouvert quelque peu, ce qui a confirmé l'étoffe de champion que ce magnifique vin possède. La finesse, l'équilibre la longueur, la profondeur, tout y est. Mon vin préféré de la soirée.
J'ai zappé mes commentaires sur la
Grange des Pères 2004 car j'étais aux fourneaux, mais je me rappelle d'un vin tout en finesse et en délicatesse. Il m'a plu.
Le
Jadis 2005 avait un bouquet sur la mûre confite, la guimauve, le chocolat blanc. Aguicheur à souhait, il avait certes une touche volatile, mais qui personnellement n'était pas au seuil de celle que j'avais rencontrée sur le 2002.
La bouche présentait des notes de réglisse, de fruit acidulé, avec un belle fraîcheur et des tannins de qualité.
Une joile bouteille dont il me reste encore la moitié. Je le regoûterai dans la semaine.
Le
Guigal 1998, après un 1e bouteille bouchonnée, était sans intérêt, avec un nez discret, une bouche lâche et fondue. Indigne d'un CNP.
Le
Mont-Redon 1998 présentait un bouquet plus profond, ou le Grenache semblait mieux s'exprimer, mais aussi une petite touche de barrique.
La bouche était compacte, avec un bel équilibre. Un joli vin.
Le
Clos des Papes 1998 était le meilleur de la série, avec un peu plus de tout, mais surtout une belle finesse et une étoffe plus importante.
La
Nerthe 1998 était le plus moderne du lot, avec un nez sur la vanille et les clous de girofle.
La bouche était résolument moderne et ne m'a pas marquée plus que cela à ce stade de la soirée.
Meyney 1988 présentait un bouquet sur le poivron rouge, le tabac, la fumée, Belle finesse.
La bouche est fondu, à point, avec de beaux tannins et un jolie longueur.
Rebu ce soir, son bouquet a gagné en complexité et s'oriente beaucoup plus sur des arômes tertiaires tels le humus, le cigare, la cendre. La bouche est plus fournie, gagnant en largeur et en goût. Beau milieu de palais, rempli et charnel, découvrant une longue finale d'un vin à maturité. Longue finale. Ce vin est très bon et la bouteille meilleure que ce que je pensais le 1er soir.
En comparaison directe,
Calon-Ségur 1988 présentait samedi un boquet en dedans, sur le poivre blanc et le bouillon.
Sa bouche était plus tannique, mais également plus étriquée. Il me semblait avoir un problème, tant les bouteilles précédentes m'avaient marquées par leur classe et leur finesse.
Rebu ce soir en parallèle avec Meyney, le bouquet s'est amélioré, prenant des notes de cendre froide, de fruits noirs, mais gardant un côté poussiéreux et brouillon.
La bouche est certes large et juteuse, mais n'arrive pas à équilibrer largeur et longueur. Elle manque aussi de finesse et de toucher.
Cette bouteille n'est pas représentative du cru / millésime.
Les
Carruades 1988 étaient superbes ! Un nez puissant, intense, sur le tabac, la boîte à cigares. Belle complexité aromatique.
La bouche est fondue à souhait, avec des tannins de qualité, une légère acidité porteuse et une superbe finale. Un grand vin. Dommage que ce soit un 2e vin sinon il aurait sûrement encore été meilleur
.
Ducru 1989 m'a semblé souffrir de passer après les Carruades. A sa décharge, je lui trouvais un petit côté liégeux qui me fait penser que cette bouteille n'était pas au top, malgré une bouche franche, fondue et longue.
Finalement
Estrella 1977, s'il n'avait pas la qualité de la bouteille bue à Buenos Aires en 2002, était un joli vin, avec un nez balsamique et légèrement volatil, sur des arômes que j'associe généralement avec le Mourvèdre (sparadrap).
La bouche contrastait avec le nez, plus tendre et fine, et ce malgré un beau fruit mûr et une tension de qualité. Un beau vin que j'ai aimé.
Une superbe soirée effectivement, qui s'est terminée tard ... enfin pour certains
. Le cuistot était fatigué ...