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CR: Dégustation (très) éclectique: Haut Brion blanc, Sine Qua Non, Tirecul..

  • Eric B
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CR: Il est parfois difficile de savoir où l'on doit déposer son compte-rendu. Evoquant des accords mets/vins, j'étais parti sur la rubrique "le vin et la table" (voir repas d'anniversaire entre LPViens ). Par contre, le très beau CR de JUlien qui ne parle que des vins de la soirée me paraît beaucoup mieux convenir à "dégustation éclectiques". Aussi me permets-je de le reproduire ici (car parait(il, certaines personnes ne liraient pas toutes les rubriques...)

"Nous avons passé une excellente soirée, bercés entre mets et crus de haute volée au sein d’une ambiance aux allures fraternelles de plus en plus sensibles.

Si les vins furent de choix et accordés par une main de maître à de subtils plats venant bouleverser nos sens, ces mariages fort habiles ont été accueillis et partagés par un petit groupe où il fait bon vivre, où discussions sérieuses viennent s’entremêler à quelques éclats de rire et tapes amicales faisant filer 6h de repas à vitesse grand V.

J’ai failli oublier ma plume ce soir là, manquant d’immortaliser ces instants, mais fort heureusement, la raison revint in extremis et me permit une modeste prise de note que je me permets de partager avec vous...

Dans l’ordre, les vins dégustés :

[size=medium]1) Champagne cuvée MMI de Francis Boulard.[/size]

- Le cru offre une robe aux allures évoluées et charmantes de paille cuivrée où de fines bulles viennent se perdre pour amuser nos petits yeux interrogateurs et brillants, en tout cas concentrés. C’est l’initiateur de la soirée, et quelle soirée !
- Au nez, le caractère évolué que je conférais au nectar vient s’amplifier... Nous évoquons la brioche, la noisette, mais aussi la cire, la marmelade d’orange et peut être une touche safranée. L’intensité est bonne, la complexité aussi, il me tarde de goûter ce vin déroutant pour tenter de le cerner.
- La bouche vient conforter mon orientation vers un vieux millésime. La bulle est très fine, le caractère apparaît évolué, mais sans une once d’oxydation péjorative, plutôt au travers d’allures d’apaisement mêlées à des notes tertiaires délicates.

Je pense alors à un champagne ayant une quinzaine d’années, mais il n’en est rien !!! C’est un 2001 (MMI). Je commence bien la dégustation, et croyez moi, ça n’est pas terminé…

Ce vin porte les draps d’un Krug sans en être, exprimant sa pâte, ou du moins appartenant à la même catégorie de style que ce dernier (l’élevage y est certainement pour quelque chose…). Je présente ce point de vue qui est écouté et apprécié mais non adopté pour des raisons de race et de tension je pense, mais aussi parce qu’il n’a pas la bulle persistante. L’aération en effet lui ôte son effervescence, le faisant alors jouer sur le registre d’un bourgogne plus que d’un Champagne… Ce caractère met un peu à mal la note que « je me dois » de lui attribuer, bousculer entre une impression positive qualitative bien que déroutante et cette bulle absente. Et que dire des 15 années que je lui attribue ??? Je mettrais bien volontiers cela sur le dos d’une incompétence personnelle, mais ce point de vue est largement partagé… Nous cherchons un peu le nom d’un vigneron capable de telles recherches, un vigneron joueur, un farceur ayant bon goût, peut-être un innovateur, un visionnaire ???? Vraiment je n’vois pas…

Noté 16,5/20, c’est là un très bon champagne qui fait sensation et que j’aimerais déguster à nouveau, pourquoi pas à côté d’un K grande cuvée… et en tout cas après une mise en carafe suffisamment délicate pour protéger la bulle mais également suffisante pour le laisser s’ouvrir calmement.

Merci Eric, et merci monsieur Boulard

[size=medium]2) Château Haut-Brion blanc 2000[/size]

- Le nez est d’une assez bonne intensité mais surtout d’une très grande complexité aromatique, déployant des senteurs de cire, de gousse de vanille, d’iode, de champignon fort marquées et de fumée.
- En bouche, le vin se montre très équilibré avec un gras généreux et un caractère très personnel, aucunement caricatural de son appellation, « baladant » littéralement les dégustateurs cherchant en vain son origine géographique...
L’expression du Sémillon a pris le dessus sur celle du Sauvignon, occultant le côté attendu de cassis ou de bourgeon et formant un vin réellement gastronomique ni flatteur ni sensuel mais droit, classe, digne de gourmet.

Un vin intéressant noté 17/20 qui ne ressemble EN RIEN au 2004 dégusté 4 jours avant… Déconcertant !

[size=medium]3) Domaine de Chevalier blanc 1985.[/size]

- Le nez est d’une belle expression complexe et intense, déployant des senteurs fumées et minérales orientant les différents dégustateurs vers un Sauvignon de Loire. Des parfums riche en vivacité, de citron, de champignon, de miel et de cire viennent rapidement se mêler aux précédentes, ainsi qu’une note douce de vanille en gousse apportant gourmandise au cru déjà bien fourni.
- En bouche, le vin exhibe un parfait équilibre où un gras modéré vient se marier à la belle acidité qui le caractérise et le relève parfaitement. C’est donc avec beaucoup de tenue que le vin s’exprime et offre ses avantages et son fruit encore fringant, aux différents invités en admiration, malgré le Haut-brion blanc qui le précède... D’une longueur qui force le respect et d’un charme sans équivoque, le vin se livre sans retenue et vient prendre le dessus du HB pour la majorité des dégustateurs, certainement pour son caractère abouti et pour son accessibilité, en tout cas pour sa qualité et son équilibre.

Noté 18/20 ce vin blanc bordelais est un monument.

[size=medium]4) Pinot noir de l'Oregon "Hollerin M" 2002 de Sine Qua Non.[/size]

- La robe est profonde au disque large et trompe déjà son dégustateur...
- Le nez exhale des odeurs envoûtantes et « faciles » de cassis, de cerise de violette et de chocolat d’une richesse immense me faisant penser à une Syrah...
- En bouche, le vin montre une structure souple malgré l’existence d’une trame tannique certaine qui mariée à une acidité sans faille garantie une belle tenue au vin. Le vin, d’une profondeur insolente et d’un fruit fascinant offre facilement ses charmes ; le terme putassier vole au dessus de la table faisant bondir Eric mais habillant quelque peu le vin des concepts de facilité et d’accessibilité qui le qualifient et que je trouvent bien venue ou en tout cas caractéristiques…

Un très grand vin dans un style charmeur noté 17,5/20

[size=medium]5) Richebourg 1998 du domaine Grivot.[/size]

- La robe est élégante, assez profonde.
- Le nez est très complexe et agit tout en élégance présentant des fruits rouges, des senteurs de fleurs ainsi qu’un certain côté terrien évoquant des odeurs de sol, d’humus et de truffe. Il est un vin qui ne se livre pas facilement mais qui présente ses charmes avec une belle intensité et une grande délicatesse.
- En bouche, le vin s’exprime suivant la logique de l’introduction olfactive, avec un joli fruit introduit dans une finesse et une concentration dont le mariage frôle l'audace. La structure tannique et l’acidité soutiennent parfaitement l’ensemble bâti pour durer mais offrant un réel plaisir aux différents dégustateurs.

Un très grand vin par définition noté 18/20

[size=medium]6) Priorat , Finca Dofi 1999 d'Alvaro Palacios.[/size]

- La robe est sombre et le disque assez fin.
- Le nez est intense, il présentant des senteurs de fruits rouges et noirs à l’alcool accompagnés par une fraîcheur indéniable d’eucalyptus fort bienvenue que de légères senteurs herbacés et aromatiques viennent agrémenter typiquement.
- En bouche, le vin se montre concentré, parfaitement bien équilibré et riche, offrant du fruit et encore du fruit pour séduire son auditoire. La fraîcheur déjà perçue est ici retrouvée et fait de ce vin un grand vin en lui conférant un caractère typique et un côté gastronomique qui n’aurait pas pu exister sans.

Noté 17/20

[size=medium]7) Priorat, Cims des Porrera, 1999[/size]

- La robe est sombre et le disque assez fin.
- Le nez est intense, présentant des senteurs de fruits rouges et noirs à l’eau de vie un peu marquée et toujours accompagnées par cette fraîcheur immense d’eucalyptus si agréable et bien mariée.
- En bouche le cru est souple sans manquer de structure, tendu et concentré, c’est un vin exprimant son terroir qui offre un fruit croquant mêlé à l’alcool sans être pour autant chaleureux. Il séduit sans difficulté les dégustateurs venant se confondre au Finca Dofi qui l’accompagne, déployant la même concentration, le même caractère et la même race.
Issus de terroirs schisteux très proches, et de vignes d’un âge avancé, la similitude n’est pas étonnante.

Nous sommes sur deux grands Priorat Notés 17/20, des vins que j’aime pour des raisons de cœur mais non uniquement…

[size=medium]8) la Vigne perdue de Jeff Carrel[/size]

- Au nez le vin livre des senteurs de fleurs, de cire et de miel un peu déroutantes.
- La bouche est grasse, armée d’une belle acidité, elle évoque le citron et les fruits secs.

Non noté

[size=medium]9) Delphine de Margon 2001 du domaine de l'Arjolle.[/size]

La cacahuète, au nez et en bouche, un vin déroutant, amusant et finalement très lassant. Ça doit être le vin à Rachide… (mouai bof...)

Certainement un souci de lot.

Non noté

[size=medium]10) Monbazillac 2003 de Tirecul la gravière.[/size]

- La robe est or légèrement à tendance cuivrée, grasse et scintillante.
- Le nez étale des fragrances de pêche, de coing et de brugnon avec une certaine retenue cependant...
- En bouche, le vin présente du gras et un sucre sans lourdeur, sur un fruit abricoté expressif et gourmand mais auquel il manque un petit quelque chose...

Je reproche à ce vin une certaine retenue, il donne l’impression de ne pas se dévoiler, de ne pas offrir ce qu’il a, comme un champion qui aurait le mal du pays (ce qui n’était pourtant pas le cas…)

Noté tout de même 16/20, il est un bon vin que je demande à revoir.

Une très belle soirée pour différentes raisons qui associées font de cette dernière une grande soirée.

Bien à vous tous,
Cordialement,

JUlien Alemant"

Eric
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11 Sep 2008 07:26 #1

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J'ai regoûté depuis le Tirecul. Il s'est beaucoup ouvert et complexifié (tu)

(On pourrait me dire que j'aurais pu le carafer avant de le servir. Ca avait été fait, mais la bouteille ainsi préparée a été renversée. Une autre bouteille du même millésime a donc été ouverte "au débotté"...)

Eric
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11 Sep 2008 08:29 #2

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