Convié à déguster ce grand et très rare vin ,(moins de 300 bouteilles produites sur cette année 2000) avec pour suivant un Richebourg du domaine de la Romanée Conti, c’est avec beaucoup d’attentes et d’espoirs de toucher au sublime que je me rends chez mon hôte, un sourire radieux ayant pris place depuis l’après-midi sur mon visage.
Ce grand cru est implanté sur la commune de Chassagne-Montrachet, situés à une altitude allant de 240 à 250 mètres les sols issus du issus du Jurassique (175 millions d’années) sont épais calcaires et argileux.
La superficie du domaine Auvenay est de seulement 6 ares (600m²) pour ce grand Cru; il en découle une production confidentielle.
La bouteille, très lourde laisse voir dans la masse du verre teinté des bulles d’air emprisonnées.
Le bouchon très imbibé nous fait craindre le pire, difficile de l’extraire, il se cassera en deux lors de sa sortie.
Apparemment pas de goût de “bouchon”, le vin se livre peu, tout le contraire du fabuleux Meursault goutte d’Or 2000 bu l’année dernière à la même période.
La crainte commence à poindre , nos sourires se figent légèrement.
Il reste une heure avant le début de la dégustation et nous le passons en carafe, à l’air libre.
La couleur est déjà évoluée, le jaune est éclatant.
Nous profitons de l’attente pour nous occuper de l’ouverture du Richebourg 2000 DRC dont le nez est une caresse, une promesse de délicatesse, une invitation au bonheur.
Nous retrouvons ce Criots 2000 dans nos verres.
Après agitation, le nez s’exprime sur des notes d’agrumes, de léger grillé et d’une pointe miellé.
L’impression de profondeur déjà ressentie sur les vins de ce domaine reste présente ici, la complexité est évidente, l’aération lui est profitable, c’est indéniable.
Les craintes d’une déception s’évanouissent au contact du liquide mis en bouche.
L’expression aromatique en bouche reste extrêmement pure, avec un toucher de bouche exceptionnel comme sur tous les vins de ce domaine.
L’impact minéral et la puissance de ce vin resteront mémorable pour ma part.
La longueur et persistance sont toutes deux au niveau attendu.
Le vin n’a cessé de se bonifier au long de sa dégustation.
Par son évolution dans le verre je pense qu’il gagne à être encore attendu et qu’il sera encore meilleur dans quelques années.
Au final, c’est un vin superbe auquel il manquait un brin de complexité pour être absolument fantastique.
Très belle émotion qui fait oublier sur l’instant qu’un grand seigneur, nous attends patiemment sûr de son fait dans sa bouteille à l’étiquette célèbre.
Je mesure la chance immense qu’il m’est donné de déguster cette bouteille si dure à se procurer par sa rareté et son prix très élevé.
Pour suivre l’excellente bouteille précédente, nous restons dans les domaines mythiques avec cette bouteille.
Le nez sur les épices doux, le vieux rose et les fruits rouges qui se devinaient lorsque j’ai senti le vin à l’ouverture à pris de l’ampleur avec une aération lente et progressive et reste typique des grands côtes de nuits.
C’est vraiment envoûtant tant la classe qui s’en dégage est patente.
La robe est d’un rubis peu intense, évoluée et assez trouble.
En bouche le grain tannique est d’une belle finesse, le boisé exotique est fondu dans cette trame où la pureté des fruits reste remarquable et intense.
Des notes terreuses, de champignons et d’herbes sauvages se marient parfaitement avec le rosbeef cuit parfaitement dans son jus qui accompagne ce vin.
La finale possède une belle allonge.
Vraiment une version très aérienne, tout en finesse et en classe pour ce Richebourg à la touche féminine qui sur ce millésime 2000 semble déjà bien prêt à boire.
Un grand Merci à Alain qui m’as permis d’entrer à nouveau dans le monde particulier de ce domaine mythique.
Je souhaite à tous les passionnés d’avoir cette chance un jour de gouter un des vins de la DRC tout comme pour ceux qui apprécient particulièrement les Blancs de Bourgogne de tremper leurs lèvres dans l’un des vins du domaine D’Auvenay.
Le dernier vin pour conclure cette grande soirée autour d’étiquettes prestigieuses est un Auslese d’Egon Müller du millésime 2006.
Après un passage en carafe de 3H, la robe parée d’ors est d’une limpidité parfaite.
Le nez qui était sur la retenue à l’ouverture s’est considérablement étoffé.
Se déversent des arômes de fleurs, de citron vert mais aussi de poire et de mandarine.
En bouche, l’équilibre est d’une perfection absolue.
La douceur en bouche et la texture angélique sont les prémices du bonheur.
L’acidité est intégrée parfaitement et fait presque oublier qu’on est sur un niveau de sucrosité relativement important.
La finale est interminable et la rémanence sur une pointe citronnée tout autant .
La bouche reste parfaitement fraîche.
La finesse et la classe de ce grand vin s’intègre parfaitement à cette dégustation et la termine de la plus belle des manières.
Très jeune et déjà excellent, il sera dur pour moi d’attendre de longues années pour déguster le 2005 qui s’annonce grandiose.
Alain très peu porté sur les vins liquoreux est conquis, je suis content au travers de ce vin de lui apporter ce plaisir tant ses 2 vins précédents m’ont touchés.