Retour sur Terre en douceurs !
La soirée d'anthologie vécue la veille a laissé visiblement des traces !
Les bananes sont accrochées aux oreilles, les regards sont un peu niais, en version rêveuse et embrumée et je vois des démarches qui semblent encore sur coussin d'air... ()
Les mélomanes nous ont appris que le silence après Mozart, c'est encore du Mozart.
En bon joueur de triangle en orchestre symphogastronomique, je peux vous confirmer que c'est vrai...
Le génie des moments d'exception, c'est qu'ils dépassent le simple instant de plaisir jouissif pour figer dans les mémoires des sensations particulières, des petits bouts de bonheur et d'éternité, comme si de nouveaux horizons s'étaient ouverts, rebattant les cartes des certitudes anciennes et nous rendant tout à coup certainement plus instruits, plus ouverts, plus modestes aussi !
Bon, c'est pas tout ça mais si le bonheur fait Tâche, saurons-nous dorénavant revenir aux joies du quotidien ?
Allo, les Pierrots, il serait temps de descendre de vos Lunes et de revenir sur Terre, y'a travaux pratiques à midi !
A taaaaaaaable !
Chouette... encore ! ()
Oliv
Domaine Cuilleron, Condrieu, Les Chaillets, 2005
Apéritifs divers
Oliv
La robe est fortement teintée, sur le vieil or avec d'étonnants reflets verts.
Le nez est terne, fuyant, sur des notes d'alcool (Cognac) et une pointe qui m'évoque la réglisse (à la vue du vin, ça sentirait presque le bonbon Florent à la violette un peu éventé).
La bouche est grasse, bien trop large pour mon palais (de fillette) et surtout très neutre aromatiquement, à la limite de la platitude.
La finale est ardente, j'ai l'impression d'avoir avalé une bougie dont la flamme me chatouille la glotte !
Trop tard, je pense.
Enzo
Nez d'oxydation, de noix, noisette, beurre, caramel.
La bouche est large, grasse, oxydative sur la noix avec une touche d'abricot.
La finale chauffe un peu trop car le vin manque d’énergie et sèche la bouche.
Il a surement été bu trop tard sur cette bouteille et me confirme que les Condrieu évolués ne sont pas à mon goût. A noter que l'aromatique du fond de verre faisait Condrieu plus classique.
Assez Bien +/Bien.
***
Euh, Al', t'as pas une boite de sardines en rab'... ?
***
Domaine Marc Colin & Fils, St Aubin Premier Cru En Rémilly, 2010 &
Domaine Vincent Dauvissat, Chablis, 2005
Lotte à l'américaine
Domaine Marc Colin & Fils, St Aubin Premier Cru En Rémilly, 2010
Oliv
La robe est jaune paille, assez jeune.
Le nez est chablisien à fond les bannettes, sur des notes de croute de fromage, de miel, avec une petite pointe d'allumette et un fin grillé.
La bouche est très agréable, portée par un ensemble gras et néanmoins frais, d'une belle patine.
Le vin est bien structuré et propose des goûts un peu évolués qui tirent presque sur la cire.
La finale est large sans tomber dans le massif, portée par de jolies amers et une belle énergie.
C'est très bon !
Un chablis très sympa ! Un premier cru de 2005 peut être ?
Comment ça, non ?
Enzo
Le nez est évolué sur la croute de fromage, la crème, anisé, le mousseron, les agrumes, il fait très Chablisien d'un vin de 10 ans. Joli nez.
La bouche est fraiche, tendue avec un joli gras et une certaine largeur.
Des arômes de fougères s'expriment avec des touches végétales non prégnantes et une longue finale crémeuse et fraiche rendent ce vin vraiment bon.
Oh surprise à la levée de la chaussette tant ce vin est évolué et atypique. Est-ce une évolution trop rapide, un problème de bouteille? Toujours est-il que j'ai trouvé ce vin très bon.
Très Bien.
Domaine Vincent Dauvissat, Chablis, 2005
Oliv
La robe est jaune paille.
Le nez est curieux, marqué par une pointe éthérée et une note qui m'évoque un boisé un peu marqué. En l'état c'est peu causant.
Regoûté sur le fromage, le vin s'est ouvert et épuré, offrant alors (une fois l'étiquette découverte...
) des notes nettement plus évidentes de chablis, sur la coquille d'huitre et les fleurs blanches.
La bouche va suivre le même parcours. Avant aération, elle se présente très fermée, sur une attaque citrique qui lui donne trame et allant mais qui manque d'expression aromatique et qui semble très en dedans, manquant un peu de chair.
Deux heures d'aération et quelques degrés en plus révèlent un ensemble bien plus détendu, qui a gagné en volume sans perdre son agréable fraicheur et son côté salivant et aérien.
La finale est à ce titre très agréable et claque sur le palais !
Moins évident que son partenaire de table, ce Puligny !
Comment ça, c'est pas un Puligny ?
Enzo
Le nez est plus rond, moins typé, très jeune avec une touche de vernis qui partira à l'aération, de poire, de fruits jaunes. Au réchauffement dans le verre, le côté Chablisien apparaitra avec une note de miel.
La bouche est très grasse, de beau volume mais est assez marquée par des notes citronnées de vin très jeune. Du coup cela fait simple, presque citrique, mais avec une belle persistance finale.
C'est un vin que j'ai bu de nombreuses fois et c'est surement la bouteille la plus jeune que j'ai bue. Elle aurait eu besoin de plus d'aération.
Bien +(+).
***
Au bout de la table, j'en vois un qui a l’œil qui frise en nous laissant déblatérer nos certitudes de cadors de la dégustation !!
Damned, c'est carrément pas bon signe, ça............
"Change de slibard, Gunthard", seule Sylvie dira "non, le premier, je le vois pas en Chablis" alors que les ceintures noires étalaient leurs certitudes étayées par des centaines d'heures de tatami dégustatif...
Je rejoins le club désormais fameux
des bravaches qui doivent changer de métier
...
Sortir un St Aubin 2010 qui goûte comme un Chablis de 10 ans d'âge et un Chablis 2005 qui se boit comme un Puligny 2007, je connaitrais pas le sérieux du GO, je le soupçonnerais de nous avoir monté un plan vicelard, le genre à voir s'effondrer quinze ans de crédibilité si chèrement acquise !
***
Et crac, à l'aveugle et sans coquille, ça pique au niveau de l'ego !
***
Le plat est délicieux, un grand classique de la maison.
La sauce répond très bien à la jolie matière du St Aubin, un peu moins à l'acidité plus prégnante du Chablis.
Mais mince, y'a un siphonneur de casseroles qui m'a piqué ma place en cuisine ou quoi ?
Y'en a déjà plus...
Je vous préviens, je vais finir par sévir !
***
Domaine Jamet, Côte Rôtie, 1999 &
Les Cailloux, Châteauneuf du Pape, 1998
Foie gras poêlé, œuf poché, tagliatelle aux poireaux (et truffe virtuelle du sanglier)
Domaine Jamet, Côte Rôtie, 1999
Oliv
La robe est sombre, très peu évoluée.
Le nez sent la syrah d'école*, sur l'olive noire, le laurier, la mûre avec une belle note fumée. C'est très puissant et surtout très jeune, presque primaire !
La bouche attaque sur une acidité puissante, avec une matière juteuse et très énergique. Les notes végétales sont assez marquées, un peu comme sur
la 2004 du Réveillon
. La bouche se révèle très tendue avec une pointe monolithique dans son expression et des tanins encore fermes qui me laissent à penser que ce vin doit encore vieillir pour trouver un point d'équilibre plus avenant.
La finale est encore un peu ferme quoique fort longue.
C'est très bon mais ça doit pouvoir le devenir encore plus en gagnant en fondu et en complexité aromatique.
Enzo
Nez d'olive noire, de lard fumé, mentholé, avec une touche de végétal.
Joli nez qui fait encore très jeune et archétype de son appellation. La bouche est fraiche, droite, de volume correct avec une touche végétale que j'aime. Le vin joue plus dans la droiture et l’élégance avec une certaine austérité, que dans la richesse et la densité. Assez persistant en finale.
Au vu du millésime pour le domaine, j'avoue rester un peu sur ma faim, le vin manquant d'un petit quelque chose au niveau matière, mais ça reste très bon quand même.
Très Bien (+).
* Parait que l'Enzo aurait goûté
la version Syrah d'égout
lors de son passage au marché d'Ampuis...
Oui, je sais, je sors... Mais j'peux finir mon assiette, avant ?! :)o
Les Cailloux, Châteauneuf du Pape, 1998
Oliv
La robe est évoluée, assez claire, sur un grenat roussi transparent sur l'extérieur du disque.
Le nez est un peu chafouin, perturbé par une pointe vernis et un côté un peu fruit cuit qui m'évoquerait presque un début de fatigue.
Que nenni en bouche où le vin propose une suavité redoutable, tout en douceur et en équilibre.
Le vin est d'une grande rondeur confortable, sur des goûts de fraises épicées bien rafraichis par des notes mentholées et une acidité de bon aloi.
Le bouche est pleine, charnue mais sans aucun excès de rondeur ni chaleur qui déplait tant à mon pdf habituellement.
La finale est longue et marquante, laissant de jolies saveurs fruitées (compote de fruits) en bouche.
C'est super bon !
Enzo
Nez d'épices douces avec une touche de pomme, balsamique et aussi animale.
Le nez n'est pas complétement net, touché par un peu d'oxydation j'ai l'impression, et très loin du niveau de celui bu au jour de l'an.
Par contre la bouche est aussi diabolique que celle bue récemment, classique des très grands Chateauneuf dans un style à la Bonneau.
Elle est large, dense, ultra gourmande, sans aucun alcool perceptible. La suavité est immense et le vin emplit le palais de ses saveurs.
Très long sur le coulis de fruits noirs et les épices douces.
Sur cette bouteille, Très Bien +/Excellent.
***
Aaaaah, ouf, l'honneur revient avec les rouges, ça renifle bien la Côte Rôtie et le Châteauneuf, nos petites affaires !
Rigolo de retrouver deux domaines que nous avions croisés en l'absence d'Alain et du Châ
lors des fêtes de fin d'année
!
La bouteille des Cailloux est un peu plus évoluée que lors de notre dernière rencontre mais reste vraiment un superbe vin.
Et je vous dis pas le plat !! :
On peut pas vraiment hurler à la famine après 3 jours pareils mais pourquoi que y'a jamais de rab' dans les assiettes des copains ?!?
Sont fatigants, je vous jure, à tout finir comme ça... Et ça se dit des amis ?!
Mais le pire, c'est qu'il manquait la touche du chef qui s'est fait doubler par une saleté de suidé qu'est venu faire son marché en produits de première qualité pile quand on l'attendait pas !
J'aurai ta peau, sale voleur de rabasses !
Ah nom di djiou, il a de la chance que j'ai pas eu deux RTT à prendre et un gourdin à clous pour aller lui savater sa tronche à ce merde de merde de saleté de cochon sauvage voleur de truffes, moi je vous le dis ! Nan mais qu'est ce que c'est que ces manières !!
Car manquait vraiment que la râpée de truffe pour que ce plat soit une extase absolue !
On enrage encore...
Mais gaffe à ton groin et ton cuissot, sale fouisseur qui groiiiinke, maintenant que t'es farci à la truffe, je suis deux fois plus motivé pour avoir ta peau !
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Domaine Macle, Côtes du Jura, 2009
Tomme de Montagnon, Morbier, Cusiè Chataigne & Tabac, Comté vieux, Brebis de Savoie
[size=x-small]Euh, vous divisez juste le plateau d'hier par 3 niveaux quantités... j'ai eu un creux cette nuit !
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Oliv
La robe est dorée, bien brillante.
Le nez est fin, attaquant sur la pomme pour s'ouvrir sur des arômes de noix puis de peau d'orange.
La bouche attaque lentement, sur un côte rond et avec une acidité assez peu saillante.
Puis dès le milieu de bouche, le vin prend son essor pour tapisser le palais et offrir un ensemble aromatique d'une belle ampleur.
Le vin est agréable, un peu replet en l'état mais s'accorde très bien avec la tomme et le brebis.
La finale est longue et d'une grande fraicheur, appelant à se reservir avec une grande facilité.
Très bon !
Enzo
Nez de noix, d'épices et une touche de pomme à l'aération.
La bouche est fruitée, jeune, avec une tomme de Montagnon diabolique elle excelle dans l'accord.
C'est gourmand, oxydatif mais sans excès pour moi et très bien équilibrée sans perception d'alcool.
Bonne persistance finale assez primaire aromatiquement et sur la noix.
Bien ++.
L'horloge tourne si vite et déjà arrive le moment où il faut se dire au revoir.
Chacun est conscient du nouveau moment d'exception que nous venons de vivre, pour les grands vins qui nous ont été offerts, pour les plats délicieux que nous avons partagés mais plus que tout pour le bonheur simple de ces instants vécus ensemble.
Le temps passe, l'amitié se cimente, les souvenirs sont et resteront !
Monique, Alain, les mots en perdent parfois force à être répétés mais en notre nom à tous, tout simplement, du fond du coeur :
merci !
Vivement bientôt !
Les amis, c'est la vie !
Oliv
[size=x-small]Crédit photos :
tackyraccoons.com
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