Saloperie. On y arrivera jamais

Je viens d'apprendre (par sms d'un des vainqueurs) que la finale de ce matin au Château de Pennautier a été remportée par mon ami FX (LPV-BW et CRD-LPV Belgique pour le souvenir...).
Un grand bravo à fx et son ou ses partenaires.
Mes deux autres amis Philippe et Eric (LPV-BW et ex-champions du monde 2013) terminent 5èmes.
Plus de renseignements quand ce sera paru, avec les classement et vins dégustés.

jlj

Salut Jean-Luc,

L'équipe était composée de FX, Dominick et de moi-même.. Je vais essayer de vous faire un compte rendu de la matinée quand Philippe aura publié la liste des vins...Je ferai cela de mémoire...mes notes du concours sont dans la voiture d'un couple d'amis  .... mais sachez déjà...qu'il n'a pas fallu 12 mais 13 vins.. pour établir le classement final..ce que je suppose être une première.
 

écrit:

.... mais sachez déjà...qu'il n'a pas fallu 12 mais 13 vins.. pour établir le classement final..ce que je suppose être une première.

 

J'en déduis qu'il a fallu jouer des prolongations et qu'aucune fesse italienne ne vous a empêché d'atteindre le but 

Bravo en tout cas pour votre performance qui confirme les grandes qualités de dégustateurs qu'ont les belges.
C'est une chance pour LPV de vous avoir, il reste juste à espérer que Luc Eden Hazard Javaux retrouve rapidement le chemin du clavier 

Bravo en tout cas pour votre performance qui confirme les grandes qualités de dégustateurs qu'ont les belges.
 
Entrainement, entrainement et encore entrainement! Le travail finit toujours par payer;;; 

jlj

www.larvf.com/le-cha...

Voici donc les résultats et les vins dégustés.

On n'attend plus que les commentaires des participants.

jlj

Bravo aux vainqueurs ! Par contre j'ai dû rater un épisode : on déguste en trio maintenant ??

Mathieu

Les inscriptions ayant tendance à être inflationnistes, Philippe a ouvert cette année les équipes à deux, trois ou quatre concurrents, en poussant même vers le plus grand nombre. 
Mathieu, nous te prenons avec qui tu veux pour compléter  notre duo berruyer ! 

Jean-Loup 

Les vins n°5 à n°8, tous des assemblages sudistes, ont dû donner du fil à retordre aux concurrents!

Année Covid oblige, le championnat de France 2021 a été fortement perturbé. La qualification pour la grande finale s’est jouée sur une manche unique en juin dernier du côté de Fronton. La plupart des favoris ont pu passer cet écueil et se retrouver le 3 juillet dernier près de Carcassonne pour en découdre et ravir le titre de champion de France 2021. Cette année, nous sommes à 3. Dominick s’étant joint à FX et moi.
Arrivés la veille du concours, nous en avons profité pour approfondir nos connaissances du vignoble de Cabardès en visitant le domaine de Cazaban. La gamme du domaine nous a charmé par sa cohérence. Des vins élégants et bien équilibrés….bref si vous passez dans le coin, je vous le conseille.

Passons au concours. La matinée du 3 juillet nous offre comme cadre le magnifique château de Pennautier. La salle est confortable et nous nous installons pour déguster la première série de 8 vins.

1 effervescent, 3 blancs et 4 rouges sont au programme.
Comme indiqué précédemment, je vais faire succinct, n’ayant pas mes notes sous la main…

 Vin N° 1 :
La robe du vin effervescent est jaune dorée. Le nez développe une aromatique de fruits mûrs, des notes alimentaires (pâtissières) et une pointe oxydative. En bouche, la bulle est fine, agréable. La matière confortable et la finale traçante. Pas vraiment d’hésitation pour nous 3, nous sommes sur un champagne, assez bien réalisé d’ailleurs, qui ne doit pas être de première jeunesse. Pour indiquer le cépage dominant, nous hésitons un peu, l’effervescent présentant une belle vinosité. A l’aération, un côté pomme au four fera son apparition, ce qui nous conduira à indiquer : 

Cépage : Chardonnay
Appellation : Champagne
Producteur (château ou domaine) : Bérêche
Nom de la cuvée : blanc de blancsMillésime : 2009

 Il s’agissait :

 Cépages : Pinot meunier 50%Chardonnay 50 %
Appellation : Champagne
Producteur (château ou domaine) : Laurent Lequart
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2010 

Voilà qui commence bien…mais c’est valable pour la très grande majorité des équipes présentes.

 Vin N° 2 :

La robe est jaune, soutenue, avec quelques reflets verts. Le nez développe des arômes boisés, typés bourgogne, de discrètes notes d’agrumes et de fruits blancs. La bouche est ronde, ample, manque de peps, reste discrète sur les fruits et termine sur des notes d’élevages.Là aussi, nous sommes rapidement d’accords pour évoquer un chardonnay de Bourgogne. Le côté lourd et manquant de fraîcheur nous fait rapidement partir un millésime 2018. Pour l’appellation, ce sera plus compliqué. Dom penche pour la côte de Beaune, FX n’est pas insensible à la côte chalonnaise et moi je vote pour le mâconnais.Après discussion, nous jouons :

Cépage : Chardonnay
Appellation : Monthélie
Producteur (château ou domaine) : Boisset
Nom de la cuvée: /
Millésime : 2018

Il s’agissait :

Cépage : Chardonnay
Appellation : Mâcon Milly Lamartine
Producteur (château ou domaine) : Terres Secrètes
Nom de la cuvée: Clos du four
Millésime : 2018

 Nous mettons pas mal de points sur ce vin, grâce, entre autre au millésime.

 Vin N° 3 :

Ah, le voilà, le vin de la discussion qui n’en finira pas, le vin qui mettra nos nerfs à rudes épreuves et pour lequel nous avons dû faire preuve de beaucoup d’échanges entre nous.
Il a une robe pas très marquée. Le nez est très/trop exubérant pour moi. Sur le bonbon, un côté banane, une pointe végétale et des arômes qui sauvignonnent. La bouche est aussi exubérante au niveau aromatique. Je suis rapidement interloqué par la structure en bouche, qui a côté aqueux, et des caractéristiques des vins de Provence…Mes équipiers annoncent sauvignon, à placer en Loire ou Bordeaux…Je leur dis, que je ne partage pas cet avis. Je tente de les entraîner vers la Provence et propose un rolle. Nous reviendrons plusieurs fois sur ce vin, avec beaucoup de discussions…In fine, ils sont prêts à me suivre en Provence, car ils se rendent compte qu’il y a un truc qui cloche dans ce vin, et que je défends mordicus ma position provençale. Ce que je n’ose pas leur avouer, c’est que si, je suis convaincu par la Provence, je propose le rolle, pour taper large et limiter les risques. Dans la négociation, on pense même jouer sur les 2 tableaux en indiquant un sauvignon en Provence, mais in fine… on laissera le hasard choisir le cépage… et celui-ci donnera le rolle. Donc nous indiquons :

Cépages : Rolle
Appellation :  coteaux D’Aix en Provence
Producteur (château ou domaine) : Beaulieu
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2019

Il s'agissait:

 Cépage : clairette 38% marsanne 31 % ugni blanc 27%
Appellation : Cassis
Producteur (château ou domaine) : Domaine du Paternel
Nom de la cuvée: blanc de blanc
Millésime :2020 

A la pause, on aura appris (et beaucoup stressé) que la très grande majorité des équipes sont parties sur du sauvignon de Loire ou de Bordeaux…De fait, nous sommes une des rares équipes à être partie sur la Provence, ce qui nous rapporte quelques points cruciaux pour la suite.

 Vin N° 4 :

Le dernier blanc de la série propose une robe bien dorée, profonde. Le nez développe des notes de fruits jaunes, un peu de coing, et un côté cire. A l’aération, le vin aura une forte odeur de miel. En bouche, le vin est assez ample et puissant en attaque, mais ensuite la structure est assez plate. Le vin manque un peu de relief; de peps, mais n’est pas désagréable à boire. Au nez, j’étais entre roussanne et chenin. En bouche, le chenin est directement exclu. Dom est de suite aussi sur de la roussanne, et FX acquiesce. Après, avec son côté très miel et son déficit de relief dans la longueur, nous ne le voyons pas en Rhône ou Languedoc, mais en Savoie. De fait nous répondrons :

Cépages : Roussanne
Appellation :  vin de savoie, chignin Bergeron
Producteur (château ou domaine) :  Pascal et Annick Quenard
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2018

 Il s’agissait :

Cépage : Grenache 50 % roussanne 50 %
Appellation : Châteauneuf du pape
Producteur (château ou domaine) : Jas de Bressy
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2012

Pour le coup, on se loupe un peu pour le placement du vin, mais on prend quand même des points pour la roussanne.

Vin N° 5 :

Pas de souvenirs précis sur la robe. Le nez est assez séducteur, sur de beaux arômes floraux, d’épices, de fruits noirs, des notes sanguines et un boisé noble. La bouche est ample et juteuse à la fois, l’aromatique est très belle, les tanins fins. Voilà une jolie bouteille.. Nous partons tous rapidement sur le cépage syrah. Après, nous ferons plusieurs allers-retours pour le placer en Rhône nord ou en Languedoc Roussillon. Finalement, cette élégance, cette finesse en bouche, nous fera choisir le rhône nord.

Cépages :  Syrah
Appellation : Saint Joseph
Producteur (château ou domaine) : Cuilleron
Nom de la cuvée : Serines
Millésime : 2018

 Il s’agissait :

Cépages : mourvèdre 60 % syrah 40 %
Appellation : La Clape
Producteur (château ou domaine) : Château Rouquette sur mer
Nom de la cuvée: Le Clos de la tour
Millésime : 2017
La syrah nous rapporte des points, mais pour le reste nous étions aux fraises. 

Vin N° 6 :

 La robe est plus foncée, profonde. Le nez assez charmeur sur des arômes de feuilles de cassis, de myrtille, de violette, côté encens, fruits noirs, pointe de poivron mûr. La bouche est ample, puissante mais fraîche à la fois. Un vin tout en équilibre. Il est juteux, avec des tanins encore là, mais agréable. Nous avons un raisonnement « mer noire », en pensant à nouveau à une syrah. La pointe végétale nous oriente vers un assemblage avec du cabernet sauvignon. De fait, nous envisageons de placer ce vin en Provence, avec une dominance de Syrah.

Cépages : Syrah
Appellation : coteau d’Aix en Provence
Producteur (château ou domaine) : Hauvette
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2018 

Il s’agissait :

Cépages : syrah 60 % cabernet franc 40 %
Appellation : Cabardès
Producteur (château ou domaine) : Domaine de Cabrol
Nom de la cuvée : Vent d’Est
Millésime 2017. 

Pour le coup, on avait bien travaillé la pointe de poivron…mais pas le bon cabernet…c’est dommage, mais nous marquons tout de même des points sur ce vin.

Vin N° 7 :

L’avant dernier rouge a une robe rubis, moyennement profonde. Le nez développe des notes de fruits noirs, léger balsamique, boisé toasté assez joli. Le tout est assez élégant. Personnellement, au nez j’hésite entre un Bordeaux et un Bourgogne. Mes équipiers sont directement sur Bordeaux…et une fois en bouche, je les suis totalement. C’est à la fois ample, et fluide, avec une matière caressante et une finale encore un brin tannique. Cela nous semble un beau vin. Nous hésitons beaucoup sur le cépage à mettre ; le cabernet semble bien présent au niveau de la structure, moins pour l’aromatique, mais nous décidons de jouer la stratégie en indiquant en penchant pour un merlot. Pour jouer sur les 2 tableaux, nous le plaçons en rive gauche. Nous n’étions pas d’accord sur le millésime ; FX et Dom penchant pour un millésime charmeur, comme 2015, mais lui trouvant plus un côté austère des Bordeaux classiques, style 2014 ou 2012. 

Cépages :  Merlot
Appellation : Haut Medoc
Producteur (château ou domaine) : Sociando Mallet
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2015

 Il s’agissait :

Cépages : cabernet sauvignon 65 % syrah 35 %
Appellation : Coteaux d’Aix en Provence
Producteur (château ou domaine) : Château Vignelaure
Nom de la cuvée : /
Millésime 2011 

Sur le coup, c’est un zéro pointé…en discutant à la pause avec les autres…beaucoup sont partis sur un Bordeaux…donc certains auront pris les points du cabernet sauvignon.

Vin N° 8 :

Le dernier rouge de la série, propose une robe foncée, profonde. Le nez développe des notes de fruits rouges à l’alcool, de chocolat. Dominick dira rapidement que ce vin appelle le sucre, même s’il est parfaitement sec. Fx y trouvera des notes de cafés…typiques d’un grenache noir du Roussillon. En bouche, c’est assez ample, suave, on sent qu’il y a plus de charge alcoolique que dans les vins précédents, mais ça reste agréable en dégustation. Dominick, indique que le vin lui fait penser à un style Mas Amiel..pour FX la bouche confirme le nez, c’est un grenache noir du Roussillon. Je suis parfaitement d’accord avec eux. Les tanins accrochant encore un peu, mais le vin nous semblant équilibré, nous penchons pour 2019.De fait, nous proposons : 

Cépages :  grenache noir
Appellation : Maury sec
Producteur (château ou domaine) : Mas Amiel
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2019  

Il s’agissait :

Cépages : grenache 50 % mourvèdre 30 % carignan 20 %
Appellation : Collioure
Producteur (château ou domaine) : Coume del mas
Nom de la cuvée : Quadratur
Millésime : 2019

 Clairement sur ce vin, nous faisons un joli coup. Une partie des équipes partant plus en Rhône sur ce vin. Avec, en prime, le millésime, nous marquons 12 points rien que sur ce rouge.

 Voilà qui termine la première partie du concours.

A la pause, on se rend compte que les propositions de réponses des différentes équipes sont très proches…Tout le monde sent que le top 6 va se jouer sur des détails… 

En effet, à la correction, Philippe indique clairement que les résultats sont très serrés…Il annonce 3 équipes à égalité avec 54 points… dont 2 belges. A ce moment-là, on comprend, que l’on sera dans la finale à 6…étant donné que notre score est au-dessus. Avec 2 points de plus et la 3ème place provisoire, on retrouve les anciens champions du monde belges emmenés par Eric Derenne, Philippe ketelslegers et Robert Rouelle, accompagnés par Olivier Georges.  En seconde position, c’est nous, avec 57 points. Enfin, les leaders avec 59 points sont les français de Vignyfica. 

Nous prenons place à l’avant la salle…et on va nous amener un premier vin blanc…FX, sous le coup de l’émotion ne sait même plus comment il s’appelle et moi ma main tremble, menaçant le breuvage de s’évacuer avant d’arriver à ma bouche…Dominick, lui qui est la réincarnation du stoïcisme nous regarde et donne quelques mots d’encouragement qui vont rapidement nous remettre dans le concours et nous booster pour la suite…



Vin N° 9 :

Robe jaune, reflets légèrement verts. Nez sur les agrumes, des notes de pétroles… La bouche est ample et traçante à fois. Le vin ne manque pas de puissance, est encore fort jeune, appelle un peu au sucre, de fait nous nous posons sur un 2018…Bref, une fois remis de nos émotions, le riesling saute aux yeux…De fait, nous proposons :

Cépages :  Riesling
Appellation : Alsace Grand cru
Producteur (château ou domaine) : Paul Blanck
Nom de la cuvée : schlossberg
Millésime : 2018

 Il s’agissait :

 Cépage : Riesling
Appellation : Alsace Grand cru Muenchberg
Producteur (château ou domaine) : Domaine Sohler
Nom de la cuvée : /
Millésime 2017.

Un vin pour rassurer tout le monde, mais qui ne fera pas de différences. L’équipe française classée 5ème aura le bon millésime, et prendra 3 points de plus que tous les autres…du coup, ils reviennent à notre hauteur au classement provisoire.

 Vin N° 10 :

La robe est jaune dorée. Le nez nous parle rapidement à tous les 3…nous nous regardons : viognier…il y a des arômes d’abricot, de pêche, de fleur, tout y est au nez. La bouche le confirme, elle est ample, un peu yaourtée, mais gardant une belle fraîcheur. Pas ou peu d’élevage… un joli vin, à notre goût. Nous pensons forcément à Condrieu, et comme le tout nous paraît jeune, nous indiquons ce qui nous semble être le dernier millésime à la vente. 

Cépages : viognier
Appellation : Condrieu
Producteur (château ou domaine) : Montez
Nom de la cuvée : chanson
Millésime : 2019

Il s’agissait :

Cépage : viognier
Appellation : Condrieu
Producteur (château ou domaine) : Christophe Pichon
Nom de la cuvée (si nécessaire ): Pur
Millésime 2020. 

Ce vin n’aura pas été une évidence pour toutes les équipes. 2 équipes belges partent sur d’autres cépages dans d’autres régions, et ne marquent pas ou trop peu de points…De fait, elles sont presque hors course pour les 2 derniers vins…Il faut dire que si l’aromatique nous a directement parlé, la fraîcheur en bouche a pu en décontenancer certains. 

Vin N° 11 :  

Nous voici à l’avant dernier vin rouge…La pression monte de plus en plus…les 4 premiers se tenant en 5 points…La robe est rouge rubis, moyennement profonde. Le nez nous emmène rapidement vers le bordelais. Les notes de fruits noirs, de poivrons, le côté encens, la pointe balsamique et le boisé bien réalisé. Tout y est. La bouche le confirme, le vin est en demi-puissance, avec un touché de bouche « à la bordelaise ». Fx nous challenge en évoquant un malbec. Non la couleur et l’aromatique ne colle pas. Les tanins sont également trop souples pour cela. De fait, nous hésitons pour le placer…le côté fruits balsamique nous incitera à partir sur un Saint Emilion et comme, nous trouvons ça bon : 2010

Cépages : Merlot
Appellation :  Saint Emilion Grand Cru
Producteur (château ou domaine) : Corbin Michotte
Nom de la cuvée :/
Millésime :  2010


 Il s’agissait :

Cépages : cabernet sauvignon 60 % merlot 35 % petit verdot 5 %
Appellation : Saint Julien
Producteur (château ou domaine) : Château Talbot
Nom de la cuvée: /
Millésime 2011. 

Pour le coup, la rive droite et le merlot nous rapportent peu de points… les autres équipes encore en lice à ce moment-là partant toutes sur la rive gauche… nous nous retrouvons en 4ème position provisoire, à 3 points des solides leaders avant d’attaquer le dernier vin. 

Vin N° 12 :

Pas le temps de s’émouvoir, le dernier vin nous est servi. La robe est moyennement profonde, rubis, un peu violacée. Le nez est fin, élégant, à ce stade dominé par un boisé classe, mais derrière, il y a des arômes floraux, humus, sous-bois, fruits rouges et noirs, un côté sanguin. La bouche est ample, puissante, mais structurée autour d’une belle acidité qui emmène loin le vin…voilà une nouvelle jolie bouteille…Bon sur le coup, nous sommes de nouveaux vite sur un cépage : Syrah. Dominick pose la question d’un pinot noir. Il a raison, le vin est élégant, et porté par une belle fraîcheur, mais non, l’aromatique est définitivement pour nous 3 celle d’une belle syrah rhodanienne. Cette fraîcheur nous emmène sur une côte rôtie…et sur un grand mais jeune millésime : 2016. Nous proposons alors :

Cépages :  Syrah
Appellation : Côte-Rôtie
Producteur (château ou domaine) : Montez
Nom de la cuvée : Fortis
Millésime : 2016

 A ce moment-là, le sort en est jeté…les destins des 4 équipes pouvant encore prétendre au titre sont entre les mains de Philippe…il interroge la salle, comme à chaque vin du final 6, pour avoir leur avis sur le vin. Globalement la salle semble pencher vers un pinot noir. Philippe annonce alors que sur les 6 finalistes, une équipe française, a indiqué pinot noir, les 5 autres étant parties sur de la Syrah. Il fait durer un peu le suspens et annonce que c’est pas du pinot noir, mais bien de la Syrah…
A ce stade, ne restent alors que 3 équipes pouvant prétendre au titre.
Une des équipes, emmenées par les frères belges Dewingaerden est allée en Languedoc Roussillon…Philippe annonce, que nous sommes en Rhône… nous y voilà : plus que 2 équipes pour le titre… A ce moment-là, la tension est à son comble, nous nous saluons avec les Vignyfica, nous savons tous, que nous irons au championnat du monde.

Philippe indique que nous, les 2 équipes, avons répondu la même appellation…A ce moment-là, nous pensons le titre perdu, à 3 longueurs devant nous… Sauf que Philippe annonce que nous allons avoir une situation inédite…car les Vignyfica sont partis sur le millésimes 2017 et nous 2016….et qu’il s’agit de :

Cépage syrah
Appellation : Hermitage
Producteur (château ou domaine) : Michel Chapoutier
Nom de la cuvée : Monier de la Sizeranne
Millésime 2016

 Bref, dans un brouhaha sans nom, nous revenons à une égalité parfaite sur le dernier vin. Nous pensons alors que Philippe va proclamer les 2 équipes championnes ex aequo, mais non…il annonce un 13ème vin pour tenter de couronner une équipe. Et seulement si, au bout de ce dernier vin, il y a encore égalité, il proclamera les 2 équipes.
De fait, il annonce que le vin ne sera goûté que par les 2 équipes, avec 5 minutes maximum pour rendre une réponse. La salle râle un peu de ne pas pouvoir goûter le vin, mais rapidement fait silence pour suivre le dénouement de cette finale…

 

Vin N° 13 :

La robe est foncée, profonde. Le nez assez charmeur sur des arômes de feuilles de cassis, de myrtille, de violette, côté encens, fruits noirs, pointe de poivron mûr. A ce moment-là, Dominick nous dit qu’il ressemble fort au Cabardès de tantôt…Fx et moi sommes tout à fait d’accord.La bouche est ample, puissante mais fraîche à la fois. Un vin tout en équilibre. Il est juteux, avec des tanins encore là, mais agréable. De fait, nous sommes quasi sûrs que ce vin a de la syrah…Nous hésitons fortement à mettre Cabardès sur la feuille ; Ce serait un énorme risque à ce stade…Nous préférons jouer la sécurité en misant sur une des belles appellation de la région…

Cépages : Syrah
Appellation : Terrasse du Larzac
Producteur (château ou domaine) : Montcalmes
Nom de la cuvée : /
Millésime : 2018

 Philippe ramasse nos copies.La salle est calme, attentive. Nous nous sommes sous tension, à l’écoute des paroles de Philippe. Il annonce le choix de Vignyfica…un grenache noir en Côtes du Rhône village sur 2016. L’équipe Vignyfica annonce s’être trompée de région, car elle voulait mettre Côtes du Roussillon village.
Philippe indique qu’il ne prend en compte que la réponse sur la feuille, et que cela ne fera pas de différence, notre proposition étant tout à fait différente. Il commence par annoncer que le vin a déjà été dégusté lors du concours…stupeur dans la salle… Il annonce ensuite…qu’aucune équipe n’a le bon millésime…il enchaîne en indiquant que ce vin est un hommage…et qu’il s’agit du domaine de Cabrol…Il n’a pas le temps d’en dire plus : nous savons que la victoire est pour nous…les autres équipes belges exultent et viennent nous embrasser…nous avons dû mal à y croire…mais c’est vrai, c’est là, sur le tableau…nous sommes les champions de France 2021..

 Il s’agissait :
Cépages : syrah 60 % cabernet franc 40 %
Appellation : Cabardès
Producteur (château ou domaine) : Domaine de Cabrol
Nom de la cuvée : Vent d’Est
Millésime 2017. 

S’en sont suivies les photos d’usages, la presse locale, les cadeaux donnés par les propriétaires du château qui ont été charmants et qui ont organisé la finale avec la RVF, d’une très belle manière. Nous avons pu un peu discuter avec eux. On sent tout le plaisir que cela a été pour eux d’accueillir cet évènement au sein de cette belle appellation. A titre personnel, je rends hommage à mes 2 équipiers… cela ne fait pas longtemps que nous dégustons et voyageons ensemble… mais nous sommes arrivés à rapidement trouver nos marques et à nous entendre aussi bien pendant les voyages que pendant les concours.

  

 

Quel reportage et quels beaux vainqueurs !
Des jeunes,  c'est formidable !
Avec un LPVien dans l'équipe en prime !

Jean-Loup 

ça se lit comme un thriller. Merci beaucoup.

Bravo à vous ! magnifique victoire !

 

Bravo !
 

Chapeau! La série de rouges du sud de la France devait être un vrai casse tête...

Effectivement bravo à eux !

A méditer pour les tenants de la typicité des AOC.

Sur les seize vins proposés, pas une seule fois l'AOC a été trouvée par des dégustateurs chevronnés et entraînés à cet exercice !

En effet, la série des rouges n'a pas été du gâteau...j'avoue que, par exemple, les Provences rouges... nous ne maîtrisons pas du tout.. 

Par contre Michel, on a quand même 3 appellations sur 13 ...pas génial, mais ça reste dans la moyenne...Mais clairement, en pur aveugle, trouver la bonne appellation, c'est très compliqué...le style du vigneron et l'effet millésime pesant quand même énormément.

A noter aussi, que nous sommes des "généralistes" de la dégustation, loin du niveau de pas mal de spécialistes sur certaines régions ou appellations que l'on voit sur LPV. Sans oublier...que nous fonctionnons aussi en fonction des données. Par exemple, si nous pensons à un sauvignon de Loire...sauf à vraiment reconnaître le vin... on ne met que très rarement pouilly fumé ou menetou salon. On partira 8/10 sur un sancerre...l'appellation étant bien plus grande. 

Et oui, la stratégie rentre en ligne de compte!!!

écrit:

En effet, la série des rouges n'a pas été du gâteau...j'avoue que, par exemple, les Provences rouges... nous ne maîtrisons pas du tout.. 

Par contre Michel, on a quand même 3 appellations sur 13 ...pas génial, mais ça reste dans la moyenne...Mais clairement, en pur aveugle, trouver la bonne appellation, c'est très compliqué...le style du vigneron et l'effet millésime pesant quand même énormément.

A noter aussi, que nous sommes des "généralistes" de la dégustation, loin du niveau de pas mal de spécialistes sur certaines régions ou appellations que l'on voit sur LPV. Sans oublier...que nous fonctionnons aussi en fonction des données. Par exemple, si nous pensons à un sauvignon de Loire...sauf à vraiment reconnaître le vin... on ne met que très rarement pouilly fumé ou menetou salon. On partira 8/10 sur un sancerre...l'appellation étant bien plus grande. 
 

Oui, j'ai fait un raccourci, vous avez trouvé Champagne, Alsace GC et Condrieu et il n'y en a que treize.
Mea culpa

Fantastique reportage, merci Laurent !!

Et quels talents !

Vivement la série 2 , superbes écrits...bravo.
Bernard

Merci Laurent pour le rapport.
Et encore bravo à vous trois, sans oublier les autres (4 équipes belges pour le top 6, c'est une fameuse performance).
Ce n'était pas évident avec tous ces vins du sud et ces rouges dont pas mal devaient avoir un air de famille à l'aveugle.

Deux petite remarques: 

Laurent: on retrouve les anciens champions du monde belges emmenés par Eric Derenne et Robert Rouelle.

Rendons quand même à kéké ce qui appartient à kéké qui fut, avec Eric un des membres LPV-BW champions du monde RVF 2013 (la toute première édition).

Jean-Loup: Avec un LPVien dans l'équipe en prime !

FX qui faisait équipe avec Laurent est aussi un vieil LPVien, même s'il n'intervient plus beaucoup.
Mais il va bien nous faire un petit coucou...
De plus kéké (Philippe) qui est 5ème est aussi un LPVien, maintenant très discret...
A lui et Eric, je devrai servir des Condrieu, apparemment! 

jlj

Tu as raison Jean-Luc. J'avoue qu'étant fatigué à la fin de l'écriture, et n'ayant plus l'orthographe du nom de Philippe en tête...j'ai préféré ne citer qu'Eric et Robert. Mea Culpa. Mais, comme en plus, nous avons voyagé avec lui, je vais lui rendre justice et modifier la publication pour y indiquer son nom

 

Menetou-Salon, marque le lancement de la nouvelle saison du championnat de France RVF de dégustation à l’aveugle.

 Cette manche s’est déroulée samedi dernier.
Cette année, le règlement connaît plusieurs évolutions importantes :Les équipes doivent être de 2, 3 ou 4 personnes (des concurrents peuvent participer en solo à une manche, mais les équipiers pour une éventuelle finale doivent être connus avant le début de la saison). Les 6 premières équipes de chaque manche sont qualifiées pour la grande finale de juin 2022. Il n’y a plus de système de repêchage au classement, sauf en cas de désistement d’une équipe pour participer à la finale. Si une équipe déjà qualifiée réalise un top 6 dans une autre manche, c’est l’équipe non encore qualifiée qui suit dans le classement de cette manche qui décroche son sésame pour la finale.Seconde nouveauté, les organisateurs annoncent que lors de la finale du championnat, il y aura des vins non français
.Dernière nouveauté, les 12 vins ne sont plus servis en 2 séries de 6. Il y aura d’abord 7 vins, une pause et ensuite les 5 derniers vins. Cela pour accélérer la correction par les organisateurs.

 Voilà, le décor est planté.

En ce qui nous concerne, notre équipe sera différente de celle de l’an dernier, car nous serons 4. Olivier, notre équipier du championnat du monde nous ayant rejoint. 

1)     Pour commencer, nous est servi, comme d’habitude un effervescent. La robe est jaune pâle. Le nez développe des arômes principalement de fleurs et de pomme fraîche.La bulle se montre fine. La bouche se montre agréable, apéritive, bien tendue sur des arômes alimentaires et de pomme.
Un vin qui envoie directement en champagne. Il nous semble s’agir de l’archétype du champagne à base de chardonnay prévu pour le début d’un repas. Bref, nous indiquons : champagne, chardonnay, millésime 2017. 

Il s’agissait : 

Cépage : Chardonnay
Appellation : Champagne
Producteur (Château ou domaine) : Delamotte
Nom de la cuvée : blanc de blanc
Millésime : 2014  

Un vin lisible qui n’a semble-t-il pas posé de difficulté aux concurrents.

 2)     Le second vin sera moins évident pour nous. La robe est jaune, un peu argentée. Le nez, mutique du début à la fin de la dégustation aura de légères notes de vernis, une pointe minéral (vraiment le cailloux) et un côté végétale. La bouche développe une tension particulièrement impressionnante. Je suis amateur des belles tensions, mais ici, c’est too much, surtout que la matière ne suit pas.
Le vin se montrer particulièrement janséniste ; pas en place d’après moi. La finale est sur le jus de citron.Nous sommes un peu perplexes et perdus avec ce vin.
Nous éliminons les régions, les unes après les autres. In fine, ne reste que la Loire. Nous hésitons entre un sauvignon de type Menetou ou un chenin trop jeune. Si la structure fait plus chenin, l’aromatique nous oriente plus vers un sauvignon. Le profil rappelant un vin qu’il a dégusté la veille à l’un de l’équipe, nous pencherons, sur le fil pour un sauvignon de Loire, Menetou-Salon , 2020. 

Il s’agissait :

Cépage : Chenin
Appellation : Anjou
Producteur (Château ou domaine) : Terra Vita Vinum
Nom de la cuvée : Grand Vau
Millésime : 2019

 Bon, celui-là, il fait mal. Le vigneron est même venu parler de son vin à la fin concours, mais j’avoue qu’en l’état je n’ai pas été charmé. A revoir.

 3)     Le vin suivant ne sera pas une évidence non plus. La robe est pâle, avec quelques reflets verts. Le nez est assez mutique (2 d’affilés, on se dit que le COVID est peut-être dans l’équipe), sur de légères notes végétales et florales.La bouche se montre légère, enrobée parce que nous pensons, d’en un premier temps, être un peu de sucre résiduel, mais à la réflexion, nous supposons que l’effet séquence avec le précédent joue pour nous donner cette sensation sucrée. La matière se montre un peu aqueuse. Le vin termine sur une amertume finale. Niveau aromatique, le vin nous semble également, pas encore tout à fait en place, et ne ressort que de légers arômes de fruits blancs.
Sa structure en bouche nous fait penser à un rolle de Provence. Un équipier évoque l’Alsace. L’idée est intéressante, par exemple, sur un jeune pinot gris ou un sylvaner, mais la structure aqueuse et l’amertume en finale nous ramènent vers le rolle.
Nous indiquons donc un rolle de Provence, en côtes de Provence, 2020. 

Il s’agissait :

 Cépage : Sylvaner
Appellation : Alsace grand cru
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Haegi
Nom de la cuvée : Gd cru Zotzenberg
Millésime : 2020 

Voilà qui nous fait mal. Peu d’équipe seront parties sur un sylvaner, mais plusieurs prendront les points de l’Alsace car elles sont parties sur un jeune pinot gris.

 4)   Vient ensuite, un vin que je qualifierais de rassurant. La robe est d’un beau jaune, un peu doré. Le nez, très expressif, développe des arômes de fruits exotiques, des notes toastées.La bouche confirme l’impression du nez. Elle est ronde, grasse (signe de l’élevage sous bois), bien équilibrée. Le tout sauvignonne en mode bordelais
.Pour nous, il s’agit de l’archétype d’un pessac Leognan. Comme il est encore bien marqué par le boisé, nous indiquons : Sauvignon de Bordeaux, Pessac Leognan, 2019.

 Il s’agissait : 

Cépages : Sauvignon 80 % sémillon 20 %
Appellation : Pessac Léognan
Producteur (Château ou domaine) : Château de France
Millésime : 2019 

5)     Arrive maintenant le dernier blanc de la série. Sa robe est d’un beau jaune or. Le nez est marqué par un boisé, plutôt bourguignon, les fruits jaunes et à l’aération, viendront les agrumes (zestes d’orange, citron vert). La bouche est ample, puissante, marquée par l’élevage. Elle reste, néanmoins, très agréable.
Nous penchons pour un chardonnay de Bourgogne et plus vers le mâconnais. Nous évoquons le rhône nord, mais plus le vin s’aère, plus le côté agrumes domine, de fait le chardonnay s’impose.Nous indiquons donc un chardonnay de Bourgogne, Saint Véran 2019.

 Il s’agissait : 

Cépage : Chardonnay
Appellation : Pouilly Fuissé
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Auvigue
Nom de la cuvée : Aux Chailloux
Millésime : 2018

 6)     Arrive maintenant le premier rouge et avant dernier vin de la première série. Sa robe est violacée, sombre. Le vin colore assez fortement le verre. Le nez est un mélange de fruits noirs et rouges. Après aération viendront des arômes floraux et d’épices. La bouche est ronde, ample, assez juteuse. Les tanins sont présents en finale. Le vin a un côté rustique.
Nous penchons pour un malbec, mais il lui manque un peu le côté chaud/froid que nous avons comme marqueur pour lui. En effet, le vin a un léger déséquilibre sur la chaleur. Nous réfléchissons à différents cépages sudistes, mais à chaque fois nous revenons vers le malbec, même si un élément nous gêne.  Nous finissons donc par indiquer : Malbec, sud-ouest, cahors, 2019.

 Il s’agissait :

Cépage : Gamay
Appellation : Saint Amour
Producteur (Château ou domaine) : Domaine de la Pirolette
Nom de la cuvée : La Poulette
Millésime : 2018

Celui-là, il nous fait mal. Surtout que nous ne l’avons même pas évoqué comme hypothèse.
Depuis quelques millésimes, pas mal de gamay deviennent compliqués pour moi à situer correctement. Il va falloir bosser ce genre de profil, loin du gamay bombe de fruits frais. 

 7)     Le dernier vin de la série possède une robe claire, grenat, légèrement orangée. Il est possible de voir à travers. Le nez développe des arômes de fruits rouges assez facile. La bouche est fraîche, pas très longue ou complexe, sur les fruits rouges, une pointe de ronce.
Mes équipiers sont tous sur un gamay (ce qui peut avoir joué sur le choix du vin numéro 6). J’évoque un pinot noir ou un cabernet franc pour les challenger un peu. Clairement, le vin ne poivronne pas du tout, donc exit le cabernet franc…et il ne pinote pas et ne pinotera jamais même avec une belle aération.. donc exit le pinot noir.Bref, nous indiquons : Gamay, Bourgogne, côte de Brouilly 2019.

 Il s’agissait : 

Cépage : Pinot noir 
 Appellation : Alsace
Producteur (Château ou domaine) : Wolfberger
Nom de la cuvée : La grande louve
Millésime : 2020 

Rater 2 classiques sur le papier, voilà qui fait très mal. Lors de la correction, après le 7ème vin, clairement nous nous voyons rentrer bredouille à la maison, avec une bonne fessée.

 8)     Après une pause, le 8ème vin arrive. Sa robe est pâle, on voit clairement à travers. Le disque est clair. Le nez pinote de suite. La bouche est fraîche, sur la cerise, les fruits rouges. La matière se montre assez légère mais agréable.
Nous aurons une longue discussion sur ce vin. Si nous sommes tous d’accord pour indiquer le pinot noir, nous sommes partagés pour le situer. Un équipier défend mordicus que le vin n’a pas le profil bourguignon. Avec une longue aération, il arrivera à nous convaincre en insistant sur le léger déficit de matière et l’absence totale du boisé bourguignon dans ce vin. Nous indiquerons alors : Pinot Noir de Loire, Menetou-Salon, 2017.

 Il s’agissait : 

 Cépage : Pinot noir 
Appellation : Menetou Salon Morogues
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Pellé
Nom de la cuvée : Les Cris
Millésime : 2016 

Notre équiper nous fait réaliser un joli coup sur ce vin. 

9)     Le vin suivant aura une robe assez sombre.Le nez, très joli, développe des arômes d’épices, de fleurs, un côté sanguin, chocolaté, de fruits rouges et noirs confiturés. La bouche est ample, ronde puissante, mais sans manquer de finesse. Les tanins sont fins et agréables. La matière semble appelée au sucre. Le vin est suave, gourmand, sur des notes chocolatées, de fleurs et d’un joli mélange de fruits rouges et noirs. Bref, un beau vin.
Si le tout premier nez nous évoque la syrah, à l’aération et en bouche, le grenache s’impose comme une évidence. Devant le côté très élégant et équilibré du vin, nous penchons pour un Châteauneuf.Nous indiquons donc : Grenache noir, Rhône, Châteauneuf, 2018 

Il s’agissait :

 Cépages : Grenache 80 % syrah 20 %
Appellation : La Clape
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Camplazens
Nom de la cuvée : La Garrigue
Millésime : 2019 

Cela fait 2 fois que nous avons un vin de l’appellation La Clape à l’aveugle et à chaque fois nous sommes partis sur de belles appellations du Rhône.. Il va être temps de s’intéresser de plus prêt à la production de cette belle appellation. En discutant avec les équipes, beaucoup seront partis sur la Syrah en dominante. Cela nous permet de grapiller quelques points. 

10)  Le vin suivant aura une robe sombre, violacée et des larmes qui colorent le verre. Le nez développe des notes végétales, de fruits rouges, d’élevage sous-bois. La bouche se montre ample, ronde, suave, bien boisée avec des arômes de fruits rouges, une pointe de cassis. Il y a de l’alcool dans ce vin, mais il sait rester équilibré.
Nous penchons pour une Syrah, mais en Languedoc. Nous hésitons avec le Carignan. Le vin fait clairement assemblage du type syrah/carignan/ grenache. In fine nous indiquons : Syrah du languedoc, Minervois 201 ? 

Il s’agissait : 

Cépages : Carignan 40 % syrah 35 % grenache 25 %
Appellation : Fitou
Producteur (Château ou domaine) : Maîtres Vignerons de Cascastel
Nom de la cuvée : Révélation
Millésime : 2018 

11)  Le dernier vin rouge arrive. Sa robe sombre, montre des signes d’évolutions. Il y a des suspensions dans le verre. Le nez est très porté sur la réglisse, des notes balsamiques, foin, jus de viande.  La bouche se montre ample, puissante, réglissée, avec une finale encore bien tanique. L’alcool se fait aussi sentir. Le tout reste assez austère alors que le nez promettait un vin plus suave. Bref, pour moi le vin fait bordeaux, mais n’en est pas un. Je penche pour un mourvèdre.
Un équipier, qui maîtrise bien le bandol, indique que ça en est un. Je le suis tout à fait. Nos autres équipiers hésitent encore avec un bordeaux, mais nos arguments sur l’austérité et les tanins du vin, les incitent à nous suivre. De fait, nous indiquerons un Mourvèdre de Provence, Bandol, 2011.

 Il s’agissait :

 Cépages : Mourvèdre 68 % grenache 27 % cinsault syrah
Appellation : Bandol 
Producteur (Château ou domaine) : La Bastide Blanche
Millésime : 2007 

Voilà un vin qui nous rapporte pas mal de points, et qui fait du bien. 

12)  Pour le dernier vin, c’est assez simple, je n’ai pas pris de notes… Je ne suis pas très orienté sur les vins moelleux ou liquoreux, mais FX qui adore ça, nous oblige à en goûter de temps en temps et à les comprendre. De fait, rien que le nez nous suffira pour placer ce vin. Il y a un arôme de safran, signe distinctif du sémillon.
Pour la petite histoire, celui-ci était en plus très bon. Bel équilibre en bouche avec cette pointe de gingembre qui donne des épices et de la fraîcheur en finale et que j’associe aux très bons sémillons de Bordeaux. Nous sommes tous d’accord pour partir sur un 1er cru classé. De fait nous indiquons : Sémillon de Bordeaux, Sauternes (je n’ai plus en mémoire le cru classé que l’on a indiqué, mais ce n’était pas le bon), 200 ?

 Il s’agissait : 

Cépages : Sémillon 65 % sauvignon 35 %
Appellation : Sauternes
Producteur (Château ou domaine) : Château Guiraud
Millésime : 2002

 A la fin du correctif, nous sommes mitigés, si sur la première série, nous n’avons pas brillé, nous nous sommes bien rattrapés par la suite. FX, qui est notre calculateur en chef, nous indique que nous sommes juste en dessous des 100 points, à 98/99 points.  

Philippe de Cantenac annonce qu’il n’y aura pas 6, mais 7 équipes qualifiées pour la finale, étant donné que 3 équipes sont à égalités au niveau de la 5ème place.Il annonce le nom de la première équipe classée 5ème et indique qu’elle a 98 points.  De fait, nous sommes proclamés dans la foulée, ce qui est un soulagement pour nous. L’essentiel a été assuré : la qualification pour la finale de juin 2022.

Sur le podium, aux 3ème et 2ème positions sont classés des concurrents qui jouaient en solo (leurs équipiers n’ayant pas pu faire le déplacement), chapeau à eux, et plus particulièrement à l’ami Norbert Puzenat.Les premiers sont assez loin devant avec 124 points.

A noter le très bel accueil réservé par les vignerons de l’appellation et les magnifiques paysages qu’offre le vignoble de Centre Loire en cette période automnale.

 Prochaine manche, en décembre du côté de la Champagne.

Merci Ysildur pour ces postes toujours aussi structuré, clairs et instructifs. Je me suis régalé à suivre vos raisonnements, et la description des vins est précise. J'aime bien les sucres et le Sauternes m'aurait assurément régalé!

Laurent,

Bravo à vous car, à la lecture de tes commentaires, cela ne semblait vraiment pas évident !

Chapeau !

Olivier

Passionnant, comme d'habitude.
Merci Laurent !

Merci Laurent, c'est toujours un plaisir de lire tes descriptions et les raisonnements qui en découlent.
Je te rejoins complètement quand tu dis "Depuis quelques millésimes, pas mal de gamay deviennent compliqués pour moi à situer correctement". 
Il me semble que depuis 2015 de nouveaux styles sont apparus, plus puissants, plus structurés et souvent plus sudistes. Et le beaujolais, qui était assez simple à trouver à l'aveugle, est devenu un vrai caméléon.

Bibi 
 

Prestation impressionnante !

Pour ce qui concerne le beaujolais, je pense que sur des millésimes comme 2009, 2015 et 2018, à peu près tout le monde a faiit des vins au profil sudiste marqué, même Foillard est dans ce cas.

Je pense que c'est plus une question de millésime que de style. D'ailleurs sur 2017 par exemple, on retrouve des beaujolais plus sur le fruit simple.

Et puis lorsqu'on goûte de vieux beaujolais (plus de dix ans), le gamay est quasi indécelable.

Le temps nous le dira, mais j'ai quand même l'impression, Michel, que de plus en plus de domaines abandonnent la carbo et autres vinifications donnant des vins de "fruits" pour aller sur des cuvées de plus en plus structurées et de garde. Il y a encore quelques années, cela n'existait que dans une minorité de domaines, hors ce genre de profil tend à se répandre. Après, l'effet climatique doit certainement avoir son importance. 

Pour ce qui est des vieux gamay, j'y trouve très souvent un côté "pot-pourri" et fraise (l'odeur de la confiture occupée à mijoter dans la casserole) qui font penser à lui...mais j'en ai pas encore assez rencontré pour en faire une vérité absolue