Jérôme,
J'ai mal reçu la critique que j'ai trouvée totalement infondée.
Après votre message, le calme revient.
Je vais calmement expliquer les choses, telles que je les vois.
Les vins du Jura existaient avant moi et existeront après moi.
Ayant un amour des vins anciens, j'ai trouvé dans les vins du Jura une sorte d'Eldorado.
Je les ai massivement bus, et je les ai massivement achetés.
Je me suis intéressé à la Percée du vin jaune, parce que c'est une fête populaire extrêmement sympathique. On prend un bus au milieu de jeunes qui chantent, doucement à l'aller, et grassement au retour, car le vin jaune dans le froid, ça fait de l'effet. Et entretemps, dans les stands, on boit de bons vins, et aux échoppes, on goûte de beaux accords.
Contrairement à ce que vous imaginez, cette liesse populaire est pour moi quelque chose de chaud. Quand on a les pieds dans la gadoue pour attendre la bénédiction du vin de l'année, ça me fait un grand plaisir.
Puis, il y a la vente aux enchères.
La première année où j'ai assisté, j'ai acheté près d'un quart des vins, sans que l'on me remarque. Tant mieux.
La seconde année, j'ai acheté à peu près un tiers en valeur de ce qui était à vendre, dont 100% de ce qui avait plus de 80 ans. Et, alors que je trouvais les estimations absolument choquantes, je me suis quand même laissé aller à acheter les deux lots les plus chers de la vente.
Il est certain que cela a impressionné tout le monde, y compris les journaux qui ont fait des articles sur ces achats.
Je les ai faits, ces achats, non pas parce que je voulais qu'on parle de moi, mais parce que j'avais envie de ces bouteilles.
Et le Chateau Chalon 1864 Clos des Logaudes que j'ai acheté à un gros prix, je l'ai ouvert avec un ami américain, gros collectionneur de vins, avec lequel je partage des vins très rares de nos caves.
Ce vin très cher, trop cher, a été bu avec passion.
Lorsque Christophe Menozzi a organisé avec Jean-François Bourdy une dégustation sur deux jours de 120 vins du Jura sur environ 120 ans, Olivier Poussier a été invité pour qu'il en parle, et j'ai été invité aussi, pour que j'en parle bien sûr. Et j'ai dit à quel point les vins du Jura sont éternels, puisque plus ils sont vieux, meilleurs ils sont, en dehors de l'effet millésime qui joue évidemment. J'ai donc eu l'occasion d'exprimer mon avis sur mon amour déterminé des vins anciens du Jura.
Comme j'en mets souvent à ma table, ça se sait, ce qui justifie l'article du journaliste.
Entretemps, Jean-François Bourdy a organisé à New York un dîner prestigieux avec un grand nombre de ses vins de prestige. Il est certain qu'il y est allé pour vendre ses vins, et à cette occasion, il a vendu tous les 1865 qui lui restaient. Cela m'a attristé, car j'espérais bien qu'un jour, je les achèterais.
Voilà la situation vue par moi. J'adore ces vins, j'en ai parlé en faisant d'abondants compliments sur les vins anciens. Quel retentissement cela a eu, c'est à d'autres de l'apprécier, mais il est vrai que sur le forum de Robert Parker, personne n'en parle aussi fort que moi sur le secteur des vins anciens.
Je ne viens jamais sur ce forum pour ne déranger personne. Oliv m'a demandé de donner mon avis. Je l'ai donné. Je ne demande rien, je ne revendique rien, car mon amour des vins du Jura me suffit en tant que tel. Je ne vais pas mettre ici la liste de ce que j'ai bu, car ça donne des boutons à certains. Mais je pense que ça représente quelque chose de rare, qui ne me fait ni chaud ni froid, mais qui existe.