Pour info:

Le Progrès, édition Jura, du samedi 28 février 2009

" Changement express de direction chez Henri-Maire : le silence est d’or

« Je ne peux rien dire pour l’instant. » Interrogée hier sur le changement express à la tête de la société Henri-Maire, la présidente du Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ), Marie-Christine Tarby-Maire, est un peu gênée et préfère jouer la carte de la discrétion. Tout ce qu’elle peut révéler, c’est qu’effectivement le conseil de surveillance s’est réuni hier pour nommer Bernard Langlois (qui était directeur général en charge des opérations) président du directoire de la société Henri-Maire en lieu et place de S. Z. . Ce dernier, qui occupait le poste de directeur depuis près de deux ans, a été tout simplement remercié.

« C’est vrai que cette décision s’est prise rapidement », reconnaît Marie-Christine Tarby-Maire.Mais sur les raisons qui ont poussé à ce limogeage, elle ne veut rien dire. Rien dire non plus sur les rumeurs plus folles les unes que les autres qui courent à travers le canton d’Arbois et qui laissent entendre que rien ne va plus chez Henri-Maire.

Le site Internet de la société n’a pas été actualisé et l’organigramme du directoire, qui affiche trois hommes tout sourire, n’est plus le bon. Désormais, il n’est plus composé que de deux personnes, Bernard Langlois (président) et Jean-Yves Lehner (directeur général).

Côté chiffres mis en ligne, les comptes consolidés au 30 juin 2008 arrêtés par le conseil de surveillance du 29 août dernier laissent apparaître une trésorerie négative de 12 millions d’euros à la clôture. Le chiffre d’affaires 2008 du groupe est de près de 30 millions d’euros.

Tatiana Vazquez"

Cher Tophe,

Ma famille jurassienne vient de me raconter que Stéphane Zanella aurait été licencié pour l'échec retentissant du revirement stratégique orchestré par ses soins.

Historiquement, Henri Maire vendait ses vins à de nombreux particuliers au travers d'une armada de VRP... j'étais tombé une fois, il y a de cela quelques années, sur un reportage qui montrait à l'oeuvre leur vendeur le plus performant, faisant du porte à porte et abusant parfois de l'influençabilité de quelques vielles dames... M. Zanella aurait voulu se concentrer sur les "grands" comptes, délaissant les particuliers, et aurait fini par subir une forte chute du chiffre d'affaires quand ces derniers se seraient faits rares dans le contexte de crise. Son renvoi doit traduire le souhait de renouer avec la stratégie historique de la société.

A propos, un ami vigneron de Poligny m'a dit que le vin jaune vendu sous la marque de Michel Tissot (Névy-sur-Seille) serait en réalité un clone d'Auguste Pirou : Henri Maire aurait racheté ce nom il n'y a pas logtemps.

Très cordialement,

Frank D.

Merci de ces précisions!
Sur 530 employés en juillet 2007, il y avait 351 VRP. Je n'ai pas trouvé de chiffres plus récents.
Concernant Michel Tissot, je confirme: Henri Maire est propriétaire de cette société depuis 2005, dans l'optique de la vente en grande distribution.

Henri Maire et ses vins fous, souvenirs souvenirs...les années soixante, avec un énorme battage publicitaire le long des Nationales...
Je viens de faire le tour de leur site ouaibe, et ce qui me frappe c'est la distance qui sépare l'esprit promotion du vin de la maison Maire par rapport à ce qui nous réunit et nous passionne sur LPV. Deux mondes. Je ne me réjouis pas des difficultés qui touchent cette maison, mais j'avoue n'avoir jamais investi le moindre centime dans un vin Maire. Les Cr's de vin Maire ne pullulent pas en rubrique Jura. Je note également un coté négoce de vins Maire dans les AOC d'Alsace, de Bordeaux et d'autres encore...

J'y relève cette curieuse appréciation dans les commentaires de dégustation du St-Joseph rouge (syrah) :

Ce St Joseph présente une robe pourpre aux reflets violets et un nez marqué par les fruits mûrs, le miel et l’amande grillée.

Un copiste pressé qui reprend des arômes de la roussanne et de la marsanne !

La maison Henri Maire c'est bien du souci comme on dit par chez nous. La situation est assez abracadabrante.
Ladite maison a longtemps tenu grâce à l'incroyable niaque du fondateur. On oublie aussi qu' elle s'était retrouvée au bord de la faillite dans les années 80 (ou 70).
Aujourd'hui, il reste quand même 300 hectares de vignes sur les 1 800/2 000 du Jura (plus des achats de raisin). Mais ça sert à quoi ? Le mode de commercialisation (vente à domicile) en fait un vigneron quasi virtuel. Ce n'est pas la marque Augute Pirou, pour la grande distribution, qui arrange les choses.
Cette maison pourrait jouer, pour le Jura, le rôle des Duboeuf ou des Guigal, ce n'est pas le cas. Pourtant certains de ces produits sont tout à fait honorables. Au fond, Henri Maire (l'homme) aimait le vin, passionnément, ce n'est peut-être plus le cas de ses successeurs.
Dans le même temps, la société, sur sa gamme de produits jurassiens, se fait concurrencer par la Compagnie des grands vins (à Crançot) qui, si elle n'était pas très engagée sur les crémants (marque Maurice Cabelier) pourrait rafler la mise avec les autres vins (c'est souvent le cas dans les concours où la CGV taille des croupières à Henri Maire).
Enfin, pour avoir une idée d'Henri Maire, il faut aller au salon de l'agriculture où elle est quasi seule (avec la fruitière d'Arbois) à représenter les vins du Jura. Là, ça pose problème. Henri Maire occupe une grande partie des stands Franche-Comté, avec, derrière les comptoirs, une armée de commerciaux alignés comme les menhirs à Carnac. Ce n'est pas très gouleyant.

Tu es de TOULOUSE?
Bon j'ai maillé de dehors déjà!
Cordialement.

Merci pour ton intervention, Lautrec, il faut quand même dire que Henri Maire a été pour beaucoup dans la relance du vignoble jurassien , on a tendance chez les amateur à snober la maison, à juste titre pour une très grosse partie de la production, surtout actuelle. Mais pas mal de vignerons (ou devrais-je dire cultivateurs de vignes?) ont vécu grâce à lui. Et on a parfois de belles surprises en ouvrant de vieilles bouteilles. Henri Maire (l'homme) était sûrement un vigneron avant de devenir un industriel de l'agro-alimentaire vinicole, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Concernant l'article du Progrès, ça n'a plus trop bougé depuis sur le plan médiatique, un petit entrefilet dans la Voix du Jura pour dire que tout va bien, en restant muet comme une carpe sur les raisons du départ, avec citation d'un chiffre positif sur l'évolution des ventes. (J'ai plus les détails en tête).

Tophe écrivait:

---

>...(ou devrais-je dire cultivateurs de
> vignes?)...

Viticulteurs?...

Cultivateurs de raisin aurait été plus approprié, pour qualifier ces viticulteurs qui ne font pas de vin mais revendent juste leur raisin. (sans jugement de valeur de ma part)

Je ne veux pas jouer les enc... de mouches, mais c'est mon ancien job qui reprend le dessus... (Non, mon ancien boulot n'était pas d'enc...les mouches!)

Définition du Larousse. (J'imagine que pour le Robert, c'est pareil, mais je n'ai qu'un Larousse sous la main...)
-Viticulteur: Personne qui cultive la vigne.
-Vigneron: Personne qui cultive la vigne et fait du vin.

-D

Bebertbis écrivait:

---

> Définition du Larousse. (J'imagine que pour le
> Robert, c'est pareil, mais je n'ai qu'un Larousse
> sous la main...)
> -Viticulteur: Personne qui cultive la vigne.
> -Vigneron: Personne qui cultive la vigne et fait
> du vin.

Petit Larousse 1980:

Viticulteur: Personne qui cultive la vigne.
Vigneron: Personne qui cultive la vigne.

Académie Française et Littré semblent aussi d'accord:

www.mediadico.com/di...

www.mediadico.com/di...

S'il n'y avait que les vignerons déclarés comme tels sur l'étiquetage des bouteilles qui fassent du vin, il y aurait un sérieux problème de capacité de cuves en coop ;-)

Didier

Ah, mon Petit Larousse est plus récent: 1995...
Ils ont dû modifier la définition, car j'en ai un de 1919 et les deux définitions sont identiques...
Mais tout cela n'a pas beaucoup d'importance.

La situation d'Henri Maire en a une.

Je me souviens de l'incroyable publicité dont il bénéficiait il y a 30 ans et plus. Trop de pub et ce que j'avais gouté dans les foires aux vins ne m'ont jamais incité à acheter ses vins.

Mais ce qui me révoltait un peu c'était de voir citer certains de ses vins comme de grands vins , alors que..........

En effet, cher Tophe et cher Lautrec,

Je me rappelle encore de cette période de ma tendre enfance, vers la fin des années 70, où les collines entourant le petit domaine familial à Passenans commencèrent soudainement à toutes se couvrir de vignes... En effet, que serait devenu le vignoble jurassien sans Henri Maire ? Maintenant, ses vins sont ce qu'ils sont, tout comme ses pratiques commerciales (j'avoue avoir un peu de mal à digérer le "coup" de la vente sous le nom de Michel Tissot - cela frise le mensonge).

Très cordialement,

F.D.