La saison des véritables grenouilles autochtones du Haut-Doubs se termine tranquillement, il faut dire que les petites bêbêtes ont été un peu refroidies par le retour de la neige!
Ce n'est pas du chauvinisme mais il faut reconnaître qu'elles sont bien meilleures que celles de la plaine, habituées à de rudes conditions de survie, plus petites, plus goûtues, ne nécessitant aucune préparation sophistiquée pour être appréciées, ce qui au contraire pourrait constituer un crime de lèse-grenouille! Entorse à la diététique certes, mais juste grillées à la poêle dans du beurre clarifié, c'est tout un art de les préparer à point et un véritable bonheur de les consommer avec uniquement sel et poivre du moulin. Philippe Feuvrier, de l'Auberge du Pont de la Roche à Grandcombe Chateleu, * Michelin, peut être considéré comme le roi de la grenouille, art qu'il tient de son père qui pratiquait déjà au même endroit, le restaurant étant alors plus connu sous le nom de "Chez Feufeu".
Pour les accompagner, un chardonnay du Jura serait classique, mais le nec plus ultra, c'est Chablis, et encore mieux, Chablis-Grenouilles, un grand cru qui ne pouvait mieux porter son nom, même s'il n'est pas exclu que ce soit de l'auto-suggestion.
Ce soir-là , le Chablis-Grenouilles 2000 de La Chablisienne, minéral à souhait pour bien équilibrer le gras du beurre, s'en est parfaitement sorti. Dans notre grande ouverture d'esprit, nous avons voulu tester un Corton-Charlemagne 98 de Bonneau du Martray. Si le vin est magnifique, avec une profondeur, un gras, une densité impressionnantes, il faut reconnaître que les grenouilles ne sont pas faites pour lui!
Coâ côa!
Olif