Cette semaine visite avec Benjamin Daguenaud et sa soeur Caroline.
Indéniablement, le domaine est entre de bonnes mains.
Les 2008 et 2009 sont sublimes on retrouve cette association de tension et de gourmandise. J'adore.

A table, Mas Julien 98 (parfait), Clos Rougeard Bourg 1990 (extra) Trevalon 2000 (pas mal) et surtout: Un très grand silex 1986 (deuxième millésime au notes de curry, de fruits exotiques, de fruits sec......après deux heures de carafe, il continue d'évoluer pour notre plus grand plaisir). Sans compter silex 96 et Astéroide 1997... Le pied.

En repartant, une jolie dégustation sur Sancerre, mais c'est claire que le sauvignon joue dans une autre catégorie chez Benjamin Daguenaud.

www.julhesparis.com

Visite au Domaine Dagueneau à Saint-Andelain

1ère visite d'un périble lpviens paca-normandie-gunthard qui restera dans les mémoires.

Vignoble de 12 hectares dont s'occupent 12 personnes, soit une personne/hectare (c'est énorme). Les vins sont vinifiés dans des demi-muids et cigares de 300 litres de marques Taransaud et Seguin Moreau. Le vignoble de Jurançon fait 3 hectares situés à Aubertin dans le Jurançonnais.

Pouilly Fumé Domaine Dagueneau « Blanc Fumé de Pouilly » 2008
Le nez est fumé, variétal avec une pointe réglissée.
La bouche est très tendue et citrique. Certes l’acidité fait saliver mais elle est trop haute pour moi sans un gros volume. Assez Bien.

Pouilly Fumé Domaine Dagueneau « Pur Sang » 2008
[size=x-small]Mise depuis une semaine.[/size]
Le nez semble plus mûr, plus profond avec des notes d’agrumes, de fruits exotiques, c’est intense et très ouvert.
La bouche est gourmande, moins citrique mais manque un peu de volume tout en restant plaisante grâce à une tension adaptée. Longueur finale correcte. Bien.

Pouilly Fumé Domaine Dagueneau « Buisson Renard » 2008
[size=x-small]Rendements de 17 hl/ha. Grêlé à 70% en 2008.[/size]
Nez fumé, très ouvert, dense sur des arômes de buis mais non monolithiques.
La bouche est gourmande sur des arômes d’ananas, de fruits exotiques, l’équilibre est joli grâce à un volume enfin de haut niveau. L’ensemble est salivant avec une belle longueur finale. Joli fond de verre sur le foin. Très Bien.

Sancerre Domaine Dagueneau « Monts Damnés » 2008
Le nez est assez mûr, encore variétal mais il présente du fond à l’aération avec des arômes réglissés.
La bouche ets ronde, de bel équilibre, le volume n’est pas énorme mais les arômes de fruits exotiques sont agréables et la longueur est correcte. Fond de verre qui pète les fruits blancs. Encore très jeune. Bien ++.

Pouilly Fumé Domaine Dagueneau « Silex » 2008
[size=x-small]Mise la veille.[/size]
Le nez est dominé par le végétal, buis, fougère, c’est tendu et assez élégant.
La bouche est également tendue, salivante mais trop végétale avec un manque de corps et de volume surprenants. Bonne longueur finale mais forte acidité perceptible. A revoir. Assez Bien +.

Jurançon Domaine Dagueneau « Jardins de Babylone » 2008
[size=x-small]120 grammes de SR. 100% Petit Manseng.[/size]
Le nez embaume le miel d’acacia, le thé, la figue et le sucre vanillé à l’aération. Très beau nez.
La bouche possède un équilibre parfait, c’est salivant et ample avec une belle acidité qui fait oublier les 120 grammes de sucre. Bonne longueur finale. On reste avec la bouche fraîche et l’envie de se resservir. Très bon. Très Bien +.

La gamme m’a semblé hétérogène sur ce millésime et surtout les prix incohérents avec le niveau des vins. J’aurais acheté le jurançon, mais à 70 euros environ, je passe mon tour.

"En repartant, une jolie dégustation sur Sancerre, mais c'est claire que le sauvignon joue dans une autre catégorie chez Benjamin Daguenaud. "

faut juste aller chez les bons à Sancerre! quand on goute Boulay, on se dit que c'est lui qui joue dans une autre catégorie.

Moi au domaine, j'ai croisé Charlotte Dagueneau comme mes compères et non Caroline...

Sébastien

Laurent, je ne suis pas d'accord avec toi pour ce qui est de "jouer dans une autre catégorie".
Que l'on trouve les prix élevés, je n'en disconviens pas mais, personnellement, je trouve chez Dagueneau une "énergie" (je ne sais pas trop comment le décrire autrement) et une structure, faite d'une densité accompagnée d'une puissante acidité salivante, que je ne retrouve chez aucun des producteurs de la région dont j'ai pu goûter la production à l'heure actuelle.
La complexité n'était pas vraiment présente dans les cuvées que nous avons pu déguster au domaine, mais je dirais que c'est le cas de pas mal de jeunes cuvées que nous avons pu goûter et dont la mise était relativement récente. Je leur accorde pour ma part du temps pour se faire, comme aux autres.

Je suis d'accord avec toi, pierre, d'autant plus qu'on a gouté des millésimes seulement récents chez Dagueneau et des anciens chez Boulay. Je sais aussi que j'ai pris de grandes émotions sur des vins de Dagueneau (dont un que tu as beaucoup aimé laurent) que je n'oublie pas..
On peut discuter du rapport Q/P mais je ne pense pas que Boulay soit au dessus de Dagueneau.

Arnaud.

Pierre,

Mon propos n'est qu'une réponse à celui Nicolas par trop définitif à mon sens. Si l'on parle de rapport Q/P, pour moi il n'y a pas photo, si l'on parle juste de qualité, je ne place pas Boulay au dessus mais certainement pas en dessous non plus.
Je ne conteste pas non plus comme le rappelle Arnaud avoir aimé des millésimes plus anciens, d'ailleurs si on me lis bien j'ai aimé certains 08 (buisson renard et monts damnés), moins d'autres que je trouve manquant de corps, mais je trouve surtout les prix irréels.
Et effectivement, là où l'on diffère, c'est que je n'ai pas vibré et que l'energie n'a pas touché mon svelte corps

Je rejoins l'avis de Pierre, ces vins sont bons mais trop jeunes. Le seul que je n'ai pas compris est le Blanc fumé de Pouilly.
J'ai beaucoup aimé Silex (influence de l'étiquette?) je lui ai trouvé un bel équilibre, de la tension, c'est minéral, un peu épicé avec une longue finale salivante.
J'ai trouvé ces vins avec une belle longueur.
Le Jurançon est top.
Concernant les prix, par rapport aux autres vins de la région ils sont trop cher.

l'energie n'a pas touché mon svelte corps, évidemment, entre Arnaud et moi, elle avait des cibles plus faciles!

Blague à part, je ne sais pas vraiment comment l'exprimer, une impression de "y a du jus là-dedans"!
Je comprends bien ce que tu as voulu dire dans ta réponse à Nicolas.
Pour ma part, je n'ai pas eu d'impression de manque de corps sur les vins dégustés.
Concernant les prix..... peu de discussion possible AMHA si l'on compare à Boulay.
Personnellement, je ne sais pas quelles en sont exactement les raisons (main d'oeuvre, rendements, charges, marketing, autre, un peu de tout?), mais je ne me sens pas autorisé à juger, seulement à décider que j'achète ou non.

Amicalement,
Pierre

Une partie de la réponse: 12ha-12 employés.

Si c'est seulement sur quelques mois , ce n'est pas suffisant pour justifier ces prix. En Bourgogne à Givry , le domaine Joblot annonce un ouvrier à l'hectare de mai à septembre ....16 e la Servoisine ( rendements faibles : de 30 à 35 .

C'est sur quelques mois: 12 par an

Dans les 12 employés, il n'y a pas que les personnes travaillant à la vigne, je pense. Ca comprend la comptable, les personnes qui travaillent au chai, au commercial, etc...

Ces chiffres correspondent à ceux d'une propriété médocaine (Pontet Canet : 80 personnes, Las Cases, une centaine).

Ça tombe bien, les prix correspondent aussi...

Luc

le domaine Joblot annonce un ouvrier à l'hectare de mai à septembre

De mai à juillet, je veux bien (et encore c'est un peu beaucoup). Mais en août et en septembre (jusqu'aux vendanges), il n'y a vraiment pas de quoi occuper à temps plein une personne par hectare. A part de l'effeuillage et quelques traitements (faits en général par une seule personne pour l'ensemble de l'exploitation)... C'est à peu près le seul moment où les employés peuvent partir en vacances.

C'est 1 personne par hectare dans les vignes.

Sancerre Monts Damnés Didier Dagueneau 2007 : cuvée semble-t-il très rare que je trouve trop fruitée et florale. N'aurais jamais annoncé la Loire mais plutôt nouveau monde ou Languedoc. Etonnante surprise.

Bonjour à tous.
Peu connaisseur des vins de loire ( mais j'essaye de me soigner... ), des amis m'ont offert une bouteille de Blanc Fumé 2007 et une de Buisson Renard du même millésime. En lisant cette discussion, j'ai vu peu de commentaire sur ces 2 vins. Avez-vous des informations sur la garde prévisible ( selon un post de février dernier, gérardmansoif indiquait que le blanc fumé pouvait être gardé quelques temps ) car je ne voudrais pas commettre d'infanticide ou, au contraire, attendre trop longtemps ? Merci pour votre aide
SEB

2007 est un millésime de bonne garde (en tout cas, au vu de ce que j'ai pu goûter). Pour le Blanc Fumé, compter quelques années (j'ai goûté cette année un 2004 qui était très bien). Pour Buisson Renard, sans doute 10 ans sans soucis...

Merci Mathieu pour ces infos. Je vais donc le ranger au fond de ma cave.
SEB

rzac23 écrivait:

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> Une partie de la réponse: 12ha-12 employés.

Moi je connais des domaines de 1 hectare avec le même ratio

Quelques échanges de mails, une envie de se rencontrer avec quelques intervenants de LPV et nous nous retrouvons en moins de temps qu'il n'en faut dans la région de Sancerre/Pouilly-Fumé. Venants des 3 coins de la France (Paris/Haute-Normandie, Touraine, région PACA), 18 passionnés se sont retrouvés pour en découdre avec le Sauvignon mur (important) ainsi que le Pinot Noir pour une tournée chez les tous meilleurs producteurs de cette région de la Loire.

Pour cette première étape de ce périple viticole, le rendez-vous est donné à St Andelain, village paisible qui abrite le domaine phare de l'AOC Pouilly-Fumé : Didier Dagueneau. Le domaine couvre aujourd'hui 12 hectares, tous situés autour du domaine pour l'appellation Pouilly-Fumé. Il exploite également 3 hectares de vignes en Jurançon. Nous sommes accueillis par Charlotte, fille de Didier. A notre arrivée, j'ai la sensation d'être dans un lieu chargé d'histoire...
Les inscriptions, les repères, les témoignages sont nombreux. Nous aurons souvent l'illustration durant la visite des chais et de la partie vinification, que Didier Dagueneau était un sacré personnage !
A la mort tragique de Didier Dagueneau, les enfants (Charlotte et Benjamin) ont du reprendre prématurément les rênes de ce domaine mondialement connu et reconnu. Une personne pour chaque hectare du domaine, soit 12 personnes à plein temps, s'occupent de la vigne, de la vinification, des traitements, de la commercialisation et vente. La densité de plantation est d'environ 6000 pieds à l'hectare. Après levurage, les blancs fermentent en fût et y séjournent environ un an sauf pour Blanc Fumé de Pouilly qui est élevé en cuve inox. 1 cuvée = 1 terroir.
2008 est un tout petit millésime pour le domaine, puisque toutes les parcelles exceptées "Pure Sang" ont subit la grêle à hauteur de 70 % environ de la surface.

Nous nous rendons à la cuverie, où Charlotte nous demande d'approcher notre verre près de la cuve de :
Pouilly-Fumé 2008, Blanc Fumé de Pouilly : il sera mis en bouteille dans 4 jours. Les vignes de cette cuvée reposent sur des sols d'argiles à silex et de marnes. C'est l'entrée de gamme, mais le vin montre déjà une belle richesse. C'est vif, tonique, droit et remplit la bouche sur un registre d'agrumes. Longueur plus que convenable.
Pouilly-Fumé 2008, Pur Sang (en bouteille depuis une semaine) : parcelle de petits silex. Plus glycériné que le Blanc Fumé, il conjugue également plus de finesse et les formes s'arrondissent. Encore un joli volume en bouche. Vin plein et minéral.

Pouilly-Fumé 2008, Buisson-Renard : parcelle grêlée à 70 %. 17 hl/ha de rendements, les moûts sont concentrés et la richesse dérive sur un degré alcoolique plus élevé qu'à l'habitude. L'aromatique s'en ressent également sur une registre clairement exotique (ananas, mangue). La bouche est riche, presque granuleuse et affiche une acidité assez élevée. Beaucoup de jus la dedans ! Certainement le plus extraverti de tous les vins dégustés.

Sancerre 2008, Les Monts Damnés : situées sur la fameuse parcelles des Monts Damnés à Chavignol, les vignes ont été plantées en 2003. Exubérant, gras, riche et profond, il déborde de dynamisme. Comment un vin aussi jeune peut-il s'affirmer avec autant d'énergie ? La seule chose qu'il lui manque peut-être, serait un peu plus de jus de caillou (lisez minéralité). Ce qui semble normal pour des vignes qui n'ont seulement que 5 ans (au moins pour le jus contenu dans cette bouteille) !

Pouilly-Fumé 2008, Silex : pas encore perturbé par la mise en bouteille la veille, le vin affirme visiblement son terroir (fumé). Mais le nez paraît plus complexe qu'il n'y parait avec des senteurs de buis et un côté salin qui s'extirpe. En bouche par contre, la mise récente impose une certaine retenue et une acidité débordante. A revoir.

Jurançon 2008, les Jardins de Babylone : au nez, ce sont les arômes de thé vert, d'abricot sec et de miel. Pour tout dire, j'attendais bien plus de ce 100% Petit Manseng qui m'a étonné par sa légèreté et sa concentration plutôt discrète. Serais-je passé à côté, car pas mal de copains l'ont apprécié ce jour là.

Charlotte nous fais visiter la salle où arrive la récolte.


Justement, nous y descendons au sous-sol. C'est le regroupement de l'ensemble des cuvées élevées dans divers volumes de bois : 300 litres, demi-muids, cigare, 600 litres...
Charlotte Dagueneau nous apprend que son frère cherche à greffer les meilleures essences d'arbres pour faire les futurs fûts du domaine. Ce ne sont que des essais pour le moment.

La minéralité est une perception/sensation qui se décline sous plusieurs aspects. Pour nous en rendre compte, le groupe part dans les vignes, toujours accompagné de Charlotte.

Les vignes sont très belles, certainement les seules du coin à être travaillées en cette fin avril.




Voilà pour le tour des installations et la dégustation des vins. Merci au domaine et plus particulièrement à Charlotte pour l'immense temps qu'elle nous a accordé (3 heures et 1/2). On sait d'autant plus que le domaine est sollicité et qu'il n'est pas facile de déplacer et d'occuper un groupe de 18 personnes !

Mais je ne pourrai pas terminer ce compte rendu sans me poser quelques questions et notamment une qui me taraude l'esprit plus que tout : le prix des vins. Ils sont bons, mais valent-ils réellement leur prix ? Blanc Fumé 32 €, Pur Sang 42 , Buisson Renard 47, Silex 59, Sancerre Monts-Damnés 58 et le Jurançon 69 € les 50 cl ! Astéroïde à 470 € mais nous n'y avons pas goûté.
A cela, je tenterai de donner quelques éléments rationnels, observés et éléments mentionnés par Charlotte Dagueneau : on nous annonce 12 personnes qui travaillent sur un domaine conventionnel de 12 hectares (qui ne revendique pas le bio). Des installations flambants neuves dans un environnement aseptisé, du matériel de transfert (pompes, raccords, ligne d'embouteillage...) qui à son importance certes, mais dont lle standard semble dépasser tout les moyens du bon sens vigneron. Des chais de vinification et de vieillissement thermo-régulés, une abondance de matériel qui n'est pas utilisé et qui dort dans le hangar. Oui, tout cela a un coût et forcément, il s'en ressent dans le prix final. Alors OUI, mon sentiment sur le rapport qualité/prix des vins reste mitigé ! A ce jour, je ne suis pas près à "investir" la somme ci-dessus dans de tels vins.

J'imagine que de reprendre la direction d'un emblème comme celui-ci doit représenter quelques tracas. Aussi, je souhaite à Charlotte et Benjamin tout le courage nécessaire pour trouver la voie et le juste équilibre dans la conduite que mérite ce domaine.

Gildas

Un seul mot BRAVO, pour la fidélité et la qualité de ton reportage..
Et puis un second aussi tient, merci. Merci de m'avoir fait revivre l'espace de quelques minutes avant d'aller bosser, cette merveilleuse rencontre avec Charlotte, furtivement Benjamin et surtout le domaine et les vins des Daguenau.

Alex6

Merci pour ce très beau texte, Gildas !
La chose qui m'aura le plus frappé lors de cette visite est l'hygiène absolument incroyable de la cuverie et des installations.
Tout est visiblement mis en oeuvre pour que les vins s'expriment dans la plus absolue pureté !
Impressionnant !

Je partage ta conclusion sur les prix très élevés au domaine qui m'ont également limité dans mes envies d'achats.

Oliv

j'en rajoute une couche ou bien.... ???

j'en rajoute une couche ou bien.... ???

Fais comme chez toi

Gildas,

Bravo et merci pour ce reportage sur le domaine qui defraye la chronique (mais qui alimente ma cave -), une petite photo de Charlotte aurait fait plaisir à l'ensemble de l'assemblée présente ce jour là qui annonçait le départ d'un marathon sancerrois

A refaire

Sébastien

Suffit de demander !


[size=x-small]Crédit Photo : Gildas[/size]

Bu un Pur Sang 2005 semaine dernière.
Grosse déception, je pense (j'espère) que le vin travaille une phase de fermeture ingrate.
Le nez est discret sur des notes de fruits blancs assez simples.
En bouche trop d'amertume et d'acidité.
Je n'ai pas pris de plaisir.
note : 12/20

Est-ce que quelqu'un a gouté récemment ?

Jean Pierre, l'as tu aéré avant service ?

Arnaud