Première petite pluie sur la région depuis bien longtemps. Je ne me souviens pas d'une pluie sérieuse depuis le 15 mai.
Les vignes au faible enracinement souffrent, les autres, celles qui puisent profond, elles, ne sont pas encore touchées.
Cependant, on est en pleine véraison, c'est à dire qu'à ce train, les vendanges pourraient avoir 2 à 3 semaine d'avance.
Un vigneron me disait hier que tout était plutôt favorable, très peu de traitements à effectuer. Il a même ajouté que s'il pleuvait un peu au bon moment (autour du 15 août), "nous allons faire un carton!". Tant mieux et en plus il y aura des cèpes!
Le souci, éventuellement, ce sont les peaux. Ce même vigneron m'a fait un parallèle avec les tomates: " si tu veux les manger, il faut enlever la peau, mais à l'intérieur, c'est extra". Les raisins se défendent naturellement et développent presque une carapace.
On risque donc d'avoir des maturités de peau, de jus et de pépin assez différentes. Pas forcément un millésime facile qui s'annonce.
Un message de Bertrand Le Guern, toujours précis, me fait corriger ce que j'ai dit:
En fait il n'est tombé que 2mm! (le 23 juillet) mais il y a 10 jours (le 14 juillet) il en est tombé 4mm, le 6 juin 23mm (alors qu'à Castres ou Cordes il en ont reçu 95mm) celui là il m'avait échappé et le 23 mai, 25mm.
Des propos bien différents dans le quotidien local aujourd'hui, à la Une et en Gros: " La sécheresse nuit aux vendanges", "les vignerons gaillacois se font du souci"
Selon Olivier Lelièvre, directeur technique de la maison du vin, on parle bien de stress hydrique.
Le secteur du plateau Cordais souffre plus que les terroirs de graves de la rive gauche.
Après des véraisons avec trois semaines d'avance, c'est un peu le blocage. Les vendanges ne seront pas partout précoces, voire même tardives pour cause de maturité bloquée et imparfaite.
Ainsi pourrait-on avoir des raisin à l'acidité marquée et au manque de sucre.
Depuis le temps que je freine les ardeurs de certains adorateurs du Dieu Râ : le cagnard permanent ça ne fait pas des grands vins !
Et 1976 ne reste pas dans les mémoires comme un grand mill.
En plus 1976 semble déja largement "enterré"
Au fait C. Maisonneuve ne semblait pas "rassurée" par les conditions climatiques : Les Laquets sont sur un sol pauvre et à très faible rétention, Le Sid a été repris en mais assez récemment et les vignes n'ont sans dourte pas encore le système racinaire que les nouveaux propriétaires souhaiteraient : ils y travaillent (ils aiment assez l'approche de J.M. Deiss entre autres).
PAs de quoi se réjouir, mais quand j'entendais récemment des journalistes prédire de belles choses pour les vendanges 2003, ça me fait sourire : on commence à pouvoir appréhender la valeur du mill. .... quand les raisins sont rentrés (et encore (bbb) il faut attendre que Bob et Michou et les autres nous le disent)
en 1976, effectivement, il y avait eu une très grande sécheresse. Mais il y avait eu aussi un septembre pourri.
De plus, en 76, la sécheresse avait suivi un hiver et un printemps bien moins arrosés que cette année.
Mais tu as raison, il y a des secteurs où ça commence à devenir préoccupant.
Je me permets de copier ce message de Michel Issaly que j'ai reçu transmis par INVINVERITAS:
"Bjr,
QQs nouvelles de Gaillac:
Si ce temps superbe continue ce sera la première fois de ma vie que je prendrais des vacances en septembre.
Au rythme ou vont les choses il ne restera que quelques raisins sur qqes parcelles.
A ce jour chez nous la situation est trés alarmantes les raisins se sechent sur souche , la feuille puise dans le raisin l'eau qui lui manque, la très grosse chaleur n'a plus qu'a secher cette grappe . Beaucoup de raisin sec sont en court de veraison et ne muriront pas, ces raisins ne pourront pas etre vendangé car ils seront indigne de faire du vin.
Pour les qques vignerons qui vont commencer a vendanger sur certains cepages plus precoces: quelles matières vont ils rentrer?
Sur une souche un raisin à 13° sur celle d'a coter 10° sans parler des acidités et des polyphenols qui n'ont pas eu le temps de se creer.
Impossible de vandanger à la main la nuit, meme si la vendange se fait au petit matin les raisins seront a plus de 30° de T° aucune cave n'etant climatiser, trés peu de vignerons sont equipé de froid capable de refroidir aussi rapidement dans des batiments trés chaud .
J'arrete là ...
Meme si une hypothetique pluie nous arrivait elle ne ferait qu'agraver la situation.
A ma connaissance la situation est aussi desesperé a Cahors, Fronton, Coteau du Quercy, etc...
Nous sommes en train de vivre un millésime noir, de memoire d'ancien, personne n'a connue cette situation.
Je n'ai pas le courage d'aller voir les degats dans mes vignes comme de sinistre memoire en avril 1991.
Je sais pas chez vous mais ici l'hiver et le printemps ont été particulièrement secs également… (eee)
J'ai fait un tour dans les vignes aujourd'hui et sur le même rameau on voit des raisins presque mûrs et d'autres beaucoup moins… et sur le même raisin on voit des baies vertes, d'autres en bonne santé et arrivant à maturité et d'autres qui commencent à "friper" à se dessecher avant d'être mûres… (et j'étais sur un versant Nord)… et en plus en goûtant on constate un déficit évident d'acidité !!
Content de constater que dans le "délire" actuel (ici le CIVA annonce déja un Graaaaaand millésime… comme il l'avait fait en 97…… les imb…!!!) il n'y a pas que moi pour jouer l'oiseau de mauvais augure (et là il y va plus fort que moi !!!!!)
Comme si ça ne suffisait pas, la grêle a frappé et frappé fort sur le secteur de Cahuzac et les premières côtes de Gaillac au dessus de Brozes. (Secteur très Cantous Salette)
Le plateau Cordais semble avoir été épargné. Des grelons énormes, un vent d'une grande violence: résultat, c'est parfois 80% de la récolte non encore rentrée qui est par terre.