Petite carte postale de Cracovie postée au-cas-où-qu'un-lpvien déciderait d'aller là-bas...
Cracovie.
Un récent séjour à Cracovie, m’a permis de constater la rapidité avec laquelle le pays évolue. Mon précédent passage remontait à 2005. Que de chemin parcouru en 14 ans !
La ville s’est embellie et enrichie, atteignant désormais les standards de nombreux pays européens. Certes, tout n’est pas encore d’une modernité enviable. Mais la ville possède le charme suranné de l’ère post-soviétique ; les tramways, le patrimoine et la gastronomie en plus.
Cracovie est donc une ville attachante, jeune, propre, paisible, culturelle, dynamique et riche d’un patrimoine architectural pouvant déclencher un bref séjour. Mais elle vaut surtout par le fait qu’elle offre un point de départ incontournable à qui souhaite visiter Auschwitz et Birkenau.
L'élégance des jolies cochères de Cracovie
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Nous avons mangé, le premier soir, dans le quartier juif de Kazimierz. Ce quartier propose de nombreux restaurants aux cartes variées. Au premier étage du restaurant Ariel,
site internet
aux murs couverts de tableaux, nous avons dégusté une cuisine originale et savoureuse. Très bonne soupe au bœuf cuit, relevée d’un soupçon de cannelle (visible, à gauche, sur le site internet du restaurant).
On peut avoir de la soupe à la place du vin ?
Le repas a été animé par quatre jeunes Polonais dont la technique musicale touchait la virtuosité. Un verre de vin blanc – cépage et origine inconnus – a accompagné ce premier repas. Force est de constater qu’il ne laissera pas un souvenir impérissable.
Message pour Claudius : quatre garçons dans le vent d'une musique traditionnelle modernisée.
Monika, notre guide, nous avait pourtant prévenus :
- «
La Pologne n’est pas un pays de vin même si, ces dernières années, on observe un développement de la production. Notre climat, très rude, ne nous le permet pas. On fait du vin en Pologne, mais il est loin de valoir vos vins français. Par contre, nos bières sont plutôt bonnes ».
Effectivement. Le blanc qui nous a été servi s’est fait laminer par la Piwo (bière) locale ; la « fameuse » Zywiec qui, sans être mauvaise, n’a rien d’exceptionnel. Tout juste se singularise-t-elle par son gras en bouche ; plutôt curieux d’ailleurs.
Le
Biala Roza,
site internet
le restaurant le plus « select » fréquenté durant ces trois soirs, se situe à côté du musée des illusions de Cracovie.
Un bon p'tit Gasthaus, ma foi !
Selon mes standards de prolo-qui-ne-mange-jamais-au-restaurant, l’atmosphère est plutôt cosy. Fauteuils confortables, nappes en tissus, verrerie honnête sans être exceptionnelle. De beaux lustres en pâte de verre, une déco plutôt soignée sans être fade, des tables très espacées (un vrai plus selon moi) et une nourriture assez intéressante. Pas géniale, mais franchement honnête.
Une constante dans tous les repas pris durant ce week-end : l’usage – parfois immodéré - de l’aneth. Moi, j’aime bien. Mais je comprends qu’elle puisse lasser ceux qui n’en sont pas friands.
J’avais initialement choisi un vin composé de quatre cépages totalement inconnus. Un truc qui aurait, à coup sûr, engendré un CR assez remarquable. Manque de bol, le pinard n’était plus disponible. C’est bien ma veine. Frustré de ne pas avoir pu goûter un Srebrna Góra 2016, région Małopolska, issu à 35% de seyval blanc, à 30% d'hibernal, à 25% de johanniter et à10% de solaris.
Du coup, à contrecœur, je me suis orienté vers un vin de la région de la Wielieczka, connue pour sa mine de sel exploitée depuis plusieurs centaines d’années. Il s’agit d’un chardonnay 2018,
Winnica Wieliczka, région
Małopolska issu de culture... biodynamiczna.
La bouteille terminée, je me suis demandé si ce vin n'avait pas une dent contre moi...
De Nantes à Strasbourg et de Reims à Limoux, il rassurera chaque viticulteur :
- «
Même dans l’exécrable, il existe pire ».
C’est évidemment une mauvaise plaisanterie permettant de confirmer, un peu maladroitement, qu’il reste du chemin à parcourir avant de rejoindre la qualité d’un simple chardonnay bourguignon.
Ce vin s’est tout d’abord révélé mutique. Mutique, mutique, mutique. Rien ni personne n’est sorti de la bouteille.
Il s’est présenté dans une belle couleur jaune citron, limpide, brillante, sans défaut.
Mais au niveau de l’aromatique, ce fut Katyn : quelque chose qui a existé, mais qui fut longtemps tu. Effet millésime ?
Après un début de dégust-elbow dans le bras droit, j’ai commencé à sentir une note « fumée » et puis… Pas grand-chose d’autre.
En bouche le vin ne m’a finalement pas surpris : rien de vraiment probant hormis une sensation astringente de raisin peut-être pas très mûr.
La seule véritable surprise est venue du caractère salin – et salé ! – de ce vin. J’avais déjà rencontré cette sensation avec un Clos Mireille du Domaine Ott. Boire du jus de raisin fermeté salé est une expérience assez marquante.
J’ai de nouveau eu ces sensations avec ce vin. Est-ce la méthode Coué ou une certitude ? En tout cas, le vin m'est apparu salé et ce fut une expérience intéressante.
Wszcylszwaj gawszcly szecwialow. (ça ne veut rien dire, mais ça m'a fait marrer d'écrire ça).
Dernier point, qui intéressera le consommateur : la Piwo est vendue autour de 14/15 PNL ; soit environ 2,50/3 € la pinte. Raisonnable.
A côté de la barbacane, un bar avec terrasse, dont l’emblème est une blanche hermine, propose de la Ziwiec IPA en bouteille. Elle se boit trèèèès bien. Et au même tarif que les autres !
La bouteille de vin nous a coûté 108 PNL ; soit à peu-près 25 €. Très raisonnable également ; même si l’expérience a été disons… Mitigée.
Le restaurant qui nous a accueilli propose une jolie carte des vins, éclectique et précise, au regard de nos standards français. Proposer un Clos du Mont Olivet 2014 sur table à 51 €, c’est une bonne surprise.
En résumé :
- je recommande les restaurants Ariel et Biala Roza ; adresses sympathiques,
- Cracovie mérite une petite visite.
- Je souhaite de tout cœur aux Polonais de réussir leur viticulture et, surtout de progresser.
- Le pays me semble doté des ressources naturelles et des terroirs aptes à proposer, d’ici 5 ou 10 ans, des vins de qualité. Peut-être est-ce d’ailleurs le cas, mais le temps m’a manqué pour me faire une idée plus précise du niveau général de la production.
- Effet de mode ou standard européen qui s’impose inéluctablement, on boit sur les terrasses autant de vin blanc, que de Spritz ou de bière.
- La Piwo reste une valeur sûre.
Bonus : quelques photos de vignes s'épanouissant dans le Wawel ; forteresse de Cracovie.
Merci de m'avoir lu.