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Sucre ou sec, cépage ou terroir, que se passe t’il en Alsace…et aux Jardins?

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Petite thématique Alsace organisée par Stéphane Planche aux Jardins de Saint-Vernier-Vincent, la résultante d’une petite virée intensive d’à peine deux jours et pas moins de 7 domaines visités. Avec dans ses bagages, quelques trésors!

Une assemblée un peu moins dense que d’habitude! Serait-ce à dire que les Jurassiens ne plébiscitent pas l’Alsace? Que nenni! Malgré quelques défections, le public resserré n’a pas boudé son plaisir! Les vins sont dégustés à l’aveugle, comme il se doit!

On attaque par une petite mise en bouche sympathique!

Senteurs des Vignes 2004, Albert Mann
La robe est jaune pâle, limpide, à reflets verts. Le nez très variétal, primaire, n’en est pas moins très agréable: citronnelle, châtaigne, fruits blancs, mâtinés d’exotisme. Plutôt amylique, mai croquant, avec de la rondeur, juste ce qu’il faut de sucrosité résiduelle pour ne pas gommer la vivacité.
Un vin de plaisir à petit prix, pour l’apéritif estival!

Klevener d‘Heiligenstein 2000, Cuvée particulière, Jean Heywang
On ne tarde pas à changer de registre et à passer à plus sérieux! Nez très mûr, intense, soupe d’agrumes, avec un petit côté miellé, ciré.La bouche est puissante, grasse, mais avec de la vivacité, et des amers finaux sur une petite touche citronnée et une note d’amande. Atypique, beaucoup, oxydatif, probablement un peu, j’adore, évidemment! C’est bon comme un vin du Jura, dis! Une certaine parenté, puisqu’il s’agit en fait de Savagnin rose!

Riesling Rot-Murlé 2002, P. Frick
Une petite déclinaison en deux versions, à décapsuler comme une Kro!

La première, sans soufre, possède un nez miellé et lacté, une attaque incisive, puis de la rondeur, du gras, à peine de résiduel, et un peu de gaz, aussi, très peu, ce qui lui donne un petit air de cidre de pomme. Un Alsace extra-terrestre, mais passionnant, même s’il déconcerte les puristes!

Le deuxième, servi juste derrière, offre un nez un peu moins riche, dans un registre un peu lacté également, mais beaucoup plus minéral. La bouche est droite, rectiligne, moins enrobée et plus stricte, mais non dépourvue de longueur.

Il s’agit pourtant bien du même vin, le deuxième ayant dû recevoir un peu de soufre à la mise pour cause d’accident technique de dernière minute, alors que ce n’était pas prévu initialement. Une expérience passionnante en forme d’interrogation: lequel est mieux que l’autre? La séduisante atypie du premier ou bien la droiture du second? Il y a de la place pour les deux, cela est certain!

Le Verre est dans le Fruit 2000, Domaine Schueller
Ma bouteille semi-mystérieuse! Un nez très minéral de prime, puis verveine, tilleul, très légèrement acidulé. En bouche, la droiture minérale très aiguisée s’impose, de manière très pure, où l’on ne retrouve que de très légères notes terpéniques. Un Rieling qui rieslingue à peine, on croit rêver! La raison de son non-agrément en Grand Cru Pfersigberg? Une très belle bouteille, en tout cas!

Langhe Bianco, Riesling 2001, G. D. Vaira
Une bouteille doublement mystérieuse, apportée par l’un des participants comme vin pirate. Un Riesling du Piémont, de vignes sur greffées avec des plants de Jean-Michel Deiss. Un Riesling d’école, très terpénique, légèrement acidulé, avec un peu de résiduel. Si l’attaque est incisive, il s’ensuit de la rondeur, suivie d’un petit creux en milieu de bouche, avant une rétro satisfaisante, même si la perception résiduelle refait surface! Un vin très au Sud de l’Alsace, non dépourvu d’intérêt!

L‘insolite 2000, P. Frick
Il s’agit d’un Pinot noir vinifié en blanc, que, sauf erreur de ma part, nous avons goûté dernièrement aux LPViades. La robe est ambrée, et le nez se présente comme celui d’un surmaturé sec, sur les fruits secs, l’écorce d’orange amère confite. Un petit côté Tokaji, avec de l’acidité et une présence alcoolisée en finale, faisant un peu Cognac! Détonnant! Pour un lièvre à la Royale?

Pinot Gris A 360P 2000, André Ostertag
Nez sur le botrytis, l’ananas, les agrumes. Olfactivement une VT! Et pourtant, en bouche, l’acidité et la vivacité s’imposent dans un sentiment de puissance contenue. Grande longueur sur une finale poivrée et épicée. Un magnifique Pinot Gris à l’immense potentiel!

Gewurtztraminer SGN 1994 Cuvée Anne-Marie, Rolly Gassmann
La robe est jaune citronnée. Le nez, très aromatiquement fruité, exhale d’abord l’ananas, les fruits exotiques, avant de s’orienter sur la pétale de rose et un léger litchi. Un Gewurtz, à n’en pas douter, qui semble encore très jeune malgré les ans. Il vient tout juste d’être commercialisé, d’ailleurs! La bouche est élégante, vive et onctueuse. Seule la finale donne une légère impression pâteuse, avec un peu d’amertume. A n’en pas douter, une belle bouteille potentielle, peut-être encore un peu jeune!

Mais oui, que se passe t’il donc en Alsace? Bien des choses, visiblement! Un élément de réponse aux Jardins de Saint-Vincent, avec cette belle diversité qui nécessite néanmoins un apprentissage préalable.

Olif
13 Mai 2005 23:09 #1

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tiens étonnant ... un peu de SO2 dans le Rot Murlé et on le trouve plus minéral

eh oui le soufre c'est un minéral... alors la fameuse minéralité issue du terroir mon ... ! Je l'ai déja signalé qqs fois mais c'est bien de pouvoir le constater de la sorte. Ces fameux vins droits, serrés minéraux qu'on nous décrit parfois comme "purs"... !!

Les rieslings allemands par exemple sont souvent hyper chargés en SO2
14 Mai 2005 11:21 #2

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C'est exactement la réflexion que l'on s'est fait! Le premier est typé "sans soufre", en fait, et cela se fait vraisemblablement au détriment de la minéralité (vin puissant, avec beaucoup de gras, bien enrobé). Le deuxième donne l'impression de mieux refléter le terroir!

Olif
14 Mai 2005 13:14 #3

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moi je en pense pas qu'il reflete mieux le terroir... !

et si la minéralité c'est le SO2 ce n'est pas l'idéal !
14 Mai 2005 13:29 #4

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Est-ce par qu'il est soufré (très légèrement,en plus, et uniquement à la mise!) qu'il est plus minéral? Peut-être, mais ce n'est pas forcément la minéralité du soufre que l'on perçoit! Mais plutôt celle du terroir, que l'adjonction légère de soufre permet d'exprimer, en protégeant le vin, même si elle le "bride" un peu d'un autre côté ! Un nouveau paradoxe?

Pas forcément...

Olif
14 Mai 2005 14:20 #5

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C'est pour ça que j'aime aller gouter régulièrement les vins en cours d'élevage chez Bruno ou plus rarement chez J.P. Frick c'est parce qu'on déguste des vins qui n'ont jamais vu une dose de SO2 et qui ne sont pas encore en bouteilles.

Ensuite le SO2 les modifie forcément (goûté avec Patrick Meyer simultanément son PN -2002 je crois- sans SO2 du tout et avec une dose très faible -il faudrait que je lui demande le chiffre exact- : le vin n'était ps le même et nous préfèrerions tous deux la version exempte de SO2) ... Ensuite que le vin évolue (mal) avec le temps c'est autre chose mais l'expression du terroir (et qu'est ce que c'est que l'expression du terroir ?) elle est bien là sans avoir besoin de SO2 pour la révéler. Je ne crois pas que le SO2 puisse rendre le teeeoir plus présent.
14 Mai 2005 14:31 #6

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Ensuite que le vin évolue (mal) avec le temps c'est autre chose mais l'expression du terroir (et qu'est ce que c'est que l'expression du terroir ?) elle est bien là sans avoir besoin de SO2 pour la révéler

Je trouve cela paradoxal, pour reprendre le terme d'Olif. Une des caracteristiques d'un grand Vin pour moi est celle d'exprimer son terroir apres de longues annees de garde en gommant les effets de la vinification.

Si les vins sans SO2 sont senses exprimer leur meilleur terroir a la premiere seconde, puis agoniser lentement, alors je ne peux pas les mettre dans cette categorie.

Anthony
15 Mai 2005 07:11 #7

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le problème n'est pas là : un conservateur (le SO2 qu'on trouve aussi sous le nom de E220) n'est pas un éxhausteur de terroir. Il peut permettre de préserver une certaine "qualité" de ce vin. Dans ce cas précis il s'agit de vin jeune et l'expression de "terroir" de l'un des deux est en fait l'expression du SO2, disons de la combinaison du vin et du SO2

et comment tu "sens" qu'un vin exprime son terroir ?? Tu sais ce qu'est le goût du Muenchberg ou du Charmes-Chambertin ??
15 Mai 2005 21:58 #8

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Je te parle de ma notion du vin, et de ce que j'y recherche. Si un vin atteint le meilleur moment de sa vie lors de sa mise en bouteille, il ne correspond pas a l'idee que je me fais d'un vin que j'aimerais acheter et conserver pour qu'il se bonifie.

Anthony
16 Mai 2005 04:21 #9

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si on ne parle pas de la même chose ...

je ne parle pas de qualité je parle de minéralité qui viendrait du SO2 : ce produit conservateur ne peut en aucun cas favoriser l'expression du terroir son rôle est d'aider à la conservation du vin pour lui permettre d'atteindre sa phase de maturité et exprimer alors autrement son terroir ; mais c'est le temps qui amènera cette transformation du vin. Si sans ce produit le vin ne peut survivre au temps alot-rs effectivement c'est un échec. Je suis persuadé que des grands vins peuvent vieillir des décennies sans un gramme de SO2 éxogène. On n'a pas toujours utilisé ce produit et il existait de grands vins de garde !!

Les blancs de Pierre Overnoy prouvb-vent que le temps n'est pas un ennemi à ces vins "nature"...
16 Mai 2005 12:28 #10

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Tout à fait, Vincent! Et il est amusant de constater qu'Emmanuel Houillon, présent à la dégustation, demandait à ces collègues : "Mais comment on fait, pour sulfiter, c'est quelque chose que je n'ai jamais appris!" :)

Ce que je voulais dire, c'est que l'absence complète de soufre dans le Riesling de Frick, s'il rendait le vin plus nature et débridé, ne favorisait pas particulièrement l'expression minérale. Il était par contre bien typé "vin sans soufre"! Et m'a beaucoup séduit!

Olif
16 Mai 2005 13:25 #11

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Olif,

C'est quoi typé "vin sans soufre" ? C'est un peu oxydé ? :D

Luc
16 Mai 2005 13:44 #12

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Luc

non ! mais parfois un coté paradoxal c'est à dire réduit et oxydé à la fois !! mais plus souvent réduit !
Pour la bouche c'est assez net mais il faut en boire pour savoir je n'arrive pas à définir cette sensation assez particulière. Mais je me demande s'il faut die qu'il y a une bouche typique des vins sans SO2 ou plutôt une bouche typique des vins avec (le SO2 durçit, affermit la bouche)

Olif

je ne pense que l'on se trompe depuis longtemps avec cete fameuse expression minérale qui est plutôt l'expression d'un vin auquel on a ajouté du SO2 (ou parfois une maturité insuffisante ou un pressurage "brutal"). LA minéralité ce serait ce qui vient du sol donc souvent c'est une acidité caractéristique (pas en quantité mais en qualité... l'acidité d'un vin de schiste n'est pas la même que celle d'un vin de calcaire), une structure tannique (un cahors du plateau n'a pas la meme structure qu'un Cahors des terrasses) et une salinité amené par les sels minéraux puisés dans le sol (pour les rarissimes vignes équilibrées qui puisent vraiment leur "force" dans le sol... hier j'ai encore vu des racines qui traçaient au iveau du sol , et apparaissaient même en surface :-( ). Sinon c'est un mot foure-tout qui à mon avis ne veut pas dire grand chose. Tout au moins il ne veut pas dire la même chose chez chacun, alors pour s'y retrouver !
16 Mai 2005 14:22 #13

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