Le Soufflot (Meursault, 21)
Après une première visite en pays nuiton, au domaine
Arlaud
à Morey Saint Denis pour goûter le millésime 2017, nous redescendons, mes 3 comparses et moi-même en Côte de Beaune. En effet, l'après midi est chargé en ce jour de derby, puisque 2 domaines (1 à Meursault, 1 à Chassagne Montrachet) sont au menu de l'après-midi. En parlant de Menu, j'ai entendu le plus grand bien de ce restaurant qu'est le Soufflot, fraîchement installé à Meursault, et dont, parait il, la carte des vins donnerait soif au plus raisonnable des chameaux... Or, nous avons conservé la demi-heure d'avance du matin, ce qui nous permet de nous installer les premiers, tranquillement dans cette très belle salle moderne et épurée alliant le jaune et l'azur.
Nous avons donc les conditions idéales pour nous plonger dans la magnifique
Carte des Vins
, très justement tarifée. Un premier choix était déjà fait, puisque j'avais pu réserver un Chablis 1er Cru Chapelot 2009 de Raveneau. Pour nous mettre en bouche, nous choisissons un Bourgogne blanc du domaine Boisson Vadot. Enfin, en guise de vin rouge, à défaut de Passetoutgrain, nous nous orienterons sur le
"simple" Bourgogne Pinot Noir de Groffier
(Les descriptions sont au bout de ce texte).
Concernant les menus, par crainte de manquer de temps, et ne connaissant pas les habitudes de service, nous nous orienterons sur le simple
Menu Déjeuner
, composé de 4 plats
(dont je n'ai malheureusement pas noté les intitulés exacts).
Entrée: Il s'agit ici d'une variation autour du champignon de Paris, avec une crème de champignon sous les lamelles. J'ai beaucoup aimé cette entrée, légère et digeste, qui met en évidence également le Bourgogne Blanc de Boisson Vadot: un vrai régal. Pour faire plaisir à mon ami Jean Loup, je note cet accord Excellent!
Il manque les fameuse gougères en photo, qui sont d'une gourmandise absolue.
Poisson: Nous enchaînons ensuite sur un plat de poisson: Filet de Bar, poireau avec une croquette goûteuse et deux sauces dont une à l'encre de seiche et l'autre sur un équilibre acidulé. La cuisson des aliments me paraît juste
(aurait peut être méritée d'être un poil moins importante pour le poisson? Mais c'est pour chipoter). Le Raveneau marche évidemment très bien avec le plat, la aussi très bel accord!
Viande: Il s'agit de pommes de terre à la crème et à l'ail
(un peu à la façon gratin dauphinois ou patia forézien) avec dessous du poulet. Ce plat était un poil trop salé...mais le goût de l'ail et des pommes de terre m'a rappelé le gratin de ma grand'mère, une sorte de madeleine de Proust...Du coup, je pardonne ce petit déséquilibre dans l'assaisonnement car celà faisait des années que je n'avais pas eu ce goût en bouche qui m'a ramené en enfance...Et rien que pour ça:
BRAVO!
Le Bourgogne Pinot Noir de Groffier s'en sort Très Bien, avec une mise en évidence de l'acidulé du pinot noir.
Fromage: Un beau morceau de comté
(je ne me rappelle plus l'affinage, je dirais 18 mois au doigt mouillé) et un peu de confiture à l'ail. Je n'ai pas accroché sur la confiture dont je n'ai pas compris la raison d'être avec le fromage. Pas grave, mon pote à gauche s'est régalé et j'ai pu faire un heureux... Nous finissons le pinot la dessus, dont l'accord est bon.
Dessert: Mont Blanc à la châtaigne et à la mandarine. Un bon dessert dans lequel on retrouve bien le goût et la texture légèrement farineuse de la châtaigne, contrebalancé par l'acidulé du fruit. Je ne suis pas un inconditionnel de ce genre de dessert mais il faut reconnaitre que c'est bien fait et que la portion étant justement calibrée, on évite que celà soit ni trop lourd, ni trop écoeurant.
Au total: on est dans un restaurant assez atypique dans le sens ou le service est extrêmement rapide et ou la carte des vins dénote, en bien, évidemment. J'ai trouvé des présentations très soignées, avec des plats relativement simples de conception
(en apparence), mais efficaces et justement étudiés pour fonctionner avec la quasi totalité des vins présents sur la carte: un beau travail de passionnés. Maintenant, pour être
(très, trop?) pointilleux, on pourrait éventuellement pointer des axes d'amélioration tels que des cuissons ou assaisonnement à parfaire, et avoir un service peut être un peu moins rapide. Par ailleurs, et celà a été soulevé dans des posts précédents, les portions sont effectivement un peu petites. Toutefois, personne n'est sorti en ayant encore faim, celà a permis d'enchaîner deux visites dans l'après midi sans être lourd, et ceci est appréciable.
Néanmoins, ceci étant dit, le moment a été unanimement et grandement apprécié, et on reviendra sans faute l'an prochain. Et vu qu'on sait qu'on aura un peu de temps pour déjeuner, on prendra des plats supplémentaires!!!
Pour finir, les 3 vins bus, car on était aussi venu la pour ça, et à souligner la finesse et la qualité de la verrerie Zalto:...
Domaine Boisson Vadot, Bourgogne Blanc, 2015: La robe est claire à reflets gris. On a un nez initialement porté sur de la réduction soufrée, puis qui s'ouvre à l'aération sur de jolies fleurs blanches et un peu de citron. La bouche est relativement tendue et longiligne. On retrouve quelques notes d'agrumes, en particulier d'orange. Le vin reste assez épuré tout en étant d'ampleur modeste, il fonctionne bien avec l'entrée à base de champignon.
B-TB
Domaine Raveneau, Chablis 1er Cru, Chapelot, 2009: La robe est presque d'or. On a un nez mûr , presque riche sur les fruits jaunes charnus, un peu d'amande, avec un soupçon d'élevage. La bouche est ronde, grasse et enveloppante. On a une jolie texture et une longueur satisfaisante. On retrouve une aromatique relativement complexe sur les fruits jaunes, le champignon, un peu d'agrumes (citron). Il marche très bien avec le Bar. Ce vin ample et au beau volume en bouche n'est pas typé Chablis pour un sou. A l'aveugle je serais d'ailleurs parti sur un vin de la Côte de Beaune bien élevé à peu près à coup sûr. Belle première rencontre pour ce domaine mythique.
TB-E
Domaine Groffier, Bourgogne Pinot Noir, 2016: On a une robe grenat rubis. Le nez est assez pur et centré sur la framboise. La bouche est fine, toute en longueur, sans trop de corps ni d'empreinte tannique avec toujours cette aromatique fruitée primaire et relativement simpliste. Il fonctionne très bien sur le poulet et les pommes de terre à l'ail revisitées. Un bon canon.
TB
Et voilà, c'est tout pour cette première, qui ne sera probablement pas la dernière...Un tel vent de fraîcheur fait du bien dans le paysage de la restauration, en espérant qu'il serve d'exemple, et que d'autres s'inspirent de ce concept.
Bon, c'est pas tout ça, mais il est 13h30, on a toujours notre petite demi-heure d'avance et viamichelin nous indique 1,3 km à faire jusqu'à notre prochaine étape... Celà tombe bien, ceci nous laisse le temps de piquer un petit roupillon dans l'auto, sur le parking de notre prochaine visite, le domaine Jacques Prieur...