Corton-Charlemagne 1989 - Domaine Bouchard Père et Fils
Quelques jours que cette bouteille m'attendait en position debout. En effet, j'avais aperçu un léger voile de turbidité lors de la réception qui m'avait inquiété dans un premier temps. Petite coqueterie bien inutile ici finalement ! Ce n'était qu'un vague résidu de lies pas bien méchant, qui n'a rien révélé d'inquiétant !
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Le bouchon sous la collerette semble parfait. Il se retire assez facilement et apparait imbibé inégalement jusqu'à moitié. Quelques traces vitrifiées foncées. L'extrêmité proche du vin, se décompose facilement en morceaux en grattant avec l'ongle. Tout va très bien !
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C'est donc le plus vieux blancs qui m'est donné de goûter jusqu'à présent en dehors du magnifique Champagne L'oenothèque 89 de C. Heidsieck en jéroboam (excellent, bien tertiaire et gouté au Grand Tasting), du Perrières 2002 de Dancer (très bon mais légèrement oxydé) et du Dauvissat Forest 1990 et 1991 (bof). Expériences personnelles donc relativement mitigées sur ce type de vins.
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Tout de suite, on est mis au parfum d'un nectar au
fruit évolué. Et le peu de connaissances que j'ai des "vieux" blancs me fait songer immédiatement à un chardonnay ouillé du Jura assagit ayant gardé son tonus. Globalement, le vin se rapproche au nez du marc de part sa
force et son côté
fruits secs finement boisé. Mais le parfum est plus subtil lorsque l'on y prête attention. Rien de terne mais les subtilités sont discrètes et cela pourrait manquer un petit peu de relief à mon goût (de couleurs). L'éclat fruité de la jeunesse s'en est allé ! Un citronné / fruits jaunes demeurre quelque part mais d'un type particulier aux vins ayant de l'âge (n'accuse pourtant pas 26 ans en un sens). Des acidulés ambrés sont bien là mais on est conquis en même temps par des notes de fruits secs un soupçon poussiéreuses, de
crème patissière diluée avec quelques
chuchotements de caramel blond. C'est fin, très minéral derrière ces notes de
cire à peine résineuses et de noix de cajou fraiche mais un peu trop minéral et puissant en même temps. Ca manque de jeunesse, c'est ma conclusion !
La bouche est énorme, comme rarement rencontrée !
Très grande puissance et acidité au laser ! Mais
l'aromatique est austère, un peu passée, archi sèche sur les fruits secs, la cire. C'est une impression d'épure entre faucille et marteau, un jeu entre force et tranchant comme une photo de maitre en noir et blanc. Le vin donne des ordres solennels mais ne chante pas ! Je n'oublie pas des amers très présents qui génèrent une belle acreté citronnée au goût de cire avec un soupçon raisin de corinthe non sucré. On conserve longtemps en bouche ce côté
presque malté,
corinthe, cire, crème patissière avec léger caramel.
Plus la bouteille descend, plus je me laisse entrainer au son de cette extrême minéralité, dépourvue de toute sucrosité. Un seul bémol, il y manque un peu de printemps pour m'envoyer plus haut dans les airs.
Un vin très impressionnant dans son genre il faut le reconnaitre. Cela restera un jalon dans mon expérience mais je pense vraiment que mon ingénuité se laissera moins facilement séduire désormais par les atours de l'âge en terme de vin...blanc. En rouge c'est une autre question.
TRES BIEN + / EXCELLENT -
NB: Dernier verre le lendemain, servi bien frais (T° frigo) contrairement à hier. N'a pas bougé. Même si l'évolution a pu me faire penser au Jura, cela n'en a pas tout à fait l'opulence, on reste donc bien en Bourgogne. La bouche est quand même grande, un volume impressionnant, une tension qui tire très loin, une acidité saisissante et des amers mêlés de notes presque résineuses vraiment particuliers. Certes c'est puissant mais l'équilibre s'opère étant donné la vivacité. Un vin devenu très minéral, n'ayant plus de fruit, très cérébral. Ce n'est pas ce que je préfère, trop austère, mais le personnage a de la gueule !
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