Domaine du Pavillon (Albert Bichot), Beaune 1er Cru "Les Bressandes" 2014
Troisième et dernière bouteille d'une triplette achetée à bon prix sur idealwine il y a 3 ans (vers 19€ la bouteille).
Le vin reste fidèle à lui-même, après avoir extirpé un bouchon parfait, long, marqué sur moins d'un millimètre.
Robe rubis légèrement tuilée.
Le nez pinote immédiatement et restitue la beauté froide d'un millésime "de vigneron". Framboise, sous-bois, ronce, acidité appétante, groseille, même un peu de fraise écrasée à l'aération.
La bouche et la finale s'articuleront autour de cette idée de millésime relativement austère, et je ne crois pas que de nombreuses années de garde supplémentaires auraient été de nature à changer cette nature. Une belle acidité dirige l'orchestre de fruits rouges acidulés, de feuilles mortes (mais pas dominantes, le vin ne fait franchement pas évolué), de ronce, de cendre, avec une petite amertume presque rafle qui fait la transition, non sans une petite impression de dureté, avec une finale austère, de grand caractère, sur la cendre et la suie très marquées qui finalement pourraient presque rapprocher ce pinot d'une syrah rhodanienne sur millésime frais, à ce stade final (pas au nez et en bouche).
Un beau représentant de son millésime dont la noblesse de nez et la longueur assez hallucinante de la finale le placent effectivement à un rang 1er Cru bien mérité.
Très bien + / 16,5/20
PS : Cette expérience (avec d'autres) sur 2014 me fait par ailleurs penser que l'expression "millésime frais" est imparfaite, puisque derrière ces millésimes non-caniculaires peuvent se cacher des réalités viniques très différentes. On serait tentés par exemple de qualifier et donc rapprocher 2014 et 2017 en tant que millésimes tout deux "frais", mais les profils proposés à l'arrivée ne sont à mon sens pas du tout les mêmes, 2017 ayant quasi toujours eu un côté extrêmement primesautier et approchable alors que 2014, à mon sens, est plutôt à l'opposé de ça.