Dégustation du 4 février 2012
9 personnes de Suisse romande et de la Haute-savoie se sont réunies pour déguster des bourgognes rouges, samedi dernier. Cette session se tenait dans les hauts de Lausanne. Pour éviter les affres vécus lors de dégustations marathon comme dans le passé, nous nous étions limités à un seul thème, en l’occurrence la Bourgogne en rouge (un monde en soit...) et en restreignant les apports à trois vins par personnes au maximum. Nous avons dégusté 26 vins. Les bouteilles ont été ensuite reprises à l’occasion d’un repas. Contrairement à certaines dégustations récentes, où nous avions abordé la petite arvine, le riesling, le mourvèdre ou Châteauneuf du Pape, et où nous étions restés un peu sur notre faim, cette dégustation burgonde a été d'un bon niveau qualitatif, avec quelques toutes grandes bouteilles.
0 Bourgogne 2005, Hautes Côtes de Nuits, Domaine Saint-Saturnin de Vergy
Ce vin est prévu pour aviner les verres. Rouge pâle, nez poussiéreux, fraise, framboise, passablement sur l’alcool, en bouche, maigre, sec, a probablement dépassé son apogée.
1 Rully 1er Cru 2002, Préaux, Eric de Suremain
Rouge plutôt pâle, encore jeune, frais, fruité, assez fin, en bouche consistance moyenne, frais, simple, court. 13.
2 Irancy 2006, Veaupessiot, Thierry Richoux
Grenat plutôt pâle, un début d’évolution, nez évoquant à la fois des fruits rouges doux et acides, une note métallique, la bouche, un rien rustique, présente toutefois une belle consistance et une jolie longueur. A boire. 14,5
3 Aloxe-Corton, Domaine Tollot-Beaut, 2006
Rubis assez pâle, jeune, nez frais et fruité, typé du cépage, la bouche présente un joli gras, une concentration moyenne et une jolie longueur. Le tout a une certaine élégance. A boire. 15,5
4 Corton 1979, Les Bressandes, Edmond Cornu
Grenat très évolué, un petit trouble, nez particulier évoquant la livèche, le bouillon de bœuf ; la bouche est grasse, concentrée, saline, les tanins sont encore assez fermes, mais sans astringence. La finale est longue. Un beau vieillard, encore fort plaisant. A boire. 16 +
5 Mazy-Chambertin 1986, Domaine Henri Rebourseau
Tuilé, un petit trouble, nez évoquant la livèche, les champignons, le bouillon, mais un peu simple et presque poussiéreux. La bouche est souple, assez simple et la finale est un peu courte. Aurait dû être déjà bu. 14.
6 Vin du Bugey 2003 Manicle Le Caveau bugiste
Grenat assez foncé, un peu évolué, nez évoquant l’abricot, les raisins secs, les fruits rouges, une nuance métallique. En bouche, la consistance est moyenne, les tanins un peu astringents, une note acidulée lui donne un agréable équilibre ; un sympathique pirate somme toute savoureusement rustique, dans cette dégustation burgonde. A boire. 14.5
7 Vougeot 1er Cru 1993Clos de la Perrière Monopole Domaine Bertagna
Grenat foncé, un peu évolué, le nez est très typé bourgogne, fin, délié, assez complexe. En bouche, il y a un beau gras, de l’équilibre, une bonne densité et une belle longueur. Le tout est typé et digeste. Un bon vieux vin, dans un millésime modeste, à boire mais qui peut encore évoluer un peu. 15,5.
8 Chambolle-Musigny 1993, 1er Cru Les Beaux Bruns, Denis Mortet
Grenat, un peu évolué, nez bloqué, chloré, (réduction, très léger liège ?) au-delà à l’aération on perçoit une certaine fraicheur, de la finesse ; en bouche, c’est ample et structuré, complexe même, une bouteille dans une phase ingrate. Dommage à revoir. 15 +
9 Pommard, Antonin Rodet, 2001
Grenat, un peu évolué, au nez de la livèche encore, des fruits rouges, de la réglisse. La bouche a un beau gras, des tanins un peu poudreux, une note saline ; l’ensemble est bon, digeste, relativement long, mais un peu trop simple. A boire. 14.5.
10 Savigny-les-Beaune, Les Serpentières 1er cru, Maurice Ecard et fils, 1999
Grenat, un peu trouble, un peu évolué, le nez est très réduit, évoquant la livèche, le cidre, une impression un peu négligée ; à l’aération il s’est passablement épanoui, sans jamais toutefois atteindre une netteté parfaite ; la bouche est grasse, ample, les tanins sont un peu astringents, mais l’ensemble en bouche est de très belle facture, avec une belle digestibilité. Un très beau vin, mais desservi actuellement par son nez, il aurait manifestement fallu le carafer. A boire ou à attendre. 16, à revoir
11 Chambolle-Musigny, 1er Cru Les Sentiers, Jean-Paul Magnien, 2003
Grenat intense, encore jeune, nez fin et complexe, avec des notes de cassis notamment. La bouche est grasse, ample, presque un peu compotée, la longueur est moyenne. Un bon bourgogne, mais pas très typé. A boire ou à attendre. 15,5
12 Aloxe-Corton, 1er Cru Les Valozières, Edmond Cornu et fils, 2002
Grenat, au nez à la fois animal, végétal et fruité, le nez a toutefois ici également du mal à s’exprimer. La bouche est grasse, ample, il y a un bel équilibre, mais le vin ne se livre pas. A attendre ? 15,5.
13 Pommard, 1er Cru Les Charmots, Domaine Cyrot-Duthiau, 2003
Grenat un peu évolué, nez à la nuance florale et végétale, évoquant le géranium, la gentiane, avec quelque chose de presque racinaire, voire terreux, surprenant, mais pas désagréable. La bouche est ample, un poil vive, les tanins sont fermes. L’ensemble est plutôt austère, strict, agréable néanmoins. Peut-être à attendre. 15.5.
14 Morey-St-Denis 1er Cru La Riotte Domaine Henri Perrot-Minot, 1999
Grenat foncé, nez un peu évolué, mais complexe et fin. La bouche est dense, grasse, riche, longue. Un beau vin séveux et complexe, qui pourrait encore évoluer. A boire ou à attendre. 17 +.
15 Corton-Bressandes Grand Cru, Edmond Cornu et fils, 1998
Grenat, un peu évolué, le nez, un peu simple, évoque les fruits rouges et le céleri ; la bouche est grasse, ferme avec un bel équilibre. Bien qu’un peu simple, un beau vin cohérent. A boire. 16,5.
15 bis Gevrey-Chambertin Alain Jeanniard 2007
Rubis foncé, jeune, nez poivré, fruité un peu simple ; en bouche du gras, de l’ampleur, un équilibre peu sur la vivacité. A revoir peut-être dans quelques années. A attendre. 15.5 +.
16 Vin d’Alsace Pinot noir, La Clochette du Fou, Albert Seltz, 2002
Rubis foncé, un peu évolué, le nez est malheureusement irrémédiablement bouchonné, un bouchon d’anthologie même:X… La bouche se présentait pas mal, avec une agréable densité et un bon équilibre. Tant pis pour ce second pirate. Pas noté.
17 Nuits-St-Georges, 1er Cru Aux Boudots, Domaine Jean-Jacques Confuron, 1996
Grenat, un peu évolué, nez de viande, de livèche avec un boisé encore un peu austère, il évolue toutefois très bien dans le verre. La bouche est d’une grande concentration, grasse, dense, complexe, juteuse, avec un grand équilibre… du grand art. A boire et à attendre. 18 +>
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18 Chambolle-Musigny La Combe d’Orveaux Domaine Jean Grivot, 2001
Grenat foncé, nez évolué, un peu végétal, en bouche, du gras, une certaine vivacité, avec des tanins fermes, une belle longueur. 16,5. A boire, même si pourrait encore un peu évoluer.
18 bis Hautes-Côtes-de-Nuits Alain Jeanniard, 2007
Grenat, jeune, nez un peu réduit, fruité et végétal à la fois, dense et plutôt percutant, du cassis, encore du cassis et toujours du cassis, qui hésite d’ailleurs entre le bourgeon et le fruit, tout en penchant résolument plutôt vers le premier, un peu unidimensionnel ; la bouche est grasse, la concentration est correcte et la longueur moyenne, l’équilibre est à la fois vif et suave... Un vin particulier, résolument moderniste, qui semble assez technologique, à la palette aromatique un peu froide et austère, pas complètement cohérent, qui manque singulièrement d’âme. L’impression au final que le vin semble vouloir « péter » plus haut que son terroir, si je peux me permettre cette formule lapidaire et un peu triviale:S… 15.5 quand même. A boire ou à attendre.
19 Gevrey-Chambertin Aux Echezeaux Domaine Michel Magnien2006
Grenat, fruit rouge, livèche, boisé un peu strict, assez complexe. La bouche est ample, fraîche avec un superbe équilibre. Un très beau vin. 17,5. A attendre.
20 Marsannay, Les Champs Salomon, Domaine Bart, 2006
Grenat, nez frais et fruité, un peu simple. La bouche est au diapason du nez, grasse, avec une concentration et une longueur moyennes. Bien. 15,5. A boire, mais peut encore évoluer un peu.
20 bis Charmes-Chambertin Grand Cru Domaine des Varoilles, 2006
Grenat foncé, frais, fruité, fin, complexe ; en bouche, du gras, une grande concentration, de la finesse de l’équilibre, des tanins un peu fermes. Un très beau vin. Peut encore attendre. 17
21 Vosne-Romanée, Domaine Mugneret-Gibourg, 2007
Grenat, au premier nez un peu simple, fruité, mais évoluant bien à l’aération, avec notamment des notes d’herbes aromatiques sèches. La bouche est un régal, concentrée, très ample, de la structure, de la race et une grande longueur, avec un grand avenir. 18,5 + pour ma part le coup de cœur de la journéeX(. A attendre, mais donne déjà beaucoup de plaisir.
22 Chambolle-Musigny, Domaine Hervé Roumier, 2003
Grenat foncé, nez un peu animal, mais très complexe, dense et noble. La bouche est soyeuse, très concentrée, malgré tout digeste, tout est en place, du velours, bon potentiel…. Un vin très goûtu et assez hors norme, j’adore. Peut encore attendre, mais très agréable actuellement. 18,5(tu)
Deux vins hors thème ont encore ponctué la journée. Un
Château Cornélie 2009 Haut Médoc, qui n’a pas enthousiasmé, avec un nez évoquant le bocal de cornichon et une bouche dense, mais un peu dissociée. Un problème de bouteille peut être…
Enfin, au dessert, nous avons retrouvé un cépage à l’ascendance bourguignonne avec un
Grauer Burgunder 2001, soit un pinot gris, du Baden Württemberg, Eiswein, du lieu-dit Weiler Schlipf, de la maison Schneider à Weil. Robe évoluée ambrée, un nez très épanoui, assez complexe avec des notes de coing notamment. La bouche était très suave, dense, très longue, mais avec juste ce qu’il fallait d’acidité pour ne pas empâter la bouche.
Pour les amateurs intéressés, nous remettrons cela le 24 mars à Genève, pour aborder les bourgognes blancs. Plus d'infos par courriel privé.
Bonne soirée
Hervé