Les cancérologues avaient lancé les premières banderilles, en affirmant que l'alcool, cancérogène avéré (groupe 1 du CIRC), 2ème cause évitable de mortalité par cancer après le tabac en France (et ailleurs...), était toxique dès le premier verre.  
On se disait alors qu'une consommation modérée d'alcool étant bénéfique pour le système cardiovasculaire, que l'un compensait l'autre, largement, et qu'au final, consommer modérément notre boisson favorite ne pouvait pas nous faire de tort.
Et voilà donc que les cardiologues s'y mettent eux aussi, affirmant qu'aucune quantité d'alcool n'est sans danger pour le cœur !

"La notion largement répandue selon laquelle la consommation de quantités d'alcool petites à modérées est bonne pour la santé cardiovasculaire n'est pas étayée par les données, déclare la World Heart Federation (WHF) dans une nouvelle note d'information.
En fait, il est clair que n'importe quel niveau de consommation d'alcool peut contribuer à la perte d'une vie saine, selon l'organisation.
« Au cours des dernières décennies, la prévalence des maladies cardiovasculaires a presque doublé et l'alcool a joué un rôle majeur dans l'incidence d'une grande partie de celles-ci, » a déclaré la WHF dans sa note.
« La représentation de l'alcool comme nécessaire à une vie sociale dynamique a détourné l'attention des méfaits de sa consommation, tout comme les affirmations fréquentes et largement médiatisées selon lesquelles une consommation modérée, comme un verre de vin rouge par jour, peut offrir une protection contre les maladies cardiovasculaires, » a déclaré Monika Arora, membre du comité de plaidoyer de WHF et co-auteur du dossier, dans un communiqué de presse.
« Ces affirmations sont au mieux mal informées et au pire une tentative de l'industrie de l'alcool d'induire le public en erreur sur le danger de leur produit, » a ajouté Arora.
Les conclusions de la WHF font suite à un rapport récent du Lancet basé sur la Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD), qui a révélé qu'il n'y a pas de niveau de consommation d'alcool sans danger.
En 2019, près de 2.4 millions de décès ont été attribués à l'alcool, ce qui représente 4,3 % de tous les décès dans le monde et 12,6 % des décès chez les hommes de 15 à 49 ans. Il a été démontré que même de petites quantités d'alcool augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, notamment les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux, l'insuffisance cardiaque, les cardiopathies hypertensives, la cardiomyopathie, la fibrillation auriculaire et l'anévrisme, note la WHF.
Les études qui prétendent le contraire sont largement basées sur des recherches purement observationnelles, qui ne tiennent pas compte des cofacteurs pertinents, écrit l'organisation.
Sur la base de leur résumé des preuves disponibles à ce jour, il n'y a pas de corrélation fiable entre une consommation modérée d'alcool et un risque plus faible de maladie cardiovasculaire.
La consommation d'alcool est également un « facteur de risque évitable majeur » pour le cancer, les maladies digestives, les blessures intentionnelles et non intentionnelles et plusieurs maladies infectieuses, selon la WHF.
La consommation d'alcool a également des coûts économiques et sociaux importants, qui comprennent ceux pour les individus et les systèmes de santé, les pertes de productivité, ainsi que le risque accru de violence, de perte du logement et d'activité criminelle.
La note informative de la WHF appelle à « une action urgente et décisive » pour lutter contre l'augmentation sans précédent des décès et des handicaps liés à l'alcool dans le monde.
Les actions recommandées comprennent le renforcement des restrictions sur la disponibilité de l'alcool ; promouvoir et appliquer des mesures de lutte contre l'alcool au volant ; accroître l'accès au dépistage, aux interventions brèves et au traitement des troubles liés à la consommation d'alcool; faire respecter l'interdiction de la publicité pour l'alcool ; l'établissement d'un âge légal minimum uniforme pour consommer de l'alcool; et rendre obligatoires les avertissements sanitaires sur les produits alcoolisés."

Bon, tout cela nous donne donc une bonne raison de participer à la Tournée Minérale !

No Amount of Alcohol Safe for the Heart: WHF

Luc

Oups, ils ont oublié une proposition du type "Martin Hirsch"

Gaëtan

Eh bien mince, depuis le temps qu'on attendait des nouvelles de Luc, le voilà qui revient pour nous plomber l'ambiance ! L'alcool serait mauvais pour la santé ? Heureusement que je ne bois que du vin... 

L'augmentation galopante des vins serait donc dictée par un humanisme désintéressé visant à limiter la consommation de vin.

Et dire qu'il y en a qui s'imagine autre chose...

Santé
Le vin rouge est-il vraiment meilleur que le blanc pour la santé ?

www.wsj.com/articles...

écrit:

Santé
Le vin rouge est-il vraiment meilleur que le blanc pour la santé ?

www.wsj.com/articles...

Pas de discrimination, merci.

« Au cours des dernières décennies, la prévalence des maladies cardiovasculaires a presque doublé et l'alcool a joué un rôle majeur dans l'incidence d'une grande partie de celles-ci, »
En France la consommation de vin est en forte baisse depuis plusieurs décennies, mais les maladies cardio ont doublées ? Contradiction ?

En 2019, près de 2.4 millions de décès ont été attribués à l'alcool, ce qui représente 4,3 % de tous les décès dans le monde et 12,6 % des décès chez les hommes de 15 à 49 ans.
Probablement que dans cette tranche d'age ces décès sont dus à une consommation excessive ou inappropriée. Et que l'on cumule les décès par maladie (cardio...) et les autres (violence, accident...).

Sur la base de leur résumé des preuves disponibles à ce jour, il n'y a pas de corrélation fiable entre une consommation modérée d'alcool et un risque plus faible de maladie cardiovasculaire.
Ok, mais quelle est la corrélation entre une consommation modérée et un risque sérieux d'augmentation de maladie cardio ?

La consommation d'alcool a également des coûts économiques et sociaux importants, qui comprennent ceux pour les individus et les systèmes de santé, les pertes de productivité, ainsi que le risque accru de violence, de perte du logement et d'activité criminelle.
Est-ce que interdire l'alcool arrangerait les choses ? Je suis persuadé que non. Il serait remplacé par d'autres substances.

La note informative de la WHF appelle à « une action urgente et décisive » pour lutter contre l'augmentation sans précédent des décès et des handicaps liés à l'alcool dans le monde.
Où ça dans le monde ? Je serais surpris que ce le soit ou France, ou en Belgique.

Olivier

Il est bon de rappeler que les maladies cardiovasculaires sont de plus en plus nombreuses dans les pays occidentaux alors que la consommation d'alcool baisse mais que celle des plats préparés bourrés d'additifs et de sel augmente.

Le taux d'obésité et plus largement celui des personnes en surpoids est également en forte hausse.
Toujours plus de nourriture industrielle et toujours moins d'activité physique.

Est-ce un hasard si lors de la première vague du covid la quasi totalité des moins de 50 ans qui ont vraiment souffert suite à une infection étaient en surpoids ? 

Il serait intéressant que l'étude compare l'impact d'une consommation modérée de vin chez des personnes en bonne santé ayant une activité physique régulière par rapport à cette même consommation chez des gens en surpoids qui passent leur vie essentiellement assis ou couchés.

Je m'attendais à une multitude de défenseurs de la cause bachique, me voilà quelque peu désappointé...
J'ai lu les quelques arguments avancés, ils sont corrects, mais ne permettent pas d'isoler le facteur alcool dans le risque global.
Le risque global est influencé par une série de paramètres non modifiables (sexe, âge, hérédité) et une série de paramètres modifiables (tabagisme, hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie, mauvaise alimentation, obésité, sédentarité).
Il est bien évident qu'il vaut mieux boire deux verres de vin par jour et avoir une TA normale, ne pas fumer, ne pas avoir trop de cholestérol, de diabète, avoir un poids idéal, manger sainement et avoir une activité physique régulière que de ne pas boire et présenter en nombre ces différents facteurs de risque.
L'incidence de ces différents facteurs de risque est en augmentation constante (sauf peut-être le tabagisme) et suffit à expliquer l'incidence élevée des maladies cardiovasculaires.
Mon propos était plutôt de dire que le vin en particulier et l'alcool en général n'est pas un alicament, que sa toxicité est présente même en cas de faible consommation, qu'elle est linéaire, et qu'il faut en être conscient.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut plus boire du tout.  Ca veut dire qu'il ne faut pas se donner comme prétexte un effets bénéfique sur la santé quand on ouvre une bonne (ou une mauvaise) bouteille.


Luc
 

Allez, puisque vous êtes sages, en voilà encore une petite couche :  Alcool - Le mythe de la protection cardiovasculaire

Luc

écrit:

Allez, puisque vous êtes sages, en voilà encore une petite couche :  Alcool - Le mythe de la protection cardiovasculaire

Luc

Pour les amateurs de sons qui décapent, vous pouvez lire ce post en écoutant Black Sabbath . 

C'est vrai que tout le monde est sage ! Si je peux avancer une hypothèse pour expliquer ce phénomène : peut-être est-ce tout simplement que, au fond, tout le monde s'en fout ?

Il me semble difficile pour des amateurs de vins d'ignorer les effets néfastes de l'alcool sur la santé. Trop d'études, trop de conclusions positives, trop d'informations vérifiées, trop de pression sociale et j'en passe. Le LPVien sait qu'il mène, à la vue de tous, une vie exaltante certes mais dangereuse. Le vertige le saisit lorsqu'il ouvre un Chablis de chez Droin et qu'il voit son espérance de vie baisser en même temps que la bouteille, ce qui va dangereusement vite. Son taux d'adrénaline explose quand il débouche un flacon de la galaxie Reynaud et qu'il sait que le plaisir ressenti est inversement proportionnel à la qualité de ses examens sanguins. Il faut avoir le coeur bien accroché pour être un LPVien - jusqu'à ce qu'il lâche. 

 Il me semble que la vraie question qui se pose est plutôt celle de l'équilibre entre d'un côté une réalité scientifique indéniable et de l'autre la gestion de sa passion et plus largement la façon dont chacun souhaite mener sa vie. Il s'agit là d'un arbitrage intime que le débat sur l'alcoolisme ne saurait essentialiser par la seule prophylaxie de la lutte contre l'alcoolisme. Je ne citerai pas tous les arguments culturels sur l'importance du vin dans notre mode de vie, qui sont autant de totems trop souvent convoqués pour tenter d'expliquer, un peu facilement, des comportements qui sont au croisement de la culture, des choix personnels, des habitudes, des passions et parfois aussi, de l'addiction.

Bref, comme le chantait Jim Morrison, "l'avenir est incertain et la fin est toujours proche" . A la vôtre ! 

écrit:

Pour les amateurs de sons qui décapent, vous pouvez lire ce post en écoutant Black Sabbath . 

 

Pour le reste, je ne m'aventurerai pas sur ce terrain, par contre, je plussoie à 110% pour ce titre de Black Sabbath, surtout avec la voix de Ronnie James Dio RIP 

Voila, c'est tout ce que j'avais à dire, j'écoute !

Eric 

J'ai une pensée émue pour le vigneron espagnol Antonio Do Campo Garcia. Ce malheureux, né à une époque obscurantiste, s'est empoisonné toute sa vie sans le savoir en buvant du vin, avant de mourir... à 107 ans !  
Cet homme est mort à 107 ans après avoir bu trois litres de vin par jour toute sa vie | JDM (journaldemontreal.com)

Certains sont plus costauds que d'autre. Ce n'est pas une généralitées. Ou alors à force de boire à haute dose on fini par souler ses tumeurs

écrit:

Mon propos était plutôt de dire que le vin en particulier et l'alcool en général n'est pas un alicament, que sa toxicité est présente même en cas de faible consommation, qu'elle est linéaire, et qu'il faut en être conscient.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut plus boire du tout.  Ca veut dire qu'il ne faut pas se donner comme prétexte un effets bénéfique sur la santé quand on ouvre une bonne (ou une mauvaise) bouteille.

 

Merci Luc, pour ce message et l'article. Effectivement, je ne sais pas si certains croient encore sérieusement à l'alcool bon pour la santé, mais s'il y en a, il est temps d'arrêter d'y croire! La toxicité est linéaire est une bonne façon de le dire.
Après, effectivement, rien n'oblige non plus à dire que tout ce qui est potentiellement dangereux doit absolument être éliminé et que nous devons tous devenir absolument vertueux de ce côté-là (et donc, on arrête de manger du gras, voire même de la viande rouge, on n'achète jamais rien de pré-préparé, on fait tous du sport, etc.). C'est aussi un bénéfice de vivre dans une société libre de pouvoir faire des choix divertissants même en sachant qu'ils sont potentiellement dangereux pour la santé. Il faut équilibrer la question sanitaire par la prise en compte des facteurs culturels et sociaux.
En tout cas, cela ne fait que renforcer l'idée qu'il faut boire moins, mais mieux! Quitte à attaquer sa santé, et ce dès le premier verre, autant que ce soit pour un breuvage de qualité, qui apporte du plaisir, des émotions, de la surprise, une stimulation intellectuelle, qui respecte l'environnement lors de sa production, etc. (plusieurs réponses possibles!). Et évidemment, essayer de rester modéré dans sa consommation globale.
 

Bon, vous allez dire que je ne viens plus ici que pour distiller des mauvaises nouvelles d'ordre médical, et vous n'aurez pas tout à fait tort.
Je tenterai de faire un effort la prochaine fois... 

Après buvez moins pour protéger votre cœur, voici buvez moins pour protéger vos neurones : 

Associations entre la consommation d’alcool et les volumes de matière grise et blanche dans la biobanque britannique


Luc

En même temps il y aune étude qui vient de sortir en GB sur le Covid et les conséquences neuros (réduction de la masse du cerveau allant à 2%)
bref à savoir qui tuera le premier!


 

Contre étude
Le premier verre d’alcool n’est plus dangereux pour la santé (et pour le Lancet) ! 

www.vitisphere.com/a...
 

" ResultsUsing never drinkers as reference, alcohol from all drink types combined (hazard ratios ranging between 0.61 and 0.74), beer/cider (0.70–0.80) and spirits combined, and all wines combined (0.66–0.77) associated with a reduced risk for all outcome measures (all CV events, ischaemic heart disease, cerebrovascular disease). In continuous analysis, alcohol captured from all drink types combined (hazard ratio, 1.08, 95% confidence interval, 1.01–1.14), and beer/cider and spirits combined (1.24, 1.17–1.31) associated with an increased risk for overall CV events, however hazard ratios were stronger for beer/cider and spirits (P < 0.0001). Wine associated with a reduced risk for overall CV events (0.92, 0.86–0.98) and ischemic heart disease (0.75, 0.67–0.84). This negative relationship with overall CV events was lost after excluding ischemic heart disease events (1.00, 0.93–1.08), while the positive association of alcohol captured from beer/cider and spirits remained significant (1.30, 1.22–1.40). This positive association with overall CV events was present even when consuming less than 14 units per week.ConclusionsAvoiding potential biases prevents underestimation of cardiovascular risk and indicates that consuming up to 14 units per week also associated with increased CV risk in the general population."

Source : alcohol - the myth of cardiovascular protection

" Among individuals aged 40 years and older, the burden-weighted relative risk curve was J-shaped for all regions"

source : Population-level risks of alcohol consumption by amount, geography, age, sex, and year: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2020 ; The Lancet , juillet 2020

Puisqu'on vous dit que c'est bon pour la santé...