CR:En ce qui me concerne, j'ai ouvert mes deux Sylvaner le matin à 8 h00. Je les ai carafés pendant une heure et demie avant de les remettre en bouteille pour le transport.
Cette opération m'a permis de constater que les bouteilles n'étaient pas défectueuses. Je pense également que le vin s'est un peu ouvert et qu'il est arrivé plutôt bien préparé pour la dégustation. J'ai d'ailleurs remarqué sur les salons que les vins manipulés et remanipulés par les vignerons étaient bien plus ouverts et avenants que les bouteilles ouvertes à la maison. L'oxygénation a une action bénéfique, c'est certain (En doutions-nous ?
).
Sur la dégustation en elle-même.
Je n'ai pas compris les vins de
Foreau et d'
Huet. Et pourtant, Dieu sait que j'aime le chenin en général et les vouvrays en particuliers. A Bû, les vins d'Huet ne m'ont pas du tout enthousiasmé. Cette fois-ci non plus. On sent effectivement une tension à la limite de la rupture, mais l'acidité au débouché a gâché mon plaisir (Quelle différence avec l'acidité de Juchepie !). En l'état, je passe mon chenin:D. Je souhaite néanmoins redéguster ces vins avec 15, 20, voire 25 ans de garde. Je pense que je les comprendrai alors beaucoup mieux.
Le
Languedoc Comte de Floris de Jean-Pierre m'a surpris par son côté charbon brûlé. Ceux qui ont déjà senti la fumée sortant d'un poële à charbon imagineront cette odeur sans problème.
L'Autrichien
Grüner Veltiner Lam de Lolo 1er m'a bien plu par son joli nez épicé, exotique et bien mûr. Seule sa longueur moyenne m'empêche de le faire entrer dans mon classement.
Quelle déception avec
Simone 2005 !
"Nez réduit, fermentaire, vieux cidre, oeuf, hydrogène sulfuré, pas net. Bouche insignifiante..." Tels sont les commentaires lapidaires notés à brûle-pourpoint.
J'ose espérer qu'une bouteille de cette classe donnera quelque chose de grand dans 10 ans.
Avec son nez de calvados, de pomme blette, très minéral, acide et sur quelques notes d'hydrocarbures,
La Mailloche 2005 de Tissot ne m'a pas plus convaincu. Et une fois encore, c'est un amoureux des vins du Jura qui délivre ce commentaire.
Toujours au chapitre des
"Bah merde, alors !" le
Maranges Les Clos Roussots 2004 d'Edmond Monnot. Nez végétal, bouche acide, verte mais non dénuée de longueur.
"Non !" ai-je noté. Pourtant, j'ai beaucoup aimé le Clos de la Boutière 1996 de ce même vigneron.
Poursuivons donc dans ce chapitre des déceptions. Pour aller vite, je citerai pêle-mêle :
Amabilis Vinea 2006,
Planquette 2004 (deuxième rencontre avec ce vin et je n'accroche toujours pas),
Chasse-spleen 2000 aux forts accents de café.
Du côté des bonnes surprises, plusieurs vins ont retenu mon attention :
- Le
côtes du Ventoux Terre de Solence 2005, au très joli nez et à la bouche assez ample,
-
Pibarnon 95 pour son côté fondu, fruits rouges compotés et son nez épicé,
- le
Château de Ba 1999, au nez bien mûr et aux tanins fondus,
- la
Côte Rotie Louis Bernard 2002. Peut-être indigne de son appellation;), mais bien agréable avec le repas !
- Le
saint Joseph de Pierre Gonon, classique, archétype même du saint Joseph et digne représentant de son appellation,
- le
domaine de Villeneuve : plaisir immédiat, agréable, puissant, belle fraîcheur, bien !
-
Beaucastel 2003 :)o:D: un vin pour faire l'amour dans un champ toute l'après-midi, à l'ombre d'un abricotier en fleurs :
"laisse-moi découvrir les mystères de ce corps que tu dévoiles lentement et ennivre-moi de tes parfums délicats" (Signé Vougeot, poète maudit et incompris
)
le Pécharmant, élevé sous 90% de bois neuf invisible, insoupçonnable,
-
Arche 90 pour sa délicate finesse, à l'image de la personne qui l'a offert,
-
Juchepie 2002 : CON-VAIN-CU !
"Nous savions les Belges amateurs de vins, nous les découvrons grands vignerons !" ai-je déclamé dans un élan d'amour immodéré pour nos amis d'outre-Quiévrain,
-
Toro Albala 1979, néanmoins un ton en dessous du remarquable 1971.
Bilan :
- Juchepie et Beaucastel m'ont marqués, voire frappés. Je suis ressorti sonné.
- Toro Albala pour l'exotisme,
- Le Minervois.
Bilan 2 :
C'est é-pui-sant ! au 20e vin, j'ai saturé. J'ai eu beau beau cracher, l'alcool m'a fatigué, notamment au niveau olfactif. J'ai failli jeter l'éponge à mi-parcours. Un peu d'air et d'eau ont remis tout ça en place à partir du 25e ou 26e vin.
Mais comment font les dégustateurs professionnels ??? :
En tout cas, une bien belle journée.
Merci à toutes et à tous et une mention spéciale à :
- Chinbourg et Gildas (triple
) pour le gros travail fourni avant et pendant. Sans eux, la fête n'aurait pas eu lieu.
- ChtiBB, Charles, Loïck et Laetitia qui m'ont supporté sans laisser poindre le moindre agacement.
A très bientôt, je l'espère.
Vincent