17 bouteilles furent dégustées lors de ces vacances de Pâques avec toujours un protocole identique, à savoir 4 à 5h d'aération lente pour les vins tranquilles et 1 à 2h pour les champagnes. J'ai classé les vins par types pour plus de visibilité, mais cet ordre ne reflète pas l'ordre de dégustation.
Les Champagnes
Champagne domaine Marguet “Avize & Cramant” 2012
Dgt mai 2017
2ème bouteille bue à 2 ans d’intervalle.
Le vin a pris de la patine et de la profondeur avec un nez sur le beurre de cacahuète, la pêche, et cette incroyable salinité.
La bouche possède toujours autant cette texture crémeuse, avec des arômes de poire, de pêche et d’abricot. Une légère touche d’oxydation commence à apparaître. Le vin a toujours ce coté glycérine avec un jus totalement délié d’une magnifique densité. Superbe finale crayeuse et saline sur une grande longueur vibrante.
Toujours le meilleur Marguet que j’ai dégusté et l’un des meilleurs 2012 que j’ai bu à ce jour.
Champagne Dom Pérignon rosé 1996
Nez discret sur les pétales de roses séchées. Effervescence rare.
Bouche toute en délicatesse sur la fraise écrasée et les pelures d’orange. 3ème fois que je goûte ce vin qui m’a toujours paru flamboyant. Mais ici, cette bouteille est plus faible que les autres, l’équilibre reste cependant parfait. Des arômes de cerise et de craie arrivent en seconde partie de bouche. L’acidité trace la voie à un jus harmonieux pour finir sur une finale crayeuse et fruité sur une belle longueur saline.
Excellent rosé, ça reste très “aristocrate” mais moins complexe que mes précédentes bouteilles.
Champagne Dom Pérignon oenothèque 1995
4ème fois que je bois cette cuvée sur ce millésime.
Magnifique nez floral et sur la figue.
Bouche au toucher crémeux et texturé avec une effervescence délicate. Ce vin a été juvénile pendant longtemps à l’instar du 1996, mais la complexité et la patine du temps fait enfin son œuvre sur une cuvée qui se caractérise souvent par une fraîcheur incroyable. Le champagne est magnifiquement structuré avec des arômes d’écorces d’orange, de l’abricot, un peu de noisette, des fleurs blanches et de fines notes toastées. Elegance et fraîcheur sont évidemment au rendez-vous sur ce vin qui possède un jus d’une allonge incroyable, tout en finesse. Sa présence est indéniable. Enfin ce 1995 se dévoile moi qui l’avait bu une première fois en 2011!! Grande finale majestueuse, toujours en délicatesse, sur un mélange de toasté, de craie, et de fleurs blanches sur une longueur impressionnante.
Grand champagne.
Champagne Pierre Gimonnet & fils Special Club Grand Cru Chouilly 2014
Blanc de blancs. Dgt 09/2020
Nez sur les agrumes, la pomme et la craie. Effervescence fine.
Bouche très énergique. L’acidité est bien domptée par un jus de grande qualité, sur des arômes de pomme et d’agrumes. C’est encore très jeune mais cela s’exprime parfaitement. Légère touche oxydative qui se fait jour pour le second verre. Belle maturité. Finale saline sur une bonne longueur.
Excellent champagne comme souvent avec les Special Club de chez Gimonnet.
Champagne Robert Moncuit Les Chétillons 2013
Bu une première fois en mai 2021.
Nez sur la pêche et l’amande.
Bouche crémeuse sur de beaux arômes d’agrumes, de pêche et de poire en premier rideau. Le jus est d’une texture magnifique, c’est soyeux, avec beaucoup de profondeur et de richesse. L’effervescence, parfaitement calibrée, est au service du vin, comme l’acidité qui donne un équilibre parfait. Le vin est aérien mais pénétrant à la fois. La complexité née peu à peu, avec des notes crayeuses et d’embruns marins en seconde partie de bouche. Grande finale intense et longue, saline et florale à la fois.
Grand champagne qui évolue doucement.
Champagne Taittinger Comtes de Champagne rosé 1996
Nez sur les fruits rouges et la fumée. Effervescence timide.
Bu 3 fois, et la dernière fois fut fin 2021. Le vin continue sa vie sur son plateau de maturité. Toucher de bouche plein de fraîcheur sur les fraises écrasées, puis la cannelle et une touche de fumée, l’ensemble est très élégant, complexe et parfaitement intégré. Jus tout en finesse avec une allonge énorme, aussi infatigable qu’interminable. Le vin est très profond ce qui manquait un peu jusque là aux précédentes bouteilles dégustées. L’alliance fraîcheur/fumée/fraise/épices est parfaite et harmonieuse. Grande finale tout en finesse sur les fruits rouges sur une grande longueur.
Grand champagne rosé sur cette bouteille, qui devance nettement le Dom Pé rosé 1996 bu quelques jours plus tôt.
Pour moi,
le trio de tête est serré:
1) Dom Pé oenothèque 1995
2) Taittinger Comtes de Champagne rosé 1996
3) Marguet Avize & Cramant 2012
Mention spéciale au Chétillons 2013 de Moncuit. Déception relative du Dom Pé rosé 1996 qui j'ai déjà eu à un tout autre niveau.
Les rouges:
Clos Vougeot Grand Cru domaine Méo Camuzet 1999
Nez de pinot évolué sur les fleurs fanées, du cuir, des épices et un fruit encore bien vivant.
Bouche texturée qui signe encore une fois le pinot bien né, le vin est une évidence, c’est élégant et fluide à la fois. Jus concentré mais totalement délié, un côté rigoureux comme beaucoup de 1999 qui est la signature du millésime selon moi, il faudra faire avec après 24 ans, les vins sont toujours un peu rigides. Néanmoins le fruit acidulé demeure éclatant sur ce vin et donne beaucoup d’énergie avec de l’allonge et un équilibre parfait. Grande finale avec une pointe acidulée sur une grande longueur noble.
Excellent Vougeot.
California Syrah Sine Qua Non Midnight Oil 2001
Nez opulent sur les fruits noirs, le bacon et la menthe.
Bouche d’une richesse immense, le vin est noir et huileux avec ses 14,9%. Et pourtant, il est parfaitement digeste et sapide, avec un toucher de bouche texturé et soyeux, sur des arômes de fruits noirs éclatants, une touche de bacon. Le jus est d’une concentration énorme avec une énorme complexité car en second rideau, des arômes de tabac, de sang de boeuf et de vanille s’entremêlent avec toujours ces fruits noirs de myrtille et de cassis. Légère sensation de sucrosité qui n’enlève rien à la fraîcheur de l’ensemble. Finale immense et huileuse, aussi mentholée que vanillée sur une longueur interminable.
Excellente syrah, pour qui aime le style exubérant typique des syrah californienne.
Barolo Giuseppe Mascarello Monprivato Riserva “Ca d’Morissio” 1996
Frayeur à l’ouverture de la bouteille où le vernis à ongle au nez comme en bouche dominait tout. Il a fallu 3h à 4h d’aération pour que cette odeur disparaisse. Le bouchon, comme d’habitude avec les belles quilles italiennes âgées, fut un calvaire à retirer.
Nez sur les fleurs séchées et le menthol.
Bouche à la fraîcheur incroyable pour un Barolo de cet âge qui fait encore extrêmement jeune. L’acidité de ce vin qui en est la colonne vertébrale donne à ce jus dense une allonge incroyable encore jamais vu pour un Barolo. J’avais déjà été surpris par le 2003 qui était aérien et élégant mais ce 1996 possède une classe folle, tout en féminité. A l’aveugle je l’aurais mis en Bourgogne. Des arômes de fleurs séchées envahissent tout ce que le jus touche, avec une touche de menthol et de cacao. Le vin prend en ampleur et se fait extrêmement parfumé et envoûtant, pour finir sur une finale énergique, pleine de salinité à la longueur incroyable.
Grand Barolo
Cote-Rôtie domaine Guigal La Turque 1995
Pour une fois que j’ouvre un Rhône… La bouteille est totalement cuite. Madérisée.
Pomerol Chateau Clinet 1989
Bu une première fois en mars 2021, je ne retranche rien de mon commentaire de l’époque.
Une beauté froide au nez aristocratique de tabac, de cuir et de menthol sur une bouche sereine, profonde et soyeuse. Des arômes de truffes, de caramel, de fruits noirs et de cèdres s’entremêlent avec un jus dense et stratifié qui laisse s’exprimer chaque élément avec harmonie. Finale pavée de soie sur une longueur magnifique.
2ans plus tard, il n’a guère vieilli. Grand.
Montepulciano d’Abruzzo Azienda Emidio Pepe 2017
Nez sur l’olive et des notes viandées.
Vin très puissant en dégustation seule, mais qui se marie bien lors d’une grillade de viandes. Bouche sanguine et juteuse mais très intense avec une grosse maturité. Arômes viandées sur un bon équilibre. Malgré sa puissance ça reste plaisant avec un coté rustique. Finale poivrée très intense sur une bonne longueur.
Très bien mais je suis assez perplexe face à l’envolée du fait de l’engouement du domaine.
Fort dommage que le duel Guigal vs Sine Qua Non n'ait pas eu lieu.
Le trio de tête toujours aussi serré:
1) Barolo Mascarello 1996
2) Clinet 1989
3) Sine Qua Non 2001
Les blancs:
Trebbiano d’Abruzzo Valle Reale vigna del Convento di Capestrani 2018
Nez très céréalier.
Bouche très fluide, avec une très belle fraîcheur sur des arômes d’agrumes. Construction simple mais très bel équilibre. C’est sapide et efficace sur une finale intense sur des notes de gingembre et de cumin avec une bonne longueur.
Très bien.
Trebbiano d’Abruzzo Azienda Valentini 1996
1ère fois sur un Trebbiano du domaine agé.
Nez sur la camomille et les amandes douces;
Bouche moins riche et exubérante que sur un Trebbiano jeune, mais la sensation soyeuse du jus est décuplée par la patine du temps. C’est beaucoup plus souple en bouche et très sapide, on garde une densité cependant sur les herbes douces comme l’anis. Sensation de pierre mouillée en seconde partie de bouche. La fraicheur est préservée avec une belle trame acide. Finale intense sur la noisette sur une belle longueur.
Excellent Trebbiano.
Meursault domaine Roulot Les Meix Chavault 2005
Nez sur les fruits tropicaux de belle maturité et une belle touche de grillée.
Bouche sur une touche oxydative, qui est ensuite couverte par une magnifique tension. Le jus est gras mais très salin, sur la pierre mouillée et la pierre à fusil. Ensuite il y a des arômes de pignons de pin grillés. Tout est très harmonieux avec une grosse allonge en bouche. Jus texturé avec une belle patine. Finale sur le caramel au beurre salé avec une bonne longueur.
Très bon Meursault de chez Roulot encore une fois.
Umbria Castello della Sala Muffato della Sala 2013
Chardonnay botrytisé d’Ombrie
Nez sur la pâte d’amande et le miel.
Bouche épaisse, mielleuse, l’acidité fait en sorte d’étirer le vin et lui donne un peu de souplesse à un ensemble extrêmement intense. Sucre résiduel intense. Finale épicée mais assez courte.
Un bon vin de dessert mais trop sucré à mon goût.
Riesling von Schubert Maximin Grunhauser Herrenberg Beerenauslese 1999
Nez puissant sur les fruits tropicaux et la poire.
Bouche extrêmement jeune malgré ses 24ans. Le jus est extrêmement dense, sur la mangue et la mandarine, le tout enveloppé dans une acidité pure et énergique qui donne une tension superbe à ce jus. C’est assez aérien avec ses 8° d’alcool et juste ce qu’il faut de sucre résiduel. Pourtant, le vin fait encore compact, tellement il paraît jeune. La finale se veut plus épaisse avec un mélange de fruits tropicaux et d’herbes médicinales sur une grande longueur.
Excellent mais je lui ai préféré l’Abstberg 1995 plus serein et évolué bu en fin d'année dernière.
Sauternes château Rayne Vigneau 2001
Nez sur l’abricot confit et le safran.
Bouche riche mais avec ce qu’il faut de fraîcheur sur le caramel au beurre salé, l’abricot et le safran. Jus à maturité qui semble déjà donner son maximum sur un bon équilibre. Finale mielleuse sur la marmelade avec une bonne longueur.
Un sauternes agréable.
Le trio de tête:
1) Herrenberg von Schubert 1999
2) Meursault Roulot 2005
3) Trebbiano Valentini 1996
Finalement c'est un classement attendu au vu des vins dégustés.