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Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

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oncle charly écrit: Dans la pratique, chaque vigneron doit hiérarchiser le potentiel de chaque parcelle. Pour le faire, il y a le coup d’œil, la connaissance que l’on a de son terroir, mais finalement rien ne vaut, pour apprendre, les vendanges et vinifications « à la parcelle »


Cette manière de voir n'est-elle pas à pondérer par l'âge des vignes ? Une vigne de 5 à 10 ans ne plonge pas ses racines aux mêmes endroits qu'une de 50 ans. Et donc l'effet terroir peut être différent.
31 Déc 2010 19:00 #271

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

pour ma part je suis assez étonné de voir que personne ne parle du matériel végétal qui est au moins aussi important que les parcelles qualitatives.
31 Déc 2010 19:38 #272

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

C'est bien gentil vos réponses, mais elles ne répondent pas à la question.
Vous sembliez dire, à moins que j'aie mal compris, que faire un vin pour dans 20 ans était différent que de faire un vin qui sera très bon, voire grand immédiatement. Et je demandais donc les différences d'approche.
Vous nous indiquez dans vos réponses, comment faire le meilleur vin possible, ce qui est très attachant, qui peut se concevoir aisément, mais qui ne répond pas précisément à la question.
Là où je veux en venir, c'est ici : faire le meilleur vin possible n'est il pas suffisant pour faire un grand vin pour aujourd'hui et pour demain ? Y a-t-il ds coureurs de fond et des sprinters dans la catégorie des Grands vins ?
Personnellement, j'apprècie ce qu'il y a dans mon verre au moment où cela s'y trouve, mais c'est bien dans vos propos mais aussi dans ce qui est véhiculé dans ce sujet, sur ce forum parfois, ou dans la presse spécialisée que l'on peut penser le contraire. ( pas de mégarde, je ne parle pas de la différence entre entrée de gamme et haut de gamme, mais uniquement des vins pour lesquels l'ambition du vigneron est de faire grand)

Autre question : on constate aujourd'hui que beaucoup de néo vignerons en Languedoc, en Roussillon, mais aussi dans d'autres régions françaises s'installent et qui ne faisaient pas forcément du vin avant. En deux ou trois millésimes, on en parle, ils sont propulsés sur le devant de la scène : est-ce si facile? N'y a-t-il pas une très grande importance du réseau de communication ? J'ai personnellement l'impression que la mise en lumière de ce qui se fait en Languedoc ou en Roussillon se fait surtout à Paris dans certains milieux qu'il est bon de connaître. Cela me semble plus facile pour certains que pour d'autres à qualité de vin égale. Cela n'est pas une critique, mais un constat. J'ai eu la chance, le privilège d'être invité à une dégustation d'une très grande maison pour le lancement d'une très grande cuvée : gros moyens, mise en scène impressionnante et surtout concentration de personnes connues qui semblaient tous être très très proches : à savoir, les enseignes le splus connues de la presse spécialisée, les sommeliers de plus grands restaurants, en tout cas les sommeliers les plus médiatisés, des cavistes réputés : et quelques noms qui circulent de ci de là....

Jérôme Pérez
01 Jan 2011 11:43 #273

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C'est évidemment (au moins ) une des 2 questions qu'un amateur passionné se pose , mais n'est ce pas demander ses secrets à un chef ?
Parce que la réponse est toujours la même : je passe du temps dans les vignes !:)

L'autre question c'est : que ferait tel ou tel vigneron incontestable (au hasard JFCD ;) ) sur telle autre parcelle de sa région ou mieux d'une autre région comme le LR justement ?
01 Jan 2011 13:45 #274

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Réponse de oncle charly sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?;)

Jérôme,
D’accord, d’accord, on a peut être répondu à côté de la question.. mais il faut aussi que vous sachiez, que si vous posez trop de questions en même temps, j’ai une sorte de tendance naturelle à répondre à celle qui m’intéresse le plus.

Là où je veux en venir, c'est ici : faire le meilleur vin possible n'est il pas suffisant pour faire un grand vin pour aujourd'hui et pour demain ?
Y a-t-il des coureurs de fond et des sprinters dans la catégorie des Grands vins?
Personnellement, j'apprécie ce qu'il y a dans mon verre au moment où cela s'y trouve, mais c'est bien dans vos propos mais aussi dans ce qui est véhiculé dans ce sujet, sur ce forum parfois, ou dans la presse spécialisée que l'on peut penser le contraire.


Je crois avoir déjà répondu sur ce point. Pour moi, un grand vin est un grand vin, le fait qu’il
puisse évoluer pendant 30 ou 40 ans ne rentre pas dans mes critères. J’ai cité GDP 2001, ce fût grand, c’est grand, çà sera encore grand pendant « un certain » temps, point. Est ce que çà tiendra encore 20 ans ? que la réponse soit oui ou non, çà change quoi au fait que ce fût et que c’est un grand vin ?
A l’échelle cosmique, Yquem 86 ne tiendra guère plus longtemps que mon entrée de gamme 2008 (qui tiendra quand même peut être 15 ans).
Qu’ il y ait des sprinters et des coureurs de fonds, c’est évident. La différence se joue là, à mon avis sur le terroir. Et c’est vrai qu’on peut penser que les vins les plus « prêts à boire » dés leur mise sur le marché sont davantage des coureurs de demi fonds que des coureurs de fonds.
D’autres, moins « sexy » selon le goût dominant d’aujourd’hui, ont probablement un potentiel de garde supérieur. Les miens font partie de cette seconde catégorie, vous l’aviez deviné.

Dans mon post précédent, j’ai parlé du terroir parce que, pour moi effectivement, c’est le critère fondamental. Sans terroir de qualité, pas de grand vin. En ce sens, essayer de faire le meilleur vin possible n’est pas synonyme d’essayer de faire un grand vin. Le meilleur vigneron du monde ne fera jamais un très grand vin sur un terroir de la plaine bourguignonne. En revanche, à partir d’un grand terroir, avec du travail, de la volonté, le sens du grand vin, des conditions climatiques favorables, tout devient possible. Mais c’est vrai que ce que je dis là est d’une grande banalité.

Autre question : on constate aujourd'hui que beaucoup de néo vignerons en Languedoc, en Roussillon, mais aussi dans d'autres régions françaises s'installent et qui ne faisaient pas forcément du vin avant. En deux ou trois millésimes, on en parle, ils sont propulsés sur le devant de la scène : est-ce si facile? N'y a-t-il pas une très grande importance du réseau de communication ? J'ai personnellement l'impression que la mise en lumière de ce qui se fait en Languedoc ou en Roussillon se fait surtout à Paris dans certains milieux qu'il est bon de connaître. Cela me semble plus facile pour certains que pour d'autres à qualité de vin égale. Cela n'est pas une critique, mais un constat. J'ai eu la chance, le privilège d'être invité à une dégustation d'une très grande maison pour le lancement d'une très grande cuvée : gros moyens, mise en scène impressionnante et surtout concentration de personnes connues qui semblaient tous être très très proches : à savoir, les enseignes les plus connues de la presse spécialisée, les sommeliers de plus grands restaurants, en tout cas les sommeliers les plus médiatisés, des cavistes réputés : et quelques noms qui circulent de ci de là....

Alors là Jérôme, c’est plus qu’une évidence…je n’ai absolument rien à rajouter.
01 Jan 2011 17:20 #275

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Si j'ai bien compris la question de Jérôme, il s'agissait de savoir si un vigneron, en essayant de faire un grand vin, et en supposant qu'il en a la possibilité (terroir, vignes, climat,...) cherchait à faire soit un vin pour être bu rapidement, soit un vin de garde.
L'autre possibilité étant qu'un grand vin s'obtient en appliquant des critères de recherche de qualité qui feront du grand vin et jeune et après la garde.

Je serais curieux moi aussi d'avoir une réponse à cette question. Il me semble qu'on n'y a pas répondu, même si les réponses apportées contiennent beaucoup d'éléments intéressants.
01 Jan 2011 17:31 #276

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Réponse de oncle charly sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?;)

Olivier,
Merci de faire remarquer que non seulement il faut me poser qu’une seule question à la fois, mais qu’en plus il faut me la poser plusieurs fois :)

En ce qui me concerne, sur mon terroir, dont je pense qu’il a les qualités naturelles pour faire de grands vins de garde, sur mes meilleures parcelles, mes plus vieilles vignes, je ne cherche pas à « extraire », je suis très doux au niveau des vinifs, pour ne pas dire carrément fainéant. Je ne vise pas un vin de garde parce que je l'ai naturellement dans la cuve.
Ceci dit, je suis convaincu que sur un autre terroir, à 20 kilomètres de chez moi, j’aurais une approche totalement différente.
Est-ce que je réponds un peu à la question ?
01 Jan 2011 18:00 #277

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En ce qui me concerne, sur mon terroir, dont je pense qu’il a les qualités naturelles pour faire de grands vins de garde, sur mes meilleures parcelles, mes plus vieilles vignes, je ne cherche pas à « extraire », je suis très doux au niveau des vinifs, pour ne pas dire carrément fainéant. Je ne vise pas un vin de garde parce que je l'ai naturellement dans la cuve.

En l'occurrence c'est la meilleure manière, du moins selon vous et sur ces vignes, de faire un grand vin "de garde". Pour être certain de comprendre. est-ce que pour faire un grand vin "à boire jeune", il faudrait extraire plus et vinifier plus activement ?
01 Jan 2011 18:10 #278

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Réponse de oncle charly sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?;)

Non , au contraire. En principe, plus on vinifie activement, plus on extrait, plus on va vers un vin "pas prêt à boire jeune".
01 Jan 2011 18:22 #279

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Merci de faire mon éducation sur ce point :)
Cet exemple irait donc dans le sens que sous-entendait Jerôme donc (ou du moins ce que j'en ai compris), à savoir que pour faire un grand vin, on chercher à faire un grand vin tout court.
01 Jan 2011 18:53 #280

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Mais ne vinifie-t-on pas également un peu en fonction du millésime ?

Des vignerons bourguignons que je connais bien ont extrait en 2009 car il y avait la matière pour mais ne l'ont pas fait en 2007 car la matière ne s'y prêtait pas.

En bourgogne, l'apogée du grand vin n'est pas toujours décidée par le vigneron, est-ce la même chose en LR ?

Michel
01 Jan 2011 21:30 #281

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Je pensais terminer d'écrire sur ce fil en 2010.
1) [i]Si j'ai bien compris la question de Jérôme, il s'agissait de savoir si un vigneron, en essayant de faire un grand vin, et en supposant qu'il en a la possibilité (terroir, vignes, climat,...) cherchait à faire soit un vin pour être bu rapidement, soit un vin de garde.
L'autre possibilité étant qu'un grand vin s'obtient en appliquant des critères de recherche de qualité qui feront du grand vin et jeune et après la garde.[/i]
D’abord il n’y a pas de secret de chef. Du moins pas à mon niveau.
Ensuite oui, le choix du mode cultural, de la maturité de la vendange (notamment le ph et l’acidité) et le choix des techniques de vinification influence la potentialité de garde d’un vin. En partie.
Mais avant d’en arriver la, je dois pour ma part comprendre mes parcelles etc.…(voir ce que j’ai écrit ci-dessus) . Je n’en suis qu’au stade de tenter d’élaborer le meilleur vin possible. J’ ai conscience que je ne réponds pas à la question8-), mais elle dépasse le LR. Il faut interroger les vignerons experts depuis des années, et peut être en Bourgogne ou il y a vraiment 2 écoles (au moins) de vins taillés ( fabriqués ?)pour la garde et d’autres à boire rapidement.
2) J'ai personnellement l'impression que la mise en lumière de ce qui se fait en Languedoc ou en Roussillon se fait surtout à Paris dans certains milieux qu'il est bon de connaître. Cela me semble plus facile pour certains que pour d'autres à qualité de vin égale.
Personnellement, je ne connaissais pas grand monde, mais j’ai cherché et je cherche toujours à connaitre. Comment faire autrement.
Quand j’écris que je cherche à connaitre, je précise que je cherche à faire connaitre mon vin. Sauf à avoir des moyens financiers importants comme ceux qui invitent Jérôme (que je veux bien accompagner(:P)), il faut prendre ses bouteilles sous le bras et les faire goûter aux amateurs, aux restaurateurs, cavistes, journalistes et leaders d’opinion. Je ne crois pas non plus qu’il y ait une spécificité LR pour cette problématique. Il faut peut être ouvrir un autre fil ?

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
01 Jan 2011 23:44 #282

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Une question en amenant une autre, mais finalement, n'est-ce pas toujours la même : fait-on aujourd'hui différemment que l'on soit dans le Bordelais, dans le Languedoc, le Roussillon, en Rhône sud ou en Rhône Nord ? Est-ce que aujourd'hui, ce ne sont pas les mêmes principes qui dictent les choix dans toutes les régions, ayant fait perdre du terrain aux usages (bons) loyaux et constants ? ( je ne sais ppourquoi, mais je n'ai pas cité la Bourgogne ...)
cette question en amenant une autre, qui elle, est double :
- cette homognéisation des pratiques est-elle uniformisation ou laisse-t-elle finalement élerger les différences, à savoir, les cépages le millésime et le terroir ?
- n'assiste-t-on pas aujourd'hui à une différenciation d'écoles : bio, bioD, mais aussi de philosphie dans les procédés : élevages, courts, élevages longs, par exemple, mais il y a d'autres options poossibles, à l'instar de ce que j'ai observé à Savennières où toutes les options sont possibles ? Différenciation qu el'on retrouve respectivement dans chaque région et qui n'est plus identitaire à un lieu ?

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 09:22 #283

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

"cette homognéisation des pratiques est-elle uniformisation ou laisse-t-elle finalement élerger les différences, à savoir, les cépages le millésime et le terroir ? "

c'est une question qui me perturbe car je ne vois pas comment on peut à la fois vouloir un vin de terroir et un vin de cépage? soit le vin transcende le cépage car il est marqué par son terroir et donc finalement peu importe le cépage, soit le terroir ne domine pas le cépage et il ne ressortira au mieux qu'àprès un long vieillissement, voire jamais.
02 Jan 2011 12:05 #284

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

sauf si certains cépages sont plus favorable à certains terroirs, mais aussi y répondent différemment. La syrah sur le schiste et le calcaire ne donne pas les mêmes résultats, sous un climat à peu près semblable. C'est la même différence qu'entre un chenin de Savennières et un chenin de Vouvray. Mais dans les deux cas, le terroir s'exprime bien.

On peut d'ailleurs se demander s'il n'y a pas une hyper adpatation du cépage au terroir (avec tous les éléments qui le caractérisent, on ne va pas recommencer la liste). Si on parle de sélection massale, bien entendu. J'ai un exemple flagrant en tête : le mansoi que l'on trouve à Marcillac n'est pas forcément rigoureusement identique à celui de Gaillac
Bon, il estvrai que les sélections clonales balaient tout cela allègrement..

Et par ailleurs, Enzo, si donner au terroir une primauté sur tout est bien un idée largement véhiculée aujourd'hui et largement entretenue, je ne suis pas certain pour ma part qu'il soit un élément dominant les autres, mais au contraire jouant à part égale avec les autres : cépage(s) et choix humain. On en fait pas un peu trop avec le terroir ? Il est essentiel, nécessaire mais pas suffisant ni prépondérant, à mon avis. Pas moins que les autres caractéristiques, mais pas plus : le porter au pinacle tel que cela est fait aujourd'hui est une façon aussi de se cacher derrière.

Mais à la question sur les process : sont-il aujourd'hui différents d'une région à l'autre pour ce qui est de la génèse de grands vins, j'aimerais bien avoir des avis professionnels : vignerons, oenologues...

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 13:30 #285

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

"Et par ailleurs, Enzo, si donner au terroir une primauté sur tout est bien un idée largement véhiculée aujourd'hui et largement entretenue, je ne suis pas certain pour ma part qu'il soit un élément dominant les autres, mais au contraire jouant à part égale avec les autres : cépage(s) et choix humain. On en fait pas un peu trop avec le terroir ? Il est essentiel, nécessaire mais pas suffisant ni prépondérant, à mon avis. Pas moins que les autres caractéristiques, mais pas plus : le porter au pinacle tel que cela est fait aujourd'hui est une façon aussi de se cacher derrière. "

Ah mais je suis d'accord, mon propos ne visait pas à mettre le terroir avant tout, aucun jugement qualitatif pour ma part dans mon propos dans le sens où l'on peut avoir des grands vins dans les deux cas et je trouve aussi que le rôle du vigneron est essentiel, majeur, tout comme le bon accord terroir/cépage/matériel végétal en effet.
02 Jan 2011 13:34 #286

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Je trouve assez amusant ta demande persistante, Jérôme, aux vignerons du LR, dont on met justement ici en doute la capacité de faire des grands vins, du mode d'emploi pour justement les réaliser>:D<
02 Jan 2011 16:43 #287

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

amusant, je ne sais pas. Cette question est née quand même d'affirmations de producteurs qui expliquaient clairement qu'il y avait une façon pour faire des vins de garde et une autre pour faire des vins plus faciles plus jeunes. Demander des explications me semble légitime même de façon insistante.
J'ai quand même l'impression qu'il y a des praravants qui permettent de se cacher derrière : le terroir, le grand vin de garde, etc...
Le Pavillon 2006 est sans doute un vin de garde, mais je peux attester que c'est génial, même jeune. J'ai toujours pas mal rigolé quand certains crient à l'infanticide au sujet de vins qui seraient bus trop jeunes.
Alors persistance de mes questions, je le reconnais. Persistance de l'attente des réponses aussi.

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 17:35 #288

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

je continue : c'est cette très grande subjectivité qui permet de véhiculer derrière cette notion de grand vin tout un tas de mystères, de fantasmes et d'hypothèses. Quand un vin est grand, il est grand jeune et ça saute aux nez et aux papilles.
Dès lors qu'il faut commencer à se creuser la tête pour savoir si on a un grand vin dans son verre, c'est déjà raté.
La garde et son potentiel n'ont rien à voir là dedans. Il se trouve juste que les grands vins ont souvent une capacité à vieillir supérieure aux autres, voilà tout : mais c'est sas doute le fruit (elle est bonne cell-là) d'une vendange exceptionnelle, dans un millésime qui ne l'est pas moins, parce qu'un vigneron sur un grand terroir a fait les choix qui étaient les meilleurs possibles.

Donc de ce point de vue, la question initiale a une réponse évidente. Et personnellement, je n'ai jamais mis en doute la capcité de cette région à accoucher de grands vins, pour en avoir bu quelques uns.

Ensuite, pour répondre à Philippe Modat sur la diffusion de l'information ; oui, il faut prendre son bâton de pélerin, il faut frapper aux portes. Les bonnes portes ne sont pas si faciles à trouver et elles ne s'ouvrent pas automatiquement. Vous êtes donc très chanceux, ou doué pour ouvrir les portes. N'oubliez pas que les portes les plus larges sont souvent restées volontairement fermées aux vins de la région.

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 17:45 #289

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Réponse de oncle charly sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

On en fait pas un peu trop avec le terroir ? Il est essentiel, nécessaire mais pas suffisant ni prépondérant, à mon avis.

On attaque un débat sur la notion de prépondérance du terroir ? ou on se dit que Jérôme a parié avec un copain que quelqu’un allait écrire Chambertin, Romanée, Montrachet ou autres Rangen de thann avant la fin de la soirée ?
02 Jan 2011 18:08 #290

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Si je peux choisir, je dirai "doué" mais aussi besogneux, accrocheur, mordant mais quand même gentil;)

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
02 Jan 2011 18:39 #291

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Comme disait je ne sais plus qui : "je crois beaucoup à la chance. Vraiment. D'ailleurs, plus je travaille, plus j'en ai."

Pour le grand vin, cher Jérôme, avant le terroir, le cépage et la technique, il y a le travail. Voilà le secret. Quand tu en feras, tu comprendras vite ;-)

Sur le grand vin-de-garde-buvable-jeune, je ne vois pas le rapport, toujours, ni avec le débat ni avec la question. C'est pas "le languedoc peut-il faire de grand vins qui s'autodétruisent au bout de dix ans ?" ou "qui seront encore buvable dans 50 ans ?". On ne pose pas cette question aux autres régions. Pourquoi nous la poser à nous ?

Si on la posait aux "grands bordeaux" aurait-on des réponses ? J'en doute... Certains millésimes de légende, comme 47, ont été jugés imbuvables dans leur jeunesse, sans doute parce que surtout "différents". D'autres, comme 59, étaient si "aimables" que l'année fut considérée comme bonne, sans plus, et pourtant, les vins sont encore d'une jeunesse incroyable. Dans l'ensemble, une seule chose est sure, les grands vins qui étaient bons (car nombre de "grands vins", sur 50 ans, ne le sont pas ou ne l'ont pas été, sans que l'on remette en cause leur statut), l'ont, pour l'infinie majorité, été depuis leur jeunesse, parce qu'issus d'années ensoleillées et avec des tannins murs et soyeux (c'est sans doute la quantité qui fait la différence). Donc, le principal, c'est le soleil et ça, globalement, on l'a. Trop, diront certains. C'est possible. Comme les climats froids ont appris à s'en passer, il nous faut sans doute apprendre à gérer l'excès. En résumé, on peut dire d'ailleurs qu'à qq exceptions prés, tous les artifices techniques et chimiques sont fait pour obtenir le résultat d'une année chaude, sèche, avec des précipitations au moment essentiel, de rendement modéré. Après, le grand vin bon jeune et indestructible, il est sans doute du à une "nature" de polyphénols qui reste encore très mystérieuse. Et, sans doute, cette nature est en partie du à la nature proprement dite, mais aussi, très clairement, aux opérations de vinification et surtout d'élevage (contenant, timing des diverses opérations). Hors, l'élevage, ça s'apprend dans aucune école. C'est bien dommage, parce que je serais le premier élève...

Dommage, au passage, que Johannes ait fermé la porte sur un mouvement d'humeur, à la première critique. Bizarre ceux qui arrivent sur LPV et reparte à la moindre contrariété... Comme le soulignait Jérôme, son concept étrange de vins du LR "aromatico-polyphénolique" aurait été amusant d'approfondir en l'intégrant aux "nouveaux bordeaux", ceux que l'on produit globalement depuis 2005 inclus, avec l'argent des 2000 et des 2003 et de gros changements de style, en partie à cause du climat, en partie à cause d'autre chose. Dans la bouteille, c'est parfois surprenant "pour du Bordeaux"...

Enfin, sur l'origine de l'image des grands vins, on relira avec intérêt Roger Dion, qui explique à demi mot que les grands vins sont intimement liés au commerce. La Bourgogne sur les routes de l'Europe du Nord, les Bordeaux autour d'un port, etc, y compris la prospérité pour le LR grâce au chemin de fer. Le reste étant affaire de ce que l'on appelle aujourd'hui "communication". Que serait le champagne sans la cour du Tsar ou de France ? Que serait la Romanée sans le prince de Conti ? Que serait Latour sans le classement de 1855 ? Que serait Châteauneuf sans l'AOC ? Je suis toujours étonné, surtout par toi, Jérôme, car tes posts, j'ai toujours l'impression de voir une critique à peine voilée du vigneron qui va faire goûter ses vins, voyage pour les faire connaitre, essai de les faire reconnaitre, comme si c'était "sale" de vouloir les vendre. C'est pourtant vieux comme le monde. Tous les vignerons du monde le fond, tout simplement parce que nous faisons du vin pour le vendre et que le vendre est tout sauf facile. Certains, comme à Bordeaux, délèguent au négoce. Mais ils passent leur temps sur la route, par ailleurs, comme tous les vignerons du monde, sauf bien sûr ton "ami" qui ne veut pas qu'on parle de lui ni qu'on sache qu'il fait des vins délicieux. Béni soit-il. Il ne doit pas y avoir plus de 30 propriétés en France qui n'est glissé dans ses souhaits de nouvelles années "pourvu que je continu à vendre...".
02 Jan 2011 18:48 #292

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Réponse de emmane777 sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Pour le réveillon du jour de l'an, un ami a apporté un côtes du roussillon de 1979 (chateau de Canterrane) ; et bien je ne dirais pas que c'est un "grand vin", mais force est de constater qu'il était fort agréable à boire, malgré son grand âge ; des arômes sur pruneau cerise, une bouche qui avait une bonne matière ; le vin n'était certainement pas mort.

Cordialement, Emmanuel.

Emmanuel
02 Jan 2011 18:58 #293

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

tu vois mal, cher Hervé. Pour le reste plutôt d'accord.

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 19:01 #294

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

J'ai plus de temps alors je vais te l'accorder sous la forme de deux ou trois questions : c'est mon truc en ce moment.
Tu ne crois pas que ta notoriété, du reste méritée, doit aussi au fait que tu connaissais pas mal de monde dans le milieu de la presse spécialisée ?
Tu ne crois pas que c'est plus facile pour Le Comte de Floris que pour Tartampion ?
Tu ne crois pas que quand on fait du vin dans la vallée de l'Agly et qu'on est du clan Gauby, c'est plus facile de vendre ses vins ?
Je ne vois aucun mal à cela, je dis juste que c'est plus faicle pour certains que pour d'autres. Et je pense qu'il y a pas mal de vignerons et de vins en Languedoc et Roussillon qui ne sont pas encore reconnus à leur juste valeur. Je suis heureux que LPV leur offre une vitrine. C'est aussi (mais pas seulement) une des raisons qui m'ont poussé dans cette aventure.

Jérôme Pérez
02 Jan 2011 20:30 #295

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Réponse de oncle charly sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Pour le grand vin, cher Jérôme, avant le terroir, le cépage et la technique, il y a le travail. Voilà le secret. Quand tu en feras, tu comprendras vite

Je ne mets pas personnellement le travail en premier. Les critères nécessaires à l’obtention d’un Grand vin, c’est une pyramide.
A la base, il y a le terroir. Si tu donnes un grand terroir à un vigneron, tout est dans les mains du vigneron. Avec du travail, beaucoup de travail, il fera peut être un grand vin. S’il passe son temps à chanter tout le printemps et l’été, c’est sûr qu’il sera fort dépourvu, l’automne venu. En revanche, avec un mauvais terroir, le meilleur vigneron du monde, le plus acharné, le plus travailleur, fera au mieux un bon vin, jamais un grand.

Au dessus de la base, il y a l’adéquation cépage/terroir. La Romanée conti plantée en gamay çà fera surement moins grand qu’avec du pinot.

Plus haut, il y a les conditions climatiques de l’année. Qui a bu un grand vin de Bordeaux 84 ? Là encore, le meilleur vigneron du monde, aussi « bosseur » soit-il, ne pourra pas réussir Grand si les conditions climatiques ne sont pas au rendez vous.

Au sommet de la pyramide, vient le travail (dans lequel j’inclus le travail à la vigne, le travail à la cave, le sens du grand vin, l’élevage etc.…)
Beaucoup de travail, qui se compte en années d'ailleurs, parce que le résultat d'un millésime, ne résulte pas seulement du travail de l'année, mais aussi de tout ce qui a été fait avant (la plantation, la taille de formation, le travail sur l'activité biologique des sols etc....)
02 Jan 2011 20:43 #296

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

"La Romanée conti plantée en gamay çà fera surement moins grand qu’avec du pinot."

ça reste à démontrer...et comme ça n'est pas possible...:)
02 Jan 2011 22:14 #297

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Cher jérôme, je te trouves décidément bizarre en ce moment. Mais bon, puisque tu poses des questions, j'y répond.

J. Pérez écrit: "Tu ne crois pas que ta notoriété, du reste méritée, doit aussi au fait que tu connaissais pas mal de monde dans le milieu de la presse spécialisée ? "


Quelle presse spécialisée, ai je envie de dire ? La RVF ? Parce qu'à part ça, je ne vois pas. Si c'est à elle que tu penses, alors, tu n'as qu'à lire les derniers guides verts pour voir que nos rapports ne sont pas au top et que je traîne toujours une petite étoile, sans plus d'espoir de me voir attribuer une deuxième et à deux ou trois galaxies de la troisième, que je ne mérite sans doute pas. Avec en plus une sorte de comique de répétition assez moqueur ;-) A voir les commentaires des consommateurs sur LPV, la réalité semble pourtant un peu différente :-). Mais bon, je t'avoue que ça ne me fait ni chaud, ni froid, honnêtement, alors que ça m'aurait sans doute flatté il y a trois ou quatre ans.

Pourtant, c'est vrai, Antoine Gerbelle fut un client de mon restaurant, il y a fort longtemps, et je suis sans doute pour quelque chose dans sa vocation. Et oui, je connaissais Philippe Maurange avant même qu'il imagine un jour faire du journalisme. Mais vois tu, si je peux ne pas être d'accord avec eux parfois, voire les critiquer, je pense une chose, c'est qu'ils sont honnêtes, c'est qu'il n'y pas de passe droit, pas de réseau, pas de copinage. Malheureusement pour moi ;-) Tu choisis bien mal ton exemple. A vrai dire, c'est le contre exemple parfait. Les seuls articles vraiment élogieux et efficace, je les dois, depuis toujours, à des dégustations à l'aveugle, toujours au syndicat, organisées par lui, en présence des responsables. Je continue d'ailleurs à présenter mes vins, à l'aveugle, dès qu'on me le demande, ayant tout à y perdre et pas grand chose à y gagner. Le seul article qui a eu je pense de l'impact sur le DCDF, c'est un articles de la RVF qui s'appelait "les limites de la dégustation à l'aveugle" où l'équipe de la RVF expliquait que pour une fois, pour la moitié du team, j'avais fait le meilleur vin du millésime et que pour l'autre, le pire. Pour le reste, j'ai du en faire plus que les autres, et ça continu. Qui aime bien, châtie bien..

Si tu veux parler de B & D, je pense être un des seuls vignerons à les critiquer, quand ils font à mon avis des conneries, parfois publiquement. Ils ne me le reprochent pas, accepte mes avis comme j'accepte les leurs et je ne leur reproche pas de classer dans Terre de Vin la petite Sibérie 14 ou 19 ème sur 25 ou un truc comme ça, dans un de leurs numéro.

Si tu parles des autres, je t'avoue ne pas connaitre la plupart des journalistes du vin. Et dans le peu que je connais, j'en apprécie certains, tous ne me le rendant pas, à cause de mon sale caractère et de mon franc parler. Il est difficile, je l'avoue, d'être mon ami. Car je dis la vérité. C'est ainsi. Pas de regrets. Deux années de suite, j'ai fait les primeurs de Bordeaux à côté de Bernard Burstchy. On s'est vraiment accordé sur bien des points. Quelle valeur aurait une super note par lui si je n'étais par certain de sa valeur ? Il me note comme il pense devoir me noter. Bien, sans plus, ni plus ni moins souvent qu'un autre. Si il met un jour un de mes vins au pinacle, ce sera pour moi une récompense PERSONNELLE, pas un truc pour vendre plus. Tenter de le pervertir, de l'influencer, c'est d'abord la meilleure façon de se prendre un grand coup dans la gueule. C'est pour ça qu'il est crédible et que j'ai de l'estime pour lui. Mêler grands vins, business, copinage, honnêteté de la presse, est ce bien l'endroit ?

Les exemples abondent et, franchement, oser insinuer (tu insinues beaucoup, en ce moment, consciemment ou pas, ça ne t'était pas habituel) que les articles de presse du Clos des Fées seraient du à un quelconque copinage, ou à un "relationnel" franchement, ça m'étonne un peu de toi. A vrai dire, si tu savais combien d'obstacles j'ai du franchir pour passer de "journaliste" à "vigneron", tu serais étonné. Et encore plus pour être vu comme un vigneron par des vignerons. Mais bon, c'est une autre histoire et je pense qu'aujourd'hui, j'ai à peu prés réussis, du moins pour ceux que j'admire et qui m'importent.

Pour autant, ce qui m'a servi, c'est de faire marcher mon cerveau, comme le fait Philippe Modat, d'essayer de comprendre comment fonctionne la presse, quand elle goûte, quand elle vient, de leur écrire, de leur signaler des nouvelles cuvées, etc. Si son voisin ne fait rien, seulement se lamenter, je n'y peut rien et lui non plus. De comprendre que les numéros de Noël se font en septembre ou que ceux des Foires au Vin de printemps sont bouclés. Les exemples abondent mais tu as compris. Il y a dans ces journaux des rubriques pour les nouveaux venus, pourtant, beaucoup de vignerons n'envoient rien. C'est un grand mystère pour moi. Encore faut il prendre son ordinateur, écrire une lettre ou un mail, envoyer des échantilllons quand on te le demande, être au courant, ce qui est facile, de qui fait quoi. Notre ami Modat, qui n'y connaissait rien, se lance dans le grand bain et il le fait très bien. Pour ma part, aucune bouteilles offertes dans la cave de mes "amis" journalistes (si c'est ta prochaine question), jamais encore de "déjeuner de presse" ni de "voyage de presse". On y pense, au déjeuner, pour les dix ans du Clos des Fées. Mais avec un truc aussi pour les LPViens, hein ;-)

Enfin, si c'était peut-être "plus facile" pour moi, crois moi, il y avait bien, mais alors bien d'autres choses qui ont été "plus difficiles" pour moi que pour des vignerons de souche. A chacun de faire en fonction des ses talents et des dons.

Sur Daniel le Comte de Floris, tu devrais aller le voir. Avec le même courage, dans une région plus difficile que la mienne, il a tout quitté, est reparti à l'école deux ans, s'est installé avec rien et rame comme un malade. Je ne trouve pas que l'on parle bien plus que d'autres dans des revues et, toujours, suite à des dégustations syndicales ou des appels à échantillons. Je pense que tu te fais une drôle d'image du métier de journaliste et de la presse.

De toute façon, les articles ne font rien vendre, pas plus que la publicité, les néo-vignerons millionnaires qui s'y sont essayé s'y sont cassés les dents. Ce qui fait vendre, c'est la qualité de ton vin, ta capacité à faire partager ta passion, la cohérence entre ton aventure et la réalité de ce qu'il y a dans le verre, ta volonté d'aller au devant des autres, de partager, de convaincre. Si tu crois que la presse peut hypnotiser un client et lui faire acheter un mauvais vin très cher longtemps, tu es dans l'erreur.

Enfin, pour en avoir souvent parlé, un bon vigneron ne reste jamais inconnu longtemps et il est bien rare, sauf volonté du vigneron, qu'un bon reste longtemps inconnu. On peut imaginer que certains ne s'estiment pas assez reconnus, mais c'est un autre problème. Il y a sans doute, mais au bout de 3 ou 4 millésimes, un vigneron qui fait bon et met ses bouteilles devant les journalistes sort, fatalement.

Bonne soirée. Et bonne année, au fait. Ah, et au fait aussi, tu comprendras que je n'ai strictement rien à dire sur ta question sur les vins de "style Gauby" que je n'ai d'ailleurs pas comprise...
02 Jan 2011 23:02 #298

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

Je n'ai rien compris à ce que dit Oncle Charly.

La pyramide, elle est pointue ? Donc, ce qui à la base est plus inmportant ? Mais dans les exemples qu'il donne, il n'arrête pas de dire que c'est le travail qui face la différence. Donc, le travail est tout, incluant bien sûr les mains ET la tête...

Sur le terroir, il est d'ailleurs bien sûr aisé de prouver tout le contraire : la Grande Rue, coincée entre la Tâche et la Conti, a fait pendant des années un vin au delà de l'indigne, alors qu'il y a avait le terroir et le pinot. Mais il n'y a avait pas le matériel végétal, PRIMORDIAL comme en cesse de le rappeler Enzo et aucun travail ni remise en question. Ca se vendait tout seul, parce que c'était un grand cru historique.

De même pour le terroir seul : je suis certain que sur les pires terres d'alluvions, Marce Guigal serait encore capable de faire un excellent vin, bien supérieur à celui que ferait un gougnafier flemmard, incompétent et avide sur la Mouline... Partant du présent en Côte Rotie et d'une terre vierge au fond d'une rivière, il ne faudrait pas plus de 10 ans pour inverser les rôles et me faire préférer un vin de Guigal. Sans bien sûr qu'il ait le génie de la Mouline actuelle...

1/Le travail...
2/La certitude que c'est possible.
3/Le matériel végétal. 5/la passion, l'ambition, l'information, les connaissances.
4/ la perception des autres à leur juste valeur.
5/L'argent pour prendre son temps et travailler le détail.

Voilà ce qu'il nous faut. Le reste, on l'a. On va y arriver :-)
02 Jan 2011 23:15 #299

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Des GRANDS vins en Languedoc, espoir ou réalité ?

"Enfin, pour en avoir souvent parlé, un bon vigneron ne reste jamais inconnu longtemps et il est bien rare, sauf volonté du vigneron, qu'un bon reste longtemps inconnu. On peut imaginer que certains ne s'estiment pas assez reconnus, mais c'est un autre problème. Il y a sans doute, mais au bout de 3 ou 4 millésimes, un vigneron qui fait bon et met ses bouteilles devant les journalistes sort, fatalement. "

Il y a pourtant pas mal de contre exemple dès qu'on sort de bourgogne/bordeaux. A part les initiés, Rostaing n'a jamais été mis au pinacle (et n'est reconnu que depuis quelques années) et que dire de Robert Michel ignoré toute sa carrière par les journalistes viniques de France et de Navarre, lui qui a forgé son appellation et formé et inspiré tant de vignerons reconnus aujourd'hui, et ce n'était pas une volonté de sa part qu'il en soit ainsi, lui qui a du vendre certaines parcelles à une époque pour continuer à en vivre et diversifier son activité.
03 Jan 2011 08:20 #300

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