Vous trouverez ci-dessous quelques notes brèves concernant les pinots noirs d’Alsace 2003 dégustés au sein de notre club (AMEPRODO) à Strasbourg le 27 avril dernier. Ces remarques sont personnelles, succinctes (difficile de recevoir et de goûter en même temps !), n’engagent que moi mais paraissent partagées par la majorité des dégustateurs présents ce soir là.
1 P.SPARR à Sigolsheim : nez curieux associant la cerise et le camphre, finale sur
l’alcool laissant une bouche peu disponible. 10/20.
2 RESERVE B.SCHWACH à Ribeauvillé: la robe est claire, le nez doucereux un brin brioché (mise récente ?), la bouche est gourmande dotée d’une acidité mûre, le vin étant tout en fraîcheur, assez gracile en faisant un beau vin de soif, croquant à souhait. Encore levuré en rétro. A boire agréablement cet été. 13/20.
3 LEON BEYER RESERVE : robe peu soutenue, le nez encore retenu s’annonce prometteur, bouche encore monolithique d’une belle ampleur, l’acidité étant amortie par le gras . Le vin demande à se dégrossir et mérite d’être carafé. Beau potentiel. 14/20.
4 GRESSER à Andlau. cuvée BRADHOFF : le robe est soutenue, discrets reflets violets. Le premier nez est réduit, la bouche marquée par des tannins demandant à se fondre. Une toute petite sécheresse en finale avec un doute concernant la maturité phénolique en cette année caniculaire. S’il se fond, devrait donner un vin de caractère. Non noté.
5 MOCHEL : belle robe d’une couleur soutenue, un peu déshabillé en structure consécutivement à l’effet de contraste avec le vin qui précède. Plutôt gourmand avec une acidité mûre. 14/20.
6 BOHN à Ingersheim : robe médium, nez dominé par le fruit, structure allant crescendo menant malheureusement à des notes un soupçon immatures. 12/20.
7 SCHOFFIT TRADITION : se goûte de manière particulière, sucre en attaque, acidité en finale. A utiliser comme un demi sec sur des plats épicés, sur des accords doux amers. Non noté.
8 BREITEL Rouge de SAINT HYPOLITE : robe légère, nez variétal, bouche plate et sur l’alcool.10/20.
9 SCHWACH BARRIQUES : marqué par son élevage, donne l’impression d’un vin fabriqué.
10 MURE COTE DE ROUFFACH : 25% bois neuf. La robe est brillante, le nez intense sur les fruits rouges sans aucune note de surmaturité. La bouche est plutôt racée, le fruit étant toujours respecté par le bois, ce dernier soutenant le vin sur la finale. Le plus bourguignon dans la dégustation jusqu’alors. Devrait être prêt dans 2,3 ans. 15/20.
11 SPARR PRESTIGE : ingoûtable. Non noté.
12 ZIND HUMBRECHT PINOT NOIR WINTZENHEIM : encore hors commerce et cédée par O.HUMBRECHT qui précise bien que le vin n’est pas prêt .La robe est sombre et trouble, nez de fruits rouges en surmaturité, lard fumé (réduit ou brûlage du bois ?), bouche marquée par son axe acide avec une dominante sur le bois, petite amertume en finale, tannins demandant à se fondre. 14/20.
13 OSTERTAG Cuvée « E » : robe soutenue brillante, belle fraîcheur des fruits au nez. Magnifique toucher de bouche en attaque. Moins convainquant aujourd’hui du côté de la complexité, mais un vrai régal de structure. 14/20.
14 MURE Cuvée « V » : 50% de barrique neuve. La robe est brillante, assez soutenue. Un nez sur la réserve qui ne demande qu’à pinoter pour le meilleur. Très belle adéquation entre le fruit et le bois structurant un vin très pur avec un équilibre irréprochable. Un vin logiquement sur la réserve qui s’annonce pour le mieux . A découvrir dans 3 à 5 ans. Potentiellement 17/20.
15 BOHN BARRIQUES : complètement cuit, impossible à goûter après le « V ».
16 MANN CLOS DE LA FAILLE :1 hectare sur le ban de Wintzenheim. Égrappé. Robe soutenue violette, nez sur le fumé, le minéral, les fruits rouges. Le torréfié du bois est prégnant évoquant une chauffe exagérée. La bouche est à l’image du nez, marquée par le bois avec une dominante de caoutchouc brûlé en finale. Le déséquilibre aujourd’hui apparaît flagrant. Je doute qu’il en aille différemment dans les années à venir.
17 BEYER SPECIAL :le nez est encore perturbé par la mise, la bouche confuse évoque un vin qui n’a pas fini sa maladie de bouteille. Néanmoins le fruit très délicat finit par tirer son épingle du jeu et il ne m’étonnerait pas que cette cuvée se dévoile comme une des meilleures de la dégustation. Potentiellement 16/20.
18 ZIND HUMBRECHT HEIMBOURG : encore hors commerce et cédée par O.HUMBRECHT qui précise bien que le vin n’est pas prêt. Même présentation que pour la cuvée village. Le nez fermé laisse difficilement transparaître le fruit. Une vraie bouche de terroir, marquée par l’acidité et demandant un peu de chair pour afficher un équilibre suffisamment persuasif. Le vin qui est brut de décoffrage est difficile à appréhender aujourd’hui. La clef réside dans le degré de maturation phénolique et l’équilibre avec le bois neuf. ???
19 MANN Cuvée »H » : robe soutenue brillante. Nez marqué par le bois. La bouche est littéralement torréfiée avec une grosse incertitude concernant la capacité qu’aurait le vin à tamponner cette composante boisée.
20 MURE CLOS SAINT LANDELIN : la robe est moyennement soutenue, la bouche est ancrée dans le terroir du Vorbourg, l’équilibre étant déjà acquis. Un peu plus de tout que dans la cuvée « V ».17/20.
Je retiens que les robes les plus soutenues ne font pas les meilleures bouches, que le bois reste d’un usage que beaucoup ne dominent pas.
Un vin de soif : le Reserve de Schwach aux alentours de 7,5 euros.
Un vin de terroir et de plaisir à son juste prix : le « V » de Muré aux environs de 22 euros.
Pour la curiosité de voir éclore un potentiel, le Spécial de Beyer.
Bien à vous,
Lionel.