Voici les comptes rendus de la thematique Troplong-Mondot 1985. Merci a ceux qui ont pu se plier au jeu.
Que ceux qui pensent encore que la perception des aromes est du domaine de l'absolu, je vous laisse lire les 3 CR suivants.
Thématique Troplong-Mondot 1985
CR de Didier
Bouteille ouverte une heure avant dégustation.
Superbe bouchon long, régulier, de qualité exceptionnelle – imbibé sur un centimètre environ.
La robe surprend par son beau rubis profond et dense, avec seulement quelques reflets orangés sur les bords du disque ; elle ne traduit pas son âge.
Le nez est d’une belle intensité, complexe, sur les épices douces, la fumée et quelques notes de tabac ; après aération apparaissent des senteurs discrètes de cassis et de myrtille. Tout s’harmonise et il n’est pas si aisé d’identifier toutes les senteurs.
En bouche c’est bien net ; la matière est présente. Il y a une petite fermeté et une touche d’amertume en milieu de bouche, mais ceci n’est pas désagréable. La fin de bouche apparaît « en relief » et avec une persistance correcte. C’est bon, tout simplement.
Ce n’est pas une bouteille qui fera date mais c’est très agréable à boire.
C’était ma dernière bouteille ; l’avant dernière je me suis fait un « devoir » de la céder à un grand amateur, particulièrement sympathique, que j’ai plaisir à voir périodiquement et qui, je le crois, en aura fait un bon usage.
CR de Vincent Ravenne
Bouteille entrée récemment dans ma cave grâce à la générosité de Didier qui a bien voulu me laisser l’une de ses deux rescapées en cave. Merci encore Didier !
Pas évident de jouer à cette dégustation commune avec deux grands dégustateurs du site qui ont en commun de posséder et de pouvoir déguster +/- régulièrement des grands bordeaux à maturité tout en ayant une cave conservant remarquablement les vins.
Cette bouteille se présente à merveille… (Enfin pour celui qui boit le vin et non l’étiquette , étiquette qui atteste d’une longue vie dans l’humidité et qui ne tient plus que par un coin !)
Le niveau est haut dans le goulot, le bouchon parfait et imbibé sur les deux tiers.
Robe : étonnement jeune, pleine, rubis foncé, brillante avec juste un léger tuilé sur le disque.
Nez : plaisant, sur les épices, le poivre, les feuilles séchées, le goudron, le zan avec à l’aération des notes florales, des notes de bourgeon de cassis avec une pointe de menthol. Un ensemble plutôt végétal mais pas vert du tout, un vin à maturité mais ne faisant pas vieux vin.
Bouche : L’ensemble est fin, tendu, sans gras. Les tanins sont fins, sans dureté. On ne retrouve pas en bouche la rondeur des vins de la rive droite (Quelle était la proportion de merlot cette année là?). L’ensemble est assez puissant (plus que dans mon souvenir chez Thierry...encore qu'en fin de soirée ce jour là, je n'avais plus beaucoup de lucidité ), avec un milieu de bouche sur le tabac froid, les feuilles séchées. L’ensemble repose sur une trame acide importante. Longueur satisfaisante. En fin de bouche, retour sur le bourgeon de cassis
5 heures plus tard, l’acidité s’est fondue dans le vin et la bouche est toujours sur ces saveurs de feuilles séchées, d’humus.
Un vin de plaisir que je ne chercherai pas à garder davantage si j’en avais en cave.
CR de Thierry Debaisieux
Je bois ce vin après avoir goûté deux bouteilles de Haut-Bailly 1990 qui doivent accompagner le repas de ce soir.
Le bouchon est comme neuf, encore ciré. Le vin ne remonte que sur moins d'un quart.
La robe est entre le grenat et la prune.
Le nez est d'abord épicé, sur le sel de céleri, et marqué également par des nuances de boîte à cigares. L'agitation fait se manifester la prune, la framboise et le noyau de cerise, avec quelques nuances de cuir. L'ensemble est séduisant.
La bouche est pleine et savoureuse au premier contact. La finale est moyenne, elle donne une impression de vin qui "sèche" les muqueuses. En y revenant, on trouve un vin ample, aux tannins bien présents et fermes qui s'opposent à l'alcool. L'acidité se perçoit derrière ces deux composants. Le volume contraste avec la finale qui a toujours tendance à bâtir sa longueur sur cette sensation un peu asséchante.
J'ai l'impression que ce vin, pourtant bien conservé, commence son déclin.
Amitiés,
Thierry