Domaine François Lumpp, Clos Jus 1er Cru, 2016
Immédiatement après l’ouverture, l’élevage se ressent par des notes poudreuses qui évoquent la farine de riz. Après une nuit épaules dégagées, je retrouve un joli nez de framboise sur des nuances de cassis et de cerise, avec un élevage pas encore tout à fait intégré. Le nez évolue beaucoup et change quasiment d'heure en heure. A un moment, ça explosait de confiture de framboise et quelques heures plus tard cela s'était estompé.
La bouche est comme un fusil à deux coups : très souple à l’attaque, savoureuse, douce, avant de se contracter. L’acidité se fait plus mordante, stimulant les glandes salivaires avec un trait de verdeur, jusque dans la finale, tonique et crayeuse sur les petits fruits acidulés, la grenadine et le bissap (boisson africaine à base de jus d'hibiscus, j'en ai bu ce midi, c'est pour ça et non pas pour frimer. Il en restait peut-être au fond du verre, la couleur peut prêter à confusion

).
Le Clos Jus me semble plus souple, moins nuancé et moins profond que le Clos du Cras Long 2016. Je dis peut-être une grosse connerie, mais c'est comme si le Clos Jus était issu de plus jeunes vignes que le Cras Long.
Ca reste quand même un joli Bourgogne que l'on boit avec plaisir.
Lumpp et Masse
J'ai bu quelques (pas des centaines, 5 ou 6 bt) Givry 16 de Masse et de Lumpp ces dernières semaines et, sans aucunement avoir la prétention de jouer les Patrick Essa ou le spécialiste de la Bourgogne que je ne suis pas, je me permets de donner quelques impressions. Je trouve que, malgré des points communs, les deux styles sont assez différents. Les vins de Masse me paraissent très peu extraits, sur un fruit délicat, tout en dentelle, aériens. J'adore cette finesse et la diversité des nuances sur le fruit clair.
Les vins de Lumpp me donnent l'impression d'être un peu plus extraits, sans excès, sur un fruit plus noir. Ils ont plus de chair et l'élevage est un peu plus souligné. La trame reste douce et la masse (!) fruitée apporte un caractère voluptueux irrésistible.
Entre le deux mon coeur balance et je n'arrive pas à trancher. D'ailleurs pourquoi trancher ? La critique aurait peut-être mieux noté les vins de Lumpp, plus spectaculaires. Il est difficile de déceler les beautés délicates si l'on goûte des dizaines de vins à la suite.
En ce qui me concerne, je crois que j'aime autant l'un que l'autre et je me félicite avant tout de cette qualité dans la diversité, ainsi que des progrès faits à Givry ces deux dernières décennies. Tous ces 2016 étaient vraiment très bons, avec un coup de coeur pour le Clos du Cras Long de Lumpp.