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CR: Dégustation autour du millésime 1990

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CR: Dégustation autour du millésime 1990 a été créé par Eric B

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CR: Comme cela est souvent arrivé, l'idée de cette dégustation est née sur ce forum. Philippe 33 a proposé aux amateurs intéressés d'amener et de partager avec lui des Bordeaux du millésime 1990. Ayant déjà bu les quelques 90 que j'avais en ma possession - ils sont si bons, seigneur! - j'avais proposé d'amener autre chose pour remplacer. En l'occurence une Grande Dame de Veuve Cliquot ... 1990! Proposition acceptée. Et ainsi me suis-je trouvé embarqué dans cette belle galère et je ne le regrette pas une seconde...

Afin d'attendre les retardataires, nous nous faisons la bouche sur un vin "bonus" encore dans la fleur de sa jeunesse. Pavie Maquin 2002. Le nez est sur la mûre et le cassis, très légèrement épicé. La bouche est ronde, veloutée, avec un beau fruité. Il faudra encore quelques années pour que les tannins se fondent totalement et que le tout se complexifie, mais c'est déjà bien agréable!

Ca ne rate pas : le fait d'avoir servi le vin fait immanquablement arriver les retardataires dans les 5 minutes qui suivent. A peine assis, leurs verres sont remplis. On laisse tout de même à Christian le temps de préparer ses bouteilles pour la dégustation, et nous démarrons!

La Grande Dame 1990, Veuve Cliquot Ponsardin : la bouteille a été placée trois heures plus tôt dans une carafe étroite. Cela lui a permis de s'aérer, de s'ouvrir et de gagner en ampleur. La robe est dorée. Les bulles qui ont survécu sont très fines et s'avéreront caressantes en bouche. Le nez évoque le pain d'épices, la cire et les fruits secs grillés. La bouche est d'une densité et d'une intensité aromatique impressionnantes; avec aussi une fraîcheur, une vivacité qui surprennent pour un vin de presque 20 ans! La finale est dans la lignée, puissante et persistante (prégnante dirais-je même). Plus un vin de repas - il sera parfait avec un homard ou une queue de langouste - qu'un mousseux pour l'apéro.
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Et voilà un duo intéressant que j'attendais plutôt pour la fin de repas. Mais Philippe aime bien en boire pour démarrer. Nous suivons donc. Sans regret aucun. Car nous les avons rebus ensuite deux heures plus tard, et ils étaient totalement différents. C'était donc intéressant de pouvoir comparer ;o)

A gauche donc, Fargues 1990, le challenger. Produit par le Comte de Lur Saluces. Et à droite Yquem 1990. Le champion en titre. Produit par le Comte de Lur Saluces. Le même? Oui, le même. C'est bien pour cela que c'est un match intéressant. Avant même de les sentir, on peut constater une différence de couleur de robe. Alors que l'Yquem est d' un bel or, son alter ego commence à prendre des tons cuivrés..

Au nez, le Fargues est au premier abord beaucoup plus expressif. Sur la figue sèche, l'orange confite, le miel de chataignier. La bouche est très fine, élégante, avec un joli gras et une fraîcheur vivifiante. Vraiment un bel équilibre, et une grande persistance. Ce vin me semble déjà avoir atteint sa phase de maturité. Deux heures plus tard. Ca se confirme. Le nez semble beaucoup plus évolué, et la bouche me fait penser à un vin qui a 10-15 ans de plus (donc info utile pour ceux qui ouvrent de Fargues : vous débouchez et vous servez de suite!).

L'Yquem a au départ un nez beaucoup plus discret. Vanille, abricot, cire. A côte de son voisin, il paraît d'abord pataud, avec une liqueur pas vraiment en place. Si ce n'est une texture très soyeuse, une bonne persistance aromatique, il n'a pas grand chose à offrir... Deux heures plus tard, il s'est métamorphose. Le nez est beaucoup plus expressif, sur l'écorce d'orange confite, la bouche a perdu son gras superflu : elle est maintenant élancée, vibrante, avec une puissance un peu désordonnée qui demandera encore du temps pour être domptée. Beaucoup plus de plaisir qu'il y a deux heures, donc. Mais je pense qu'il n'est pas encore dans une phase vraiment intéressante de son évolution (info utile n°2 : si vous avez du Yquem 90, ne l'ouvrez pas maintenant : c'est un infanticide!).

Les deux bouteilles qui suivent sont servies à l'aveugle. Nous savons qu'il y a le premier et le second vin du même domaine. Et devons bien sûr les deviner. Cela s'avérera vraiment trop facile...

Le premier a un nez de cuir, de rouille, pas plus excitant que ça (ça fait vieux...). La bouche est souple, les tannins très légers. C'est pas mauvais, mais un poil passé, tout de même. A priori, c'est le second vin.

Le second - qui est donc forcément le premier (vous suivez?) - a un nez beaucoup plus causant, avec encore du fruit, du sous-bois, un chouia de truffe. La bouche est charnue, goûteuse, avec des tannins bien fondus. Bonne finale. Ca tient la route.

C'est donc l'Abeille de Fieuzal et Fieuzal 1990. Pour ceux qui se demandaient encore quelle est la différence entre un premier et un second vin, la réponse est ici sans appel : ça n'a rien à voir!
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Nous remontons au nord de Bordeaux pour poursuivre la dégustation avec un Margaux, Giscours 1990. Le nez est très fin, clairement sur des notes d'évolution (prune, humus, épices), annonçant une bouche dans le même registre. C'est très délicat, à la limite du fluet. Avec une finale assez courte. Typique l'image que l'on pouvait avoir d'un Margaux il y a 20 ans. Féminin, disait-on. Depuis, on s'est aperçu qu'on pouvait faire tout de même plus concentré dans cette appellation. Ceci dit, ce n'est pas désagréable dans un registre "fin et élégant". Mais il est temps de le boire!

Nous redescendons en Pessac Léognan pour un Haut-Bailly 1990 : le nez est vraiment très beau, mélangeant cassis, truffe, épices. La bouche n'est qu'harmonie : sphérique, amplissant le palais, avec une fraîcheur et un fruit impressionnants, et comme dirait mon ami JU, une grande précision. Et pour ne rien gâter, un finale longue, sans dureté aucune. Ce vin a vraiment tout : le prototype de que l'on peu attendre d'un bordeaux à maturité. La grande surprise du jour!

Peut-être aurait-on dû laisser la dame passer devant. Ladies first, comme on dit. Parce que la Comtesse de Lalande 1990 a un peu de mal derrière la perfection du Haut Bailly. Elle fait un peu vulgaire. Nez un peu trop appuyé. Bouche élancée - avec tout de même une matière douce et une bonne intensité aromatique - finissant de façon plutôt légère et trop chaleureuse. Bref, un équilibre pas vraiment satisfaisant. Cette bouteille confirme la réputation moyenne de ce château dans ce millésime (alors qu'il paraît que son voisin le Baron a fait une bouteille d'anthologie).

Beauséjour Bécot 1990 a l'élégance de ne pas humilier la Comtesse. Ce millésime solaire est assurément plus une année à Cabernet. Ce vin essentiellement consitué de merlot fait penser à du porto, au nez, comme en bouche. C'est chaud, manquant d'élégance. Vraiment peu de plaisir sur cette bouteille.

Arrive ensuite une curiosité : un magnum de Clos Bagatelle 1990 (appellation Saint Chinian). Ce qui est bien, c'est que nous n'en attendons rien de particulier. Nous ne pouvons qu'être déçus en bien (pour reprendre cette belle expression hélvétique). Et c'est le cas : nez sur la fraise cuite, la prune, les épices. Bouche légère, fine, friande, avec des tannins d'une totale discrétion, et surtout sans aucune sensation de chaleur (contrairement aux deux vins précédents. On se croirait plutôt en Bourgogne car ce vin a tendance à pinoter. Et c'est encore plus le cas le soir-même (on m'a donné le bébé à garder), où le nez est passé sur un registre plus élégant : rose fanée, ronce, groseille.

Pour finir la série de rouge, Léoville Las Cases 1990. L'ayant apprécié la semaine précédente en compagnie du directeur du Château, je conseille de le carafer comme nous l'avions fait. Il a gagné certes en complexité et en ampleur par rapport à l'ouverture, mais il paraît un peu déséquilibré (momentanément. Rebu une heure plus tard après les liquoreux, il est de nouveau équilibré, droit dans ses bottes). Sinon que dire : un nez d'une grande noblesse (fourrure, havane, léger moka). Bouche ample, riche, d'une belle intensité aromatique, avec pour seul défaut un peu trop de générosité (et donc comme dirait JU, une moins bonne définition que le Haut Bailly). Tout de même une p... de matière qui tiendra encore quelques décennies, sans la certitude toutefois qu'il sera meilleur!

Comme je l'ai écrit plus haut, nous sommes ensuite retournés à nos deux liquoreux, complétés par un troisième, débouché entre temps : un Château Loubens 1990 (Sainte Croix du Mont). Sa robe se distingue des deux autres par une robe plus "jaune", limite phosphorescente. Cette apparente jeunesse se confirme au nez aux parfums de citronnelle et de zeste de citron frais. La bouche est vigoureuse, d'une fraîcheur explosive, avec des sucres pas totalement bien intégrés, et se conclut par de beaux amers. Un vin qui a une forte personnalité et prêt à affronter les décennies avec une grande insolence!

Loin donc d'avoir la honte par rapport aux deux autres beaucoup plus prestigieux, mais se situant dans un registre très différent. Cependant, dur de croire qu'ils ont le même âge (on m'aurait dit que le Loubens était un 2001, je l'aurais cru). En tout cas, il me semble mieux comprendre pourquoi les Sainte-Croix du Mont d'une cinquantaine d'année sont encore fringants ;o)
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Vraiment un beau moment de partage. Merci au personnel du Beaubourg qui a supporté durant plus de quatre heures les drôles de zigues que nous sommes. Je me rappellerai longtemps du regard effaré de la serveuse lorsque je lui ai demandé un crachoir :D

Eric
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01 Fév 2009 10:22 #1

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

Eric,
J'ai ouvert récemment un Loubens 1928 qui a bluffé tous mes amis. Jamais ils n'auraient imaginé un tel niveau dans un SCDM (nouveau sigle pour oliv).

L'Yquem 1990 doit être ouvert quatre heures avant (si on a envie de l'ouvrir car comme tu dis, il doit attendre), mais le Fargues aussi, car l'ouverture précoce le renforce au lieu de l'éteindre.
Très belle horizontale.
A chaque fois, Haut-Bailly surprend tout le monde.
Bravo.


Cordialement,
François Audouze
01 Fév 2009 10:49 #2

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

Superbe CR, Eric ! Merci. (tu)

[size=x-small]François,
SCDM ; proposition acceptée ! ;)[/size]
01 Fév 2009 12:05 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

Un Midi fort sympathique en agréable compagnie.

Samedi midi, dans le quartier de Saint-Augustin à Bordeaux, 7 passionnés se retrouvent autour d’une table au restaurant le Beaubourg, pour partager de bien jolis crus...
J’arrive un peu en avance, au même instant que Philippe que je ne connais pas encore et qui est à l’origine de la rencontre. Le contact passe aussitôt, nous discutons de choses et d’autres, sans imaginer que 7 heures plus tard, nous serions encore ensemble à bavarder...
Le sujet qui nous réunit sont les vins de Bordeaux dans le millésime 1990, année particulièrement solaire, offrant des raisins mûrs en général et des vins de belle garde aujourd’hui au meilleur de leur forme semble-t-il.

Eric B arrive peu de temps après nous, ainsi que Marie et Jean-Michel (alias vinci). Les wineaddict se faisant attendre, nous choisissons d’ouvrir une bouteille pour patienter. J’avais apporté une bouteille en dehors du thème en plus d’un 90 au cas où l’occasion se propose, c’est le moment !

-1- Premier vin donc :
-- Pavie Macquin 2002
.
C’est un vin que je connais assez bien pour en avoir dégusté 6 ou 7 bouteilles dans ce millésime précis, aussi j’apprécie toujours de le regoûter. Il illustre à merveille un joli vin dans un millésime décrié...
Le vin est ouvert puis servi aussitôt, sans passage en carafe.
- La robe est profonde, le disque est fin, couleur cerise.
- Le nez est d’une intensité aromatique puissante, il présente des senteurs de cerise noire, de fraise cuite et d’épices, mariées à des parfums de caramel au beurre ainsi que de vanille plutôt discrète.
- En bouche, l’attaque est belle, le vin développe beaucoup de fruits, avec élégance et charme tant ces derniers sont mûrs et croquants. Si l’équilibre est tout aussi qualitatif, les tannins apparaissent un peu asséchants malheureusement. Un peu plus tard dans nos verres, les tannins semblent s’être assagis, l’aération leur aura fait du bien...
Un joli vin noté 16,5

-2- Les invités sont tous réunis, il est temps de commencer les choses sérieuses et d’attaquer le millésime qui nous réunit.
-- Champagne La Grande Dame 1990.
- La robe est plutôt claire, couleur paille aux reflets cuivrés légers.
- Le nez s’exprime avec une grande facilité, il est marqué par l’évolution, offrant des parfums de cire d’abeille et d’agrumes.
- En bouche, le vin est frais et à l’équilibre fantastique. Très dynamique on ne l’imaginerait pas si âgé, il est citronné et tendu presque trop jeune... La longueur est belle.
Je ne reconnais pas le style gourmand des 88 et 89 dégustés dernièrement, mais j’apprécie toujours autant ce vin.
Une belle réussite encore signée Clicot : noté 16,5

-3- Place aux liquoreux. Nous hésitons à servir les Sauternes en « entrée » ou de terminer avec ces derniers et puis finalement, la gourmandise l’emporte et j’en suis très heureux !
-- De Fargues 1990
- La robe est assez évoluée couleur vieil or tirant vers l’ambre et la capillarité est marquée.
- Le nez est puissant et riche, exhalant des senteurs de raisins de Corinthe, d’abricot sec et d’écorce d’orange confite.
- En bouche le vin est goûteux, gourmand ; le sucre commence à être digéré mais reste bien présent et accompagne à merveille les saveurs de fruits secs introduites au nez, retrouvées en bouche. La structure du vin est extra, sa longueur interminable.
Un grand Sauternes qui a atteint son sommet. Noté 17,5/20

-4- Le face à face Sauternes est des plus intéressants puisqu’après De Fargues 1990, c’est un Yquem 1990 qui est servi. Si j’ai déjà eu l’occasion de déguster ces deux vins dans d’autres millésimes, jamais je n’ai eu la chance de les comparer face à face sur un millésime identique.
Si ces deux vins sont « frères », il apparaît évident qu’ils ne sont pas jumeaux... En effet, l’expression des deux vins est très différente.
- La robe est moins évoluée que celle du De Fargues, elle est plus claire, or tirant vers le vieil or et la capillarité tout aussi importante.
- Le nez est assez discret en début de service, il s’ouvrira au bout d’une bonne heure où il gagnera en intensité. L’expression des arômes se fait dans la plus grande finesse et tout en précision. On relève des fragrances de fleures blanches comme le tilleul, des senteurs de miel et de doux parfums d’orange sanguine mêlés à un certain exotisme. Si je regrette quleque peu la modeste intensité des arômes, je raffole de leur précision et de leur pureté.
- La bouche est gourmande, toute en finesse elle aussi, à l’acidité non ressentie mais paradoxalement pas manquante. D’habitude, j’aime l’acidité dans les Sauternes, je la recherche car elle relève et soutient un sucre souvent lourd sinon. Là c’est tout autre chose, le vin coule en bouche comme un nectar soyeux, comme un tout où chaque élément constitutif semble intimement mêlé aux autres. Si l’acidité est présente, tout comme l’alcool et le sucre, on ne les distingue pas, ils sont mariés, formant un doux ensemble harmonieux et précis. Le vin présente un gras idéal et une richesse liée à une finesse formidable. Une séduction avec classe.
Noté 18,5/20 il est ma plus belle rencontre avec Yquem

Place aux rouges !!!!
01 Fév 2009 12:54 #4

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

J'ai l'impression d'un doublon avec la rubrique ouverte dans le forum Bordeaux ;)

Cordialement,
Thierry
01 Fév 2009 14:10 #5

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

J'ai l'impression d'un doublon avec la rubrique ouverte dans le forum Bordeaux winking smiley

Eh non : j'ai prévenu dans rencontres entre passionnés : je mets l'ensemble de la dégustation dans "dégustations éclectiques" et je ne mets que les Bordeaux dans le forum "bordeaux" ;)

Eric
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01 Fév 2009 14:26 #6

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

Les rouges :

-5- L’abeille de Fieuzal 1990
- La robe est assez claire, évoluée, elle signe le vieux vin
- Le nez est discret et peu flatteur. Il présente des senteurs de feuille sèche et de sous-bois sans offrir de fruit...
- En bouche, le vin se montre faible, largement sur le déclin...
Un vin noté 11/20 qui a fait son temps et qui aurait dû être ouvert il y a un moment déjà.

-6- De Fieuzal 1990
- La robe ressemble quelque peu à celle du précédent vin avec un peu plus de profondeur cependant
- Le nez est terrien, assez discret encore, sans expression flatteuse ni fruité mais agréable tout de même.
- En bouche, le vin présente plus de tenue que son second, le côté terrien est retrouvé, les tanins sont fondus presque absents, le toucher est fluide, le vin fluet mais agréable. Un peu fatigué il souffre des 20 années qu’il a derrière lui et se trouve déjà en phase descendante...
Un vin agréable, mais à ouvrir en urgence. Noté 14,5/20

-7- Giscours 1990
- La robe est assez sombre, acajoue au disque progressivement fondu.
- Le nez est élégant et fin, il présente des fragrances de fruits cuits, de cacao et de cendre.
- La bouche est toute en finesse, les tanins sont satinés, le toucher est fluide, la concentration manque quelque peu mais le vin plait.
Un vin qui a amorcé sa descente depuis peu et qu’il convient de goûter aujourd’hui. Noté 15,5/20

-8- Haut Bailly 1990
- La robe est évoluée sans être pour autant marquée de faiblesse
- Le nez est intense et précis. Les senteurs se bousculent et mes sens tout autant... On y trouve mariés à des fruits cuits, des senteurs épicées, de tabac blond, de cèdre et de viande grillée. Le côté fumé du Pessac est retrouvé ici au sein d’un tout hyper sexy, franc et surtout précis. Très beau nez marquant le grand Bordeaux.
- En bouche, le vin est égal à lui-même et reste dans la lignée qualitative annoncée par ses arômes. Le vin mêle la puissance à la finesse et exprime ses charmes par des fruits cuits et des épices douces.
Un très grand Bordeaux noté 18/20 Il domine la dégustation!!
NB J’avais dégusté le 89 il y a 6 mois de cela, je retrouve chez ce 90 la même précision et générosité. Un grand vin sur 2 anciens millésimes proches !

-9- Pichon Comtesse 1990
- La robe est sombre presque opaque au centre du verre
- Le nez est généreux, intense mais il manque de précision. Les fruits sont plutôt cuits, des senteurs d’humus s’y mêlent ainsi qu’un côté végétal discret non encore rencontré chez les précédents vins. Si l’expression de ce dernier est fort agréable elle reste un peu désorganisée.
- La bouche est représentative de l’introduction olfactive : expressive mais sans fil conducteur : il manque à ce vin une certaine tension. Elégant cependant, le vin souffre certainement du contexte de dégustation, mais c’est justement cette comparaison qui est intéressante. Enfin, la finale est un peu chaleureuse et ne va pas arranger notre appréciation à tous.
Un joli vin tout de même noté tout juste 16/20
Le 89 dégusté peu avant présentait une autre classe, la précision manquant à celui-ci.

-10- Clos Bagatelle, Saint-Chinian 1990 (magnum)
Tout le monde s’attendait je pense à un intrus certes de style mais surtout qualitatif... Et bien nous fumes étonnés !
- La robe est claire, limpide et translucide, digne d’un pinot noir évolué.
- Le nez est élégant et fin, offrant des senteurs animales assez intense de cuir puis fruitées de cerises rouges style grenache.
- En bouche le vin est fin, fruité, très bien équilibré sans une concentration immense mais correcte. Je suis surpris par l’expression proche d’un Bourgogne que ce vin nous offre... Déconcertant !
Noté 15,5/20

-11- Leoville Las cases 1990
Dégusté l’an dernier au sein d’une dégustation « Saint-Julien 90 » ce Léoville n’avait pas dominé la série et s’était alors positionné en milieu de tableau. Je retrouve son expression. Le vin est très beau mais pas monumental à mon sens.
- La robe est assez profonde, sans trace de fatigue.
- Le nez est puissant et élégant il offre des senteurs de fraise cuite de cuir et de tabac frais avec une certaine intensité.
- En bouche, le vin est goûteux avec une certaine mâche. Son équilibre est beau, sa concentration également, les fruits encore présents sont plutôt cuits mais la finale est un peu chaleureuse... Le vin boxe encore sans problème mais il manque un peu de précision, il est un peu désorganisé et me rappelle le Pichon Comtesse par moment...
Noté 16,5/20
Une très belle dégustation ! Je remercie Philippe pour son initiative et pour les merveilleux vins, tout comme je remercie l'ensemble les participants. Un repas fort sympathique où le côté humain de l’échange a été merveilleux.
Bravo

Très Cordialement,
01 Fév 2009 17:12 #7

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Réponse de winaddict33 sur le sujet Re: Dégustation autour du millésime 1990

Merci à Philippe 33 pour l'initiative et l'invitation et merci à ceux qui y ont répondu favorablement.
Les CR d'Eric et de JU sont bien mieux écrits que ce que je ne saurai faire.

Haut Bailly est incontestablement mon préféré parmi les rouges.
Yquem est aussi numéro 1 dans sa couleur, mais m'a un peu déçu par le fait qu'il n'a pas outrageusement dominé le Ste Croix du Mont
La Grande Dame est un GRAND VIN, en plus d'être un beau champagne.

Amateur pendant 20 ans Passsionné depuis 2002
04 Fév 2009 15:48 #8

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck