CR:Un grand merci à Super-Pingouin pour l'organisation, impeccable
, de cette soirée, et aux participants, qui l'ont rendue bien agréable.
Un mot pour le chef, aussi, une très belle cuisine (je retiens particulièrement l'huître et ris de veau, et le plat principal, surprenant, superbe de fraîcheur et de précision dans les saveurs).
Les vins :
L'entrée en matière se fait avec le
N°0
La robe est ambrée, brillante.
Nez particulièrement complexe, puissant, sur les fruits confits, l'abricot sec, le caramel.
Bouche volumineuse mais pas pesante, relativement longue.
Très bien.
Pas vraiment d'hésitation sur le cépage, c'est du chenin... aucune idée de l'appellation, par contre...
C'était la
cuvée Mathilde, vrai/faux Bonnezeaux de
Mark Angéli, 1995.
Sur l'amuse-bouche, arrive le
N°2.
Robe or clair, reflets verts, brillante.
Nez sur les fleurs séchées, la pomme verte, le miel.
La bouche est vive, mais quelques sucres résiduels arrondissent le discours.
Bien.
Chenin ou riesling, mon coeur balance... Et il balance bien à côté de la plaque, c'est de la roussette,
Marestel Dupasquier 2005. Pas reconnu - shame on me, j'ai dû boire ce vin une bonne demi-douzaine de fois ces six derniers mois...
Sur l'entrée, le
N°3...
Robe or, brillante.
Nez épicé, poire, quelques notes d'agrumes.
Bouche assez ronde, que j'ai de la peine à décrire (côté fruit sec), relativement longue, acidité assez basse.
Aucun défaut, mais ce n'est pas vraiment mon style.
Assez bien.
Comme on parle beaucoup, je suis un peu influencé, mais sinon je crois que j'aurais beaucoup hésité sur le cépage.
C'est un riesling,
GC Kirchberg de Ribeauvillé 1999, Louis Sipp.
...en parrallèle avec le
N°4 :
La robe est cuivrée, brillante, profonde.
Le nez est particulièrement puissant au départ (à l'ouverture de la bouteille, non carafée), pétrole diablement, notes de vernis à ongle, entêtant. Il se dompte peu à peu dans le verre et se fait beaucoup plus aimable et fruité.
En bouche, l'attaque est franche du collier, l'acidité tranchante, un peu brutale. On est dans un registre tout à fait différent des vins précédents. Je suis nettement plus sensible à ce style de vin, sans concession mais avec beaucoup de personnalité.
Bien/Très bien.
C'est du chenin, mais ça ne m'a pas semblé si évident que ça (heureusement qu'il reste la couleur, qui ne trompe pas, enfin moins).
C'était un
Jasnières, Cuvée Tradition, Bénédicte de Rycke, 1999.
Sur la seconde entrée, un seul vin ,le
N°6 :
Robe or soutenue.
Nez particulièrement mûr, sur le coing, la cire, l'amande grillée, un petit côté poivré.
Bouche sphérique, ample, grasse, l'acidité est plutôt basse, mais l'équilibre est là.
Finale iodée, agréable.
Bien / Très bien.
C'était la
Coulée de Serrant 1993.
Bel accord avec l'huître et les ris de veau (en déstructurant clandestinement le plat, avec le ris de veau seul, l'accord est franchement formidable).
Avec l'arrivée du plat principal, c'est le moment de faire place à un trio qui offre un dégradé de robes particulièrement agréable à l'œil :
N°7
Robe or, brillante.
Nez complexe, puissant, particulièrement agréable. A noter, aucune note pétrolée, on reste sur un registre floral / fruits blancs, avec peut-être une légère note beurrée.
La bouche est riche, mais c'est l'équilibre même : gras, acidité, tout est fondu, rien ne dépasse. Grande classe, pas d'ostentation, mais pas non plus de retenue excessive.
Sans doute mon préféré de la soirée.
C'est clairement du riesling, et c'est bon. L'accord avec le côté citronné/épicé du plat est particulièrement réussi.
Très bien +
Une fois retirée la robe d'alu, se révèle un riesling
Herrenweg de Turckheim de Zind-Humbrecht, 1998.
N°8
Robe "pelure d'oignon", assez trouble.
Au premier nez, c'est un Jerez : noix, amande, pomme verte en fond, pas mal d'alcool.
La bouche est cependant plus douce que ce à quoi on s'attend, ronde, l'acidité un peu en retrait.
On jurerait que ce vin a été vinifié dans un style oxydatif.
Assez Bien.
Difficile de reconnaître le chenin, mais comme personne n'aurait mis en pirate un vin de voile, et comme il est encore plus difficile d'imagnier que ce soit du riesling, ce doit en être...
Surprise, c'est le retour de la revanche de la
Coulée de Serrant, dans le millésime
1997 cette fois, et elle n'a rien, mais alors strictement rien à voir avec son aînée.
N°9
Robe franchement ambrée, foncée.
Le nez est assez baroque, et un peu comme la robe, évoque un vieux liquoreux, les fruits secs, la cire, quelques notes de noix un peu rance, pas tout à fait nettes.
Bouche un peu perturbée, assez "plate" par manque d'acidité, il paraît particulièrement âgé.
Assez bien seulement, mais on ne peut exclure un problème de bouteille.
C'est un chenin, et c'est un
Anjou, Coteau du Houet 2000, Mark Angéli.
Pause rouge : Moulin à Vent, Pacalet, 2007. Avalanche de fruits rouges au nez, framboise en tête, les autres suivent.
Bouche aimable, tannins fondus, caractère épicé en bouche que ne laissait pas deviner le nez. Difficile de noter le seul rouge au milieu de tous ces blancs, mais c'est bon.
Mes notes commencent à se faire un peu lapidaires sur les deux derniers vins, qui arrivent sur le dessert.
N°10
Robe or/cuivrée.
Nez sur la pêche, la tarte au citron, épicé.
Bouche grasse, équilibrée, sans excès, équilibre de demi-sec.
Bien -.
C'est un riesling,
Kanzlerberg Vendanges Tardives, Domaine Spielmann, 1989. Il ne fait pas son âge...
N°11
Robe cuivrée, plus prononcée que la précédente.
Le nez est plus floral et possède un côté "pâtissier", plus expressif que le précédent.
La bouche est plus liquoreuse, sur la pomme cuite, quelqes notes de sous-bois, acidité moyenne, belle longueur.
Bien.
C'est un
Côteaux du Layon Beaulieu, Les Rouannières, Château Pierre-Bise, 1990.
Pour résumer, très belle dégustation, très belle cuisine, très bonne compagnie, bref une réussite que cette escapade dans les Hauts de Seine!
Quant aux vins, quelques conclusions rapides :
- les profils aromatiques étaient particulièrement variés, y compris pour les vins issus du même cépage, et peuvent largement se croiser. Pas toujours facile de s'y retrouver en ce qui me concerne. Les robes trompent moins que le reste.
- tout comme les arômes, le niveau d'acidité perçu varie très fortement, donne une grande diversité d'équilibres, et contribue à rendre difficile la reconnaissance des cépages. De manière générale, ce sont les vins les plus vifs qui ont eu ma préférence.
Mathieu