Hum,...

J'ai un peu hésité à parler de tout ce qui suit, tant je me dit que cela risque de passer sur le registre définitivement mégalo, mais ceux qui me connaissent savent que je suis un "peu" excessif dans mes dires, mes écrits et mes actes...

Or, à l'occasion du festoyement de mes 50 berges, ce week-end, j'ai pu partager tellement d'amitié à cette "petite" fiesta où pas mal de Lpviens se sont retrouvés, certains chiffrant plus de mille bornes au compteur pour la chose,que ce serait vraiment invraisemblable de pas entamer le post.

Alors, tout d'abord à ceux qui m'ont permis cette dose maximale de bonheur,

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aux Vignerons qui ont fait que tout cela a pu exister,

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La chose en question se composait de 2 parties, un repas avec le but de discuter accords maets-vins et un minisalon de dégustation animé (de gauche à droite, en rentrant, après l'escalier) par André Ostertag, Jean-Pierre Rietsch, Seppi Landmann, Antoine Kreydenweiss, Sébastien David, Etienne Sipp, Florian Hartweg, Mathieu Deiss, Bertrand "Caspri" Habsiger, Patrick Meyer.... and a little help of "Domaine Muré".

Concernant la partie salon, je tiens à bien me garder de tous commentaires, on a tous nos vins qui passent mieux un jour que l'autre, et en ce qui me concerne, tout était exceptionnel, c'est bien comprehensible, mais je ne doute pas que certaines plumes oliviennes ou autres vont se lacher...

Pour le repas, j'ai bien quelques mots à dire, cela va suivre mais voici les forces en présence :

Crémant d’Alsace Millésime 2007 – Domaine Muré

Ce crémant est issu de raisins en agriculture biologique de parcelles argilo-calcaires plantées en chardonnay et de riesling sur le Clos St-Landelin, monopole du Domaine Muré. Récolté mi-septembre 2006, le moût a fait sa première fermentation en barriques de 228 litres puis le vin a été mis en bouteilles en 2007 pour effectuer sa prise de mousse. Le vieillissement sur lattes a duré 2 ans, ce qui a apporté à ce crémant complexité dans les arômes et volume en bouche. Le dégorgement a été effectué le 18/05/2010



Schoffweg 2004 – Domaine Marcel Deiss

Le « sentier des brebis » … qui conduit au Grasberg est un terroir exceptionnel, une mince dalle calcaire de l’Aalénien, perchée au-dessus de la plaine, ultime prolongement du mamelon de l’Altenberg de Bergheim regardant l’est et dont le climat moyennement chaud est marqué par une intense ventilation. Drainé par le vent du nord en été, protégé par le Foehn en automne, ce terroir très pauvre où affleure la caillasse calcaire jaune, permet une véritable expression des fruits de cette vigne très complexe, sans développement de Pourriture. Les vignes sont complantées de riesling et de pinots.

Clos du Val d’Eleon 2007 « L’âme de la terre » – Domaine Kreydenweiss

Riesling (50%) et Pinot Gris (50%) s’allient sur les 132 ares du domaine pour renouer avec une vieille et prestigieuse tradition des « gentils » (vins supérieurs d’assemblages de cépages nobles) sur un terroir de Schiste gris de Villé, situé en aval du Clos Rebberg.
C’est un vin sec au nez de fleur de tilleul, de notes minérales, une distinction de saveurs très marquées. Le terroir donne la mesure, la fraîcheur et cette superbe envolée finale.

Sylvaner Vallée Noble 1990 – Domaine Seppi Landmann

La vallée Noble (Vallis Praenobilis, nom lié au nombreux nobles qui s’y sont installé) est une cuvette sirtuée sur les bans de Westhalten et de Soultzmatt, à l’Ouest de Rouffach dans le Sud du Bas-Rhin. Elle est encadrée du Bollenberg et du Grand Cru Zinnkoepflé et protégée des influences maritimes par le Petit Ballon d’Alsace au pied duquel elle se situe. Elle bénéficie, grâce à cette protection, d’un climat qui rappelle plus la Provence ou les plaines de Hongrie que l’Est de la France.
De tous temps, le sylvaner y a prospéré, et malgré son non-classement en « cépâge noble », de nombreux vignerons de la vallée comma Seppi Landmann se sont attaché à en conserver les parcelles intactes, tellement, cultivé à bas rendements, il propose des gardes exceptionnelles sur ces terroirs.
Cette cuvée est issue des sols argilo-gréseux et calcaires du Zinnkoepflé et a été élevée de façon traditionnelle en cuve inox.

Pinot Gris Fronholz 2001 – André Ostertag

Le lieu-dit Fronholz est un terroir ensoleillé et aéré au sommet et sur le flanc Sud-Ouest de la colline d’Epfig constitué en son assise de quartz, de sables blancs, d’argiles et de marnes. En plus des 4 cépages nobles, le sylvanet et le pinot noir y sont aussi plantés.
Vins à la minéralité et à l’acidité fermes, aux arômes élégants, souvent discrets dans leur jeunesse. Sur le millésime 2001, le caractère sec et tendu s’exprime à merveille.

Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2007 – Domaine Louis Sipp

Ce coteau bénéficie d'une exposition Sud et Sud-ouest qui, associée à une pente très marquée, lui confère un excellent ensoleillement au moment de la maturation. Son substrat est constitué, en aval, de marnes dolomitiques triasiques et de dolomies du Muschelkalk inférieur, en amont, de marnes bariolées gréseuses et gypsifères du Muschelkalk moyen. Des sols argileux, souvent très caillouteux, accueillent ce vignoble situé à une altitude de 270 à 350 m. Le tout confère aux vins une grande minéralité proche de celle du Geisberg voisin, une certaine rondeur dans la jeunesse due au botrytis ainsi que beaucoup de fraicheur grâce à une acidité toujours bien présente.

St-Nicolas de Bourgueil « Le Vin d’une Oreille » 2004 – Sébastien David

Soulagés de leurs rameaux et grappes superflues suite à une taille en mars, les ceps de cette cuvée, issus de sélection massale, donnent le meilleur d’eux-mêmes dans des quantités infimes, un rendement de dix hectolitres par hectare. La vendange se fait par une récolte des raisins en caissettes et les grappes, entières, non éraflées vont alors macérer et fermenter dans un cuvon de bois où elles restent pendant une semaine exposées librement aux rayons du soleil afin que les levures indigènes accomplissent leur tâche. Les raisins sont ensuite foulés au pied et le jus récolté descend par gravité jusqu’aux barriques en cave dans le roc. Un an plus tard, la fermentation malolactique est terminée. C’est là qu’intervient l’unique soutirage qu’aura subi ce vin. Un vin de fruit sans concession !

Sylvaner Zellberg « L’Hermitage » 2001 – Domaine Julien Meyer

Le terroir de ce vin est exposé au Sud-Est et repose sur des marnes de nature argilo-limoneuse basiques produisant des vins plus sphériques, avec de jolis arômes fruités dans la jeunesse. Ce vin a été élevé sous voile, donc sans ouillage, pendant plus de trois ans avant sa mise en bouteille, comme un vin oxydatif du jura . Avec l’âge, les notes de noix font place à du fumé, puis, pas à pas, la minéralité triomphe principalement sur des millésimes frais comme 2001 où la salinité en finale est toujours captivante.

Rosso di Caspri 2008 – Tenuta di Caspri

Les terroirs du domaine terroirs sont constitués de sols légers et pauvres où se mêlent des gneiss décomposés avec une faible proportion d’argile. Les vignes sont menées en biodynamie sous les conseils de Patrick Meyer et, aux chais, le vin est élevé le plus naturellement possible, en cuvaison entière, sans addition de soufre.
Issu de jeunes vignes de Sangiovese, cépage traditionnel de la région, le Rosso possède une structure ferme et un caractère aérien où l’on retrouve à la fois un fruit joyeux et la rusticité du cépage.



Crémant d’Alsace Rosé – Domaine Louis Sipp

Les terroirs de ce vin se situent dans le champ de fracture de Ribeauvillé où le granit et le schiste sont parmi les rares absents au patchwork local. Ce Crémant, élaboré uniquement à partir de pinot noir uniquement. Il propose un nez très pur sur des notes de petits fruits et une bouche ample mais ciselée par la délicate fraîcheur typique du millésime 2007.

Riesling Vieilles Vignes 2009 – Florian Beck Hartweg

Les raisins de cette cuvée sont issus d’une seule parcelle exposée à l’Est et attenante au village de Dambach-La-Ville en Bas-Rhin. Ses sols sont de nature granitique. Les vignes ont été vendangées à la limite de la surmaturité et élevés en foudres avec des fermentations qui ont été laissées doucement agir jusque fin décembre. Le vin a ensuite été laissé à reposer sur ses lies fines jusqu’au printemps. Le vin ainsi obtenu possède une très belle maturité, ronde et douce, sans excès de sucres résiduels.

Riesling Grand Cru Zotzenberg Vendanges Tardives – Domaine Rietsch

Le Grand Cru Zotzenberg est attenant au village de Mittelbergheim en Bas-Rhin Sa géologie complexe en cuvette en cuvette de ce terroir en partie gréseux, en partie marno-calcaire apporte une richesse minérale qui s’exprime dans la salinité de ses vins. Les larges flancs protégés et ensoleillés du vallon abritent, entre autres, le Riesling en lui permettant une évolution tardive tout en lui conservant beaucoup de fraicheur. On retrouve en bouche le contraste entre le confit du fruit et la droiture qu’apportent la structure acide et la salinité bien présente apportent à la bouche.

Allez hop...

[size=x-small]non sans en rajouter une petite couche avant de sortir (y aura bien pire....après)[/size]

Alors là...j'en reste baba.

Magnifique!!!

Manu

Superbe !
Et bon anniversaire Patrick !

Patrick,

merci pour cette belle soirée, faite de bonnes dégustations et de rencontres avec des vignerons attachants et des LPViens de renom

cordialement

Bart

ps: je vois qu'il y en a qui ont fini à la bière...
sans doute qu'ils avaient soif :D:D

C'était effectivement magnifique ! Et comme je suis le seul à avoir pris des notes du salon à ce que je me rappelle, ça prendra quelques jours à mettre en forme

Que dire d'autre que merci ?
Qu'être là était un privilège.
Que davantage encore que le vin, c'est l'amitié qui a rempli les verres et les coeurs.
Que Patrick est bien sûr un type généreux, complètement fou, mais c'est surtout quelqu'un de bien.
Que j'ai été particulièrement heureux de revoir des amis que je vois trop peu.
Que j'ai été plus heureux encore d'enfin avoir rencontré en chair (pour beaucoup) et en os (pour d'autres) quelques-uns avec qui j'ai le plaisir de converser sur ce forum.
Que je demande les circonstances atténuantes pour cette photo, prise à 3 heures du matin, au moment ou les membres du CDR-LPV Belgique ont réussi à convaincre une partie du Gunthard Club de se finir à la bière.
Que je demande un peu de temps pour me remettre les idées en place et écrire quelques mots sur les vins et les accords.
Qu'il faut tout de même le dire encore et encore : merci Patrick !

Luc

Patrick,

Un CR tout à fait spécial pour une soirée exceptionnelle dont on a maintes fois répété entre nous que nous n'en connaitrons peut-être pas deux comme celle-là !
Ce n'est pas de la mégalomanie, c'est de l'altruisme sans borne et je suis particulièrement fier et heureux d'avoir pu participer à cette événement.
On n'avait pas l'impression d'être plus de 100 personnes mais simplement une énorme bande de copains occupés à festoyer, à gouter, à déguster, à bavarder ... Etc.
Une organisation sans faille, digne des plus beaux diners princiers, des viticulteurs disponibles et visiblement heureux de partager ces moments privilégiés, que ce soit derrière leur table ou lors des commentaires pendant le repas.

Je voudrais te réitérer mon immense affection et mes remerciements les plus sincères pour ce jour d'anthologie !

Chapeau bas l'ami !
Longue Vie à toi et à très bientôt,

Amitiés,

Olivier

Olivier

Un grand moment, dont on parlera encore longtemps dans les chaumières LPViennes...

Avec l'immense plaisir de retrouver des lpviens bien connus et de faire la rencontre d'autres lpviens non moins fameux de par leurs écrits!!

Anthony, je te confirme, je n'ai vu que toi prendre des notes, alors bon courage pour le CR...

Par contre, les photos étaient-elles vraiment toutes nécessaires?...

Merci Patrick,

Patrick,

je te réitère à cette occasion tous mes voeux de bon anniversaire et ce grand moment alsacien me paraît être une magnifique entrée dans la deuxième mi-temps qui,je l'espère,s'aggrémentera encore de plein de magnifiques dégustations.

Continue à nous faire rêver avec de tels CR...

jlj

C'était une formidable soirée, impossible à oublier... et nos remerciements ne seront jamais à la hauteur.
Que l'amitié est un noble sentiment, un noble ciment, entre des Hommes qui souvent ne se seraient jamais rencontrés sans une passion et un forum communs.

Si tous les viticulteurs avaient pour dénominateur commun de proposer des vins de qualité (gustative et environnementale), j'ai éprouvé quelques coups de coeur pour les vins de 3 viticulteurs que je ne connaissais pas (Sébastien DAVID) ou mal (OSTERTAG et KREYDENWEISS). Je n'ai pris aucune note; aussi pardonnez l'imprécision de mes impressions:
- j'ai été littéralement scotché par les St Nicolas de S. David : je n'avais jamais encore goûté des cabernets ligériens parvenant à conjuguer à un tel niveau, maturité (jamais le poivron!) et concentration d'un côté, gourmandise, naturel et parfaite digestibilité d'un autre côté...
- chez A. Kreydenweiss, ce sont les Rieslings Grands Crus 2008 qui m'ont procuré de l'émotion, pour là aussi une conjugaison entre caractère ciselé et densité de matière; même si les 2 vins sont marqués par des terroirs bien différents: le Kastelberg se présente d'un bloc, aromatiquement discret (sensation minérale), en étant extrêmement sérieux, quand le Wiebelsberg est plus accessible (sans tomber dans la facilité), déjà fruité-agrumes, avec quelques épices.
- chez A. Ostertag, c'est la pureté et la longueur du Riesling GC Muenchberg 2008 qui m'ont enthousiasmé. J'ai également souvenir, moi qui ne suis pas du tout adepte du cépage, d'un grand Gewurztraminer Fronholz VT 2008, sans aucun caractère variétal (pas de litchi ou de rose), marqué par les épices, le coing, l'abricot, avec un côté fumé, aux sucres présents mais avec une finale d' une grande pureté.

Merci Patrick d'avoir rendu possible un tel moment!

C'est à peu près tout mais que la nostalgie est grande !

Stéphane

Patrick,
Inutile de le dire et redire...enfin oui utile de le dire et le redire!

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Pour le reste quelle chance d'avoir été là, d'avoir bu, vu, re-bu et revu les amis appelons nous comme-ça Lpviens et autres!!!

Moi, que dire de plus
J'ai vibré à plusieurs moments d’abords et surtout avec le Muenchberg, et le clos Mathis d’Ostertag.
Ensuite par la qualité des Vins d'Etienne Sipp, c'est vachement dur de faire mieux du Steinacker au GD Cru Kirchberg un sans faute!!
Mais bon comment oublié le passage à la table de Seppi Landman un grand moment surtout au moment de la cuvée Z!!
Content d'avoir revu Florian partagé un Frankstein avec lui c'est toujours des plus sympa et passionant, d'avoir pu dégusté les Kastelberg d'Antoine, le vin d'une oreille De Sébastien David et surtout d'avoir eu la primeur de son nouveau Patrimoine c’est quand même d’un assez haut niveau.
Bon triste aussi, de ne pas avoir pu plus approfondir avec les vins de Riestche, et de Patrick Meyer quoique j'ai un faible pour son Sylvaner si atypique mais drôlement attachant!

J'en oublie certainement un ou deux mais faut que la pression redescende!

Alfonso

Ps: Je ne peux que confirmer le sérieux d'Anthony qui malgré tout à noter jusque la fin (la précision Suisse)!
PPS: quoi une alliance Paris Bruxelles à la Jup'

Bon je crois que je vais me flageller pendant de nombreux jours de n'avoir pu être présent :. Bravo patrick en tous cas !! J'attends avec impatience les quelques notes d'Anthony !

Arnaud.

simplement pour préciser qu'Alfonso a totalement raison: la qualité des vins de chez L. Sipp est d'une homogénité remarquable (mais je connaissais déjà les vins)... alors qu' Etienne et son épouse sont d'une modestie et d'une humanité qui n'est vraisemblablement pas pour rien dans la grandeur des vins.

Stéphane

Bon, à travers cette pluie de remerciements, j'vais quand même un peu tenter une fois de parler des accords.... sur le repas en rappelant que pour chaque plat les vignerons m'ont proposé un vin et que le choix éliminatif qui en résulte est purement personnel. Je tiens aussi en passant à les remercier de leur générosité puisque chacun a tenu à offrir ces bouteilles.

Difficile de parler d'accord, ici puisque le vin était servi... pour le vin. Il n'en reste pas moins qu'il faut un jour avoir goûté les crémants millésimés de René Muré et de ses enfants, pour comprendre pourquoi ils sont si souvent placés au pinacle de ce type de vinification, balayant d'un revers nombreuses maisons champenoises par leur finesse, leur structure vineuse, leur volonté de rester "secs" malgré un des terroirs les plus solaires de l'Alsace. A chaque fois la finesse des bulles, l'aromatique puissante faite d'agrumes murs et de fleurs blanches m'interpelle. La longueur est ici particulièrement au rendez-vous.


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3 Monstres s'affrontent ici :
Seppi prend le risque de nous sortir un Sylvaner d'antan (ou presque).... problème, une bouteille sur deux ne répond pas aux attentes... Ceux qui ont la chance d'être servis avec un flacon qui tient la route découvrenet comme moi un vin qui tient encore terriblement la route, superbement sec et floral avec encore pas mal de longueur.
Le Val d'Eleon est encore jeune, un poil fermé mais à l'aération, il développe tout son floral, sur un lit sublimement tendu, un grand vin de schistes.
Et puis, il y a le Schoffweg... Indéniablement, cela reste une des plus belles bouteilles alsaciennes de 2004 que je n'ai jamais bues, sans la moindre note de gentiane, tendue, cathedralesque et qui revendique ses sucres résiduels subtils pour nous emporter longtemps sur un tapis floral. Une claque !
Cela, c'est mon avis, sans accord.... Sur le plat, les choses sont différentes. Quand le flacon ne présente pas de défaut, l'accord est subtil, vivifiant, totalement fusionnel. Le Schoffweg, lui souffre un peu par ses sucres que seule la sauce des ravioles, plus douce, réussit à équilibrer. Le grand gagnant est donc le Val d'Eleon, pour sa régularité, sa tension vive qui aère le plat et fait rebondir les noix.
- -
A nouveau, une belle série est présentée par les vignerons sur un plat formaté pour un vin sec.
Le Kirchberg se montre tout en puissance avec une tension importante mais aussi des sucres résiduels encore trop jeunes que pour être complètement intégrés. Bu pour lui-même, bien qu'un poil fermé aromatiquement comma pas mal de 2007 pour le moment, il livre une minéralité hors norme sur la finale. Un grand vin, énorme... mais à attendre.
Petit évènement que de goûter la 2e cuvée d'une oreille réalisée par "Seb" David, surtout que pas mal d'entre nous n'avons pas de recul sur de tels vins, totalement introuvables aujourd'hui. Au nez, le vin est une petite bombe de fruit rouge pleins de fraicheur. La bouche est équilibrée, ronde, terriblement gourmande avec des tanins fins totalement intégrés et pas mal de fraicheur surtout sur la longueur. D'avoir goûté peu de temps avant le 2008, il est clair que ce vin doit attendre un peu pour proposer autant de bonheur... on en mangerait !
Et puis, il y a le troisième oiseau, proposition d'André Ostertag sur un millésime qui m'est cher, tellement il se goûte à merveille. Le vin répond totalement présent, fin, profond, minéral à rêver, avec des aromes floraux, miellés mais aussi une pointe d'évolution légèrement oxydative qui complexifie encore un peu plus le vin. En finale, c'est long à mourir, à tout moment, le cépage reste introuvable. Une merveille !
Sur le plat, les sucres du Kirchberg desservent l'accord... dommage, on espérait mieux. Le rouge lui, n'écrase pas le plat, et je suis certain que pas mal de convives l'auront apprécié en accord... mais j'admets avoir un peu de mal entre le gourmand du fruit et le côté iodé des moules.... A revoir sur un poisson de rivière, sauce vin rouge.
Mon grand gagnant est le pinot gris. Si la richesse de la sauce lui fait perdre un peu de profondeur, sa tension rafraichit littéralement le plat. On est pas loin de l'accord parfait.
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Deux vins que tout oppose si ce n'est leurs origines puisque les sols des deux ont très fort ressenti la patte de Patrick "Meyer" (pas moi) et que cela s'est poursuivi jusque dans les vinifs où le soufre a été l'absent volontaire, mais plus encore où l'interventionnisme minimal est de rigueur. A noter que s'il semble que le rouge a bien cours sur un fromage, chez nous comme ailleurs, Bertrand a tout de même émis de nettes réserves à servir son Rosso sur un bleu et certainement après le sylvaner sous voile. J'ai donc un peu obéi en le faisant débuter sur l'accord.
Pris seul, le rosso se comporte un peu comme le vin de Sébastien David, sur la gourmandise du fruit, avec en retrait une acidité très vive... trop pour le fromage. Le fait aussi que ce vin a besoin d'aération pour chasser sa légère réduction du service ne le sert pas trop... sentiment que je n'avais pas eu pendant la partie salon qui a précédé où le vin me paraissait plus prêt.
L'accord "de la soirée" est réalisé avec cette merveille de sylvaner qui rendrait dépressive les meilleures cuvées savagnin d'Overnoy ou de Fanfan, sans pour autant verser dans le jaune. Si l'aromatique de départ est clairement oxydative, la bouche, en dehors de kla remarquable fraicheur se comporte avec plus de jouissance directe qu'un alter ego du Jura, avec un fruit qui s'installe lentement, superbement. Tout, tout, grand vin, à découvrir d'urgence.


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Bon là, je sais, vais pas trop faire honneur aux vins (et à ma réputation ?) mais je commençais à être totalement cuit et j'avoue avoir eu du mal à me concentrer sur les vins (ou alors j'étais en train de me promener un peu trop entre les tables), toujours est-il que j'ai attaqué le dessert et les vins de "front" et si tous le repas était nettement à la hauteur, ce machin ultra-sucré à la rose était un véritable wine-killer. Je m'abstiendrai don d'envolées lyriques, si ce n'est tout de même de reconnaître que le zotz de Jean-Pierre tenait remarquablement la route de part sa grande finesse et son acidité remarquable qui en fait un vin au potentiel de garde gigantesque.

Allez hop... (bis)

Bon demi siècle à toi Patrick, et quel moment inoubliable cela à dû être.

Il faudrait nous mettre les noms des LPviens en photos

Salutations
Julien

Il faudrait nous mettre les noms des LPviens en photos

Tssssk, j'suis habitué à garder le secret... professionnel... mais je sens que quand j'aurais celles des autres capteurs d'images fous, un best of sanglant suivra avec des noms

Beau pull rouge autour du cou... hommage à l'homme d'état français disparu il y a 15 ans ?!
Benji

PS bon anniversaire !

Bon anniversaire Patrick !

C'est pas le tout, c'est bien beau de nous appâter avec le CR des vins et quelques photos mais on attend les fuites sur les "off"s , les tranches de vie quoi

C'était vraiment une fête superbe.
Mais j'attends quand même le compte-rendu d'Oliv pour avoir une opinion définitive sur cette fiesta.

Bon anniversaire Patrick.

Cordialement,
Roger

Que dire de plus après toutes ces élonges à part que ça a été pharaonique...

Un tout grand merci à toi pour cette invitation à cette soirée que je n'oublierai jamais.

Merci aussi de nous avoir permis de découvrir (pour la plupart) ces viticulteurs et leurs vins.

Longue vie à toi.

Monomanie : Délire partiel, psychose limitée à un seul ordre de faits.
Et croyez moi, les délires ont été nombreux et pas partiels !

Dans un premier temps (ouverture des hostilités à 17 h 30), un salon avec des vignerons souriants, disponibles et une organisation sans faille.
J'ai mis un point d'honneur à déguster tous les vins.
Le seul constat que l'on peut dresser est que le niveau est très haut, y a rien à jeter.
Pour ma part, je retiens plus particulièrement la gamme cohérente de Rietsch, la confirmation pour moi des vins de chez Sipp et un gros coup de coeur pour deux vins : Grasberg 2007 de chez Deiss et Le Rouchefer 2009 de chez Mosse.
Je pourrais citer aussi parmi les vins m'ayant plus marqué : le crémant extra brut 2008 et le sylvaner vv nature 2009 de chez Rietsch, le pinot gris Kirchberg GC 2008 de chez Sipp.

Je ne pourrais pas retranscrire cette soirée avec des mots, donc place à quelques photos :

Voici la salle où le salon a eu lieu :

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Voici quelques photos de certains vignerons, que ceux qui ne figurent pas sur les photos m'excusent, j'étais trop occupé à déguster...

Sébastien David (particulièrement en forme...)

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Les Rietsch

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img46.imageshack.us/...

Etienne Sipp

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Les vins de chez Kreydenweiss :

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La seconde partie, le dîner, a commencé à 20 H 30 :

img153.imageshack.us...

img232.imageshack.us...

J'avoue que je n'ai pas particulièrement noté les accords mets-vins et que donc je n'ai pas de souvenirs détaillés de chaque vin avec chaque plat.
Je ne vais donc pas m'étendre sur le sujet.

Mais ce n'était pas fini...après le repas, un bar à vin avait été dressé où on pouvait déguster neuf vins différents !

Domaine Lucas Rieffel Crémant Alsace 2008
Domaine Mosse Le Rouchefer 2009
Domaine Foillard Morgon Côte du Py 2008

Domaine Ganevat Grusses en Bilat 2008
Domaine du Coulet No Wine's Land 2009
Domaine Vignes du Mayne Mâcon Cruzilles 2009

Domaine Padié Fleur de Cailloux Blanc 2009
Domaine de la Tournelle La Corvée sous Curon 2008
Domaine Zélige Caravent Velvet 2008

Mon second coup de coeur provient de là : Domaine Mosse Le Rouchefer 2009.

En conclusion et comme Olivier l'a déjà dit, nous n'avions pas l'impression d'etre perdu au milieu de 180 personnes mais simplement une bonne bande s'amusant ensemble, dégustant et riant.
C'est au cours de moment comme celui-là que la vie prend toute sa dimension.
Merci Patrick.

Qu’il est difficile de retranscrire par écrit de telles émotions qui se vivent avant tout, surtout quand on n’a pas le talent d’un oliv pour les narrer.
Ce week-end fait parti des moments que l’on n’oublie pas dans une vie de passionné de vin, dans une vie tout court.

Grâce à Patrick, excessif en tout mais surtout en générosité et en amitié, j’ai eu le grand plaisir de mettre un visage et de pouvoir échanger de visu avec ces passionnés que sont les Laurent (lab), Luc, un autre Laurent (teddyteddy), Jehan et Mimoune, Bart, Alfonso, Didierd, Pierre (peterka) ou Alain Hinant. Ce fût un plaisir de rencontrer aussi Philippe Bon et Anthony, tout comme Stéphane (max) que je connaissais déjà ainsi que de revoir Laurent (chinbourg).
Enfin, comment s’étonner que de si nombreux vignerons soient venus par amitiés pour Patrick tant il sait les valoriser à hauteur de leurs mérites respectifs, il les aime tout simplement ça crève les yeux.
Merci en outre de m’avoir permis de partager un repas avec Martine et Etienne Sipp dont j’aime tant les vins et que tu m’a permis d’apprendre à découvrir, ils sont bien à l’image de leurs vins. Je les salue et espère pouvoir trouver le temps de les rencontrer dans leur fief.

Comme je n’ai pas la précision de l’horloger suisse et quand l’hédonisme surpasse l’analytique, j’ai pris des notes moins précises qu’Anthony mais quelques griboullis qu’il m’a fallu rassembler. Aussi dans une telle soirée de partage et d’amitiés, je ne vous parlerais birevement que de mes coups de cœur et de ce que j’ai aimé, puis des accords mets/vins, car une telle recherche d'accord mérite bien un avis sincère.

Dans ce mini salon du vin où l’empathie régnait et qui n’avait de professionnel que l’organisation millimétrée, une fois de plus les vins de chez Louis Sipp m’ont ébloui en 2008. Du pinot blanc aromatique en passant par le riesling steinacker de pure gourmandise et le pinot gris du kirschberg très équilibré, les vins sont pures, très aromatiques, denses et parfaitement définis. Evidemment les rieslings kirchberg 08 puis 06 sont des must. La gamme est d’une grande cohérence.
Chez Ostertag, j’ai particulièrement apprécié les rieslings Fronholz et Muenchberg en 08 aux équilibres souverains pour longtemps ainsi que le riesling clos mathis 08 très long.
Un vin m’a particulièrement plu chez Deiss, le Grasberg 07 très ouvert aromatiquement et particulièrement flatteur, les vins du domaine me semblant plus à l’aise à table qu’en dégustation pure, le repas l’ayant confirmé avec l’entrée.
Chez Kreydenweiss, les deux Grand Cru wiebelsberg et kastelberg sont vraiment très beaux, avec beaucoup de tension, de mâche et de pureté.
Seppi Landmann a présenté 5 Sylvaner du plus ou moins sucré et aucun ne m’a déçu. J’ai préféré toutefois l’équilibre du SGN "inédit" 09 à celui du vin de glace en 07.
Dans les domaines présentant des rouges, j’ai surtout retenu le Casperius 07 de Fattoria di Caspri avec un joli jus, de la densité et un bel équilibre, ainsi que la friandise de l’entrée de gamme, véritable vin de soif que ce cilegiolo 09.
Enfin, le jovial et sympathique Sébastien David a présenté des vins dont la qualité du toucher de bouche est vraiment rare dans sa région. Tous les vins n’étaient pas forcément en place ou dans une phase plus difficile que ce que je n’avais déjà gouté (c’était le cas de ni dieu ni maitre 07) mais ils partageaient tous un soyeux des tannins remarquable, un vrai style qui s’est confirmé à table.

Notre arrivée à table a débuté avec un Crémant d’Alsace 07 de chez Muré qui m’a beaucoup plu par son côté oxydatif complexe (j’adore habituellement ce style en champagne) et effectivement comme le disait Patrick, il pourrait en apprendre à de nombreux champagne.

Sur les Noix de St-Jacques dans tous ses états, grillée et en raviole Matignon de poireaux, le meilleur accord fût pour moi le Schoffweg 04 de Deiss qui présentait une superbe acidité compensant un sucre présent mais gourmand. Il a dominé un plat assez relevé sans l’écraser, une entrée que j’ai beaucoup aimée malgré une coquille presque crue.
Le clos du val d’éon 07 de Kreysenweiss manquait un peu de puissance et d’ampleur pour le plat à mon goût, il se goutait très sec et semblait un peu écrasé par le côté épicé du plat. Enfin, un petit regret sur le Sylvaner 90 vallée noble de Seppi Landmann dont la bouteille semblait un peu au bout avec des notes de champignon dominantes et une certaine austérité sur le plat.

Sur le Filet de flétan royal 'à la plancha' Mousseline aux moules et céléri blanc Duchesse aux fines herbes, un plat agréable avec un poisson très bien cuit, une sauce crémeuse et très douce, le pinot gris Fronholz 01 d’Ostertag a excellé, il a pour moi survolé les débats en matière d’accord avec un plat peu puissant. Ce vin de couleur évoluée, très sec, tendu avec beaucoup de maturité présentait une longue finale, difficile d’y reconnaître un pinot gris à l’aveugle, un des plus beaux que j’ai bu (Très Bien+).
J’ai bien sûr adoré aussi le riesling kirchberg 07 de chez Sipp, très riche et aromatique sur les fruits exotiques, d’un superbe équilibre et long (Très Bien) mais le sucre un peu plus important de ce kirchberg écrasait un peu le plat. A mon avis il aurait excellé sur l’entrée.
Enfin le vin d’une oreille 04 de Sébastien David a eu du mal à se faire une place au royaume d’un plat fait pour les blancs, mais dégusté à la fin pour lui-même avec ses arômes de moka, de chocolat, de tabac, de fruits noirs et floral aussi, il était complexe et séveux en bouche, un vin encore très jeune d’une densité et douceur remarquable (Très Bien), typique du style du domaine.

Sur la fourme d’ambert, j’avoue que je suis passé à côté des accords, d’abord parce que je voyais plus un blanc ou rouge sucré sur ce fromage et donc que le rosso di caspri 08 de la tenuta di Caspri ne m’a pas semblé fonctionner avec ses arômes animaux, difficile à juger donc, et que n’étant pas très amateur de vin de voile, le zellberg l’hermitage 01 de Julien Meyer m’a semblé très marqué par la pomme blette avec une bouche chaude et oxydée manquant de ressort, mon avis restant à prendre avec des pincettes sur ce vin.

Enfin sur le dessert le Grand macaron framboisier Miroir de fruits rouge, esthétiquement superbe mais à la crème très sucrée qu’il fallait compenser par un coulis de framboise très bon, j’ai beaucoup aimé le Crémant d’Alsace Rosé de chez Sipp. Pas sûr qu’il m’aurait autant plu s’il ne s’était aussi bien accordé à ce dessert mais son aromatique de fraise et framboise et sa fraicheur conjuguée aux bulles a parfaitement fonctionné.
Les deux autres vins de qualité (notamment le riesling Zotzenberg VT de Rietsch très équilibré et de bonne longueur, une petite VT en sucre) manquaient d’un peu de sucre et se sont fait écraser par le dessert malgré leurs qualités respectives.

La fin de soirée s’est terminée au bar avec quelques belles bouteilles (même si je n’ai pas tout gouté pour avoir une chance de retrouver ma chambre( ), dont un beau velvet 08 de zelige caravent très séveux et gourmand et un grusse en billat 08 de Ganevat toujours aussi bon, tendu et qui laisse la bouche nette. Cela s’est terminé par une bonne bière…sous peine d’incident diplomatique avec la colonie belge !

Comme tous ceux qui y ont participé, je ne suis pas prêt de l’oublier cette soirée. Chapeau l’artiste !

Je ne connais pas Patrick, mais il me semble qu'il ne sait faire que dans la démesure... pour notre bonheur de lire le récit de belles soirées, et des CR détaillés et pointus!

Bon anniversaire.

Bravo en tous cas pour cette belle organisation. Chapeau!

Malgré le fait qu'il insiste sur son origine belgo-helvétique, je me demande si Patrick n'a pas un petit côté jurassien .... il nous fait goûter les rouges avant les blancs, il commente les vins du repas avant ceux du salon et il nous sort des blancs oxydés ... (na, je plaisante ).

Il est donc près de 21h quand nous passons à table, enfin à tables, l'ensemble me rappelant le mouvement d'une montre à mouvement tourbillon complexe.

Nous commençons par une petite bulle bue pour elle-même, un Crémant d'Alsace 2007 du Domaine Muré. Dans un repas conventionnel, un vin pétillant sert de mise en forme et de réveil du palais. Mais ici, ce vin passe après des dizaines de vins (superbes pour certains) dégustés lors du salon. Je trouve ce Crémant bien en bouche, direct, mais avec une bulle un peu marquée. Je ne cherche pas à finir mon verre, réservant des forces pour la suite.

3 vins nous sont servis en parallèle pour accompagner une Noix de St-Jacques dans tous ses états, grillée et en raviole, sur un Matignon de poireaux. Un plat que j'ai beaucoup apprécié.

Le Clos du Val d'Eleon 2007 "L'âme de la terre" du Domaine Kreydenweiss présente des arômes dominés par le Riesling. En bouche, j'apprécie la tension et la belle trame amère amenant à une finale qui tire en longueur. Bien, sans être complexe.
Sur le plat, je trouve ce vin un peu dépassé par les évènements, son manque de coffre le déservant sûrement.

Le Sylvaner Vallée Noble 1990 de Seppi Landmann est un coup de poker. Notre table a la chance de tomber sur une bouteille sans arômes déviants, avec ses notes fines et évoluées mais sans trace oxydative. La bouche, vérouillée et peu avenante à la première gorgée, de décoince un peu avec l'aération. Sans devenir complexe ou géniale, elle nous gratifie d'un vin souple et fin, clairement à maturité, voire au delà.
Sur le plat, ce vin est dépassé, ne parvenant pas à entrer en symbiose avec l'horizontalité de la sauce. Une superposition met-vin qui ne nuit pas au plaisir de tremper ses lèvres dans un Sylvaner de 20 ans.

Le Schoffweg 2004 de Marcel Deiss présente un bouquet sur la cendre froide et une touche de gentiane. Je sais, c'est un 2004 ... . En bouche, la douceur prime, bien équilibrée par une tension. Mais la touche végétale ne disparaît jamais vraiment.
Sur le plat, oh miracle! l'accord parfait, le gras des St-Jacques et l'onctuosité du matignon, effaçant la note de gentiane et permettant au vin de mettre en avant ses qualités (et il en a). J'aime beaucoup.

Petite discussion avec mon chroniqueur préféré ...
Lui: ce Schoffweg sur le plat, c'est comme papa dans maman
moi: oui, mais seul, c'est plutôt papa dans papa

Le prochain plat est un Filet de flétan royal "a la plancha", accompagné de mousseline aux moules et céleri blanc, duchesse aux fines herbes. 3 vins également sur ce met qui permet une plus grande palette d'accords:

Le Pinot Gris Fronholz 2001 d'André Ostertag présente un nez que je trouve très marqué par le calcaire (et j'aime ça). La bouche me plaît par sa fraîcheur, saa belle tension, son petit côté tendre et calin. Très terroir et peu typé Pinot Gris pour moi, mais je divague peut-être.
Sur le plat, ce vin tient son rôle et arfime sa personnalité. Si la magie n'est pas complète, l'ensemble est hyper cohérent et me ravi pleinement.

Le Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2007 du Domaine Louis Sipp nous offre un bouquet quelque peu marqué par des notes d'hydrocarbures et de tilleul. La bouche suit la même palette, très moelleuse et tendue à la fois, longue et savoureuse. Dans l'état, un vin superbe.
Las, sur le plat, je trouve que le moelleux alourdi l'ensemble alors que j'espérais que l'équilibre du vin "nu" sublime le flétan. Le meilleur vin, pas le meilleur accord.

Le St-Nicolas de Bourgueil "Le Vin d'une Oreille" 2004 de Sébastien David est, à mon avis, une erreur de casting. Je trouve déja ce vin très riche, presque sucré, alors que le 2007 dégusté quelques heures auparavant m'avait plu. Le nez est sympa, sur des notes de cèdre, mais la bouche, riche et très nature, me semble brouillone.
Sur le plat, il n'y a pas d'accord. On aurait dit la chanteuse de Gossip en tutu. Je garderai le souvenir du 2007 plus que celui du 2004.

Preuve, peut-être, que certains sont restés sur leur faim, un petit lutin ira rechercher une bouteille laissée ouverte après le salon, et ce Schoffweg 2007 de Deiss me plaît par son équilibre moelleux-floral et sa belle finale.

Nous continuons ce repas par une Fourme d'Ambert et sa garniture (des noix, c'était de rigueur vu les vins servis ). 2 vins sont prévus:

Le Sylvaner Zellberg "L'Hermitage" 2001 de Julien Meyer est clairement sur le registre oxydatif, le curry, ... la noix. La bouche est large, portée par une belle amertume, et une petit côté croquant. Mais également des notes de vernis qui me dérangent. Dommage, car j'aime la charpente de ce vin.
Sur le plat, le vin s'accorde mieux. A moins que ce ne soit la noix

Le Rossi di Caspri 2008 de la Tenuta di Caspri est beacoup trop nature à mon goût, fromage ou pas. Je passe et me délecte du butin de notre lutin, j'ai nommé le Muenchberg 2008 et le Clos Mathis 2008 d'Ostertag. Ca, j'aime !

Nous terminons par un Grand macaron framboisier et miroir de fruits rouges. A noter que le macaron, à la rose, a compliqué un peu les accords pour mon palais. 3 vins pour terminer en beauté ce superbe repas:

Le Crémant d'Alsace Rosé de Louis Sipp m'aurait mieux plu en apéritif. La bulle est forte et son goût typé rosé me tire à regrets des beaux relents de Riesling des vins d'André Ostertag.
Sur le dessert, la combinaison rose-rose est "too much. Tout ce qui se ressemble ne s'assemble pas forcément, surtout après autant de vins.

Le Riesling Vieilles Vignes 2009 de Florian Beck Hartweg (que je salue au passage) me plaît bien, dans la lignée de que j'attends d'un bon Riesling. Mais suis-je blasé alors qu'il est passé minuit 30 et que j'ai bu des merveilles depuis 7 heures ? L'accord sur le dessert n'existe pas car cela fait quelques minutes que j'ai décidé de ne pas finir le macaron après avoir avalé les petits fruits.

Le Riesling grand Cru Zotzenberg VT du Domaine Rietsch est un vague souvenir ... mais un joli souvenir d'un vin frais et chatoyant.

Que dire de ce repas, si ce n'est que l'ambiance, les discussions à et entre table(s), les présentations faites par chaque domaine de leurs vins et la découverte de vins inconnus pour moi ont éclipsé les accords proprement dits. Si ce n'est le macaron, j'ai adoré la cuisine et la justesse des cuissons, ce qui n'est pas une mince tâche lorsque l'on sert 170 couverts en simultané.

Super CR, merci Anthony!!

Je partage de plus l'essentiel de tes impressions sur les vins et les accords avec les plats, et je pense que nous étions une majorité à notre table à avoir des avis similaires ou en tous cas très proches.

Et l'intervention malicieuse du petit lutin n'étais pas désagréable non plus...

Anthony écrit: [...seul, c'est plutôt papa dans papa] [On aurait dit la chanteuse de Gossip en tutu.]

Finalement les barêmes de notations numériques c'est très surfait...


JB

[size=x-small]PS: Quelle superbe soirée vous passâtes![/size]

Tu ne crois pas si bien dire ... petite discussion LPVienne devant le stand d'Etienne Sipp: "quand tous les vins sont à ce point superbe, pas besoin de s'emmerder à vouloir les noter ..."

Etre invité a un tel repas avec une telle brochette de vignerons pourrait faire craindre un "tous les vins il sont beaux, tous les vins ils sont gentils" lors d'un compte-rendu. Patrick a d'ailleurs fort justement souligné d'entrée sa subjectivité potentielle

L'honneteté (l'objectivité?) d'Anthony est absolument remarquable dans un contexte qui ne s'y prete pas forcement. Bravo