Nouvelle session de notre petit groupe (de moins en moins petit, nous étions 10) avec cette fois un thème auquel tout le monde (ou presque) s’est tenu.

L’occasion pour ma part d’être conforté dans quelques-unes de mes certitudes – pour mon palais, hein, c’est un point de vue purement subjectif !
- Le chardo du Jura n’a pas grand-chose à voir avec son illustre cousin bourguignon. On retrouve le cépage, mais on n’est pas sur les mêmes équilibres
- Le savagnin ouillé ça sert à rien. A part déchausser les gencives (je vais encore me faire des copains sur LPV, moi). Et le domaine Croix-Courbet est l'exception qui confirme la règle !
- Les rouges du Jura non plus (vais encore me faire des amis... bis) Les quelques échantillons goutés ce soir-là n’ont pas été bien concluants
- Au secours les natures ont encore frappé ! (vais encore me faire des amis... ter) Quelques-unes des bouteilles dégustées ont été de magnifiques parangons de défauts œnologiques.

Allez, on passe à la dégustation !
Une bulle pour commencer, un Crémant de Jura brut de Jacques Tissot. Pas grand-chose à sauver, une bulle grossière et très envahissante (à en remplir le verre au service). S’ensuit un équilibre bancal en bouche : une attaque sucrée, puis une très grosse amertume finale. Bof

Arbois domaine de la Tournelle Les corvées sous curon 2018 : Un nez réduit, mais alors tellement réduit qu’il ne s’est pas franchement ouvert… entre la serpillère et le paic citron. Enorme acidité en bouche, limite asséchante. Bref c’est pas la joie

Côtes du Jura JF Ganevat cuvée Florine 2016. Un nez miellé, une grosse évolution en bouche… qui me font dire que c’est un chardo un peu âgé. C’est bon, mais un peu inquiétant quand on s’aperçoit qu’il n’a que 6 ans…

Arbois Pupillin domaine de la Borde Foudra à canon 2018. Naturé (donc Savagnin ouillé). Un nez vif, une bouche très citronnée. C’est un peu monolithique. Mais propre. Mais pas extatique…

Côtes du Jura domaine Croix & Courbet 2019. Savagnin ouillé. Histoire de faire mentir ce que j’ai écrit en préambule, si le nez est discret, la bouche est magnifique : évidemment très vive, elle déroule et prend de l’ampleur. Belle longueur. Un p’tit domaine qui débute ( !) et qui n’a paraît-il déjà plus rien en rayon…

Arbois domaine de la Tournelle Fleur de Savagnin 2019. Un nez horrible de poulailler, une bouche citronnée. Décidément je suis pas copain avec ce domaine…

Les rouges maintenant.
Côtes du Jura Anne et Jean-François Ganevat Les Chonchons 2018 Poulsard. Le négoce de Ganevat, et un concentré de tous les défauts œnologiques possibles. Brett, piqûre acétique. Une horreur.

Côtes du Jura domaine Philippe Vandelle Poulsard 2020. Très curieux nez de bonbon caramel, assez écœurant pour tout dire. La bouche, elle, est creuse, aqueuse. Bof

Vin de France les dolomies « Bordel c’est bon » 2018. Trousseau. Jamais un vin aura aussi mal porté son nom… en même temps, le nommer ainsi c’est un peu chercher le bâton pour se faire battre. Parce que c’était parfaitement quelconque, un nez floral, léger, une bouche peu mûre.

Arbois domaine Tissot Singulier 2017. Trousseau. Le vin le plus horrible de la soirée. Brett et goût de souris. On va dire ED, en espérant que ce soit bien le cas…

Côte de nuits villages domaine Bachelet 2017. Le pirate de la soirée. On reconnaît assez facilement le cépage, mais cet élevage, mon dieu ! A croire que le domaine se sert de cette cuvée pour aviner ses fûts. Ça en était véritablement écœurant ! dommage…

Arbois Pupillin Cellier Saint Benoît 2019 Pinot Noir Courbes Raies. Le bourgogne était là pour comparer à cette cuvée… démonstration peu convaincante. Un nez sur les noyaux de cerise, une bouche un oeu mate… Pas l’éclate.

Quelques oxydatifs pour terminer
Arbois Pupillin domaine de la Borde Savagnin les Ecrins 2016. Elevage curieux : deux ans d’ouillage puis deux autres années sans ouillage. Ça donne un vin entre deux. La bouche est très légèrement oxydative. Bonne introduction pour les réfractaires à la chose

Côtes du Jura domaine Macle 2011. Le parangon de l’appellation, que dire de plus sur ce vin tellement dégusté ? Qu’il paraît increvable. Tout y est, la noix, le curry, une oxydation douce mais assez marquée (pour mémoire, 80% chardo 20% savagnin)

Arbois Vin jaune Daniel Dugois 2011. Un nez assez discret, très élégant. Et des arômes classiques. Assez doux. Et très bon

Côtes du Jura vin jaune Florent Rouve 2013. Un peu plus austère, moins accessible en l’état

Et pour finir, un Macvin de Bruno Bienaimé 2019. Vin muté donc, un nez sur l’abricot, la liqueur d’abricot même. En bouche ça reste assez alcooleux.
Mais il est tard, le palais est un peu saturé…

J'emboite le pas de Guillaume et vous donne mes ressentis sur les vins dégustés.

Jacques Tissot Crémant de Jura brut
Robe dorée, bulles fines, ça mousse au service et en bouche. Miel au nez. Amertume en bouche, du sucre.
Longueur moyenne. Ça manque de pep's. Trop sucré.

Domaine de la Tournelle Arbois Les Corvées sous Curon (chardonnay ouillé) 2018
Robe un poil trouble. Petite réduction au nez. Vif. Agrumes/Citron en bouche. Grosse tension. Ça me fait penser à un savagnin et j'en suis surpris! Je connaissais à l'avance le cépage (chardonnay). Un peu fluet en bouche, ça manque de matière. Ouvert par l'apporteur en arrivant, soit 30-45 minutes avant dégustation. Peut-être qu'une ouverture plus longue lui aurait permis de "se décontracter". Re-goûté à la fin du repas, trop chaud, difficile de donner un avis, mais l'impression d'un peu plus de largesse... (à prendre avec des pincettes).

JF Ganevat Côtes du Jura cuvée Florine (chardonnay ouillé) 2016
Robe plus évoluée, trouble. Nez avec une pointe oxydative, fruits jaunes. Servi un peu chaud (dommage). En bouche, c'est large, des fruits type confits apporte une certaine rondeur. De l'acidité bien présente, qui ne déchausse pas les dents, et qui porte le vin pour éviter un côté pataud. Salivant. Bien en bouche. Belle longueur, ça reste bien.
A l'ouverture (le matin), le vin avait un profil plus droit/filant sur le citron. Plus de tonus.
Pour la préparation : ouvert le matin, carafé une petite heure vers 17h, puis remis en bouteille pour une dégustation vers 20h30.
En paire avec le Corvées sous Curon, il a un peu pâtit de la comparaison.

Domaine de la Borde Arbois Pupillin Foudre à Canon Naturé (savagnin ouillé) 2018 - servi seul
Robe dorée. Translucide. Nez sur les agrumes assez mutique. Bouche sur les agrumes, une pointe sucré, amertume. Ici le savagnin ne déchausse pas mes dents et c'est déjà un super point ! Pas de grosse matière, profil assez droit. Finale saline sur les amers. Salivant. C'est propre (pour un nature), ça fait le job, sans être inoubliable.

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin Ouillé 2019
Robe dorée étincelante. Nez caramel (caramel beurre salé dit un voisin, et je m'y retrouve). Bouche vive. Amertume bien prenante mais grosse acidité/agrumes qui équilibre le vin. C'est très bien fait. Content d'avoir goûté.

Domaine de la Tournelle Arbois Fleur de Savagnin (savagnin ouillé) 2019
Robe trouble. Nez typique savagnin, sur l'oeuf pourri entends-je à la tablée. Cela m'aide à identifier mes sensations olfactives. Typé nature. Bouche vive, filante. Salivant. Amertume. Citronné. Etrangement, je le perçois moins "savagnin" que le Corvée sous Curon. Certes pas le même millésime. L'apporteur me dit qu'il devait apporté un 2018 et à l'ouverture, il s'est planté. Dans son souvenir, le 2018 a un profil plus exotique.

Anne et Jean-François Ganevat Côtes du Jura Les Chonchons (poulsard) 2018
Robe trouble, bordeaux clair. La définition d'un nature pas propre : perlant, bretts, acétique. Ça part en cacahuète complet. ED

Domaine Philippe Vandelle Côtes du Jura Poulsard 2020
Robe claire typique du poulsard. Certains à la table expriment une couleur à la Anglore. Au nez, fruits rouges, grenadine, et... un côté nature cul de cheval quand même. Première approche sucrée puis milieu de bouche très vive, limite trop ce qui me fait pensé à un côté citrique. Fluide en bouche. La finale ne me plait guère, trop sur cet arôme fruit rouge/sucré/"citrique"

Les dolomies Vin de France Bordel C’est Bon (trousseau) 2018
Robe foncée. Nez fruits rouges, terreux. Bouche sur l'acidité, terreuse. Le fruité est brouillon. Fluide, un léger poivré (mon plat était poivré donc j'ai un doute!). Profil droit, ça manque de gourmandise/rondeur.  J'ai bu une bouteille y'a 2 ans qui s'était mieux présenté (plus gourmand aux fruits rouges croquants)
NB: A l'ouverture, le vin avant du gaz, je l'ai passé en carafe 2h.

Domaine Tissot Singulier (trousseau) 2017
Robe méga trouble, fruits rouges, bouche acétique, c'est très acide. Fluide, pas de matière. ED?

Domaine D. Bachelet Côtes de nuits villages (pinot noir) 2017
Pour ne pas laisser le vin de Pierre seul, j'ai eu l'idée de ce pirate.
Robe rouge appuyé. Nez élevé, caramel, fumé. Bouche riche. Sensation d'alcool. Quelque peu acide en fin de bouche. Fruits rouges/noirs se présentent derrière l'élevage. Malgré le caractère "pas prêt" j'ai bien aimé ce vin. L'élevage ne m'a pas rebuté.

Cellier Saint Benoît Courbes Raies (pinot noir) 2019
Robe claire, trouble. Nez fruit rouge (cerise, grenadine). Bouche légère, profil droit. Une belle acidité en fin de bouche qui lui donne une allonge et porte le vin sur la longueur. Belle découverte.

Domaine de la Borde Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Robe dorée. Nez savagnin un poil oxydatif, très léger. Bouche vive, où l'oxydatif ressort bien. Ça embaume bien la bouche. Vif en fin de bouche. C'est salivant. Bien équilibré. Très bon vin pour quelqu'un qui n'aime pas le profil oxydatif, comme moi. J'ai beaucoup aimé.

Domaine Macle Côtes du Jura 2011
Robe dorée évoluée. Nez oxydatif, noix, sensation d'alcool. Bouche oxydative, noix, astringent. Pas mon truc.

Sur les deux vins suivants, on est en désaccord avec Guillaume.
Soit on n'a pas du tout le même ressenti, soit les références ont été inversées.

Daniel Dugois Arbois Vin jaune 2011
Robe dorée évoluée. Nez très oxydatif. Bouche oxydative, noix, vif massif. Trop pour moi. Pas mon truc

Domaine Florent Rouve Côtes du Jura vin jaune 2013
Robe dorée évoluée. Nez pas si oxydatif. Noix. En bouche, c'est plus équilibré. Salivant. Vif. Finale sur l'amertume. Acidité en fin de bouche. Comme les Ecrins de La Borde, je trouve que c'est un joli vin d'approche pour quelqu'un n'aimant pas l'oxydatif et qui souhaite faire un bon accord vin-fromage avec du comté.

NB: les vins oxydatifs ont été accompagné par un comté de 24 mois apporté par Benjamin, qui était très bon.

Bruno Bienaimé Macvin 2019
Selon l'apporteur, c'est un Macvin de compet' (compte tenu du prix de la quille, ~40€). C'est mon premier Macvin. Merci de l'avoir apporté !!
Nez fruits mode tatin cuit, (mirabelle écrasée ? me disent mes voisins), léger noix. Bouche sur l'abricot sucré, qui fait pensé à un Passito di Pantellera sicilien, dont j'adore le Ben Ryé de Donnafugata. Jolie longueur. Belle acidité. Très sympa mais l'alcool est un peu appuyé. J'ai bien aimé.

Merci à tous pour les propositions d'apport et la bonne ambiance partagée lors de cette soirée.
Confirmation qu'en Jura, je préfère les blancs. Je me surprend à apprécié certains "sous voile".

Soirée fort sympathique sur le thème du Jura. Les vins ont pu être servis à des températures convenables même si pas idéales. Je précise que je n’ai jamais bu de vin de cette région à part un Labet lors d’une précédente dégustation, je suis donc néophyte total ce soir…

On commence par une bulle
Jacques Tissot - Crémant de Jura brut
Nez pomme et herbe coupée, attaque légèrement sucrée puis on ne sent plus que la bulle. Je cherche encore le vin derrière, AB

Première paire de blancs
Domaine de la Tournelle - Arbois Les Corvées Sous Curon 2018 
Nez hyper réduit de chaussettes moisies et de transpiration, bouche très citronnée, très forte acidité, belle densité. C’est spécial… J’aime bien le temps d’un verre mais ça doit être fatiguant, B

JF Ganevat - Côtes du Jura cuvée Florine 2016
Très beau nez miellé, légers fruits exotiques. La bouche est puissante, forte acidité, légère oxydation, c’est bon mais l’effet séquence est pas terrible, B+

Un blanc servi seul
Domaine de la Borde - Foudre à Canon Naturé 2018
Joli nez floral, léger miel, mirabelle. En bouche, une belle matière assez élevée, c’est droit, propre même si ça manque un peu de finesse. Très joli, à garder un peu… TB-

Seconde paire de blancs
Domaine Croix & Courbet - Côtes du Jura 2019
Nez discret qui s’amplifie au cours de la dégustation. Magnifique bouche pleine de peps, c’est dense, hyper traçant, la longueur est superbe, miam, TB+

Domaine de la Tournelle - Arbois Fleur de Savagnin 2019
Même nez de serpillère que sa petite sœur. La bouche par contre est sympa, c’est frais sur le citron, très salivant et minérale, j’aime bien, TB

On passe aux rouges qui se révèleront assez désastreux, le groupe tombe dans ses vieux travers, on entre dans l'univers du bizarre... point de salut hors soirée torpilles ! 

Première paire de rouges
Anne & JF Ganevat - Côtes du Jura Les Chonchons 2018
Que dire à part que c’est raté ? Du vinaigre pétillant, ED

Domaine Philippe Vandelle - Côtes du Jura Poulsard 2020
Nez étrange de grenadine caramélisée. Bouche de bonbon anglais infusé, assez peu d’intérêt même si ca reste buvable (ce qui le place dans le top des rouges dégustés…), B-

Deuxième paire de rouges
Les Dolomies - Bordel c’est bon 2018
Bof, un vin en sous-maturité sans grand intérêt, j’aime pas. Je suis allé voir le prix par curiosité, je regrette… AB

Domaine Tissot - Arbois Singulier 2017
Quelle déception à la levée de la chaussette… c’est simplement imbuvable, ED

Troisième paire de rouges
Domaine Bachelet - Côtes de nuits villages 2017
Un pirate bourguignon. Nez hyper boisé, bouche hyper boisée, on sent que ça, pourquoi autant de haine pour le raisin ? Etonnant car son Gevrey d’une précédente dégustation était à l’opposé. Un vigneron schyzo sur les bords, B-

Cellier Saint Benoît - Arbois Pupillin Pinot Noir Courbes Raies 2019
Nez petits fruits rouges, airelles et léger fumé. Douche infusion en bouche, sans éclat, pas très fun mais bon à ce stade on prend… B

Première paire oxydatifs
Domaine de la Borde - Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Oxydatif léger pour noob comme moi ? C’est frais, une finale sur la noix fraiche, intéressant, B+

Domaine Macle - Côtes du Jura 2011
Je découvre les oxydatifs. Nez puissant, je sens le whisky et l’alcool fort (?). Bouche pomme caramélisée, et curry, bonne longueur, moyennement aimé, B

Seconde paire oxydatifs
Daniel Dugois - Arbois Vin jaune 2011
Je voulais goûter depuis un bout de temps du vin jaune et j’ai été déçu. J’y connais rien mais c’est celui des deux que je préfère, il est plus "doux" B-

Florent Rouve - Côtes du Jura vin jaune 2013
Trop amer pour moi, je n’aime pas, AB

On finit par
Bruno Bienaimé - Macvin 2019
Macvin de hipster, 197 bouteilles produites. Nez abricot sec, pomme caramel. La bouche est fraiche, sur l’abricot cuit, le pain d’épice, légère pointe alcooleuse en finale. Très bon. TB

Top 3 :
Croix Courbet
Tournelle Savagnin
Macvin 

La tant attendue soirée Jura a été à la hauteur des attentes (des miennes en tout cas), des blancs qui se sont très bien présentés, des rouges beaucoup moins, des jaunes plutôt consensuels (à mon goût en tout cas) et surtout les commentaires attendus de quelques uns de mes camarades : 
- A ma gauche : mais c'est réduit ! j'aime bien la réduction en fait, ça manque un peu d'élevage, ça sent comme un whisky ...
- A ma droite : j'ai les gencives qui saignent, ça sent le Paic citron
- En face : c'était un peu tendu à l'ouverture, je l'ai donc détendu massacré avec une heure carafe ...

Crémant de Jura brut de Jacques Tissot
Nez sur les fruits jaunes, blanc, attaque large sucrailleuse, amertume en finale et la désagréable impression de garder un voile collé au palais, bof.

Arbois domaine de la Tournelle Les corvées sous Curon 2018 
Nez réduit à l'ouverture sur l'allumette voire l'andouillette, qui va lentement s'ouvrir sur les agrumes, les fruits jaunes et blancs. C'est ultra tendu et ultra mon truc. Légère amertume en finale. Très bien pour moi, à attendre quelques années.

Côtes du Jura JF Ganevat cuvée Florine 2016
Premier assassinat de la soirée, le vin que son apporteur a du trouver trop tendu à l'ouverture a été carafé une heure, pas une réussite à mon avis ...
Robe dorée, aromatique exubérante sur les fruits jaunes, le miel, en bouche c'est tendu mais on commence à sentir la patine de l'oxydation. C'est bon mais je pense que je l'aurais préféré sans passage en carafe.

Arbois Pupillin domaine de la Borde Foudre à canon 2018
Nez citronné, bouche large sur les agrumes, le miel, légère sucrosité et légère amertume en finale, l'association des deux est un peu étrange et inattendue. Au réchauffement le vin s'harmonise et ça devient très bon.

Domaine de la Tournelle Arbois Fleur de Savagnin 2019
Nez réduit sur l'œuf, puis les agrumes, le citron, c'est dynamique Très bien pour moi.

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin 2019 
Deuxième assassinat de la soirée, prémédité celui-ci. Il semble que le gars soit connu en Bourgogne, sa spécialité le tabassage de vins à coups de douelles de chêne. Recherché par l'office des eaux et forêts pour déforestation de masse, il s'est réfugié dans le Jura. Comment est ce qu'on peut faire ça à un Savagnin ? Je ne comprendrais jamais ...
Nez sur le caramel, bouche à l'avenant, on a l'impression d'avoir une crème caramel en bouche, c'est bien fait (enfin si on aime la crème caramel), mais tellement pas mon goût ...

On attaque les rouges, le concours de grimaces est lancé !
Anne et Jean-François Ganevat Côtes du Jura Les Chonchons (poulsard) 2018
Tellement caricatural du vin nature pété de défauts que ça en est presque drôle : réduction, brett, volatile, perlant, souris ... tout y est, on a même du mal à faire la part des choses. Horrible.

Domaine Philippe Vandelle Côtes du Jura Poulsard 2020
Celui-ci n'a pas de défaut œnologique, mais pas de qualité non plus. Nez sur le caramel, c'est lisse, fluide, presque aqueux en milieu de bouche, bof.

Les dolomies Vin de France Bordel C’est Bon (trousseau) 2018
Du fruit, mais c'est un peu léger et mat, la finale est un peu fuyante, c'est mieux mais pas fou.

Arbois domaine Tissot Trousseau Singulier 2017
Encore un rouge pété, piqure acétique, bouche dure, c'est pas bon.

Domaine D. Bachelet Côtes de nuits villages 2017
Nez fumé, beaucoup d'élevage, un fond de fruits noirs, en bouche c'est pire, ça colle au palais, trop de bois ou plutôt pas assez de vin. C'est bien fait mais la matière est trop fine et j'ai peur que cet élevage ne se fonde jamais.

Cellier Saint Benoît Courbes Raies (pinot noir) 2019
Le vin qui sauve les rouges de la soirée pour moi. nez fruité, frais sur la cerise, c'est droit, peut être un peu strict en l'état mais tout à fait à mon goût.

Domaine de la Borde Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Oxydatif léger qui navigue entre deux styles, c'est frais, aérien, mais je suis un peu gêné car je ne saurais pas avec quoi l'accorder.

Domaine Macle Côtes du Jura 2011
L'oxydatif classique avec un nez sur la noix, puis le miel. C'est droit mais pas inconfortable. Pour un Comté 18-24 mois. Un peu consensuel à mon goût.

Daniel Dugois Arbois Vin jaune 2011
Un vin jaune surprenant, plein de fruits et de délicatesse, j'ai beaucoup aimé

Domaine Florent Rouve Côtes du Jura vin jaune 2013
C'est sympa, mais plus droit et sec que le précédent.

Macvin de Bruno Bienaimé 2019
L'abricot dans tous ces états, surtout en bouche, c'est rigolo et sympa, mais quand même un peut trop sucré et alcoolisé.

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin 2019 
Deuxième assassinat de la soirée, prémédité celui-ci. Il semble que le gars soit connu en Bourgogne, sa spécialité le tabassage de vins à coups de douelles de chêne. Recherché par l'office des eaux et forêts pour déforestation de masse, il s'est réfugié dans le Jura. Comment est ce qu'on peut faire ça à un Savagnin, je ne comprendrais jamais ...
Nez sur le caramel, bouche à l'avenant, on a l'impression d'avoir une crème caramel en bouche, c'est bien fait (enfin si on aime la crème caramel), mais tellement pas mon goût ...

C'est marrant : j'ai lu il y a quelques jours un commentaire dithyrambique  sur FB à propos des vins de ce négoce. Il paraît que ça s'arrache. Faut dire que le caramel, ça plaît : la cuvée que l'on vend le plus est un hymne à la crème au caramel (Morillon de Carrel). 
 

Eric B écrit:

C'est marrant : j'ai lu il y a quelques jours un commentaire dithyrambique  sur FB à propos des vins de ce négoce. Il paraît que ça s'arrache. Faut dire que le caramel, ça plaît : la cuvée que l'on vend le plus est un hymne à la crème au caramel (Morillon de Carrel). 

 

Voilà, la même chose mais avec du Savagnin donc plus tendu. Les avis étaient d'ailleurs partagés à table et je pense être minoritaire, beaucoup ont aimé ...

Save a tree, eat a winemaker !

Eric B écrit:

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin 2019 
Deuxième assassinat de la soirée, prémédité celui-ci. Il semble que le gars soit connu en Bourgogne, sa spécialité le tabassage de vins à coups de douelles de chêne.


 

Pas ressenti de tabassage de chêne sur ses Beaune www.lapassionduvin.c...

Je l'ai constaté à plusieurs reprises chez Jean-Loup : le boisage des vins divise, particulièrement en chardonnay bourguignon. Il y a des vins dont je trouvais le boisé outrancier qui plaisaient énormément à d'autres qui ne voyaient rien d'excessif. 

C'est sûr que la crème caramel ça plaît, dans les blancs comme dans les rouges, mais c'est assez logique : un palais non initié est naturellement attiré par la sucrosite, la rondeur... en vin comme en cuisine. L'acidité, l'amertume...  ça s'apprivoise. Désormais j'adapte mes dégustations au public, c'est en fait assez basique et très efficace.

Par contre je trouve bizarre ce ressenti sur Croix et Courbet.  Ça boise très peu comme domaine. Cette cuvée là est probablement un peu trop mûre/exotique par rapport aux cuvées au-dessus mais c'est vraiment pas très boisée. Peut-être une bouteille sans sinon...

Croix qui boise beaucoup ? Pas plus qu'ailleurs, chez lui tout est en finesse. Et du caramel ? Il doit y avoir méprise ou confusion.

pierrat écrit:

Croix qui boise beaucoup ? Pas plus qu'ailleurs, chez lui tout est en finesse. Et du caramel ? Il doit y avoir méprise ou confusion.

Ouvre une bouteille et fais nous un CR …

Les élevages chez Croix Courbet sont en oeuf béton.
 

farandolier écrit:

Les élevages chez Croix Courbet sont en oeuf béton.

 

Du coup assez incompréhensible sur cet échantillon… Je ne pense pas être le seul à avoir senti le caramel, même si je suis probablement celui qui a le moins apprécié…

Aucune sensation de caramel pour ma part. Ça me rassure un peu sur mes capacités de dégustation

En revanche, pour la mauvaise foi, Laurent Blog est assurément un maître !

legui écrit:

Aucune sensation de caramel pour ma part. Ça me rassure un peu sur mes capacités de dégustation

En revanche, pour la mauvaise foi, Laurent Blog est assurément un maître !

Pour ce qui est de la mauvaise fois, je te laisse la première place, ça me fait plaisir en plus.

Vous ne serez ni les premiers ni les derniers à trouver du bois là où il n'y en a pas...et c'est pô bien grave
Pas vraiment le style de la maison le Savagnin hyper boisé en effet, faut chercher ailleurs à mon avis...Sucrosité lié au millésime, ou autre...
Avec Oliv, on avait puissamment ressenti des déclinaisons de caramel sur un palo cortado, sherry de 30 ans en Février dernier...

Caramba !
Zapata
 

Petite question: vu le prix des Ganevat ces jours-ci, y compris le négoce, ça fait un peu mal au luc un vin comme ça (je parle du rouge)...
Est-ce qu'un caviste l'échangerait ? Si on rebouche la bouteille, est-ce que quelques jours après ça serait toujours manifestement déviant ?
Je sais que le bouchon se sent de plus en plus, mais pour les vins natures pétés je me demande... merci de vos lumières !

Alain

Ça dépend du caviste et de son lien avec le vigneron. 
Il y a quatre ou cinq ans j'ai demandé à mon caviste de me reprendre un blanc d'Overnoy (Houillon) qui goûtait le cidre. Il l'a fait et j'ai eu une nouvelle bouteille qques mois après (obtenue par le dit caviste auprès du domaine). 

Pour les rouges de Ganevat, ils sont tellement habitués à en vendre à une certaine catégorie de gens qui adorent les vins qui puent que effectivement on peut se poser la question. ^^

C'est vrai que les rouges négoce de Ganevat sont assez connus pour leur "variabilité", la plupart des cavistes considèreront que l'achat s'est fait en connaissance de cause ... de plus à 10 quand tout le monde à goûté il ne reste pas grand chose dans la bouteille à rapporter au caviste ...

alain_vin écrit:

 Si on rebouche la bouteille, est-ce que quelques jours après ça serait toujours manifestement déviant ?
Je sais que le bouchon se sent de plus en plus, mais pour les vins natures pétés je me demande... merci de vos lumières !

Alain

Ca dépend du problème. Si c'est de la réduction (ça pue le renfermé) ça va finir par partir et oui ce sera meilleur après quelques jours. Si ce sont des bretts (levures), il n'y a rien à faire. Il y a enfin le goût de souris (bactéries) qui risque très fortement d'arriver après quelques heures/jours d'ouverture sur ce genre de vin. C'est toujours compliqué de savoir comment les préparer : il faut ouvrir un peu en avance pour enlever le gaz et la réduction mais pas trop pour ne pas avoir un gros risque de souris. Parfois il n'y a aucun des trois, et parfois il y a les trois dès l'ouverture.

C'est sûr qu'un caviste dont la clientèle vient chez lui parce qu'elle adore les vins qui puent (il commence à y en avoir un sacré paquet) va difficilement reprendre un vin qui pue pour le simple motif qu'il pue, vu que c'est la base de son commerce.

Mathieu

farandolier écrit:

Les élevages chez Croix Courbet sont en oeuf béton.

 

Étonnant alors le CR de la visite d'un membre LPV au domaine des Croix (visible sur le sujet dédié au domaine) :

"Croix et Courbet - Côtes du Jura 2019
"Elevage en fûts et cuves de raisins en provenance de Passenans et Arbois."
Une petite note sucrailleuse, du bonbon anglais. Une facture plutôt correcte."

tomy63 écrit:

 C'est toujours compliqué de savoir comment les préparer : il faut ouvrir un peu en avance pour enlever le gaz et la réduction mais pas trop pour ne pas avoir un gros risque de souris. Parfois il n'y a aucun des trois, et parfois il y a les trois dès l'ouverture.

Tu as tout dit.
J'ai voulu l'ouvrir en avance (8h) de peur d'avoir beaucoup de gaz et une réduction désagréable.
Je l'ai gouté à 4h, ça avait le parfum du nature, mais pas de défauts. Je trouvais ça juste bien trop léger vu le pédigree du vigneron, et le prix d'achat de la bouteille.
Et lors de la dégustation, tout a été dit, une horreur. On ne m'y reprendra pas!

 

Allez je pars moi aussi sur mon CR.
On est sur du souvenir et aucune prise de note, donc ça sera très léger.

Bulle:
Jacques Tissot Crémant de Jura brut
Beaucoup de mousse à l'attaque, pas de longueur. Je n'ai pas senti autant de sucre que mes compagnons, par contre l'amertume oui. En gros, je n'ai pas eu beaucoup de plaisir sur ce vin.

Paire 1:
Domaine de la Tournelle Arbois Les Corvées sous Curon (chardonnay ouillé) 2018
Servis selon moi trop frais au départ. Légère réduction au nez (plus je goute, plus je me rencontre que j'aime cette odeur quand elle n'est pas trop envahissante). En bouche c'est très tendu, mais on décèle très distinctement des trames de gouts agrume/citron.
J'ai laissé le vin se réchauffer un peu...et c'était déjà plus causant; moins de réduction au nez et le vin s'était un peu arrondi, son aromatique était plus intense, on commençait à percevoir ce gout pomme chaude que je retrouve souvent dans les Jura Blanc. Je préfère le vin ainsi, et je trouve ça vraiment bon.

JF Ganevat Côtes du Jura cuvée Florine (chardonnay ouillé) 2016
Première remarque, à la couleur. On a un vin qui cette fois-ci parait bien plus évolué.
Le vin était en comparaison un peu trop chaud. En bouche, la comparaison me fait dire que c'est rond, on est sur le beau fruit confit. C'est bien moins acide que son concurrent, mais ça en a suffisamment pour ne pas sentir un vin pataud. Super vin qui aurait mérité un peu de fraicheur supplémentaire pour l'amener dans mon top du soir.

Paire 2:
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Foudre à Canon Naturé (savagnin ouillé) 2018 - servi seul
Au départ le vin est assez fermé. On ne sent pas grand-chose, et le profil en bouche est sur l'agrume, citron avec une touche d'élevage perceptible.
Là encore, je le laisse un peu s'épanouir dans mon verre avec un peu de réchauffement, et le vin devient plus large moins "maquillé".
Souvenir d'un vin très bien fait, mais assez consensuel en comparaison de ce qu'on a bu auparavant.

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin Ouillé 2019
Très belle couleur, un beau doré!
Un beau nez. Une bouche vive, mais parfaitement maitrisé, ce n'est ni trop ni pas assez. On sent de l'amertume mais l'acidité contrebalance parfaitement le vin. C'est le vin avec le plus de parfum, de longueur et de largeur à mon palais.
On m'a fortement recommandé, en amont de cette dégustation, de tester de toute urgence. Je confirme, c'est tout simplement excellent.

Paire solitaire:
Domaine de la Tournelle Arbois Fleur de Savagnin (savagnin ouillé) 2019
Là, ça part en vrille la réduction. L'odeur d'oeuf est trop présente.
Par contre c'est bon en bouche. La bouche est tendue (mais moins que le premier vin gouté du domaine ce soir) sur le citron. Encore une fois l'aération lui fait du bien pour l'apprécier d'avantage car la réduction se dissipe un peu. Mais c'était quand même un trop pour le catégoriser comme bon vin.

C'est pour moi un très beau niveau de blanc. Autant vous dire que si je passe devant certaines références, j'ai bien peur de craquer facilement!


On passe au rouge et là autant vous dire, ça va être rapide!

Paire 1:
Anne et Jean-François Ganevat Côtes du Jura Les Chonchons (poulsard) 2018
Mon apport...
Excusez-moi l'équipe, vin bourré de défauts. Le nature dégueulasse bretté de partout!
Comme dit dans le message précédent, si seulement il avait pu autant puer chez moi pour que j'apporte autre chose.
PALME DE LA SOIREE!

Domaine Philippe Vandelle Côtes du Jura Poulsard 2020
Robe claire, mais je ne vois pas grand-chose à en dire...

Paire 2:
Les dolomies Vin de France Bordel C’est Bon (trousseau) 2018
La encore pas grand chose à dire. J'ai un souvenir de sous maturité. Mais je me trompe peut-être de vin.

Domaine Tissot Singulier (trousseau) 2017
Deuxième palme de la soirée. 
Moins costaud niveau défaut en comparaison à Ganevat, mais bien flingué de partout aussi.
DEUXIEME PALME

Paire 3:
Domaine D. Bachelet Côtes de nuits villages (pinot noir) 2017
L'intrus de la soirée. 
En comparaison de l'autre vin, on est sur un nez de pinot noir élevé bourguignon. Je le dis d'ailleurs à mes voisins que je pense que l'on est sur un intrus bourguignon.
Je sais que beaucoup l'ont trouvé trop élevé. Certainement, car je ne suis pas sûre que la matière arrivera à encaisser tout ça.
Mais pour ma part, ce n'est pas aussi horrible que pour mes voisins, et j'accepterais d'en boire avec plaisir si le vin ne coutait pas ce prix et était plus accessible.

Cellier Saint Benoît Courbes Raies (pinot noir) 2019
Souvenir d'un vin sur un profil de pinot un peu "lactique". 
C'est correctement fait, mais je ne me relèverai pas la nuit. Surtout au prix où c'est vendu à présent.

Pas l'extase ces rouges, surtout après cette série de blancs.


Passage au jaune

Autant le dire tout de suite, le seul que j'ai bu de ma vie est un Macle et j'ai cru que c'était pété. 

Paire 1:
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Souvenir d'un vin type savagnin légèrement oxydatif.
Pour moi qui ne suis pas trop fan, je trouve ça pas mal du tout. C'est vif, salivant, on sent encore le raisin. J'ai aimé.

Domaine Macle Côtes du Jura 2011
Je sais que c'est une référence. Mais ça ne sera pas encore la mienne.
Ca sent le whisky, ça a le gout de l'oxydatif. Vraiment pas ma came.

Mais fort heureusement Benjamin a ramené un super Comté, et force est de constater que l'accord est vraiment parfait. A se demander si l'on a pas créé ce fromage pour consommer ces vins chelou.

Ca commence à faire tard, j'aime pas trop, donc désolé mais ça sera un commentaire pour deux. 

Paire 2:
Daniel Dugois Arbois Vin jaune 2011
Domaine Florent Rouve Côtes du Jura vin jaune 2013
Deux oxydatif, mais l'un est plus sympas, plus avenants, plus "délicats". Après savoir lequel, bonne chance!

Sucre:
Bruno Bienaimé Macvin 2019
Super sympas, un nez de fruit confis
En bouche on sent effectivement une aromatique légère d'abricot (pas comme un Roulot non plus), mais avec plus d'acidité. C'est assez dangereux ce truc.
Super découverte.

Le Croix-Courbet m'a ébloui. Premier de loin!
Tous les vins du domaine de la Borde étaient bon, mais il manquait d'un tout petit truc en plus pour créer une belle émotion.
Les vins du domaine de la Tournelle sont "un tout petit peu" trop vivant pour moi, mais ça pourrait être superbe avec un peu plus de retenu.

zekioflo écrit:

Mais fort heureusement Benjamin a ramené un super Comté, et force est de constater que l'accord est vraiment parfait. A se demander si l'on a pas créé ce fromage pour consommer ces vins chelou.


 

Il manque le smiley non 
Est ce que je parle du bœuf bourguignon pour dire du mal des Châteauneuf du pape moi...

On est sur du souvenir et aucune prise de note, donc ça sera très léger.

Qu'est-ce que ce serait avec des notes !!

leteckel écrit:

zekioflo écrit:

Mais fort heureusement Benjamin a ramené un super Comté, et force est de constater que l'accord est vraiment parfait. A se demander si l'on a pas créé ce fromage pour consommer ces vins chelou.



 

Il manque le smiley non 

Est ce que je parle du bœuf bourguignon pour dire du mal des Châteauneuf du pape moi...

 

Exactement!
J'ai hésité entre ça ou vin de vignerons faignants 😜

Et hop à mon tour pour un CR tardif de cette belle (et chaude) soirée. Chaleur qui a évidemment influencé nos impressions voire les vins eux mêmes malgré nos efforts de tout garder bien au frais

Une bulle pour commencer

Jacques Tissot Crémant du Jura brut
Nez discret sur la fleur. 
En bouche trop de bulles au départ, puis celles ci semblent s'éteindre avec le vin.
Attaque (trop à mon goût) sucrée puis finale (trop) amère. Le vin part un peu dans tous les sens
Moyen

Les blancs ouillés

Paire 1:
Domaine de la Tournelle Arbois Les Corvées sous Curon (chardonnay ouillé) 2018
Servi assez frais (vs son voisin)
Robe assez claire mais un peu trouble
Le nez est assez affreux (probablement réduit) sur le renfermé
En bouche c'est plus agréable, une belle acidité (un peu trop tout de même), c'est plutôt droit, on est clairement sur le citron, un peu d'amertume au final. Une belle tension.
B++

JF Ganevat Côtes du Jura cuvée Florine (chardonnay ouillé) 2016
Robe étonnamment foncée
Nez réduit sur la poudre et le miel
En bouche, je note immédiatement une note d'oxydation inattendue. Le vin est dense avec une belle acidité, un beau fruit un peu compoté mais manque un peu de tension (la température de service un peu élevée ne l'arrange pas)
Je le préfère tout de même à sa paire car l'acidité est mieux équilibrée et au global le vin est plus complexe
Nous débattons sur l'impact d'une ouverture précoce et d'une forte aération.
TB

Paire 2:
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Foudre à Canon Naturé (savagnin ouillé) 2018 - servi seul
Nez assez fermé
En bouche c'est frais, droit, citronné et un peu boisé
J'aime bien ce vin mais il lui manque un peu d'aspérité et puis il a évidemment souffert de la comparaison avec son voisin
TB-

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin Ouillé 2019
Nez assez discret et un peu sur le fruit cuit / le caramel (marquant un peu l'élevage)
Bouche dense, avec un très bel équilibre. L'acidité est là mais bcp plus équilibrée que sur les vins précédents, c'est élégant (sur le citron et le gingembre) et assez complexe et long en bouche
Beau vin
TB+

Servi seul
Domaine de la Tournelle Arbois Fleur de Savagnin (savagnin ouillé) 2019
Au nez réduction très forte sur la bouse de vache et le renfermé (bref un peu comme les Corvées)
En bouche, on a un clairement un style nature mais encore une fois plutôt droit et maitrisé. On retrouve aussi la tension de la cuvée Corvées, mais aussi plus d'acidité (on est du sur savagnin ceci dit) et encore du citron. J'aime bien ce vin même si son nez est franchement déagréable malgré l'aération.
B++

Les rouges

Paire 1 (aie)
Anne et Jean-François Ganevat Côtes du Jura Les Chonchons (poulsard) 2018
Robe anormalement foncée pour un poulsard et très trouble
La vraie question est comment peut-on arriver à un vin aussi mauvais avec un tel vinificateur (c'est une cuvée négoce) ?
Est ce comme souvent avec les vins nature un problème en conservation qqpart ou en transport avec un coup de froid ou de chaud ?
Je pencherais plutôt pour un problème dès la vinification car ce vin me parait bretté. Ça sent le poulailler et rien n'est droit. La bouche est encore pire, presque vinaigrée
Affreux

Domaine Philippe Vandelle Côtes du Jura Poulsard 2020
Robe claire typique du poulsard
Nez grenadine mais aussi un peu de renfermé
En bouche c'est léger, aussi sur la grenadine et plutôt frais et fluide. Bref marqueurs du Poulsard. Mais aucune aspérité, mauvais équilibre fruit/acidité
AB

Paire 2 (ouch)
Les dolomies Vin de France Bordel C’est Bon (trousseau) 2018
Robe rubis foncée
Nez nature campagne, ça sent le cul de vache
En bouche un manque de maturité flagrant, c'est ver et court en bouche. Bof
AB

Domaine Tissot Singulier (trousseau) 2017
Robe rubis foncée et très trouble
Nez sur le fruit rouge
En bouche c'est acétique et imbuvable
D'habitude un beau vin d'un super vigneron
On va donc dire ED

Paire 3:
Domaine D. Bachelet Côtes de nuits villages (pinot noir) 2017
Un intrus
Robe rubis plus foncée que les Trousseau et nette
Nez cerise et torréfié (café)
En bouche, le pinot est là mais le fruit est envahi par l'élevage. Dommage
B

Cellier Saint Benoît Courbes Raies (pinot noir) 2019
Robe plus claire
Beau nez sur le noyau de cerise
Enfin un rouge avec de l'équilibre et un peu d'élégance en bouche. C'est frais et il y a du fruit. 
Le rouge de la soirée
B++

Les oxydatifs

Paire 1 (Diet Coke)
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Vin moit/moit : 24 mois en foudre ouillé puis 24 mois sous voile
Robe dorée
Nez un peu trop discret sur la pomme
En bouche l'oxydatif apporte beaucoup de fraicheur au vin, fruits blancs et noix. J'accroche et je me demande que faire de ce vin (un peu comme les 1/2 sec somme toute  )
Regouté le lendemain soir à l'apéro, je le trouve très élégant, et parfait dans ce contexte. Belle approche moderne de l'oxydatif
TB

Domaine Macle Côtes du Jura 2011
80% Chardonnay 20% Savagnin
Nez puissant sur la noix
Attaque puissante puis vient l'oxydatif (plus fort que sur son voisin) puis une belle longueur sur le curry et la noix.
Beau vin ! Belle approche classique et noble du "tradition" jurassie. Canon avec le comté 
TB


Paire 2 (The real stuff)
Daniel Dugois Arbois Vin jaune 2011
Nez très puissant sur la noix et la cannelle
Bouche ronde, puissante, épicée (encore la cannelle) avec de beaux amers (noix/noisette)
TB

Domaine Florent Rouve Côtes du Jura vin jaune 2013
Nez plus fin et élégant que son voisin (noisette ?)
En bouche en revanche je sens une perte d'équilibre, l'amertume est trop forte, et on a perdu la rondeur du précédent.
B

Finale

Bruno Bienaimé Macvin 2019
Nez de gnôle pas très droit (ça sent plus l'alcool ménager que la mirabelle Alsacienne)
Bouche plutôt sympa et fraiche sur l'abricot cuit et l'amertume.
Mais le nez me dérange pour une belle expérience
B+

Il se pose toujours la question de l'intérêt de faire un compte rendu 1 mois après l’événement... Il n'est jamais trop tard pour apporter sa pierre à l'édifice! Les vins ont été dégustés pendant le première canicule.

Jacques Tissot  - Crémant du Jura brut non millésimé
Nez assez expressif pour un crémant, sur la fleur d'oranger, avec un côté levure et un côté pâtissier assez marqué, l'ensemble ne me semble toutefois pas très complexe.
En bouche, la bulle est très présente, on sent le dosage assez appuyé, probablement sur la limite haute du brut, l'acidité est haute et une amertume trop marquée n'aide pas à rendre le vin aimable.   On sent un léger manque de maturité que le vigneron a essayé de compenser par un dosage généreux, ça peut plaire mais ce n'est pas du tout mon style, moi qui aime les bulles non dosées.


Les blancs ouillés

Paire 1:
Domaine de la Tournelle Arbois Les Corvées sous Curon (chardonnay ouillé) 2018
Nez légèrement réduit, il faut de l'aération pour que ça s'exprime, c'est très fermé au début, le corps est assez fluet mais c'est plutôt long. La bouteille a été ouverte juste avant la dégustation et aurait mériter de voir un peu plus d'air pour se montrer plus à son aise.

JF Ganevat Côtes du Jura cuvée Florine (chardonnay ouillé) 2016
La robe laisse présager un vin plus évolué que le précédent, le nez est marqué par des notes mielleuses, l'oxydation a commencé à faire son effet, et la tension est un peu en dedans, ça correspond aux types de vins qu'aime Vincent. Ca manque toutefois un peu de longueur et de concentration aromatique pour être réellement très bon, l'évolution marquée vu son relatif jeune age laisse assez perplexe sur sa capacité d'évolution. Je n'ai jamais été particulièrement impressionné par les vins du domaine qui ne me parlent pas, ce n'est pas cette bouteille qui va changer la donne.

Paire 2:
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Foudre à Canon Naturé (savagnin ouillé) 2018 - servi seul
On passe sur  des vins à l'acidité tranchante, contrairement à mes camarades qui trouvent cela un peu too much et "pas fun", j'aime bien ce style, surtout lors d'un repas car ça nettoie bien la bouche.  Le vins a vu du bois lors de l'élevage et est plutôt assez long. J'ai bien aimé mais ai préféré le suivant.

Domaine Croix & Courbet Côtes du Jura Savagnin Ouillé 2019
Très joli vin avec un côté caramel au nez qui est moins présent en bouche, un corps moyen mais l'alcool équilibre le vin qui est très long et plaisant.
J'aimerais bien recroiser cette bouteilles avec quelques années au compteur car ça a tout pour faire un très belle quille.

Servi seul
Domaine de la Tournelle Arbois Fleur de Savagnin (savagnin ouillé) 2019
Le vin avait clairement besoin d'aération, il était très marqué par la réduction, ce n'est pas le fin qui m'a donné le plus d'émotion, à revoir.

Les rouges

Paire 1 (aie)
Anne et Jean-François Ganevat Côtes du Jura Les Chonchons (poulsard) 2018
Que dire, ce n'est vraiment pas bon, acidité, dissociée, corps inexistant, gout de souris. J'espère que c'est un problème de bouteille et que toute la cuvée n'est pas comme ça, parce que franchement c'était affreux.

Domaine Philippe Vandelle Côtes du Jura Poulsard 2020
En passant après le précédent, ce vin n'a ni charme ni vertue, c'est assez simple aromatiquement, la structure est un peu fluette, mais je pense que ça passe très bien pour l'apéritif, moins en dégustation par une une bande de furieux qui dégustent par 40°C

Paire 2 (ouch)
Les dolomies Vin de France Bordel C’est Bon (trousseau) 2018
Ce vin a failli remporter 2 titres lors de cette soirée, celui du nom de cuvée le moins bien choisi, il l'a eu, car non, ce n'était pas bon, je ne suis pas certain que la vinification aie été terminée, en tout cas, il n'y avait pas d'élevage, pour moi c'est le concept du vin pas fini, pas stabilisé qui part dans tous les sens et ne procure aucune émotion. Il rate le titre de pire vin de la soirée décernée au Ganevat. 

Domaine Tissot Singulier (trousseau) 2017
Le vin est rubis et trouble, en bouche, il y a de la verdeur et un côté pas mur, là encore l'acidité domine et écrase tout. 

Paire 3:
Domaine D. Bachelet Côtes de nuits villages (pinot noir) 2017
Le vin est marqué par le bois et s'exprime sur les fruits rouges, il est desservi par la série qui ne voit pas de bois neuf (on a du caramel sur la fin de bouche) alors que ce dernier en voit, peut-être un peu trop c'est vrai, mais c'est équilibré et bon. En même temps, peu de concurrence sur la série de rouges que l'on a goûté jusqu'à présent. Dommage pour cette finale sur le caramel qui gâche une partie de l'intérêt du vin.

Cellier Saint Benoît Courbes Raies (pinot noir) 2019
Le vin s'exprime sur le fruit avec un côté cerise assez marqué, c'est élégant et plutôt bon, la longueur n'est pas folle mais c'est bon et équilibré.

Les oxydatifs

Paire 1 (partiellement élevés sous voile)
Domaine de la Borde Arbois Pupillin Savagnin les Ecrins 2016
Nez sur la pomme et la noix, c'est frais en bouche, avec du fruit frais (pomme verte), c'est élégant et sur la retenue. J'ai bien aimé.


Domaine Macle Côtes du Jura 2011
Le Macle a des arômes de noix plus prononcés, il est également plus sapide sans manquer de corps, je l'ai préféré globalement pour cette buvabilité encore supérieure.


Paire 2 (ce sont les 2 vins que j'ai apporté)
Daniel Dugois Arbois Vin jaune 2011
Dugois se présente plus marqué sur le côté vin jaune très assumé, il est plus expressif que le Rouve et correspond plus à ce que j'attends d'un vin Jaune. C'était très bon.

Domaine Florent Rouve Côtes du Jura vin jaune 2013
En comparaison, ce jaune est un peu plus sur la retenue, il est plus rond, probablement plus consensuel pour les non initiés. Ça le rend un peu moins percutant et moins expressif (nez plus retenu, un peu plus rond). Je lui trouve du coup un intérêt moindre car il tend plus vers le style des partiellement élevés sous voile. C'est quand même pas mal, mais je n'en rachèterai pas. 

Finale

Bruno Bienaimé Macvin 2019
L'alcool utilisé pour faire ce macvin ne me semble pas de qualité exceptionnelle (aromatique pas complètement clean de l'alcool) ce qui impacte la qualité finale du produit, dommage...

Au final, nous sortons de cette dégustation avec un résultat mitigé, vu la hausse des prix pratiquée dans la région, on aurait pu s'attendre à mieux. Les conditions de dégustations n'ont pas été exceptionnelles mais ne peuvent pas à elles seule justifier le faible plaisir procuré sur ces bouteilles (blanc et rouge hors vins sous voile).
Il ne reste plus qu'à trouver une occasion de regoûter quelques quilles avec un poulet aux morilles....