Alexandre, tu vas réellement ouvrir les bouteilles pour que le jus finisse de fermenter ou c’est une blague ?

Jérôme, j'ai pris ces sucres à la légère, j'ai mis en bouteille sans attendre la fin des fermentations, je pensais que le degré acquis serait suffisant pour empêcher une reprise fermentaire en bouteille, erreur ... Il faut bien que j'assume maintenant, au moins sur un partie du stock.
Alexandre

[...]J'ai pris ces sucres à la légère, j'ai mis en bouteille sans attendre la fin des fermentations, je pensais que le degré acquis serait suffisant pour empêcher une reprise fermentaire en bouteille[...]

celà me paraît difficilement compatible avec :

Clos des Capitelles écrit: [...] je suis technicien sup en viticulture et œnologie formé en Champagne à Avize, j'ai animé l'école des bordeaux et des Bourgognes à Paris (CIVB / BIVB)[...]

Clos des Capitelles écrit: Donc je remet en cuve ces 2 vins pour les finir œnologiquement

Déboucher, filtrer là ou plus tard, finir les sucres, et re-conditionner, ce n'est pas une opération neutre.
Financièrement, puisque ça coûte 50 cts à 1 euro le col,
Et oenologiquement, ces nombreuses manip' font un apport oxygène qui n'est pas neutre sur un vin qui était "presque" fini. Ca va faire un vieillissement accéléré...

agitateur écrit:

Clos des Capitelles écrit: Donc je remet en cuve ces 2 vins pour les finir œnologiquement

.... Et oenologiquement, ces nombreuses manip' font un apport oxygène qui n'est pas neutre sur un vin qui était "presque" fini. Ca va faire un vieillissement accéléré...

Pour le carignan, pourquoi pas, je n'ai aucune expérience sur ce cépage et son terroir, Par contre la syrah 2019 est un vin structuré de grande concentration qui pour moi n'a pas la fragilité d'un grenache, d'un gamay, d'un pinot noir, d'une négrette, d'un gewurzt, d'un pinot gris, d'un melon de Bourgogne, d'un pinot meunier, à ça non , elle à la patate.
Alexandre

Un des vignerons "nature" avec qui je travaille depuis longtemps l'avait fait sur une cuvée il y a 2-3 ans. Au final, il n'y avait plus de sucres ... mais le vin était oxydé, en effet.

J'ai oublié : l'ai fait mon service militaire au 6ème RPIMA à Mont de Marsan
Alexandre

Clos des Capitelles écrit: J'ai oublié : l'ai fait mon service militaire au 6ème RPIMA à Mont de Marsan
Alexandre

Ca c'est pour Agnès C

C'est moins glamour que les chasseurs alpins, convenons-en.
Merci pour la perche sur ce sujet que je lis avec curiosité et avec un sourire car je vois que le vigneron ne se démonte pas et garde son flegme, je l'en félicite.
Néanmoins, il ne faudrait pas que les mirages aient définitivement abîmé votre ouïe cher Alexandre et que vous ne puissiez entendre les conseils ou avis des participants.

Bon carafage

Pas seulement une affaire de concentration, mais de "qualité".
En bouche, avec un tel apport, les tanins réactifs ( disons un peu rugueux ) deviennent civilisés. Ceux qui l'étaient déjà évolue dans le sens du "vieux" avec plus ou moins de bonheur.
Pour l'aromatique, c'est un grand pas de plus dans la chaine réduit vers équilibré vers oxydé.
Certes, les rouges encaissent mieux que les blancs, mais ce n'est pas anodin. Selon le process déployé ( ou le vilain mot ) les vins vont prendre ce qu'ils auraient pris en 5 ou 10 ans de bouteilles, mais sur un durée courte donc avec un impact différent.

Le grand vin existe par lui-même, le dégustateur doit faire la démarche d’aller à sa rencontre,
faire l’effort de saisir sa réalité. Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon.
Pour bien comprendre cette notion il faut regarder ce qui se passe dans l'univers du chocolat, autre grand produit agro-alimentaire. Le cacao de faible qualité est utilisé pour élaborer des chocolats bas de gamme dans lesquels sont ajoutés une bonne quantité de graisse (beurre de cacao) et beaucoup de sucre. Le sucre et le gras viennent masquer la faible qualité du cacao tout en donnant au consommateur beaucoup de plaisir gustatif. Plus la qualité du cacao progresse et plus on va chercher à le mettre en valeur gustativement en réduisant le pourcentage de beurre de cacao et de sucre. Finalement les meilleurs crus de cacao ont des qualités gustatives naturelles telles qu'on peut les consommer presque pur (80 à 90 % de cacao) avec très peu de beurre et de sucre. La dégustation de ces grands chocolats ne procure pas le même plaisir gustatif que les chocolats bas de gamme, ils ont plus d'austérité gustative, d'amertume, par contre ils développe beaucoup de finesse, de puissance gustative, de complexité et de longueur en bouche. Il va falloir éduquer son palais pour en apprécier pleinement les qualités gustatives. Il en va de même pour les grands vins qui ne sont simplement de très bons vins mais au contraire nous entraînent dans un univers de droiture, de complexité et de profondeur. Le grand vin doit nous faire évoluer du plaisir gustatif vers l'émotion gustative.

Alexandre

Clos des Capitelles écrit: Le grand vin existe par lui-même, le dégustateur doit faire la démarche d’aller à sa rencontre,
faire l’effort de saisir sa réalité. Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon.
. Il en va de même pour les grands vins qui ne sont simplement de très bons vins mais au contraire nous entraînent dans un univers de droiture, de complexité et de profondeur. Le grand vin doit nous faire évoluer du plaisir gustatif vers l'émotion gustative.

Alexandre

Alexandre, cela semble être une incantation, on te remercie.
Mais, il me semble que chacun d'entre-nous à force de boire, déguster est à même de savoir ce qu'il aime et ce qu'il considère comme un grand vin et qui lui procure de l'émotion gustative. Et là il ne fait aucun "effort de saisir sa réalité", il faut peut-être un peu moins intellectualiser le vin...
Cordialement
Gaëtan

Clos des Capitelles écrit: Le grand vin existe par lui-même, le dégustateur doit faire la démarche d’aller à sa rencontre,
faire l’effort de saisir sa réalité. Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon.

Il me semble que nombre d'entre nous a démarré cette démarche il y a un bon moment de cela, et la rencontre est rare...
D'autre part, chacun à sa définition du grand vin; j'en ai même rencontré certains qui affirment qu'une condition sine qua non pour qu'un vin soit grand est que le vin soit cher. Et là j'ai plus de mal...

Pour bien comprendre cette notion il faut regarder ce qui se passe dans l'univers du chocolat, autre grand produit agro-alimentaire. Le cacao de faible qualité est utilisé pour élaborer des chocolats bas de gamme dans lesquels sont ajoutés une bonne quantité de graisse (beurre de cacao) et beaucoup de sucre. Le sucre et le gras viennent masquer la faible qualité du cacao tout en donnant au consommateur beaucoup de plaisir gustatif. Plus la qualité du cacao progresse et plus on va chercher à le mettre en valeur gustativement en réduisant le pourcentage de beurre de cacao et de sucre. Finalement les meilleurs crus de cacao ont des qualités gustatives naturelles telles qu'on peut les consommer presque pur (80 à 90 % de cacao) avec très peu de beurre et de sucre. La dégustation de ces grands chocolats ne procure pas le même plaisir gustatif que les chocolats bas de gamme, ils ont plus d'austérité gustative, d'amertume, par contre ils développe beaucoup de finesse, de puissance gustative, de complexité et de longueur en bouche. Il va falloir éduquer son palais pour en apprécier pleinement les qualités gustatives.

De même, la plupart des contributeurs réguliers de ce forum ont le palais éduqué; peut-être pas aux Xeres ou au Jura, mais aux vins rouges tranquilles pour sûr...

Il en va de même pour les grands vins qui ne sont simplement de très bons vins mais au contraire nous entraînent dans un univers de droiture, de complexité et de profondeur. Le grand vin doit nous faire évoluer du plaisir gustatif vers l'émotion gustative.

On est d'accord, à condition que l'émotion soit positive...

Cher Alexandre,
Maintenant que tout le monde sait que nous en avons en commun d'avoir fait notre service militaire à Mont De Marsan, je peux me permettre de vous dire que je ne saisis pas cette phrase:
"Le grand vin existe par lui-même, le dégustateur doit faire la démarche d’aller à sa rencontre,
faire l’effort de saisir sa réalité. Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon."

Qu'est ce qui fait qu'un vin puisse être qualifié de "grand" alors qu'il ne serait pas nécessairement bon?
J'entends qu'un vigneron veuille expliquer sa démarche et que le résultat de son travail lui convienne et qu'il puisse juger son travail réussi, en envisageant qu'il ne fera pas l'unanimité.
Mais la viabilité économique de votre activité passe par l'avis et l'appréciation des clients.

Agnès

Clos des Capitelles écrit: [...]Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon.[...]

Si le grand vin est accessoirement bon, j'aimerais qu'accessoirement il ne soit pas très cher. Car en effet, accessoirement, je n'ai pas les moyens de perdre de l'argent sur un vin qui ne sera qu'accessoirement bon...

Ce fil ressemble à une après midi de ball-trap.
M'enfin si Michel m'invite après avoir reçu son carton je veux bien passer goûter les vins d'Alexandre moi !

Et là il ne fait aucun "effort de saisir sa réalité", il faut peut-être un peu moins intellectualiser le vin...
Cordialement
Gaëtan[/quote]

En fait je voulais dire que la reconnaissance du grand vin demande une éducation, contrairement au petit vin qui est spontanément compréhensible. Comme la gastronomie française qui demande une éducation du goût alors que le bigmac non.
Alexandre

Frisette écrit:

Clos des Capitelles écrit: [...]Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon.[...]

Si le grand vin est accessoirement bon, j'aimerais qu'accessoirement il ne soit pas très cher. Car en effet, accessoirement, je n'ai pas les moyens de perdre de l'argent sur un vin qui ne sera qu'accessoirement bon...

oui mais en échange de quoi le grand vin va te procurer une émotion unique qui restera gravée toute la vie. Une musique qui m'accroche d'emblée va rapidement me saouler et parfois je ne supporte plus de l'entendre. Alors que d'autres musiques moins immédiates à mon oreille vont à la longue se révéler et je ne m'en lasserai pas de la même façon que les premières. Ainsi je me lasse très vite des vins du nouveau monde ou des vins technologiques, ce qui n'est pas le cas des vins de terroir, où chaque dégustation procure un plaisir différent.
Alexandre

On reste quand même dans des stéréotypes bien ancrés...

Comme dit un de mes copains : on est parti pour rester

Et un peu plus imagé

On a pas le cul sorti des ronces

Cette série de posts confirme que je ne suis pas la bonne personne pour goûter tes vins.

Je me retire donc du panel.

En fait je voulais dire que la reconnaissance du grand vin demande une éducation, contrairement au petit vin qui est spontanément compréhensible.

Je pense pile l'inverse : le grand vin, c'est justement le vin qui fait l'unanimité. Quelle que soit la personne qui le boive, elle doit être bluffée, et tout ce qu'elle peut dire, après un grand moment de silence qui permet à l'ange de passer, c'est "ouhaooo" (ou wahoo, peu importe).

Ainsi je me lasse très vite des vins du nouveau monde ou des vins technologiques, ce qui n'est pas le cas des vins de terroir, où chaque dégustation procure un plaisir différent.

D'où l'intérêt de boire à l'aveugle. Il y a une quinzaine d'années, des LPViens s'étaient réunis pour boire des séries de vins français et étrangers suite à la sortie de Mondovino. Dans la série "syrah", un vin était ressorti très au-dessus de autres. Tout le monde était persuadé que c'était une des grandes cuvées de Guigal : raté, c'était un vin américain (Midnight Oil de Sine Qua Non).

Maintenant si Alexandre pense que ses vins se goûtent le mieux en cuve et chez lui, il n'a plus qu'à monter un bar à fontaine de vins dans sa cuverie.
Concept novateur s'il en est !

Sinon Eric la bonne orthographe est WAOUH, admise dans le PLI

Agnès C écrit: Cher Alexandre,
Maintenant que tout le monde sait que nous en avons en commun d'avoir fait notre service militaire à Mont De Marsan, je peux me permettre de vous dire que je ne saisis pas cette phrase:
"Le grand vin existe par lui-même, le dégustateur doit faire la démarche d’aller à sa rencontre,
faire l’effort de saisir sa réalité. Le grand vin exprime d’abord sa personnalité hors norme,
accessoirement il sera bon."

Qu'est ce qui fait qu'un vin puisse être qualifié de "grand" alors qu'il ne serait pas nécessairement bon?
J'entends qu'un vigneron veuille expliquer sa démarche et que le résultat de son travail lui convienne et qu'il puisse juger son travail réussi, en envisageant qu'il ne fera pas l'unanimité.
Mais la viabilité économique de votre activité passe par l'avis et l'appréciation des clients.

Agnès

En fait un bon vigneron se reconnait à sa capacité à produire des petits vins de qualité et abordables en prix. Ainsi avec ma cuvée Lou Serres, j'ai cherché à produire un petit vin abordable, déjà prêt à boire dans sa jeunesse. Idem avec ma vendange tardive de cinsault. Et ce sont justement ces cuvées de bons petits vins abordables qui vont mettre en valeur les grandes cuvées de concentration, qui elles ont besoin de quelques années pour s'épanouir.
Alexandre

Alexandre

En fait je vais renoncer à cette dégustation LPV de mes vins stables car l'essentiel à été dit déjà de mon point de vue et je vas me concentrer sur mon travail d'oxydation de mes cuvées sucrées.
Alexandre

Clos des Capitelles écrit: Et ce sont justement ces cuvées de bons petits vins abordables qui vont mettre en valeur les grandes cuvées de concentration, qui elles ont besoin de quelques années pour s'épanouir.
Alexandre

Elles vont donc s'épanouir en bouteille ? On progresse !

Je ne sais pas si tu as un grand avenir comme vigneron. Mais tu pourrais faire une belle carrière de comique troupier

Et aussi un indéniable talent de communicateur. Tous les LPViens connaissent maintenant le Clos de Capitelles...

Ça me fait penser à la phrase de Léon Zitrone : " Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi !"

Yves Zermatten écrit: Et aussi un indéniable talent de communicateur. Tous les LPViens connaissent maintenant le Clos de Capitelles...

Ça me fait penser à la phrase de Léon Zitrone : " Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi !"

Oui, mais de là à avoir envie d'en acheter, il y a un fossé bien large... :