"Retrouver le goût du vin pré-phylloxérique" (c'te bonne blague, pourquoi pas pré-climatiquement réchauffé), le domaine Henry à Saint Georges d'Orques fait ça depuis des années et vend son vin 36 euros.
Comme quoi tout le monde n'a pas la folie des grandeurs.
Signé : Louis de Funès

PS : Il reste quelques bouteilles chez Bouchard

Marionnet fait encore plus abordable que cela ... sauf la vraie pré-phylloxérique qui pique un peu, mais ne coûte finalement que le 100ème d'un Liber Pater

france3-regions.blog...

Ce serait bien que quelqu'un le goûte, ce jus de lieu infusé au terroir.
Car à part enfiler des affirmations comme d'autres les perles, pour le moment, ça fait que causer.

Vous me direz, c'est la base du marketing, non ?

Mais pour avoir accès au divin breuvage, il m'est avis qu'il faut que le géniteur, voire un généreux mécène qui aurait besoin d'un peu de pub, vous fournisse le verre ou la bouteille.

jlj

L’idée, c’est de retrouver le goût du lieu ! Ces cépages-là étaient associés à un lieu typique…Quand on remet la vigne franche de pied sur son terroir qui l’a vu naître, on retrouve le vin du lieu, le cépage sert simplement de fusible qui exprime le terroir », Loïc Pasquet


Les fusibles, ça saute et on les remplace.
Si on veut connaître le goût du lieu, on prend une poignée de terre et on l'avale.
Tout ça c'est des conneries et LP (sans V) n'est pas le premier à surfer sur la vague terroir, retour aux sources et foulage au pied avec des fleurs des champs dans les cheveux, c'est même très à la mode depuis 10 ans.
Je croyais qu'on avait déjà eu cette discussion un milliard de fois.
Pré-phylloxérique ça ne veut rien dire. On fait du vin à Bordeaux depuis l'antiquité (ce n'est pas le poète Ausone qui dira le contraire), y a plus qu'à ressortir gaiement les toges, les amphores et le clairet (quand on vinifiait tout ensemble en vin de presse).
Je n'ai rien contre les vieux cépages, bien au contraire (il y a 25 ans, j'allais spécialement chez Simonnet-Fèbvre à Chablis pour acheter du 100% césar et du Côte de Palotte), mais faut arrêter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Pendant 10 ans, Pasquet a produit des vins à base de cabernet, merlot, verdot on ne peut plus standards, sans aucune trace des vieux cépages avec lesquels il nous rabat les oreilles actuellement. Il s'est contenté de faire du vin "à l'ancienne", avec un âne et trois fûts dans une grange. Mais je suppose qu'il va vendre son vin 45000 euros aux Russes et aux Chinois quand il y aura trois grains de carmenère et d'arrufac en plus.

Pour ce qui est de goûter la chose, mon cher Oliv, je suis prêt à le faire pour 30 euros, j'estime que c'est déjà un bon prix (et je n'ai pas prévu d'aller à Moscou ou Pékin dans les jours qui viennent)

Un article qui plombe bien le livre sorti récemment :

les5duvin.wordpress....

Merci Flavfirst.
J' invite les lecteurs à lire l'article, et surtout le débat qui s'en suit avec les écrivains concernés et qui s'étend au delà de ce vin en particulier.

Edit: je n'avais pas lu l'article proposé par Oliv, avec des citations de L.Pasquet. Et c'est encore plus drôle de lire les auteurs défendre bec et ongles les convictions d'un homme qui se contredit sans cesse. L'homme ne jure que par le terroir, peu importe les cépages tant qu'ils sont autochtones, mais il en met 11 différents dans son vin, rien de moins (et vu la liste, il y a déjà un problème) et ensuite, je cite: « le foncier n’est plus le même qu’en 1855, donc le terroir n’est plus le même »
Et au passage, toujours de belles photos de vignes, mais le chai, vous pouvez toujours chercher.
Allez j'arrête là, il y aurait tellement à dire, mais j'ai déjà bien trop contribué à cette "web novela"

Je viens d'y ajouter ce commentaire "Je vous incite à lire « Chateau Latour, histoire d’un grand vignoble » de Charles Higounet (que m’avait offert le domaine dans sa version anglaise). On y a apprend qu’en 1855 il y avait 56.8 % de Cabernet Sauvignon, 22.7 % de complantation Cabernet Sauvignon/Cabernet Franc, 13.9 % de Malbec et 5 % de Merlot. On était sur une plantation (déjà !) de 10.000 pieds par ha. Et le propriétaire se réjouit d’avoir éliminé « tous les mauvais cépages au profit des nobles variétés ». Donc, il faut croire que « le goût d’autrefois » se situe bien avant la crise du phylloxera."

Jacky Rigaux : défenseur de la cause des vins de lieu, et de hauts-lieux (je préfère ces termes à « terroir », notion trop récupérée de nos jours)

Voilà au moins une qualification qui mériterait d'être retenue.
Il n'y a plus moyen d'écouter quelqu'un vanter son carré de poireaux ou sa parcelle de rutabagas sans que le divin terroir ne sorte dans la conversation.

jlj

jean-luc javaux écrit: Il n'y a plus moyen d'écouter quelqu'un vanter son carré de poireaux ou sa parcelle de rutabagas sans que le divin terroir ne sorte dans la conversation.

jlj

ça c'est du grand terroir belge une fois, il n'y manque que la pomme de terre...

PS : Jean-Luc

Il n'y a plus moyen d'écouter quelqu'un vanter son carré de poireaux ou sa parcelle de rutabagas sans que le divin terroir ne sorte dans la conversation.

Et quand le terroir est synonyme de minéralité alors là on s'envole

Je ne sais pas si le terroir à un goût. Je ne sais pas si le terroir de Liber Pater est bon et je m'en fiche : mais tout de même à force de tirer sur le terroir on dit des conneries.
Tout le monde parle de minéralité alors, la tendance est de dire que c'est une vaste fumisterie.
Tout le monde parle de terroir alors, la tendance est de dire que c'est une vaste fumisterie.

A mon humble avis, trois critères fondamentaux prévalent à la naissance d'un grand vin ou d'un bon vin (suffit de placer les curseurs en regard) : un terroir, un matériel végétal qualitatif (on ne dira jamais assez la part très importante du clone du cépage) et des conditions météorologiques propices.
Point barre.
Les choix techniques ne sont que des adaptations de contexte et le parfois pour palier un manque sur les trois "piliers" cités supra.

Si Jacky Rigaud part souvent (presque toujours) dans des délires métaphysiques, défendre qu'un lieu propice et bien planté imprime un goût spécifique au vin n'est pas une hérésie. Il suffit de goûter un Marcillac pour s'en rendre compte (je prends cet exemple pour trancher avec la grosse bêtise tarifaire de Liber Pater)

Cependant, invoquer la qualité du terroir et un certain goût du vin pour tenter de justifier ce délire Liber Pater ne me semble pas digne de J Rigaud qui s'il part souvent dans tous les sens de façon presque amusante, sur ce coup, a fini totalement de me faire rire.

Liber Pater 2010
Nez de belle intensité et profond sur le cassis, prunelle, mûre, fumé, épices, pointe de bois de cèdre. Le boisé est sensible sur le toast, clou de girofle, chocolat amer mais intégré. Un très beau nez.
Bouche moyennement puissante sur le registre de la finesse avec un beau soyeux. De l'unité et de l'équilibre avec des tanins moyennement présents, d'un grain fin. Le boisé est une fois de plus sensible mais reste intégré et moins sensible qu'au nez. Finale de très bonne persistance et fraîche.
Excellent.

www.vitisphere.com/a...

winaddict33 écrit: www.vitisphere.com/a...

Tant qu’il y aura des cons pour l’acheter...

De ce que j'ai pu en lire ici même sur ce forum, la phrase " Si je faisais la même chose avec une bouteille vendue 50 à 100 € on me trouverait sympa et génial. Mais mes coûts de production sont bien supérieurs » est à mourir de rire.

Sans même parler de la qualité du vin que je ne connais pas n'étant pas un grand amateur de Bordeaux, je trouve cela juste hallucinant . Et si en plus y en a qui achètent ça...Comment dire...

Ce n'est que mon avis bien évidemment.

Et si en plus y en a qui achètent ça...

On cherche toujours un spécimen...

jlj

Et de toute façon, pour 250 bouteilles, ils ne peuvent pas être nombreux!!! Ça tombe bien, j'ai ni le temps ni l'envie de jouer des coudes!!!

J'en ai pris un bib de 10 litres sur cubitoto.com, sans le coût du bouchon ni de la bouteille ça devient de suite plus intéressant.

alors comme ça, il faut être con pour acheter Liber Pater 2015 et on ne l'est pas quand on achète la Romanée Conti du même millésime ?
Expliquez moi ou est la différence ? Votre limite est à 25 000 € la bouteille pour identifier le seuil de connerie ?
à partir du moment où un prix est déconnecté de sa valeur, pourquoi donc juger de la limite ?
On peut me retourner que définir la valeur est une entreprise périlleuse : je concède et la seule solution acceptable est de le positionner sur d'une part le coût de production et le niveau qualitatif ambiant. Donc Liber Pater à 25 / 30 ça doit être déjà moins con. Au delà ...

Je pense qu'une Romanée Conti, tu trouveras toujours à la revendre en faisant un joli bénéf. Alors que le gars qui aura acheté une bouteille de Liber Pater à 30.000 € est bon pour la boire, où est condamné à la revendre à perte.

Pour la première, le prix est lié à la rareté et à la demande forte. Pour la seconde, le prix est totalement arbitraire.

. On élève le vin au rang d’œuvre d’art » estime Loïc Pasquet,

c'est fou tout de même tous ces vulgaires commerçants qui voudraient être pris pour des artistes ...

Je pense qu'une Romanée Conti, tu trouveras toujours à la revendre en faisant un joli bénéf

ben tu vois, il est là le problème : ce que l'on s'autorise ..... ou pas !

«  il ne ne faut pas prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu’ils le sont » , citation de grands Inconnus !


On s’autorise effectivement ce que l’on veut lorsqu’on a les moyens certes mais le Pasquet avec son discours ( gout d’autrefois etc...) fait pour moi plutôt figure de margoulin, si ça marche tant mieux pour lui et si les acheteurs de son élixir peuvent spéculer alors là chapeau bas...


Au final tout cela est un pet dans l’océan, revenons à nos moutons comme dirait l’autre....

Et Lurton qui assure qu’il y a Yquem et les autres ? Ce n’est pas du même niveau ?
Et le cirque autour de DRC ce n’est pas la même chose ?
J’ai du mal à faire la différence personnellement parce que cela relève du même principe.

A partir du moment on l’on ne perd pas de vue que cela n’est du vin le reste est de toute évidence un cirque sans nom...

Est-ce que le buzz attendu et calculé dans la vinosphère n'est pas créé pour aider à vendre un livre ?

Jérôme, en 1994 il était possible d'avoir une caisse panachée du DRC 1990 à un prix abordable pour beaucoup de monde.
L'envolée tarifaire est arrivée après la reconnaissance qualitative qui ne date pas d'hier.
Dans le cas de Liber Pater, l'envolée tarifaire précède la reconnaissance qualitative.
Il n'est donc pas absurde de penser que tout est artificiel, non pas dans le but de vendre les rares bouteilles mais tout ce qui gravite autour.
Et cerise sur le gâteau, s'il parvient à vendre 2 ou 3 bouteilles à un nouveau milliardaire ne connaissant rien au vin, il aura amorti tout son bazar.

Jérôme Pérez écrit: Et Lurton qui assure qu’il y a Yquem et les autres ? Ce n’est pas du même niveau ?
Et le cirque autour de DRC ce n’est pas la même chose ?
J’ai du mal à faire la différence personnellement parce que cela relève du même principe.

Il y a, tout de même, une différence de taille: que ce soit DRC ou Yquem, cela fait des décennies, voire des siècles, que ces vins sont mis tout en haut par les buveurs de vin. Il y a un historique, qui ne justifie peut être pas, mais qui explique.

Là, il y a juste un discours, un tantinet faux d'ailleurs, car il n'est pas le seul à faire du franc de pied à Bordeaux.

Voila en tout cas un cas d'école pour les étudiants en marketing.

Pour que ça serve de cas d'école, il faudrait que Loïc Pasquet soit plus transparent sur ses ventes (à qui il vend, en quelles quantités, à quel prix). Là, c'est un peu le mystère, car ce vin n'est en vente quasiment nulle part (même Millésima lâche l'affaire avec ce nouveau prix).

Yquem et DRC, outre le côté historique prouvant leurs qualités, ne se contentent pas de sortir 240 bouteilles.
Pour Liber Pater, on a de plus en plus l'impression que l'extrême rareté est le seul argument de vente.

« Le vin est bon, son prix est possible grâce à de très faibles volumes » souligne Fabrice Bernard
Cette phrase est d'ailleurs d'une tristesse affligeante.
4.300€ c'était déjà énorme; alors 30.000 sur le millésime suivant, que peut-on ajouter?

jlj