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Dîner pizza avec les amis

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Dîner pizza avec les amis a été créé par Ilroulegalet

Cette semaine a eu lieu un dîner pizza sans façons ni fioritures avec les amis autour de pizzas (margherita, peppéronis & reine). Deux bouteilles en comparaison, puis une troisième furent dégustées.

Jura Pupillin - Arbois - Cellier Saint-Benoît - Trousseau "Les Gryphées" 2018
Après avoir goûté le ploussard en début d'année, c'est au tour du trousseau. 14°, viticulture "propre" sur des parcelles de marnes bleues et de marnes rouges depuis la reprise du domaine par la nouvelle génération et les mauvaises langues pourraient dire conformisme à l'air du temps dans le Jura propice à hisser les prix. 
 
Oeil : La robe est peu foncée et le vin est capiteux avec des jambes épaisses.

Nez : L'arôme prédominant est la fraise écrasée suivie de groseille. Assez peu de complexité mais fruit pur. Pas de réduction ni de fermeture à l'ouverture.

Palais : Les arômes de fruits rouges sont portés par l'alcool douceureux lui-même portée par une trame légèrement acide qui se resserre en finale. Malgré les 14°, le vin est paradoxalement fluet en sensation hédonique, avec un coeur de bouche manquant de concentration (on sent surtout l'alcool façon sirop contre le mal de gorge) et l'acidité est un peu verte tout en étant insuffisante pour donner une personnalité assertive au vin. La persistance est plutôt courte.

Conclusion : Mon expérience des rouges jurassiens est réduite (mes deux trousseaux bus précédemment ayant le "En amphore" de Tissot - très bon et bien concentré - ainsi qu'un du domaine des Marnes blanche - bien aussi) mais il a paru plus comme un ploussard de soif avec trop d'alcool. Mes 2 poulsards précédents ayant été un Bacchus (joli vin de soif digeste et agréable) et un Domaine des Ronces (dont la réduction d'étable avait eu du mal à partir mais facile et gouleyant par la suite).
Il se trouve que la seule critique de CellarTracker correspond bien avec mon ressenti.
Un vin qui ne justifie pas son prix à mes yeux et qui aura bien souffert par rapport à son opposant.

Beaujolais - Jean-Marc Burgaud - Morgan - Grand Cras 2019
Vigneron emblématique que l'on ne présente plus. 13°, semi-carbonique de 10 jours suivi de 8 mois d'élevage en cuve (source : Le carré des vins).
 

Oeil : La robe est un peu foncée que celle de l'Arbois.

Nez : Plus complexe, la tonalité aromatique descend d'un cran et associe des fruits noirs (mûres, myrtilles), framboise, un peu de suie, de graphite et de poivre sans exubérance mais avec une belle définition.

Palais : Le vin a côté lui sert de faire-valoir et augmente encore la perception de qualité, mais aucun doute que seul ce vin plairait. Il y a plus de concentration, de la structure, des tannins (déjà souples) qui apportent la toute petite astringence qui prolonge la persistance en bouche. La bouteille est au début de sa vie parce que le fruit n'est pas encore éclatant, le graphite, la suie et la minéralité étant plus présents pour le moment. Je pense qu'avec de la garde, le vin pourra atteindre un équilibre encore supérieur.

Conclusion : J'ai beaucoup aimé ce vin et le RQP est très bon.

Allemagne - Rheinhessen (Hesse rhénane) - Moritz Kissinger - Chardonnay 2019
Cette bouteille a suscité une certaine effervescence en Allemagne et a établi Moritz comme fer de lance de la nouvelle garde du chardonnay. J'avais déjà commis une petite bafouille sur lui  sur le fil de Psylo, aux dégustations énormes.  Sa cuvée "Ohm" blanc d'après Psylo lui avait évoqué -ainsi qu'à la tablée - le Rougeot de Coche-Dury ! 
A titre personnel, mon expérience des Puligny/Chassagne-Montrachet est inexistante, et les cuvées de Pouilly-Fuissé, Meursault, Montagny ou Saint-Romain ne furent pas concluantes à mon palais. Le portrait du vigneron est intéressant :  bien que style nature, il ne craint pas l'oxygène ! 
J'ai beaucoup aimé ce vin ainsi que mes amis qui ont été même fascinés par le nez notamment.
 

Oeil : Le vin est trouble et d'une jolie couleur dorée.

Nez : Le nez est très beau, d'une grande complexité qui combine à la fois le fruit et une odeur de pierre mouillé crayeuse. L'aspect huile essentielle de citron et d'agrumes est prégnant mais la pierre chaude, la pierre froide se joignent à une farandole qui évolue assez rapidement.

Palais : La bouteille n'ayant pas été préparée, le vin n'était pas pour autant fermée et les promesses du nez se sont retrouvées en bouche avec un vin d'une concentration phénoménale avec une grosse acidité jurassienne mais cadrée par un extrait sec important. C'est vraiment très plaisant et délicieux.

Conclusion : Le vin m'a fait penser dans une certaine mesure au Labet "En Lias" bue le mois dernier (en nettement meilleur toutefois) par cette acidité importante mais avec deux différences : là où la fenêtre d'opération du Labet a duré 30 min (entre l'évacuation de la réduction et le moment où la bouche est excessivement acide), le Kissinger a continué à évoluer de façon intéressante, sans perdre de plaisir durant l'heure où nous avons réussi à ne pas vider la bouteille sans y faire attention. Le deuxième point est sur l'acidité nettement mieux cadrée dans le Kissinger.
En revanche, cette année j'ai bu un vin du Jura encore meilleur : Le clos St-Roch 2013 de Tissot, sa cuvée faîtière qui est ma claque de 2022 à titre personnel. 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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06 Oct 2022 14:57 #1
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