HERBEY 99 écrit: Les blancs font partie à mon avis de ce qui se fait de plus remarquable en France et n'ont pas à rougir de confrontations avec les voisins bourguignons.

Rachid, tu connais le domaine mille fois mieux que moi mais je pense que la probabilité de tomber sur une très grande bouteille chez Ganevat est la même que pour les grands vignerons de la côte de Beaune, c'est à dire faible à très faible.

Je n'ai rien bu de chez lui qui m'ait scotché, en revanche j'ai eu 4 Chamois du Paradis sur 6 oxydées prématurément (et les deux autres ne cassaient pas deux pattes à un colvert)

joel écrit: Je n’avais pas l’impression que ses vins se vendaient si cher en deuxième main, ça avait déjà bien augmenté sur 2015 et 2016. Qu’il augmente, c’est une chose, mais pourquoi autant d’un coup? Si c’était seulement du au faible volume sur 2017, ça aurait pu s’expliquer sur les prix de vente d’un seul millésime, mais si il conserve ces prix à l’avenir, je ne comprends plus.
Ça me rappelle l’envolée sur les prix des chablis de Thomas Pico dont les 1er cru ont quasi doublé suite au gel. Et malheureusement les prix sont restés au plus haut, je ne sais pas si ça continue de se vendre aussi bien.

Ps: et les vignes de mon père 2008 très marqués oxydatif, vendus très cher sans prévenir les clients que la cuvée n’avait pas du tout le profil habituel, on en parle?

Bien sûr que oui. Et c'est l'ensemble de l'appellation qui est ainsi tiré vers le haut tarifaire. Le jour viendra assez vite où les exilés, fuyant la côte de Beaune, provisoirement installés du côté de Chablis, feront à nouveau leur baluchon pour migrer vers des contrées économiquement plus hospitalières. Le champ des possibles se restreint si on veut du chardo, en France en tout cas.
Il doit bien rester quelques terres accueillantes ailleurs.

Kiravi écrit:

joel écrit: Ça me rappelle l’envolée sur les prix des chablis de Thomas Pico dont les 1er cru ont quasi doublé suite au gel. Et malheureusement les prix sont restés au plus haut, je ne sais pas si ça continue de se vendre aussi bien.

Ps: et les vignes de mon père 2008 très marqués oxydatif, vendus très cher sans prévenir les clients que la cuvée n’avait pas du tout le profil habituel, on en parle?

Bien sûr que oui.

En tant que revendeur de Pico et de Ganevat, je peux te dire que c'est tout de même plus dur et plus long à se vendre. Et c'est pareil pour Tissot, Boulard, Agrapart... qui ont fortement augmenté ces dernières années. La vente se fait plus au compte-goutte, alors qu'avant, ça partait très vite.

Alors sûrement que ça se vend très bien chez des cavistes très haut-de-gamme pour qui 50 €, c'est comme 5 € pour le péquenaud moyen, mais sinon, heureusement que l'on vend des vins plus abordables pour faire tourner la boutique.

Même à Paris chez des cavistes plus ou moins haut de gamme, du Pico il y en a partout et tout le temps... De là à dire qu’il a tiré un peu trop fort sur l’élastique...

Blog écrit: [...]du Picot il y en a partout et tout le temps... De là à dire qu’il a tiré un peu trop fort sur l’élastique...

De là à dire que ça picote...

Eric B écrit:

En tant que revendeur de Pico et de Ganevat, je peux te dire que c'est tout de même plus dur et plus long à se vendre. Et c'est pareil pour Tissot, Boulard, Agrapart... qui ont fortement augmenté ces dernières années

Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de lire ces quelques mots...même si je reste très pessimiste sur la tendance générale.

Kiravi écrit: Eric B écrit:

En tant que revendeur de Pico et de Ganevat, je peux te dire que c'est tout de même plus dur et plus long à se vendre. Et c'est pareil pour Tissot, Boulard, Agrapart... qui ont fortement augmenté ces dernières années

Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de lire ces quelques mots...même si je reste très pessimiste sur la tendance générale.

Tu as raison d'être pessimiste, car en fait, ces différents domaines ne vendent que par allocation aux pros. Ils t'envoient ce qui t'es alloué, et après, tu t'en débrouilles. Ce n'est pas leur problème si tu mets longtemps à le vendre. Et puis si tu n'es plus intéressé, d'autres revendeurs sont sur liste d'attente.

Mais sinon, alors qu'une grande partie de notre clientèle est composée d'amateurs éclairés, je vois bien qu'il y a une sorte plafond de verre à 35-40 €. Jusqu'à cette zone de prix, il y a une bonne fluidité des ventes, et il faut recommander souvent. Au-dessus, ça se vend, mais c'est plus sporadique à quelques exceptions près.

Eric B écrit:
Mais sinon, alors qu'une grande partie de notre clientèle est composée d'amateurs éclairés, je vois bien qu'il y a une sorte plafond de verre à 35-40 €. Jusqu'à cette zone de prix, il y a une bonne fluidité des ventes, et il faut recommander souvent. Au-dessus, ça se vend, mais c'est plus sporadique à quelques exceptions près.

C'est surtout qu'à cette zone de prix, on demande un minimum de régularité.

Je ne pense pas qu'il y ait de problème à vendre un vin 40 € s'il est toujours bon.

Je ne pense pas spécialement à Ganevat. Tu prends Agrapart, par ex, dont on ne peut contester la régularité. Quand sa petite cuvée se vendait une trentaine d'euros, quasiment tout partait dans les deux mois. Maintenant qu'elle a dépassé les 40 €, va falloir au moins six mois, voire plus*. Tout simplement parce que tu peux trouver plus complexe et plus prêt à boire pour moins cher. C'est là que je trouve que certains vignerons sont déconnectés de la réalité. Ils te balancent un prix sans se soucier de l'offre dans le même créneau.

* En fait, ça rejoint ce qu'expliquent un certain nombre de vignerons : ils augmentent leur prix pour avoir du vin à vendre toute l'année, alors qu'avant, ils avaient tout écoulé en un mois ou deux. Ca marche... jusqu'à un certain point.

Éric, le domaine prévient tout de même avant de passer les premières cuvées domaine 2016 de 35€ l’an dernier à quasi 80€ Cette année? Il explique ça comment?
Encore une fois, je comprendrais si c’était spécifique à ce millésime et qu’on revenait à des tarifs plus raisonnables ensuite, mais ça n’arrive jamais... si on suit cette logique d’augmentation, marnes bleues 18 sera à plus de 100€ l’an prochain, et vignes de mon pere à plus de 200€... c’est ce qui est envisagé selon toi?
Je me demande si la demande va suivre, je ne connais personne dans notre groupe qui est acheteur à ces nouveaux prix
Et idem pour Pico, c’est un domaine que j’adore, mais je n’achète plus que les villages depuis le millésime 2015...

Oui, tu es prévenu deux mois à l'avance. J'avais vu alors la réaction de certains professionnels sur FB qui ont dit qu'ils abandonnaient. C'est justifié par l'année quasi "blanche" que fut 2017 et par l'élevage plus long des 2016. C'est sûr que ça fait un gros manque à gagner, mais il me semble que depuis 2017, cette perte avait déjà été en partie compensée par des augmentations successives sur toutes les cuvées.

Je suis en effet curieux de voir ce qui va se passer l'année prochaine...

Sinon, pour en revenir au vin, Chamois à 80 €, je ne m’en remet pas. Ce vin dégusté sur 5 ou 6 millésimes ne m’a jamais procuré de grandes émotions viniques. C’est bon, mais ça ne vaut pas 80 €.
Grusse en Billat, grandes Teppes, Chalasses, c’est autre chose. Le dernier Grusse dégusté m’a mis une bonne claque, à l’ouverture, oui bof pas mal et après une heure Un truc inexplicable, ce vin absolument pas consensuel avec une acidité XXL a conquis toute la tablée y compris les béotiens.

Domaine Ganevat - Chalasses Vieilles vignes - 2016

Quand bien même Fanfan aurait décidé de doubler ses prix en un an, force est de constater que cette cuvée touche au grandiose. Au nez on est en cote de Beaune, du beurre frais, de la poire nette. Le vin semble bien né.
La bouche est un festival de fruits (poire encore, pomme, mirabelle) sur une assise d’une largeur abyssale. Un peu de sel qui picote la langue, la noisette grillée qui reste collée au palais pendant 3 min.
Rien de de l’écrire j’en resalive

Excellent

Domaine Ganevat - Côtes du Jura Savagnin Les Chalasses Marnes Bleues 2013
La robe ne présente pas de signes d’évolution avec une teinte or clair.
Dès l’ouverture, le nez développe des arômes gourmands et fins sur la noisette fraîche, l’amande, un fruit blanc mûr (poire) souligné par une note grillée discrète.
Le vin est enveloppé dans un corps dense qui emplit tout la bouche tant en largeur qu’en longueur.
C’est superbement équilibré et frais grâce à une acidité d'école qui rend ce jus fin et élégant, marqué par des notes de fruits blancs.
La finale est très longue et rehaussée par un grillé fin et noiseté.
On peut le goûter mais attention à l’addiction !
Déjà excellent.

Olivier

Edit : fourni par ma caviste, 35,60€ à l’époque. Ô nostalgie ...

Domaine J.F. Ganevat - Côtes du Jura 2011 " Les Chamois du Paradis " :

Robe sur un jaune appuyé et lumineux.
Nez sur une réduction type mèche de pétard puis laissant place au citron confit.
Très belle bouche avec une grosse acidité et une impression de tannicité. On a une grosse matière qui éclate en bouche, donnant l’impression d’un jus encore très jeune.
La fin de bouche est tout autant digne d’éloges avec une très bonne longueur et une finale serrée et salivante qui appelle à se resservir.
Le vin est très énergique et ne laisse entrevoir ni son âge ni de doutes sur son potentiel de vieillissement.

Une superbe bouteille.

Eric B écrit:

Blog écrit:

Eric B écrit: Il y a deux cuvées de 2016 (Chamois et Grusse en Billat) qui sont restées en élevage un an de plus que les autres (donc trois ans en tout). En 2017, le vignoble ayant été détruit à 90 %, il n'y a que deux cuvées de blanc qui regroupent toutes les parcelles : les survivants (chardonnay) et les rescapés (savagnin).

Salut Éric, je suis fan du domaine itou, mais là ça va un peu loin .., qu’est ce qu’il lui prend à JFG ? Il pense que sa clientèle est uniquement constituée de golden boys ? Ou que ses vins sont ouvert comme offrandes sacrificielles au dieu Euro une fois par an par des rentiers désœuvrés ? Non je sais, il a pris la grosse tête et a racheté la concession Ferrari de Rotalier !

Je ne vais pas te dire le contraire. J'ai eu choc lorsque j'ai vu les tarifs pro cette année. Ca ne semble pas décourager certains clients, mais force est de reconnaître qu'il n'y a pas eu la cohue habituelle le jour où Ganevat est sorti. En même temps, à part une cuvée ou deux, les quantités à vendre sont faibles, d'où déjà des ruptures.

Sur la Route des Blancs, tout est parti en une heure ce matin...prix entre 75€ (Chardonnay 2017) et 135€ (pour le Jaune)... Les prix ne semblent arrêter personne...

Tant mieux pour le site et le vigneron, si pour les acheteurs ça les vaut vraiment . Faut vraiment que ce soit bon là

Julien MICHEL écrit: si pour les acheteurs ça les vaut vraiment

Il y aurait probablement de quoi tenir 3 ou 4 pages sur cette question :-)
Pas le courage de relancer, je ne fais plus partie de "ces acheteurs" à ces tarifs, et je devrai y survivre !

Bonjour à tous,

Pour confirmé ce qui a été évoqué plus haut quand à l'augmentation brutale des tarifs sur les vins du Domaine :

Je viens de recevoir les propositions d'allocations de mon caviste et le mon moins puisse dire c'est qu'il ne fait pas semblant le père Ganevat.

- Chamois du Paradis 2016 : 75€
- Grusse en Billat 2016 : 78.80€
- Chalasses VV 2015 en magnum : 185€
- Savagnin "Les Rescapés" 2017 en magnum : 195€
- Vin Jaune (assemblage de millésime) : 142€

Ce qui est amusant c'est de constater que la hausse sur les rouges est beaucoup plus modérée même si conséquente (les vins sont autour de 50€).

Evidemment les rouges sont moins demandés que les blancs. J'en conclu donc que cette hausse est simplement une hausse opportuniste qui part juste du constat que les vins sont très demandé donc je peux me permettre d'augmenter de presque 100%.

Pour des vignerons dans la mouvance nature, bio, bobo qui veulent nous faire croire que eux sont les gentils face au méchant capitaliste/libéraux conventionnel j'avoue que ça me fait doucement rire, et en même temps ça ne m'étonne pas.


A noter que les vins du négoce, sont désormais au prix anciens des vins du Domaine. Et pour avoir goûté quelques vins du négoce, je pense qu'on peut qualifier ça de vrai foutage de gueule, pire que l'augmentation des vins Domaine.

il est dans la mouvance nature/bio/bobo ton caviste? si c'est la cas, je pense que ça fait un moment qu'il s'est bien adapté au système.
Après tant qu'il y a des C... pour acheter...

C'est quoi un bobo ?

Un peu mais pas que. C'est n'est pas encore la majorité des références, heureusement.

je serais vraiment curieux de voir les tarifs domaine...JFG vend il à ses allocataires une cuvée comme Grusse en B aussi à 75-80€ ?

Les prix en direct ont fortement augmenté (je ne suis pas allocataire mais j’ai vu les prix)

Après la justification de la forte augmentation est liée au manque de vin sur ce millésime
Bon admettons ...

En l’état je reste sceptique mais je ne jette pas bébé avec l’eau du bain et j’attendrais le prochain millésime afin de constater la baisse de prix espérée et logique par rapport à l’explication afin de revenir aux tarifs des millésimes précédents.

Peut être que je vis dans le monde des bisounours...
Rdv dans un an

Psylo écrit: Peut être que je vis dans le monde des bisounours...

Un bisou par ci, un bisou par là, le bonheur, ça tient à peu de choses

Juste pour rebondir
aux particuliers par exemple Chamois 16 proposé à 53.20 Grusses à 56 et le jaune à 90
Avant de tirer des conclusions sur les bios, bobos, biocons et j'en passe (on croirait un billet de Michel Bettane!!) il est plus "élégant" d'attendre l'an prochain pour tirer des conclusions définitives. Je connais le domaine depuis une grosse quinzaine d'années et cette fois je n'ai pris que quelques rouges (j'aime personnellement beaucoup le pinot du domaine). Si les prix baissent je prendrais du vin sinon .... Niet!!

Rachid,

A titre personnel ça fait bien longtemps que je ne crois plus au père Noël. Après chacun est libre.

Dans ce cas pourquoi le magnum de Chalasse vv qui est sur le millésime 2015, à lui aussi subit la forte hausse des prix ? Que je sache 2015 n'était pas une mauvaise année en terme de rendement contrairement à 2016.

Enfin mes conclusions sur les bios, bobos ou biocons comme tu dis, elles viennent tout simplement de ce que je constate toute l'année à travers mon travail. La Champagne n'est pas épargnée, par le phénomène; aucune région d'ailleurs.
Pardon de penser que lorsque passe son temps à donner des leçons de principes, c'est pas mal de se les appliquer d'abord à soit même non ?

Mr Ganevat serait bien bête de baisser ses prix, quand on voit comme ça part, la cote sur le second marché, il serait bien bête de laisser sa marge chez IDW, comme ça été dit : ça permettra d'avoir du vin à vendre un peu plus longtemps durant l'année.

FloLevBen écrit: Pardon de penser que lorsque passe son temps à donner des leçons de principes, c'est pas mal de se les appliquer d'abord à soit même non ?

Florent, ce n'est vraiment pas le genre de la maison, je peux te l'assureZ comme chantait Guy Béart

FloLevBen écrit: Rachid,

A titre personnel ça fait bien longtemps que je ne crois plus au père Noël. Après chacun est libre.

Dans ce cas pourquoi le magnum de Chalasse vv qui est sur le millésime 2015, à lui aussi subit la forte hausse des prix ? Que je sache 2015 n'était pas une mauvaise année en terme de rendement contrairement à 2016.

Enfin mes conclusions sur les bios, bobos ou biocons comme tu dis, elles viennent tout simplement de ce que je constate toute l'année à travers mon travail. La Champagne n'est pas épargnée, par le phénomène; aucune région d'ailleurs.
Pardon de penser que lorsque passe son temps à donner des leçons de principes, c'est pas mal de se les appliquer d'abord à soit même non ?

Florent, pas sûr de comprendre cette sortie sur les vignerons bio et nature. À quel moment conclus tu que faire du bio devrait coûter moins cher ou que ces vignerons seraient prêt à vivre chichement ?

Le fait est que d’un côté ça coûte objectivement plus cher car ça demande plus de main d’œuvre et que la productivité est moindre. Et de l’autre qu’on peut être en bio et libéral.

Beaucoup de ces domaines ont des employés à l’année à faire vivre alors que pour les conventionnels le recours à la sous-traitance est largement répandu.

Une consommation étique et responsable n’est pas forcément moins coûteuse, c’est même plutôt le contraire. Libre au client consommateur d’adhérer en fonction de ses convictions et du crédit qu’il porte à « l’intention » du vigneron.

Et sur le fond, quand les clients arrêtent de suivre, le marché se régule de lui même.