Bonjour,
Ces dernières semaines, j’ai pu déguster quelques vins de Chidaine. Achetés chez un caviste belge ou à la cave insolite même (une tuerie, ce magasin, n’y entrez pas, jamais, à aucun prix, sous peine de voir briller vos yeux, s’enduire de salive votre moustache, tomber à l’eau toutes vos résolutions du type, cette fois je limiterai mes achats…). Je vous livre mes impressions… un peu mitigées sur les vins que j’ai bus. Les choses que j’avais goûtées à la cave insolite en septembre 2008 m’avaient enthousiasmé au plus haut point : Tuffeaux 2005, moelleux 2005 notamment (moi aussi je monte une cave pour mon fils, 2005, pas de chance hein...
).
Vouvray Les Argiles 2006
Déjà dégusté au printemps 2008. Repasse en mars 2009. Je ne change quasi pas mon commentaire.
Œil : Cristallin après quelques secondes, le temps que des milliers de micro-bulles quittent le verre. Belle teinte or pâle avec des reflets dorés plus francs. Très lumineux. J'adore.
Nez : Modéré, presque discret, pas causant. Du fruit bien mûr, des jaunes et des exotiques.. A l’agitation, je retrouve un côté un peu floral.
Bouche : C'est rond, suave, velouté. Une belle pointe de vivacité relève la finale. Une belle matière. Côté arômes, Il y a toujours un profond fruit mûr mais peu défini. Et cela s’arrête là, beaucoup trop simple.je retrouve bien un côté épicé et un peu de réglisse, mais ca, ca compte pas, la réglisse, j’en retrouve sur tous les blancs pour le moment. Ce doit être l’approche de la quarantaine, je regrette les saveurs de l’enfance… La finale fruitée est toujours un peu alcooleuse comme il y a un an.
Impression générale : Je n’adhère toujours pas à cet argile 2006. C’est un vin facile à boire. Je trouve que ca manque d’acidité, de tension. Par contre le côté gourmand et la belle matière me plaisent beaucoup.
Montlouis Clos Habert Demi-sec 2006
Œil : Malgré des reflets dorés, la robe reste pâle, peu colorée. S'il fallait donner un nom, je dirais jaune paille clair. Après l'ouverture et encore deux heures après, des microbulles marquent les parois du verre. Le liquide est limpide mais pas particulièrement lumineux. Les larmes sont moyennes mais tenaces.
Nez : A l'ouverture, le nez est discret avec des notes acétiques, de la pomme, du miel. Mais deux heures plus tard, les notes se sont épurées : modérées mais sensuelles, elles rappellent la poire Williams, le miel, le vin de pomme, avec une touche florale aussi.
Bouche : Là aussi, il faut attendre deux heures pour que les notes peu amènes de l'ouverture s'évanouissent. Et là, c'est assez expressif et net. On décline encore les produits du verger : poire, pomme, vins de ces fruits, pointe miellée, pointe citronnée. La finale est sur la poire, très longue (30 secs bien fait) et savoureuse, rehaussée d'une belle amertume. Il y aussi de la torréfaction et un peu de réglisse, Mais c'est léger. Beau demi-sec, assez aérien, la structure manque d'un poil de vivacité, surtout en finale, à mon goût, mais c'est chipoter.
Le lendemain : Et même le surlendemain (36 heures d'ouverture). En plus de la poire, le nez exprime le coing, le fruit exotique. En bouche, épices et réglisse sont plus marqués. La matière semble plus dense, supportant mieux la douceur et le manque relatif de tension. La finale est même plus fraiche, plus savoureuse, plus fruitée. Après 4 jours, le vin dégage un intense parfum de pêche blanche.
Impression générale : Pas en grande forme pour le goûter (fatigue), mais malgré un certain manque de tension, ce vin m'a paru
excellent, avec un bon potentiel (pas immense). Il vaut plus par sa complexité et sa fraicheur aromatique que par sa structure. Mais bon, faut pas exagérer non plus, je chicane pour la structure.
Avec : Des ravioles au foie gras et à la morille, puis du foie gras et des rillettes. Avec des terrines de gibier par contre, c'est bof. Ce petit buffet de babioles roboratives et quasi végétariennes était bien sympathique...
Montlouis Les Choisilles 2004
Œil : Franchement or. L'intensité colorante est faible mais la nuance tire sur l'ambre. Cristallin. Assez lumineux. Larmes abondantes mais peu tenaces
Nez : Modéré mais pas très agréable sur de l'animal, du soufre, du végétal. Franchement pas agréable.
Bouche : Alors là, après un nez comme ça on fait la grimace avant de mettre le vin en bouche. En fait, hormis un certain manque de matière, c'est excellent : ample et gras, presque moelleux au toucher en attaque, frais en milieu de bouche, belle vivacité sur la finale longue d'une 15aine de secondes. Des arômes expressifs et nets de pamplemousse rose et de pêche, épicés de réglisse et de poivre, le tout très mûr. C'est délicieux. Amertume un peu trop prononcée en finale.
Le lendemain : Le vin va tenir une semaine en bouteille. Quand je dis tenir, son fruité en bouche va décliner, hormis quelques sursauts ! Bizarre, jamais ressenti ça : selon le coup de nez et même en bouche dès le lendemain, le vin oscille entre un côté soufre et prout végétal et de l'autre un fruité pur et expressif.
Impression générale : Alors bon, comme c'est un fond de loge d’un caviste, il y peut-être un problème de bouteille. Ou alors c'est un de ces vins complexes et intéressant, mais à la
VVB faible. Pas top mais qui donne envie de goûter à nouveau. Ou alors c’est seulement une bouteille qui vieillit… Un
très bon moment quand même le premier jour.
P.S. : La VVB est une mesure scientifiquement imparable de la qualité d’une bouteille (la science Laurent, toujours la science). C’est la Vitesse de Vidange de la Bouteille…
Bon après-midi