J'ai découvert ce sondage bien tard, grâce à Agnès qui a relancé le sujet.
J'ai voté pour la 4, même si cela ne changera pas le résultat, pour la raison déjà expliquée ; côté aérien qui va bien avec le nom de la cuvée.

Jean-Loup

Les mimosas et les amandiers fleurissent partout dans les vignes: la fin de l'hiver approche.
Les abeilles et les coccinelles sortent tous les jours, les journées s'allongent, le soleil revient.
Bientôt les gelées et le mildiou vont occuper nos esprits.
Le printemps approche !

Nous avons tenu compte du sondage, mais préféré l’étiquette N°4.
Je vous donnerai plus tard des infos détaillées sur la genèse du vin et les raisons qui nous ont poussés à aller contre l’étiquette plébiscitée.
Il faut aussi trouver un contenant pour ce vin et pour toutes les microcuvées ( "Jarres", "Au pied de mon arbre", "Sur mon petit nuage", etc) qui garderont les mêmes codes visuels.
Vous verrez que malheureusement écologie-économie-esthétique ne font pas toujours bon ménage.

Nous avons tenu compte du sondage, mais préféré l’étiquette N°4.

Simple affaire de bon goût finalement...

jlj

Les travaux de printemps m'ont éloigné du clavier et je vous ai peu informé de la vie du domaine et de ses orientations.

Dans les vignes l'année est plutôt fraîche et la plante a poussé sous les rafales de vent du nord. Début juin un retard phénologique de plus de 15 jours était perceptible sur les parcelles les plus tardives. Les rameaux des vignes ont peu poussé, leur densité est plus importante, et du coup, la casse au vent a été presque nulle.
L’état sanitaire est aussi très bon car les longues périodes de vent froid et sec ont assaini le vignoble.
La floraison s'est aussi très bien passée et une belle récolte semble, enfin, s’annoncer.

Les cuvées historiques sont déjà en bouteilles, mais seules les "Pépettes" sont commercialisées.
"Bel Amant" et "La Tina" ne seront disponibles qu'à l'approche des fêtes.

Je ne sais pas encore si je renouvellerai cette année le vin sans soufre: "Sur un petit nuage".
Toutefois, je vous proposerai prochainement un sondage avec un habillage millésimé de cette cuvée.
Vous avez raison si vous pensez que c'est un peu tôt et peut-être inutile pour cette année. Mais les prochains mois seront bien remplis et je ne veux pas passer à coté de ce travail, si d'aventure nous décidons de nous y engager.

Je vous disais que nous avions des projets en cours, trois ont déjà débuté :
- L'achat de parcelles, à ce jour 4ha, autour de terroirs qui ont fait leurs preuves et sont adaptés au changement climatique.
- La vente de vignes, pour financer tout cela, et l'arrachage de 3ha, avec plantation d'essences méditerranéennes pour faciliter la rotation des cultures. Une étude est en cours avec des pistes telles que le figuier de Barbarie, l'agave, l'aloe vera, etc. ... Des plantes, qui parfois se distillent, et une nouvelle activité qui me passionne déjà.
- L’élaboration de deux micro-cuvées de vin orange, si possible sans sulfites ajoutés et la réalisation d'habillages, qui correspondent à ces vins à forte personnalité.
Mais c'est intellectuellement et juridiquement que je pense avoir trouvé une piste jubilatoire avec un peu de provocation...

Les micro-cuvées plaisent ou pas, c'est tout ou rien. Mais, au final, elles ne laissent jamais insensible et font parler d'elles. Je n'avais pas imaginé être capable de susciter, ni même être intéressé, par ce phénomène de rejet violent. Pourtant, j'ai bien envie de mieux le comprendre à l'avenir, en le provoquant.
Il y aura derrière tout cela des vues commerciales, c'est vrai, mais aussi l'envie de voir, façon "Strip-Tease" comment nos contemporains peuvent réagir si violemment alors qu'il suffit de passer à coté et de délaisser l'objet considéré comme vil.
Sont-ils conscients qu'ils sont utilisés à leur insu (ou pas), pour alimenter le Buzz ?
Conscients qu'ils créent le piédestal sur lequel va monter ce qu'ils rejettent ?

Enfin, et même si je peux analyser une situation économique, je me dois de reconnaître que, commercialement et financièrement, je suis toujours aussi nul.
Avec plus de 25 millésimes derrière moi, j'ai d'abord appris à faire le grand écart entre travail et revenus, puis entre travail et revenus d'un coté et la réalisation de mes rêves et de ma personne de l'autre.
Pour matérialiser cela, je vous invite à imaginer un vigneron titulaire d'une carte CMU (depuis un mois ), et président (bénévole ), de caisses locales du Crédit Agricole ( depuis un mois).
Une situation que j'assume pleinement et qui me convient aussi intellectuellement .

Alors oui, j'ai besoin de votre aide pour m'aider à proposer une offre tarifaire sur LPV afin de payer l'abonnement de cette rubrique et cette liberté de ton et d’échange parfois décalé que j'ai trouvé à vos côtés.

Je rebondis sur le volet économique.

Même si ici c'est la rubrique de Laurent, ce doit être extrapolable à d'autres cas de viticulteurs disons exigeants et donc de manière un peu plus générale.

En restant assez général, donc, on peut retenir:
- le prix de vente ( TTC public ) de micro cuvée, même si ça parait "élevé", ne fait pas le revenu de son géniteur.
- Même quand il existe des cuvées à 35 €, le prix de sortie moyen ( en € HT, celui qui compte ), peut être bien différent. Chez Laurent, peut être 5 ou 6 euros, pour donner un ordre de grandeur.

En écho à une discussion récente:
- 5 euros HT, ce peut être TRES confortable avec un vignoble bien mécanisable et le plein rendement.
- dans le cas présent, ça voudrait dire des charges fixes diminuées ( un salarié de moins, en gros ) et un CA à la sortie de +30%. Même avec l'augmentation des charges variables ( plus de bouteilles ), on comprend bien que la capacité de bascule, du bon ou du mauvais côté, peut se jouer sur peu d'éléments.

En aparté et digression:
S'il était à vendre, le domaine du Champ des Sœurs vaudrait sans doute "quelque chose" maintenant, contre sans doute pas grand chose il y a 15 ans. Ce n'est pas un gain de revenu immédiat, mais une source de profit par la valorisation de l'actif. Le sujet est exclu dans 95% des cas sur les familles de vitis sur X générations ( sauf valorisation mirobolante avec un foncier, qui aurait explosé sur 20 ou 30 ans - dans certains cas la culbute est tellement indécente que la réflexion est vite faite ).
Par contre, il me semble qu'on voit apparaître une part croissante d'investisseurs au vignoble ( et pas que des grosses fortunes du CAC 40, hein, loin de là en nombre ), même sur des "petites" AOC en achetant un canard boiteux donc à vil prix, ayant une fibre entrepreneuriale visant juste l'équilibre financier tous les ans sans revenus et la valorisation à la sortie ( vente ). En venant d'un monde étranger au vin, la majorité se fait tondre ( mauvais entourage salariés et associés, mauvaise stratégie de production, modèle économique douteux vendu par des conseillers miteux, vente plus délicate qu'escompté, etc...).

Mais il y aussi quelques jolies réussites, qui combinent TOUJOURS 2 facteurs clefs de succès:
Le proprio actionnaire est bon, directement ou indirectement, sur la partie vente ( le nerf de la guerre ), et il a su trouver un bon encadrement sur salarié sur les ateliers de production.

Aujourd’hui et durant plusieurs jours je ne souhaiterai pas "une bonne journée" avec la même joie le même plaisir .
L’arrivée du soleil et de la chaleur dans les vignes a fait l'effet d'un orage de grêle. Les dégâts sont présents sur les plus belles parcelles, souvent les plus solaires .


La promenade matinale a tournée court , je n'arrivais plus a marcher. L'air m'a manqué, le soufle coupé, j'ai du m’asseoir à plusieurs reprises avant de revenir, lamentable, vers la voiture.
Le plaisir et la joie de travailler vont s'estomper durant quelques jours . il va encore falloir "faire front" et" faire comme si", le temps de retrouver cette 'envie si précieuse qui me guide dans mes choix de vie et me permet de me lever le matin.
Car la vie, comme le spectacle , continue et la dernière représentation n'est pas encore jouée.
Il faut tenir tenir, tenir, tenir et dans la mesure du possible ne rien gâcher, ne rien lâcher.

Ouch.....

À ce stade c'est délicat, mais à périmètre moyen, quelle peut être l'estimation de récolte au final ?

Bonjour Laurent,

Difficile de trouver les mots face à cette photo et d'imaginer ton mal-être à l'heure actuelle
Tu parles de chaleur et de soleil pour expliquer ces brûlures, le vent n'a pas été un facteur aggravant ?

Médéric, de tout cœur avec toi

Les dégâts avoisinent 20 à 40 % sur les parcelles concernées soit 5ha sur les 14ha du domaine.

Je ne sais pas encore si les assurances peuvent couvrir ce phénomène.

C'est un coup dur pour le domaine et ce ne sera pas le dernier (heureusement) .

La chaleur et le vent particulièrement chaud ont brûlé les feuilles. Le soufre est un facteur aggravant mais j'ai vu des vignes en conventionnel, traitées sans soufre, ou toute la récolte est détruite et ou pratiquement toutes les feuilles sont sèches et brûlées.

"Sur mon petit nuage" a bouleversé les codes du domaine en nous montrant qu'un vin sans sulfites et, malgré tout, sans déviations était à notre portée.Cette microcuvée sera reconduite en 2019 et pérennisée ,ensuite, si nous sommes capables de maintenir le niveau d' exigences.
Avant de vous livrer d'autres axes de développement que nous lancerons pour les vendanges, je voudrais que vous m'aidiez à valider l’étiquette en me faisant part de votre choix.
Pour info nous pouvons aussi ne pas donner de millésime en façade et le mentionner sur la contre-étiquette.

Celle de gauche, Laurent.
Plus lisible, notamment pour le millésime.

j'aime bien celle de gauche !

Je préfère également celle de gauche :-)

La gauche également.

Philippe

La taille du millésime sur l’étiquette de gauche ne vous gène pas ?

Champ des Soeurs écrit: La taille du millésime sur l’étiquette de gauche ne vous gène pas ?

Personnellement pas du tout. Je suis au contraire gêné par les 2 nuages vides sur les 2 autres bouteilles, on dirait qu'il "manque" quelque chose.

Champ des Soeurs écrit: La taille du millésime sur l’étiquette de gauche ne vous gène pas ?

Bien au contraire !
C'est le plus important. Autant que ce soit visible.

moi je l'aime bien le petit nuage vide ...
pas moyen de mettre le millésime en haut de l'étiquette ? sans nuage autour ?

J'ai rajouté les photos de chacunes des étiquettes pour que vous puissiez mieux les voir.
Jerome tu préfères celle-ci ?

J'aime bien aussi celle de gauche. Le problème c'est que le nuage disparait derrière le millésime.
Donc il faut garder le nuage vide.
La dernière est très bien : nuage vide, millésime bien lisible tout en paraissant incorporé au pourtour.

Olivier

Si je donne une réponse, je sais qu'elle ne sera pas choisie

Oui mais elle sera argumentée donc elle nous fera voir autrement la finalité!!!

Moi je préfère la dernière parce qu'un nuage plein, c'est triste, c'est lourd, et le millésime est important, donc le millésime lisible au dessus, c'est parfait.

Et vous Agitator?

La deuxième, sans le mill.
Choix pragmatique au niveau organisationnel et économique, et aussi car le nuage vide est vide et fait plus rêver qu'un nuage plein ( lourd, sombre, porteur d'orage )

Laurent peut donc tirer l'étiquette sur une bobine complète ( 2500 à 3000 étiquettes ) plutôt qu'en tirer 500 ou 1000, ce qui coutera le même prix ( bobine qui servira plusieurs années, donc )
Le mill.serait sur la contre avec les autres mentions légales, sachant qu'en réalité la vraie étiquette au sens législatif est la "contre" par la présence de ces mentions. Et bien spur là, il faut tirer en petit volume, chaque année.

Ma préférence va pour la bouteille du milieu avec le nuage sans millésime.

Gilles

Bonjour Laurent,

Pour ma part, je préfère la deuxième.

Hier j'ai confirmé la location de la chambre froide pour les vendanges qui débuteront d'ici un mois.
L'état sanitaire est particulièrement bon, mais il faudra être vigilant avec le trie de la vendange en raison des raisins secs ,brûlés par le soleil. Malgré les risques un dernier traitement à base de soufre sera effectué dans deux parcelles tardives avant que je ne pose les clôtures électriques contre les sangliers.

Nous sommes à la fin d'un cycle et de nombreuses vignes devront être arrachées dans les trois prochaines années dans les Corbières et à Fitou. Un constat qui n'est pas partagé ouvertement par de nombreux confrères mais qui me semble évident: le pouvoir d'achat s’érode, la consommation diminue,la concurrence est toujours plus dure , l'export est rarement stable...
Plusieurs pistes au Champ Des Soeurs pour préparer cette évolution sont actuellement à l’étude :
-L'aménagement du point de vente pour recevoir dans de meilleures conditions avec éventuellement une gamme plus large: "bib" , effervescents ,etc .
-La diversification des productions sous la marque "Champ des Soeurs" , ceci tenant compte du changement climatique, du refus des pesticides, de l'utilisation des circuits courts. Cette semaine je dois convaincre la Chambre d’Agriculture que je suis le meilleur candidat pour expérimenter, puis produire et transformer (parfois en distillant) et communiquer sur des essences méditerranéennes, voire halophiles. Un défi qui est suffisamment fou pour me convenir et m'impliquer pleinement.

évidemment que tu es le meilleur candidat ! Qui d'autre ?...

Peu importe le candidat, écrire c'est structurer ma pensée, organiser mes taches, je crois que tu l'as aussi remarqué et appliqué . C'est aussi communiquer en donnant un sens et une impulsion à mon engagement .
Tu connais probablement le texte ci dessous, j'aime y revenir et le relire de loin en loin.
"...Dès le moment où l’on s’engage pleinement, la providence se met également en marche. Pour nous aider, se mettent en œuvre toutes sortes de choses qui sinon n’auraient jamais eu lieu. Tout un enchaînement d’événements, de situations et de décisions, crée en notre faveur toutes sortes d’incidents imprévus, des rencontres et des aides matérielles que nous n’aurions jamais rêvé de rencontrer sur notre chemin…"

Le léger trouble présent dans le verre est une indication, mais une fois en bouche, le doute est levé: les levures indigènes ont bien colonisé le moût.

Les jus de raisins sont restés 5 jours au froid, à 10°C, avant d’être soutirés hier. Aujourd’hui, le gaz carbonique commence à se ressentir à la dégustation.

Quand nous choisissons de récolter tôt c'est aussi pour avoir des jus moins riches en sucre avec conditions favorables au développement des levures.

La première cuve ensemencera les jus plus concentrés qui arriveront au fur et à mesure. Puis l'air et les gaz de fermentation transporteront les micro-organismes ainsi tout le matériel vinaire et la cave seront ensemencés .

Les populations de levures ne resteront pas les mêmes et évolueront sur les prochaines semaines en fonction des raisins et de leur concentration .

On peut évidemment se demander si la prise de risque- et donc de déviation-est acceptable ou pas .

J'aurais tendance à penser que les raisins sont sains, les conditions météo favorables et le risque minime si nous sommes vigilants .