Je me suis rendu plusieurs fois au Cercle des Vignerons, et j'en avais été jusqu'à aujourd'hui pleinement satisfait: cuisine simple mais goûteuse, à base de bons produits, avec une touche d'originalité. Tout ça pour un très bon prix (entrée, plat, dessert, 20E le midi en semaine). Alors, certes, peu de choix mais à ce prix-là on comprend bien qu'on ne peut pas tout avoir, des prix doux, de la fraîcheur, du choix, la crémière, le beurre et pourquoi pas le fromage.
En outre, le système de droit de bouchon permet de se boire une belle quille à prix doux, même si la sélection regroupe les grands noms et ne s'autorise pratiquement aucune originalité.
Aujourd'hui, à 11h40, j'appelle pour réserver, en demandant si je pouvais venir 20 minutes plus tard. "On sera prêt", me répond-on au téléphone.
Bien. J'arrive à l'heure prévue. Déjà, à mon arrivée, je vois le patron sortir en camion, et sachant que c'est lui qui cuisine, je me pose deux-trois questions. La serveuse, quant à elle, finit sa clope dehors.
Je passe un peu côté cave tranquillement histoire que tout ce petit monde se mette en place. Nous sommes deux, nous passons commande: une entrée, un plat, en plus on choisit tous les deux la même chose.
Ravioles aux cèpes. Elles sont bonnes, la sauce aussi est bien imprégnée du goût des champignons qui sont bien présents; à part ça, des ravioles, c'est petit, là c'étaient des ravioloni ou des mezzelune, et la pâte était épaisse, donc ce n'étaient pas des ravioles. Mais bon, ce n'est rien. Ce n'était pas vraiment le produit attendu, mais c'était bon.
Voilà plus de 50 minutes qu'on a commandé, une demi-heure qu'on a fini l'entrée et l'omble chevalier aux bolets n'est pas servi. Il faut dire qu'on aperçoit le chef, seul en cuisine, préparer des gambas, des gambas, des gambas et des gambas. Je préviens courtoisement la serveuse que je ne pourrai pas attendre bien plus longtemps car j'ai un rendez-vous professionnel auquel je ne peux arriver en retard et que si le plat se fait attendre encore un peu, je lui réglerai les entrées et devrai m'en aller.
Cela n'arrive toujours pas, je prépare la monnaie et là on vient me prévenir que ça sort du four, alors je reste. On m'apporte le plat, limite me balance l'assiette, sans s'excuser, même pas un "bon appétit".
Le comble : le poisson est sec et trop cuit...
Moi qui ne suis pas coutumier du fait, j'ai expliqué ce que j'en pensais à la serveuse, - à la caisse, car je n'aime pas mettre les gens en difficultés devant des témoins, ça a un côté humiliant que je n'apprécie pas-, qui m'a expliqué que tout le monde était arrivé en même temps (on était 12... et on était les premiers, on a commandé en premier...). Chose encore plus pénible, elle a fini par invoquer la crise comme raison : "on prépare sur le coup, on ressent la crise depuis quelques mois". Je ne sais pas moi, mais quand je fais une connerie au boulot, je dis pas "j'ai passé une nuit pourrie" ou autre chose, j'assume.
Un repas pénible et bâclé. Dernière fois pour moi dans ce restaurant qui n'est pas un gastro et qui a une clientèle de travailleurs (pour beaucoup).