Dégustation de 8 vins entre amateurs ce vendredi soir

Chablis Domaine William Fèvre Grand Cru Grenouilles 2000 – 13°
Robe jaune pâle, nette et brillante.
Nez discret, des notes d’agrumes, d’amandes fraîches et de poire. Citron. Un léger grillé. Une pointe de menthol se dégage aussi.
En bouche, on est dès l’attaque sur des notes de beurre, puis des notes d’agrumes. Le vin finit sur l’amande grillé.
L’équilibre est bon, c’est très pur mais cela manque d’harmonie. Comme si la dynamique de ce vin était mal répartie bien que l’acidité soit vive et bien présente. Il y a bien un petit gras qui se déploie mais on aurait aimé plus d’élan dès l’attaque et plus d’ampleur et d’intensité sur l’ensemble. La finale est correcte.
Au final, l’impression d’une certaine maigreur quand même.
Vu le pedigree, déception.

Riesling Schoenenbourg Grand Cru Vendanges Tardives M.Deiss 1995 – 11,5°
Belle robe jaune foncé.
Superbe nez, fin, intense, complexe et profond : Corbeille de fruits ( fruits blancs, fruits exotiques, agrumes, coing ) , épices, un élégant fond sur des notes de pétrole. Grande finesse, grande harmonie dans ce cocktail d’arômes.
En bouche le vin présente beaucoup de dynamisme, le sucre est fondu dans ce bel ensemble et ne dépasse jamais. On retrouve la complexité du nez.
C’est à la fois propre, ample et droit.
La finale présente un très belle longueur.
Grand Riesling.

Corton Charlemagne Grand Cru Blanc Domaine Doudet 2006 – 13,5°
Le vin de la soirée pour moi car il m’a donné des impressions inconnues jusque là.
La structure, on n’en parlera pas, c’est parfait : équilibre, précision, fraîcheur, harmonie, longueur, on est sur du grand.
C’est puissant et aérien.
Ce qui m’a emballé, c’est une grande complexité que j’ai trouvé originale avec ces notes de noisettes puissantes mais diffuses. Comme si tous les autres arômes emportaient avec eux une part de cet arôme avec grâce.
Grand vin

Minervois Domaine Borie de Maurel Cuvée Sylla 1999 – 14,5°
Robe noire, les bords ‘tuilent’.
Nez sur la tapenade, noyau d’olive verte, orange, le cuir, le poivre, la viande. C’est intense et net.
En bouche, belle densité, grande ampleur, soyeux, le vin finit sur une amertume relativement prononcée qui donne à ce vin charme et classe. La finale est d’une belle longueur où le poivre persiste et signe.
Comme à son habitude, un grand minervois racé qui procure un grand plaisir.

Saint-Emilion 1er Grand Cru Château Pavie 1990 – 13°
Bouchonné.
Dommage car ce vin montre fièrement ses 18 ans par ses arômes complexes où un fruité friand et resplendissant domine l’ensemble. L’intensité générale est très bonne. Soyeux et souple, tanins complètement fondus.

Pessac-Léognan Pape Clément 1998 – 13°
Belle robe noire.
Le nez amène de jolis fruits rouges et bien mûrs. Epices. Je décèle des notes de caramel. Cuir. Léger boisé. C’est assez profond. Ce qui frappe, c’est la fraîcheur qui se dégage et qui va se retrouver en bouche.
Le soir, on est devant un vin digeste, très frais qui retranscrit les arômes perçus au nez. La finale est très bonne.
Grandement apprécié par l'ensemble des dégustateurs.
Le lendemain , si le nez n’a pas changé, la bouche s’est dégradée : le vin commence à se dissocier légèrement, il devient fuyant, la finale est très moyenne. Comme une impression de dilution. Manque d’harmonie.
Au final : je ne sais pas trop quoi en penser. Car le soir il était très bien tout en laissant l’impression que le Barton ( voir en dessous ) possédait plus de densité. Et le lendemain, cette différence de densité s’est accentué.

Saint-Julien Léoville Barton 2001 – 12,5°
Robe noire, brillante avec des reflets violets.
Un nez très élégant : tabac, fruits noirs et rouges ( pruneaux, cerises … ), un boisé parfaitement intégré. Belle profondeur. C’est mûr. L’intensité des arômes n’est pas grande mais le nez n’a pas besoin de grands efforts pour officier.
En bouche, c’est dense, soyeux et précis. L’équilibre est parfait. Un dynamisme d’école. Classique avec classe. Une légère amertume se dessine en fin de bouche.
Ici, fraîcheur et matière cohabitent harmonieusement.
Bonne longueur.
Largement supérieur pour moi au Pape Clément 98.

Sauternes Sigalas Rabaud 1996 – 13,5°
Une robe d’un jaune soutenu encore jeune.
Le nez est beau sur les fruits exotiques, une pointe de vernis se dégage. L’intensité est bonne.
En bouche, on est devant un sauternes digeste, d’un grand équilibre. Il présente un rôti d’une fraîcheur et d’une pureté exceptionnelle. Ce rôti d’école accompagne le vin jusqu’à la finale qui se révèle très belle ( ananas )
Un très beau sauternes auquel il ne manque qu’un peu plus de complexité.

Jmm

Ces vins ont été fini sur 4 jours, quelques impressions :

Le chablis s'est légèrement amplifié, les arômes me sont apparus un peu plus intenses.

Le Deiss n'a pas bougé si ce n'est l'apparition d'une pointe arômatique trahissant une petite oxydation supplémentaire: très agréable d'ailleurs.

Le Corton : il n'y en avait plus dès le premier soir ...........

La cuvée Sylla n'a pas bougé d'un poil, je l'ai peut-être trouvée un peu moins long que le 1er soir au fil des jours.

Pavie, toujours bouchonné bien sûr, a maintenu avec éclat : fruité, compléxité et chair jusqu'au bout.Notes d'oxydation sur la fin mais quelle tenue quand même.

Pape : a maintenu cette fraîcheur de façon remarquable tout au long des jours, toujours cette finale plutôt courte. Comme le sentiment que finalement ce vin est encore fermé : manque de compléxité pour un tel vin, impression presque d'un vin aqueux sur la fin, un air de déja vu sur des vins fermés.
Je redis d'ailleurs que ce vin, le 1er soir, a été très apprécié par d'autres amateurs ( Eric Pedoya qui connaît bien et apprécie beaucoup les bordeaux )

Barton : une seule conclusion : j'aurais dû le carafer au moins 48 heures, le dernier fond de bouteille, bu hier soir a donné un vin complexe, charnu, mûr, long... un vrai régal. Un vin dont la conclusion s'impose : a attendre au moins 10 ans et à carafer.

Le sauternes ne bouge pas, très beau mais manque de compléxité pour être grand.

Jmm

belle série!

dommage pour Pavie 90 qui est un vin que j'apprécie bcp, parfaitement à point depuis qqs années déjà

je l'ai plusieurs fois placé dans des dégustations, il est toujours très apprécié et sort toujours dans le peloton de tête.

Belle série, en effet, Claude

J'aime beaucoup, moi aussi, Pavie 1990...

Amitiés,
Thierry

'dommage pour Pavie 90 qui est un vin que j'apprécie bcp, parfaitement à point depuis qqs années déjà'

Si je fais abstraction du 'bouchon', il a été mon rouge préféré : friand, frais,compléxité sur le fruit, profond.

Je comptais le garder encore un peu, si je l'ai ouvert, c'est grâce aux commentaires de Claudius et je n'ai pas été déçu sur l'évolution. Pile comme je les aime tout en pensant, sur cette bouteille, qu'il est juste derrière le pic d'évolution.Toujours en lisant tes commentaires, j'avais aussi en bouteille de secours Grand Puy Lacoste 95, j'ai choisi au dernier moment le Barton. Mais le Lacoste n'est pas trop loin de la cuisine

Jmm